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sur 15818 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans » pour donner vie à Un État mondial dans lequel les êtres humains sont désormais conçus uniquement en laboratoire. Ainsi les foetus se développent dans des flacons et subissent à l'état embryonnaire des traitements qui détermineront leur façon d'être et leur position dans la hiérarchie sociale. Une hiérarchie composée au total de cinq castes, deux supérieures et trois inférieures ; chacune divisée en deux sous-castes : Plus et Moins.
Chacun, dès son plus jeune âge, reçoit un enseignement hypnopédique. Cet enseignement par le sommeil crée dans le subconscient une morale commune et fait que personne n'envie une caste autre que la sienne ; contribuant à la stabilité du système social.
Ainsi dans cette société les notions de famille et de maternité n'ont plus lieu d'être. La sexualité est devenue un loisir qu'il convient de pratiquer avec des partenaires différents. Et chaque individu grâce à la prise de Soma, une drogue à effet anxiolytique, atteint un état de bonheur stable et permanent. Tout est donc mis en place pour créer un monde parfait, le meilleur des mondes.
Dans ce monde évoluent Lénina Crowne et Bernard Marx. Lénina Crowne est une belle jeune femme qui suit les moeurs de l'État mondial et qui appartient à la caste des Bêta, une caste supérieure qui comprend des travailleurs intelligents, engendrés pour occuper des fonctions relativement importantes. Bernard Marx, lui, ne consomme pas de Soma, aime la solitude, la nature ; ce qui est très mal vu. Il est aussi petit qu'un individu appartenant à la caste des Gamma, une caste inférieure, alors qu'il appartient à la caste des Alpha, la caste supérieure par excellence qui est constituée d'êtres grands, beaux et intelligents, et qui composent l'élite dirigeante.
Bernard obtient un permis de visite pour lui-même et pour Lénina à destination d'une Réserve où sont parqués des Sauvages, un lieu où les individus continuent de se reproduire de façon vivipare. le couple y rencontre Linda. Linda appartient à la caste des Bêta. Il y a longtemps au cours d'une visite en ce lieu elle s'y est perdue. Elle n'a jamais été retrouvée alors qu'elle était malencontreusement tombée enceinte du directeur de Centre d'Incubation et de Conditionnement, et dont elle a eu un fils, John. Contrairement aux autres sauvages, John a reçu une certaine éducation. Il sait lire et possède pour seule lecture un vieux livre dans lequel il a découvert Shakespeare. John souhaite connaître le monde d'où vient sa mère. Bernard accepte alors de l'emmener avec Linda à Londres…
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Le titre anglais et original est « Brave New World ». Il est tiré d'une pièce de William Shakespeare intitulée La Tempête et doit être interprété de façon ironique. de ce fait la traduction française reprend cette même ironie, mais en référence à la littérature française, avec le « meilleur des mondes possibles » extraite du Candide de Voltaire.
Dans ce roman d'anticipation dystopique Aldous Huxley fustige l'âge d'or du Taylorisme et ses méthodes de fabrication industrielle et nous donne à voir un monde où Dieu aurait disparu et aurait été remplacé par Ford le père fondateur d'une production standardisée de masse.
Et l'auteur nous met alors en garde quant à l'évolution possible de la science qui pourrait bien à son tour se servir de ce mode de production pour l'appliquer au domaine de la vie.
Ainsi Aldous Huxley imagine un monde qui donnerait naissance à des êtres humains produits en série ; rendant ce roman visionnaire sur le clonage, quand on sait qu'au moment de son écriture (1931) aucune découverte génétique et moléculaire n'ont été faites. Elles n'interviendront que beaucoup plus tard : en 1953, avec la découverte de la structure chimique de l'ADN.
Un monde où l'eugénisme serait poussé à son paroxysme. Eugénisme qui à l'époque d'Huxley était alors considéré par la communauté scientifique, et particulièrement par les généticiens et les biologistes, comme une science à part entière. D'ailleurs, Julian Huxley, frère d'Aldous Huxley, était un éminent généticien partisan de l'eugénisme et qui fut nommé à la tête de l'UNESCO en 1946.
Un monde où la suprématie de la science et du progrès se feraient au détriment de l'intelligence, de la raison, des sentiments, c'est-à-dire de l'individualité de chaque être ; un monde qui parviendrait ainsi à annihiler tout qu'il y a d'humain dans l'homme et irait jusqu'à programmer son futur ; c'est-à-dire que le devenir de chaque être humain serait planifié scientifiquement de par sa naissance.
Mais en contrepartie ce monde se retrouverait débarrassé de la souffrance, de la vieillesse, des guerres et des conflits en tout genre.
En somme un monde où l'Humanité aurait vendu son âme pour avoir la paix. La paix entre état, la paix sociale, la paix entre individus, et la paix pour tout ce qui concerne les soucis du quotidien. L'Humanité se délestant ainsi de tout ce qui fait la condition humaine.
Peut-être pour encrer tout cela dans une réalité possible l'auteur donne à de nombreux personnages des noms faisant référence à des personnages historiques, connus pour leurs idées politiques ou pour leurs travaux scientifiques dans le domaine médical.
Le meilleur des mondes est donc un roman qu'il faut absolument avoir lu car outre le fait qu'il s'agit d'un classique du genre, c'est avant tout un chef d'oeuvre aussi bien pour son côté visionnaire que pour les thèmes philosophiques développés.

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De notre culture, de notre passé, il ne reste rien, si ce n'est des légendes et une réserve de sauvages, qui fascinent et font frémir chaque nouvelle vague d'étudiants en apprentissage. Tout a été détruit, perdu au profit d'une toute nouvelle civilisation créée par un certain Ford, dont on célèbre à présent le culte. Une civilisation complètement aseptisée, où l'on produit des individus en masse, en fonction des besoins et grâce à des procédés chimiques et physiques étroitement contrôlés. Des êtres qui seront ensuite répartis en différentes catégories, en castes, et auxquels il sera attribué un rôle bien spécifique. Dans ce monde meilleur, une chose est sûre, mieux vaut être un Alpha qu'un Epsilon !

Même si, au final, chacun semble satisfait de son sort puisque tous sont complètement dénués d'émotions fortes et conditionnés dès leur plus jeune âge par un lavage de cerveau intensif et implacable réalisé sous forme de leçons hypnopédiques. Et si, par malheur, un sentiment négatif tente de s'immiscer, il suffit de prendre un comprimé de soma pour planer et retrouver sa bonne humeur. Tout semble couler de source dans ce monde parfait, où l'esprit individuel s'efface au profit du collectif, sauf peut-être pour Bernard Marx, en proie aux états d'âme… Sa rencontre avec un Sauvage assoiffé de connaissances pourrait bien venir perturber ce système si bien huilé…

Enfin, enfin, enfin, je me suis lancée dans ce classique de la littérature d'anticipation ! Alors oui, classique, « le meilleur des mondes » l'est incontestablement, par la forme, comme par le fond. Notamment avec cette figure du sauvage qui débarque dans une civilisation qui lui est étrangère et apporte un regard neuf et innocent, mais toujours très juste et lucide sur ses déviances. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Voltaire, à Diderot ou à Montesquieu en lisant ce discours moraliste et philosophique digne des Lumières. En même temps, Aldous Huxley réalise la performance d'être extrêmement moderne et avant-gardiste dans l'univers qu'il met en place et pour lequel il fait preuve d'une imagination incroyable ! Rappelons que le texte a été écrit en 1931 ! Sa portée n'a en rien perdu de sa force et le message qu'il veut faire passer est toujours aussi percutant et pertinent ! C'est drôle, cynique, angoissant et redoutablement efficace. Voilà une oeuvre majeure de la littérature dont je suis bien contente d'avoir fait la découverte !
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Cette lecture est pour moi une relecture d'un livre que j'ai lu à plusieurs reprises depuis l'adolescence, mais dont j'ai une image très différente de la première fois où je l'ai lu, à 15 ans je pense.

Ecrit dans les années 30, c'est un roman d'anticipation qui décrit une société de consommation conditionnée avant même la naissance, où les enfants naissent dans des flacons avec un avenir complètement prédéterminé en fonction de leur classe Alpha, Beta, Gamma, Delta ou Epsilon.

La découverte de ce monde se fait dès le début de manière assez frappante en suivant un groupe de jeunes adultes alpha qui visitent le Centre d'incubation et de conditionnement de Londres : le traitement sur les embryons, le clonage de certaines classes, les méthodes de conditionnement sur les enfants que ce soit l'électrocution pour éloigner les petits Delta des livres, ou les phrases qu'on leur assomme pendant les nuits, la visite est assez brutale.

Et à côté de ce monde « parfait » où tout le monde est « heureux » car conditionné pour l'être, il y a les sauvages, ces réserves d'indiens où ils existent encore des notions très étranges pour le reste du monde. Les notions d'Amour, de famille, de liberté…

Ce roman est pour moi, vraiment un classique de la SF, qui comme 1984 aborde le thème du contrôle des masses. Un livre à lire absolument !

Lien : http://raconte-moi.net/2017/..
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Ce que j'ai aimé : Vingt ans après une première lecture, même si l'histoire s'était peu ou prou effacée de ma mémoire, le monde m'avait marqué de manière indélébile. Je referme ce livre et je regarde ces deux décennies qui se sont écoulées et Huxley a été incroyablement visionnaire : je suis là, et je vois le monde qu'il nous décrit arriver. Oh bien sûr, pas forcément tel quel, mais la philosophie y est : l'abrutissement des masses.

Ce que je n'ai pas aimé : Rien, ce bouquin est un coup de poing.

Lien : http://wc.pressepuree.fr/le-..
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Ce livre a été un chambardement dans ma pensée philosophique ! Avec beaucoup de méthode et une dose équivalente de poésie, l'auteur nous dévoile une distopie effrayante où l'organisation, la simplification et le bruit permanent ont pris le dessus d'une société amorphe et infantilisée. J'ai particulièrement été sensible aux humains qui ne savent plus rien en dehors de leur travail abrutissant, ma hantise ! Et que dire de cette grande maxime inculquant que tout le monde appartient à tout le monde ? Est ce que le bonheur consiste à s'affranchir de toutes les règles pour simplifier à l'excès les rapports humains ? Il y a peu de personnages dans ce roman, mais ils sont très bien développés, tout sonne très juste, à dire vrai, on dirait plutôt que l'auteur nous fait le récit d'un voyage (à New York?) plutôt que celui d'une distopie. Un roman passionnant donc, qui interroge beaucoup et qui donne envie de se retrouver seul pour réfléchir avec ses pensées personnelles pendant quelques heures encore !
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"Le meilleur des Mondes" est une critique pertinente, qui m'a beaucoup plus touchée que "1984" (Orwell). On a souvent tendance, à tord, à associer les deux ouvrages. Selon moi, Aldous Huxley va beaucoup plus loin, beaucoup mieux.

J'ai trouvé les descriptions efficaces. L'écriture cinématographique de l'auteur dresse très vite les décors et l'apparence des personnages. Huxley est un scientifique qui maîtrise parfaitement son sujet, la transhumanité, et les dernières avancées en la matière de son époque. Une mise en garde glaçante. Les intrigues parallèles dynamisent le récit et forcent le lecteur à s'immerger dans cette dystopie assez effrayante. Et quelle fin...

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Paru pour sa premiere edition en 1931, ce livre peut, par nombre de ses aspects, etre classe dans la litterature d'anticipation. Mais il ne s'adresse pas qu'aux specialistes du genre.
Le theme est la realisation d'une utopie. Huxley imagine « le meilleur des mondes ». Un monde ou la societe est « genetiquement programmee et conditionnee ». Une societe ou les liens de filiations ont disparus car chaque « individu » est cree en eprouvette, ce qui n'empeche par ailleurs pas les relations sexuelles d'etre encouragees. Huxley presente une societe hyper-hierarchisee ou les elements des castes inferieures sont surtout des clones conditionnes pour des taches subalternes et ou ceux des castes superieures sont plus proches des « individus » mais conditionnes a ne pas penser en terme individuel. Dans ce meilleur des mondes, le malheur est banni et si un soupcon de spleen se presente une pillule miracle est la pour tout oublier. le bonheur est partout … ou on a conditionne l'individu a le trouver.
Dans certaines parties du monde, reste cependant des « reserves a sauvages », des regions qui ne valaient pas la peine economiquement d'etre « civilisees ». Comment reagit un « sauvage » plonge dans le nouveau monde ? Tel est le coeur de ce livre.
Je n'en ecris pas plus … Internet foisonne de commentaires. Un livre proche d'etre un classique de la litterature moderne et une reflexion tres interressante (par son angle d'attaque en particulier) sur le bonheur, le malheur et le libre arbitre.
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Cette dystopie est très réussie : elle me fut difficile à relire. À la description méticuleuses d'un système de caste prédéterminé dès la conception de la vie par manipulation génétique s'ajoutent des comportements humains qui semblent trop ancrés en nous pour disparaitre, surtout avec réseaux sociaux.

Les deux sociétés décrites dans la première partie (Londres du futur) puis la deuxième partie (une Réserve de Sauvages) servent à mettre en place une idée acide qui trouve encore plus écho de nos jours : si vous avez une différence (taille, origine de vos parents, comportement), les autres se moqueront de vous et vous ostraciseront.

À l'adolescence la lecture de ce livre m'avait simplement marqué par son univers mais tout comme Fahrenheit 451, le relire bien plus tard nous fait constater que nos sociétés se rapprochent de ces dystopies plus qu'elles ne s'en éloignent.

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Une oeuvre dystopique essentielle, contre-pied complémentaire de 1984 pour réaliser qu'une société peut enfermer ses citoyens sans que l'immense majorité n'y voit de contraintes..

La vision d'Aldous Huxley me semble plus réaliste que celle de Georges Orwell : ce livre amène à s'interroger sur les camisoles que nous pouvons accepter de notre plein gré, en renonçant au désagrément de se confronter à une véritable introspection.
Je pense toujours à ce livre quand j'entends des personnes dire de la télé réalité :" je regarde ça pour me vider la tête"...
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Il y a l'utopie : un monde idéal, socialement et humainement, où on nage dans un bonheur partagé (si vous savez où est ce pays, donnez-moi l'adresse).
Et puis il y a le contraire : la dystopie : un monde fait de telle sorte qu'on ne peut pas y échapper, où les dirigeants ont tous les droits, et les dirigés aucun.
En littérature, et plus particulièrement dans le domaine de la SF, c'est la dystopie qui a la côte. "Nous autres" d'Eugène Zamiatine (1920), "Le Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley (1932), et "1984", de George Orwell (1949) sont les références en la matière.
"Le Meilleur des mondes" (1932) se situe en 2500 après J.C. ou pour être plus précis en " l'an 632 de Notre Ford ", Henry Ford, le constructeur automobile étant devenu l'Etre Suprême (Notre Seigneur - Our Lord - Our Ford - Notre Ford). En ce temps-là, il n'a pas de papa ni de maman. Les enfants sont fabriqués artificiellement et conçus génétiquement en fonction de leur futur rôle dans la société. Tout a été conditionné pour que chacun vive dans une félicité tranquille et permanente. On a même la pilule du bonheur, le soma, qui a tous les effets de nos drogues actuelles sans en avoir les inconvénients (elle est pas belle, la vie?) Sauf que. Tout le monde ne bénéficie pas de cet état de grâce policée. Il y des zones où vivent des "Sauvages" qui copulent "à l'ancienne", se reproduisent par les voies naturelles, et - horreur ! - vivent dangereusement. Bernard Marx et Lenina Crowne obtiennent un visa de touristes pour aller visiter cette zone... Et alors là...
Alors là je vous laisse deviner la suite, ou mieux encore, je vous invite à lire le bouquin. Il vous intéressera certainement, et à plus d'un titre. C'est un roman d'anticipation, vous serez surpris de voir ce qui en en 1932, n'existait qu'à l'état de projet, même pas, d'idée fumeuse; c'est un roman philosophique : la recherche du bonheur passe-t-elle par Le Progrès ? et d'ailleurs, cette félicité sans nuage est-ce vraiment du bonheur, si elle n'est pas méritée, ni risquée ? c'est un roman d'amour car les personnages se trouvent des sentiments différents des pulsions sexuelles...
Je ne vous dirai pas que c'est un roman débordant d'optimisme, le fait même de le classer sous l'étiquette "dystopie" le condamne à une noirceur que Soulages adopterait tout de go s'il avait la recette.
Comme "1984", à qui on le compare fréquemment, "Le Meilleur des mondes" est un avertissement. Le Progrès ne peut pas se faire en faisant abstraction de l'élément humain, que ce soit individuellement ou socialement.
A lire pour le message, pour l'écriture aussi, et pour la description d'un futur... qui dans une grande partie nous a déjà rattrappés.
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