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3,66

sur 939 notes
Nous sommes gâtés depuis la rentrée 2011 : deux romans d'Arnaldur Indridason traduits en français ! La muraille de lave garde à la fois toutes les qualités des romans d'Indridason et renouvelle son esprit.
En effet, le héros est ici Sigurdur Oli, le personnage le plus en retrait dans les enquêtes d'Erlendur. Ce livre doit nous permettre d'en savoir plus sur lui et surtout de savoir comment il est devenu ce qu'il est. Il n'a pas l'humanisme de son chef, ni l'empathie d'Elinborg et il l'admet lui-même. La compassion pour les rebuts de la société, très peu pour lui. Il n'aime rien tant que leur dire tout le bien qu'il pense d'eux quand il les voit attendre d'être interrogés. S'il n'était policier, il aurait tout du golden boy aux dents longues. Cela tombe bien : il est amené à enquêter dans les milieux de la finance.
Un bon point pour lui pour commencer : il ne rechigne pas à venir en aide à ses amis, même si grâce à eux, il se retrouve très vite dans une position inconfortable. Comment justifier qu'il n'a pas prévenu ses collègues d'une affaire de chantage, lui qui s'est retrouvé, bien malgré lui, sur une scène de crime ? Oli tient bon, non pour ses amis, mais pour que justice soit faite. Autre bon point pour lui : Oli ne connaît pas la jalousie. S'il admire les logements confortables des uns et leurs belles voitures, c'est en connaisseur, non en envieux. Dommage que certains ne l'aient pas compris plus tôt, car Oli ne peut non plus comprendre qu'on cherche à acheter autrui, ou à tuer pour le profit.
Sigurdur Oli, et le lecteur avec lui, est confronté au maestrom de question que les différentes enquêtes soulèvent. Plus j'avançais dans le récit, et plus l'enquête principale se ramifiait. Chose à laquelle nous ne sommes pas habitué avec Indridason, nous sommes ici confrontés à un pays en pleine expansion, flamboyant, où l'argent coule à flot pour une frange de la population qui se paie maison, voitures, excursion, voyages et s'autorisent toutes les débauches, sans être prêts à en accepter les conséquences. Même si Sigurdur Oli ne m'était pas sympathique au début du récit, je dois dire que je pouvais m'identifier à lui quand il était choqué par les pratiques sexuelles de ses amis, bien qu'elles se passent entre adultes consentants. Ce n'est pas une question de puritanisme, c'est vraiment une question de sentiments et d'intimité partagée. Et Sigurdur n'a partagé son intimité qu'avec Bergthora et ils n'ont jamais eu envie de la partager avec d'autres.
A côté de cette enquête principale, il retrouve Andrès, un homme détruit par l'alcool mais aussi par les abus dont il a été victime étant enfant. Il le connaît depuis Hypothermie, et à l'époque, Drésy avait mis Erlendur et son équipe sur la piste d'un pédophile. Étonnamment, Sigurdur Oli éprouve de la compassion pour cet homme qui représente pourtant tout ce qu'il méprise, et même, à la fin du récit, de l'empathie. Peut-être n'aurait-il pas réagi ainsi si Erlendur avait été là et avait recueilli les confidences de Drési. Peut-être n'aurait-il pas réagi ainsi si sa séparation n'avait été une plaie ouverte et ne l'avait amené à se questionner sur sa jeunesse, son éducation, et la relation entre ses parents. Les non-dits sont nombreux entre eux, sa mère est presque aussi froide que l'hiver arctique et si rien ne sera dit clairement, l'implicite permettra d'expliquer pourquoi Sigurdur est devenu ce qu'il est - et pas seulement parce qu'il ressemble à sa mère.
Sigurdur est vraiment sur tous les fronts, même parfois celle de la disparition de son chef Erlendur. Il doit aussi faire face aux débordements de certains collègues, qui pensent ainsi compenser une justice jugée défaillante. Sigurdur aime les Etats-Unis, et si ses méthodes sont parfois cavalières, n'hésitant pas à réveiller un suspect en pleine nuit, il n'a rien d'un cow-boy solitaire. J'aime les policiers qui savent que la violence ne résout rien.
La muraille de lave humanise le second d'Erlendur qui fait face avec droiture aux enquêtes qui lui sont confiés et avec orgueil à la débâcle de sa vie privée. Que deviendra-t-il dans le prochain volume ?
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Bon... encore une Indridason sans son Erlendur... Mais où est-il ? Que fait-il ? Je crois que tous les lecteurs fan d'Indridason ont hâte de le voir resurgir et qu'il réponde à nos questions... Mais bon, c'est pas parce qu'il n'est pas là que le crime cesse en Islande... Et c'est donc à Sigurdur Oli qui tirent les ficelles... Autant j'avais apprécié Ellinborg, dans le précédent bouquin, autant cette fois-ci, j'avoue avoir eu beaucoup plus de mal... Dans tous les tomes, ce personne n'était un peu antipathique. Et ça se confirme... je le trouve froid, distant, et un peu insipide... Vivement le retour d'Elendur. Mais bon, Oli arrive tout de même à démêler une affaire, ou plutôt des affaires, qui ne sentent pas bon du tout... Une Islande dépeinte grise, au plus mal... Crise financière, sombre histoire de pédophile... des histoires qui finiront pas se regrouper... Une lecture agréable, mais avec un personnage principal qui ne m'a pas touché.
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J'ai l'impression que ce roman est une sorte tentative de l'écrivain de sortir de la trame habituelle de ces autres récits

Trame habituelle ???
La plupart des romans sont racontés par l'inspecteur Erlendur.

Erlendur est islandais. Son histoire personnelle est très intimement liée à l'Islande. Son enfance a été marquée par la disparition de son frère dans une tempête de neige. Les disparitions non élucidées et/ou liées au climat de l'Islande sont souvent présentes.
J'ai même remarqué une certaine indifférence vis-à-vis de l'étranger.
Erlendur, si mes souvenirs sont exacts, ne part jamais à l'étranger, n'émet jamais (ou alors j'ai oublié) un jugement de valeur sur les autres pays.

Erlendur est empathique. Ce qui l'intéresse ce sont les gens bien plus que les faits. Il est profondément touché par la détresse des proches (au point de souvent se lancer à corps perdu sur des intuitions).

Dans le roman, le narrateur est l'inspecteur Sigurdur Oli.

Il admire les États-Unis. Il ne parle jamais de l'Islande en termes positifs. Il manifeste même parfois son mépris (vis-à-vis de la télévision islandaise par exemple).
Ah... encore une différence : Erlendur lit.

Il n'a presque aucune empathie pour les victimes et il exècre les délinquants. Il prend même le temps de dire leurs quatre vérités à des délinquants arrêtés dont il n'a pas la charge.

Le problème d'empathie est même plusieurs fois amené comme un défaut plus que pénible par ses proches.

Contrairement à Erlendur il n'a pas d'enfants.

Je me suis donc dit qu'Arnaldur Indriðason s'est lancé un challenge : "Suis-je capable d'écrire un roman avec pour personnage central quelqu'un de radicalement différent d'Erlendur ?"

La réponse est "oui, mais..."

Oui

L'histoire est comme pour les autres récits très bien construite.
Les autres personnages sont crédibles. Les maux de la société islandaise sont réels et réalistes.

Mais...

Vous serez accompagné par Sigurdur Oli qui est détestable.
Détestable, mais soyons honnêtes : il est "Vrai".
Et je serais encore plus honnête, Sigurdur Oli me ressemble un peu beaucoup.
Paradoxalement, j'aime les romans qui me montrent avec acuité mes propres défauts.
Sigurdur Oli a quand même plusieurs qualités : il est intègre et lucide y compris sur ses propres travers et maladresses personnelles aussi bien que professionnelles.

Vous voilà prévenus !
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Quand Erlendur est absent, Indridason est un peu moins bon. J'ai moins apprécié cette enquête menée par le jeune Sigurdur Oli, formé aux méthodes américaines. Pourquoi une jeune femme peu conventionnelle a-t-elle été sauvagement assassinée ? Milieu de la drogue, blanchiment d'argent sale, escroquerie dans le monde bancaire? La muraille de lave, du nom donné à la Banque centrale d'Islande, reste une bonne intrigue pour qui aime les romans policiers venus du Nord. On sent que l'expertise d'Erlendur aurait été la bienvenue. Il faut donner sa chance à chacun : dans ce volume c'est le tour de Sigurdur Oli. Ses problèmes privés sont un peu trop présents ce qui m'a un peu gêné dans ma lecture.
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Encore une belle intrigue joliment ficelée.
J'aime particulièrement comment l'auteur nous emmène dans les circonvolutions de l'enquête, au gré des hasards des questions, des évocations. Tout se complexifie pour devenir finalement si simple. J'adore.
Sa manière de rendre les personnages si attachants aussi, la bêtise des uns, la tristesse des autres, la détresse surtout, pour presque tous.
Vraiment génial !
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Le commissaire Erlendur est parti en vacances et le service fonctionne avec les autres membres de l'équipe dont Sigurdur Oli. Un ami de vieille date connu sur les bancs de la fac lui demande un service personnel. Comment refuser ? Une affaire de famille plus précisément qui concerne son beau-frère et sa belle-soeur. Des photos ont été prises au cours de soirées échangistes auxquelles ils ont participé avec un seul et même couple. Soirées qui après plusieurs mois débouchent sur du chantage.

Sigurdur Oli se rend au domicile du couple mais arrivé sur place, la femme vient juste d'être agressée mortellement par un homme qui prend ses jambes à son cou. Sigurdur Oli se trouve dans une situation embarrassante vis-à-vis de sa hiérarchie car il a promis à son ami de ne rien dire. Il doit donc détourner dans un premier temps la vérité et mener son enquête qui va le mener à s'intéresser aux banques et aux ordres boursiers. de plus, une affaire de pédophilie ancienne remonte à la surface.

Ce polar bien mené pointe les dérives du système financier islandais, ses spéculations et ses magouilles. Des personnages creusés, un coupable que jamais je n'aurais imaginé et le personnage de Sigurdur Oli un peu "gauche" de nature mais efficace m'a conquise ! Vraiment bien !
De cet auteur, j'avais lu Hiver arctique qui ne m'avait pas emballée mais ce polar m'a réconciliée avec Indridason !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Dans tous les opus précédant, Sigurdur Oli est régulièrement décrit par ses collègues, Elinborg et Erlendur lui-même, comme un personnage sans relief , plutôt buté, prétentieux, égoïste et sans culture, une sorte de gommeux islandais qui a des problèmes avec sa femme Bertghora qui ne peut avoir d'enfant et veux en adopter un mais lui non…( ça dure depuis 10 ans à peu près cette histoire d'adoption)

Bref on voit tout de suite qu'il y a matière à en faire un héros…

Une femme liée à un de ses amis meurt sous les coups d'une batte de base-ball et Sigurdur Oli mène l'enquête dans la mesure où Erlendur est en vacances (et non disparu comme le prétend la 4° de couv' (Ah ces éditeurs…) et Elinborg a déjà donné dans la rivière noire.

Tout de suite sur la brèche cet indolent sans muscles et sans idées se dit que «l'enquête sur le décès de Lina ne l'intéressait pas plus que cela, même si son ami était impliqué ». Et donc nous, nous devrions quand-même, nous y intéresser. Alors voilà on tire les quelques ficelles restées sans suite de l' « hiver arctique » dont ce livre se révèle être une forme de suite, on touille et l'histoire est résolue.
Page 371, Sigurdur Oli avoue que « quant à lui il avait mené cette enquête d'une manière désastreuse ». Lucide le garçon.

Prochain épisode? Pourquoi pas une enquête menée par Finur, le policier qui règle ses comptes directement avec la racaille.
Indridason s'enfonce, s'enfonce,…. on va le perdre comme le petit frère d'Erlendur.
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J'ai passé encore un très bon moment avec cet auteur. Ici l'enquête est menée par Sigurdur Oli car Erlendur est toujours en vacances. Et je dois dire que j'ai détesté le personnage, il est froid, sans aucune empathie, moralisateur et j'en passe. Pour autant, bizarrement, cela n'a pas nuit à mon intérêt pour l'enquête. J'ai été encore une fois embarquée dans cette Islande sauvage et inhospitaliere.
Mais vivement le retour d'Erlendur !
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Une enquête sans Erlendur, toujours en vacances.
Cette fois, c'est Sigurdur Oli qui est chargé de l'enquête. Un ami lui demande de venir en aide à son beau-frère menacé de chantage avec la divulgation de photo plus que compromettante et qui éclabousserait la brillante carrière de sa femme.
On apprend à connaitre un peu plus Siggi, on retrouve aussi Andrés, personnage d'une autre enquête.
Comme les précédents j'ai beaucoup aimé, même si Erlendur me manque.....vivement que ses vacances se terminent !
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CHALLENGE ABC 2014/2015 (12/26)

Ma première rencontre avec le polar islandais se solde par une impression mi-figue, mi-raisin. J'ai trouvé ce roman très classique, sans grande originalité, mise à part le nom des protagonistes qui apporte un peu d'exotisme nordique.

Sigurdur Oli va être amené à enquêter officieusement sur plusieurs évènements. D'accord, le premier concerne le vol du journal d'une amie de sa mère, cela ne porte donc pas à conséquence. Mais lorsque Lina, la femme qu'il vient interroger à la demande d'un copain, est retrouvée mortellement blessée, il va s'attirer les foudres de sa hiérarchie. En plus de ses ennuis professionnels, notre flic a quelques soucis dans son couple ainsi qu'avec ses parents. Rien de bien gai, à l'image de cette société islandaise que l'auteur nous dépeint. le plus émouvant reste l'histoire d'Andrès, dont la vie d'enfant a été détruite par un pédophile, qui n'a jamais réussi à se reconstruire à l'âge adulte et qui s'accroche à Sigurdur Oli comme à une bouée de sauvetage. Quant à l'enquête qui mêle économie islandaise et échangisme (oui, je sais, le raccourci est un peu abrupt !), elle n'a pas vraiment attiré mon attention, et j'y ai ressenti un certain ennui.

D'après les critiques, je n'ai pas choisi le meilleur roman d'Arnaldur Indridason. En tout cas, le manque de rebondissements de l'histoire ne m'a pas donné envie d'aller plus loin. Je reste sur un 10/20.

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