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sur 185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une forme de roman toute particulière, Nancy Huston nous offre un scénario, une histoire de famille qu'elle nous invite à visualiser en image et en sons.

Le lit de Milo, un mourant qui, avec son amant cinéaste, revit le film de sa vie. Une grande histoire, avec des décors variés, portant chacun sa part d'émotions et de drames. Des flash-back, des alternances entre les époques dans les différents chapitres, des dialogues aussi, en anglais, mais qu'on imagine en sous-titres français (devenus des notes de bas de page !)

L'Amérique du Sud avec un bébé trouvé parmi les ordures du caniveau, avec le spectacle de la « capoeira », une sorte de danse combat dont la cadence nous suit tout au long du livre.

Le grand-père Neil nous fait découvrir l'Irlande du début du 20e siècle, un pays de poésie avec Joyce et Yeats, mais aussi un pays de troubles sociaux. Pour échapper aux conséquences de la révolte, Neil fuit à Montréal. Un décor de froid, une langue différente, que faire de sa vie ? Amoureux, il épousera une jolie Canadienne française, mais la belle meurt en donnant naissance à son treizième enfant ! Que deviendra la poésie dans sa famille paysanne ? Que faire de la souffrance de l'exil et de la nostalgie du pays ?

Neil fondait beaucoup d'espoirs sur son fils, mais Declan est un rebelle, un vaurien épris d'une jeune Indienne qui vend son corps pour survivre. Amour, sexualité, drogue pour oublier, un décor glauque. Un bébé aussi, qu'on abandonne… Une misère bien peu poétique, des choix qui tissent des chaines de tristes conséquences.

L'enfant c'est Milo, balloté d'une famille à l'autre, maltraité, enfermé dans un noir placard, qui se bâtit une carapace d'indifférence et devient un observateur de son propre destin.

Un roman qui nous entraîne hors des sentiers battus, des chemins pas toujours faciles, mais qui promettent des émotions fortes et des paysages inédits.
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Milo s'éteint lentement, rongé par un mal incurable. A ses côtés, son ami et amant le réalisateur Paul Schwartz, avec lequel il doit réaliser un film sur sa vie et celle de ses ancêtres. C'est à travers ce projet cinématographique que l'on va découvrir l'histoire, morcelée, de cette famille où se mêlent des cultures et des langues différentes.

On commence tout d'abord avec l'histoire de Neil, en 1910. le grand-père de Milo, alors jeune irlandais issu de la bourgeoisie, est obligé de fuir l'Irlande, ses combats et ses représailles, pour le Canada, où il rêve de devenir un grand écrivain à l'image de ses amis James Joyce et Willie Yeats. On découvre ensuite, en 1951, Awinita, une prostituée indienne, et Declan, le fils de Neil, qui deviendront les parents de Milo. Puis l'on suit l'enfance de Milo, abandonné dès sa naissance et balloté de foyer en foyer durant sa jeunesse avant d'être récupéré par son grand-père et élevé par une tante méchante et sournoise.

Trois récits donc, qui se répondent, se complètent, se suivent et s'entrecroisent, dans ce roman choral générationnel. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, des liens étroits se tissent entre les différentes histoires. le lecteur devient spectateur et a l'impression d'assister en direct à l'écriture du scénario et à la réalisation théorique du film par Milo, devenu adulte, et Paul, qui n'hésitent pas à inclure leurs propres commentaires et leurs réflexions sur la mise en scène. Les thèmes abordés comme l'exil, l'intégration, l'exclusion, l'abandon, la solitude, le racisme, la drogue, l'alcool, la violence ou encore l'art, sont nombreux et rendent un tel roman difficile à résumer ! Les chapitres sont rythmés par la capoeira, cette danse tant appréciée par Milo et qui symbolise la résistance, le mélange des cultures et le seul moyen d'expression entre des peuples séparés par la barrière de la langue.

« Danse noire » est un roman d'une grande richesse, à la fois dense et bouleversant, dans lequel les cultures se mêlent et se mélangent, à tel point que l'anglais (avec sa traduction, ouf !) s'invite et s'unit au français sans heurt, malgré sa difficulté de compréhension parfois, due à l'oralité et à l'argot. Nancy Huston nous offre un roman magnifique, original, poignant et envoûtant, qui m'a complètement séduite !
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La danse noire (titre emprunté à un tableau de Guy Oberson) de Nancy Huston, c'est la capoeira, par laquelle elle rythme son roman, le modulant avec des termes propres à cet art issu de la culture afro-brésilienne, que les esclaves apprenaient sous couvert d'une danse alors qu'en réalité, la capoeira est un art martial.

Et c'est bien cet art martial que l'écrivain franco-canadienne met en oeuvre dans son roman puisqu'elle y retranscrit la lutte qu'a été la vie du scénariste Milo Noirlac, que nous rencontrons au début du roman dans un lit d'hôpital, son amant le réalisateur Paul Schwarz à son chevet. Deux hommes qui ont mêlé leurs dernières années, se sont donnés mutuellement. Dans ce dernier tête à tête, puisque Milo va mourir, Paul imagine le film qu'ils auraient pu tirer de la vie de son ami, petit-fils d'une émigré irlandais réfugié au Canada et fils d'une prostituée indienne. le texte a donc la cadence de la danse qu'a découvert Milo à la fin de sa vie, au Brésil, le pays de sa mère. Il est donc découpé en dix parties qui illustrent chacune ce qui fait l'essence de la capoeira. Par exemple, un des chapitres s'intitule Malicia et il est indiqué : "L'essence même de la capoeira, la malicia permet au capoeiriste de voir les côtés les plus obscurs de l'être humain et de la société sans perdre sa joie de vivre". Joie de vivre donc de Milo, de sa mère et de son grand-père puisque leurs trois histoires se recoupent, se côtoient, se précèdent durant près d'un siècle, et que Paul y voit une construction parfaite pour son film : trois histoires parallèles, trois lieux (Irlande, Canada, États-Unis), trois époques (1910, 1950, 1990-2010). Trois personnes touchées de plein fouet par la dureté du monde qui ne fut pour eux que violence, pauvreté, travail, sexe, enfants en surnombre.

Les enfants sont d'ailleurs le principal souci de ces trois personnages : ils sont trop nombreux, maltraités, voire abandonnés comme Milo, ne se parlent pas, font les mauvais choix, comme Declan le père de Milo, ne se comprennent pas. Cette incompréhension est symbolisée par une originalité narrative qui structure tout le roman : la moitié du texte est en anglais, la traduction apparaissant en notes de bas de page. C'est le symbole de la quête d'identité de Neil Kerrigan, le grand-père – qu'il a transmis à son petit-fils : émigré irlandais au Canada, il se marie avec une Canadienne. Petit à petit, il semble oublier son pays pour lequel il s'est battu. Il passe donc un pacte avec sa femme : dans les enfants qu'ils auront, les garçons auront un nom irlandais et parleront anglais, et les filles auront un nom français et parleront québecois.
L'alternance entre les deux langues – et je dirais même trois voire quatre car le patois québecois et l'argot anglais n'ont rien à voir avec le français et l'anglais … – peut être fatigante au final. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangé puisque je lis l'anglais facilement, et j'ai même d'ailleurs apprécié puisque cela permettait une immersion plus totale dans l'ambiance du roman.
Par ailleurs, en proposant un tel roman, Nancy Huston a, pour moi, réalisé un véritable tour de force. Ce devait aussi être une manière pour elle, franco-canadienne, de se réconcilier avec ses deux cultures, ses deux langues, qu'elle maîtrise à la perfection et dont elle récupère le plus beau des deux …

Autre point important, et qui a contribué à faire de ce roman un véritable coup de coeur : la littérature, et la poésie en particulier, y est centrale. Les poèmes parsèment le texte, dans leur langue originale, puisque le grand-père de Milo, Neil Kerrigan, a côtoyé Yeats et Joyce et lui a transmis sa passion de la langue, lui qui n'a jamais réussi à atteindre son idéal d'écriture. Au final, Milo y est mieux parvenu en écrivant des scénarios de films …

Car Milo est bien le coeur de tout. Cet homme qui ne s'exprime pas : "le silence battant de Milo sera la musique de fond de tout le film". Cet homme que l'on ne connaît qu'à travers les mots de son ami qui le décrit ainsi : "Absence de peur et de jalousie, ouverture d'esprit, curiosité, indifférence : tous tes traits découlent de l'attitude capoeira, qui était tienne bien avant que tu ne découvres cette danse-lutte brésilienne." On suit son évolution, ses désillusions, son parcours vers l'âge adulte. Car "être adulte, c'est reconnaitre qu'à peu près tout ce à quoi on croyait dur comme fer, enfant, était faux." Et ça fait mal. Alors Milo se résigne, il reste passif devant les coups durs de la vie, pour se protéger.

Pour conclure en quelques mots : un texte splendide, poignant, qui m'a fait voyagé en Irlande, au Canada, au Brésil, sur les traces de la très intéressante famille Kerrigan – Noirlac. Un roman qui a allié la force des mots et l'intensité des images puisqu'il est construit à coup de gros plans, d'ellipses, de coupes et de procédés audacieux (Ex : "Caméra subjective" , nous voyons la vie à travers les yeux de la mère de Milo ; ou encore quand Paul se force à se recentrer sur l'histoire principale, pour des questions de budget et éviter de lasser le spectateur avec 7h de film !). Paul Schwarz, naviguant dans l'histoire de son amant, mène le récit d'une main de maître, jusqu'au choc final, inattendu … Film ou roman ? Roman d'un film ? Ce texte est un mélange troublant entre les deux, et démonte les frontières entre les genres …

J'ai lu ce roman dans le cadre de l'opération Les Matchs de la Rentrée Littéraire de Price Minister. Je lui attribue la note de 18/20.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je n'avais lu qu'un Nancy Houston avant celui-ci et je ne l'avais pas trouvé inoubliable. Cette fois, j'ai été conquise par le style et l'histoire. Car ce roman est follement original dans sa forme. Paul imagine des scènes de cinéma, il nous raconte donc l'histoire de Milo en décrivant la scène qu'il imagine, avec les interrogations que cela lui évoque quant à la mise en scène. Parfois, il évoque une scène tout en disant qu'il faudra la couper, il pense aussi au budget du film donc imagine comment faire des économies. Autre originalité et non des moindres, Nancy Huston joue avec les langues. Ce roman est écrit en français avec de nombreux dialogues en anglais (toujours traduits en bas des pages) et quelques autres, plus rares, en québecois. J'ai adoré ça, mais je suppose que ça peut gêner ceux qui ne lisent pas l'anglais. Il y a de belles phrases sur l'enfance difficile de Milo, ce sont d'ailleurs les moments que j'ai préférés, des moments émouvants concernant les rebellions qui menèrent à la partition de l'Irlande, notamment quand elle mentionne ces enfants irlandais envoyés de force en Angleterre pour qu'ils deviennent de bons protestants, des moments plus étonnants où on apprend que les irlandais n'étaient pas une nation de pêcheurs et qu'au moment de la famine de 1847, ils n'ont pas pensé à manger du poisson. On sourit aussi de cette famille qui décide de faire des filles des francophones catholiques et des garçons des anglophones laïcs. Si la fin n'est pas tout à fait à la hauteur du reste, je conseille néanmoins fortement ce roman à la fois touchant et original.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Par le truchement d'une caméra imaginaire et de courts plans-séquences, Nancy Huston déroule avec d'habiles retours en arrière, le fil de vies malmenées de 1910 à aujourd'hui, d'Irlande au Québec, et évoque de façon magistrale les conflits entre anglophones et francophones à Montréal dans les années 1950, la condition du peuple amérindien et les nombreux parallèles entre les Irlandais et les Québécois. L'écriture de Nancy Huston est vraiment unique, chacune de ses oeuvres est un bijou en soi et se distingue continuellement des précédentes.
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Danse noire est un roman à la forme exigeante (des passages en anglais traduits en québécois) mais justifiée : le mélange des langues est complètement cohérent avec l'histoire d'identités relatée par Nancy Huston sous la forme d'un film en cours d'écriture qui suit alternativement et sur un rythme de capoeira, l'Irlandais exilé au Québec, l'Indienne prostituée, et Milo l'enfant de nulle part, poussé malgré tout, violenté et aimé, qui se meurt sur un lit d'hôpital.
Nancy Huston est une romancière qui explore les déchirures et le langage : Danse noire est un combat dansé sombre, traversé de lumière grâce à la tendresse amoureuse du narrateur.
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Un duo qui réalise un film à trois voix, une histoire polyphonique et dissonante : voilà Danse noire. Aujourd'hui, Milo s'éteint doucement sur un lit d'hôpital. Dans le souffle d'un immense amour, Paul Schwarz, grand réalisateur New-Yorkais, projette le cinéma de sa vie sur l'écran de nos pensées. Une vie incroyable, intimement liée – dans sa distance – à celles de sa mère et de son grand-père. Trois trajectoires qui s'évitent et se répondent. Au rythme de la capoeira et des battements de coeur, sous le feu de la révolution irlandaise ou dans l'exiguïté d'une sordide chambre d'hôtel, les personnages vont et viennent, se construisent, détruisent, renoncent et recommencent.

Nancy Huston jongle avec les coeurs et les langues, dans le temps et l'espace. Je suis toujours émerveillée par sa capacité à ne pas rendre l'horreur systématiquement repoussante, à rêver des personnages si complexes que nous nous perdons dans les méandres de leur être, et à habiter ses textes grâce à une plume douce et cinglante, abrupte et poétique. de ses mots s'échappe une rare puissance. Dans un murmure, le rêve s'épanouit. Et si la vie revêt parfois les couleurs de la futilité, ce n'est que pour mieux nous frapper par sa violence et sa beauté.
Lien : http://auxlivresdemesruches...
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Livre complexe à mi-chemin entre le journal intime et le scénario cinématographique sur trois générations, on est happé par ces descriptions percutantes comme un rythme de capoiera à la lecture.

Beaucoup de texte en anglais (c'est pourquoi je le déconseille si vous avez du mal avec cette langue, car la traduction en québecois courant voire familier n'est guère compréhensible si vous n'avez jamais été sur place, même connaissant le québecois je comprenais mieux l'anglais que la traduction c'est dire), ce qui est plutôt inhabituel et plaisant si vous versez dans la langue de Shakespeare.

3 tranches de vie dans lesquelles on se plonge avec le narrateur (compagnon de Milo) qui suit le fil du "scénario" de la vie chaotique de celui-ci à travers celle de la jeunesse d'un grand-père adulé et d'une mère inconnue pour ainsi dire et l'enfance de Milo (jusqu'à sa vie adulte).

Un livre dur mais qui prend aux tripes. J'ai beaucoup aimé et je serais curieuse de voir une adaptation filmée de cette oeuvre et croyez-moi si vous ne l'avez pas lu, il y a tout ce qu'il faut pour en faire un grand film.
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Tout d'abord, j'aime beaucoup ce qu'écrit Nancy Huston donc forcément je ne vais pas être très objective...! Tout au moins, j'ai aimé tout ce que j'ai lu de cet écrivain !

Ensuite, j'aime les livres à plusieurs "narrateurs"(ou plusieurs destins qui se suivent en parallèle), ceux qui décrivent plusieurs époques, je suis toujours attirée par l'Histoire de l'Irlande et surtout au début du vingtième siècle, j'aime plutôt les livres ayant une atmosphère lourde ou tragique et ceux qui laissent réfléchir sur la place de l'homme au sein de la nature.......Quand j'ai dit tout cela, vous comprendrez que j'ai adoré "Danse noire" !! Et encore, ce roman est bien plus que tout cela...


L'histoire de Milo est fascinante - dès les premières pages, on est "accroché" - et tellement imbriquée dans celle de son grand-père qui l'aime et que lui respecte et celle de ses parents que pourtant il ne connait pas...

C'est un livre bercé de musique, de livres écrits et à venir (...), de poésie....Un très beau voyage ! Merci pour ce livre !
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Commençons par le futile : le livre est beau. le format d'Actes Sud est plaisant, les couleurs de la couverture engageantes.

La lecture commence. Premier bonheur avec Danse noire, je suis happé dès les premiers mots. Un style vivant, qui enveloppe et fait oublier le monde extérieur.

Un style cinématographique aussi, puisque le narrateur, réalisateur de son état, imagine le film basé sur et s'adressant à son (très bon) ami comateux, Milo. Et franchement, un style comme celui-là pour un cinéphile, c'est tout simplement l'idéal.
Ça peut paraître froid, trop descriptif (bref un scénario quoi) mais ce style scénaristique guide les images qui viennent en tête durant la lecture. Et comme je suis quelqu'un d'obéissant, lorsque Nancy Huston écrit "Gros plan sur le caniveau", je vois un caniveau un gros plan. Avec en prime la pensée, "Hmmm, bien vu le gros plan !"

Ce style oral, familier que j'ai mentionné cohabite harmonieusement, d'autant que le narrateur/réalisateur agrémente le récit de remarques, suggestions et récriminations à Milo. Excellent lien entre passé et présent, et l'occasion également de founir une distanciation constante et bien pensée.

C'est là tout l'attrait de ce style ; d'un côté on est immergé jusqu'à la racine des cheveux (pas plus haut, faut pas exagérer)-tellement-que-c'est-bien-écrit et de l'autre on est constamment rappelé à la "réalité", avec tact et humour.

Autre élément incontournable de Danse noire ; les dialogues sont en anglais. Ça peut gêner comme ça peut amplifier l'immersion. Un coup d'oeil sur les traductions en note de bas de page de temps à autre, mais les dialogues restent globalement compréhensibles. Bref, ça aussi, j'adore. (oui la critique manque totalement de nuances, mais m'en fiche, j'avais pas ressenti cette joie à la lecture depuis… disons Cent ans de Herbjørg Wassmo, pour prendre un équivalent de genre). J'adore d'autant plus que ce n'est pas de l'anglais à la "Brian is in the kitchen with the umbrella", non, c'est de l'anglais parlé, réel. Et quand ce n'est pas l'anglais, c'est le québécois. C'est écrit comme c'est parlé, c'est vivant.

Honnêtement, je me suis questionné, au début sur l'utilité de cette non-traduction. Et puis avec le voyage entre Irlande et Canada, l'apprentissage du français pour Neil, bref le mélange des cultures, l'évidence apparaît. Une Danse noire bilingue qui oscille entre deux cultures, deux langues, c'est comme regarder, disons… Alabama Monroe en VO, c'est normal. Quitte à être dans l'emphase, je dirais que tous ces passages en VO ne sont pas seulement normaux, ils sont rendus nécessaires par le contexte.

Passons à l'histoire. Passé la super idée du film imaginé, du discours au malade, ce sont trois histoires qui se mélangent, trois générations, une famille, de l'Irlande au Canada, du début à la fin du XXe. Bref, du voyage géographique et culturel, du récit riche, de la grande fresque familiale comme je les aime. L'idée n'est pas nouvelle, mais lorsqu'on écrit comme Nancy Huston, who cares ?

Et pour finir sur une note totalement égocentrique, un livre (aussi bien écrit, aussi bien pensé, mais sur ce point je pense avoir été assez clair, non ?) qui parle de cinéma, d'Irlande et de Canada. Qui me dira que Nancy Huston n'a pas pensé à moi ?

Bref, merci aux Matchs de la rentrée Littéraire de Price Minister pour ce coup de coeur de la rentrée 2013. Et comme l'opération nécessite de donner une note, ce sera pour moi un 19/20 à Danse noire. (Le -1 point c'est parce qu'il m'a quand même fallu aller dans les notes de bas de page. Et que le livre est trop court).
Lien : http://blogameni.wordpress.c..
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