Les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans » pour donner vie à Un État mondial dans lequel les êtres humains sont désormais conçus uniquement en laboratoire. Ains
i les foetus se développent dans des flacons et subissent à l'état embryonnaire des traitements qui détermineront leur façon d'être et leur position dans la hiérarchie sociale. Une hiérarchie composée au total de cinq castes, deux supérieures et trois inférieures ; chacune divisée en deux sous-castes : Plus et Moins.
Chacun, dès son plus jeune âge, reçoit un enseignement hypnopédique. Cet enseignement par le sommeil crée dans le subconscient une morale commune et fait que personne n'envie une caste autre que la sienne ; contribuant à la stabilité du système social.
Ainsi dans cette société les notions de famille et de maternité n'ont plus lieu d'être. La sexualité est devenue un loisir qu'il convient de pratiquer avec des partenaires différents. Et chaque individu grâce à la prise de Soma, une drogue à effet anxiolytique, atteint un état de bonheur stable et permanent. Tout est donc mis en place pour créer un monde parfait,
le meilleur des mondes.
Dans ce monde évoluent Lénina Crowne et
Bernard Marx. Lénina Crowne est une belle jeune femme qui suit les moeurs de l'État mondial et qui appartient à la caste des Bêta, une caste supérieure qui comprend des travailleurs intelligents, engendrés pour occuper des fonctions relativement importantes.
Bernard Marx, lui, ne consomme pas de Soma, aime la solitude, la nature ; ce qui est très mal vu.
Il est aussi petit qu'un individu appartenant à la caste des Gamma, une caste inférieure, alors qu'il appartient à la caste des Alpha, la caste supérieure par excellence qui est constituée d'êtres grands, beaux et intelligents, et qui composent l'élite dirigeante.
Bernard obtient un permis de visite pour lui-même et pour Lénina à destination d'une Réserve où sont parqués des Sauvages, un lieu où les individus continuent de se reproduire de façon vivipare. le couple y rencontre Linda. Linda appartient à la caste des Bêta. Il y a longtemps au cours d'une visite en ce lieu elle s'y est perdue. Elle n'a jamais été retrouvée alors qu'elle était malencontreusement tombée enceinte du directeur de Centre d'Incubation et de Conditionnement, et dont elle a eu un fils, John. Contrairement aux autres sauvages, John a reçu une certaine éducation. Il sait lire et possède pour seule lecture un vieux livre dans lequel il a découvert
Shakespeare. John souhaite connaître le monde d'où vient sa mère. Bernard accepte alors de l'emmener avec Linda à Londres…
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Le titre anglais et original est « Brave New World ».
Il est tiré d'une pièce de
William Shakespeare intitulée
La Tempête et doit être interprété de façon ironique. de ce fait la traduction française reprend cette même ironie, mais en référence à la littérature française, avec le « meilleur des mondes possibles » extraite du Candide de
Voltaire.
Dans ce roman d'anticipation dystopique
Aldous Huxley fustige l'âge d'or du Taylorisme et ses méthodes de fabrication industrielle et nous donne à voir un monde où Dieu aurait disparu et aurait été remplacé par Ford le père fondateur d'une production standardisée de masse.
Et l'auteur nous met alors en garde quant à l'évolution possible de la science qui pourrait bien à son tour se servir de ce mode de production pour l'appliquer au domaine de la vie.
Ainsi
Aldous Huxley imagine un monde qui donnerait naissance à des êtres humains produits en série ; rendant ce roman visionnaire sur le clonage, quand on sait qu'au moment de son écriture (1931) aucune découverte génétique et moléculaire n'ont été faites. Elles n'interviendront que beaucoup plus tard : en 1953, avec la découverte de la structure chimique de l'ADN.
Un monde où l'eugénisme serait poussé à son paroxysme. Eugénisme qui à l'époque d'Huxley était alors considéré par la communauté scientifique, et particulièrement par les généticiens et les biologistes, comme une science à part entière. D'ailleurs,
Julian Huxley, frère d'
Aldous Huxley, était un éminent généticien partisan de l'eugénisme et qui fut nommé à la tête de l'UNESCO en 1946.
Un monde où la suprématie de la science et du progrès se feraient au détriment de l'intelligence, de la raison, des sentiments, c'est-à-dire de l'individualité de chaque être ; un monde qui parviendrait ainsi à annihiler tout qu'il y a d'humain dans l'homme et irait jusqu'à programmer son futur ; c'est-à-dire que le devenir de chaque être humain serait planifié scientifiquement de par sa naissance.
Mais en contrepartie ce monde se retrouverait débarrassé de la souffrance, de la vieillesse, des guerres et des conflits en tout genre.
En somme un monde où l'Humanité aurait vendu son âme pour avoir la paix. La paix entre état, la paix sociale, la paix entre individus, et la paix pour tout ce qui concerne les soucis du quotidien. L'Humanité se délestant ainsi de tout ce qui fait la condition humaine.
Peut-être pour encrer tout cela dans une réalité possible l'auteur donne à de nombreux personnages des noms faisant référence à des personnages historiques, connus pour leurs idées politiques ou pour leurs travaux scientifiques dans le domaine médical.
Le meilleur des mondes est donc un roman qu'il faut absolument avoir lu car outre le fait qu'il s'agit d'un classique du genre, c'est avant tout un chef d'oeuvre aussi bien pour son côté visionnaire que pour les thèmes philosophiques développés.
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