Les polars scandinaves sont à la mode. J'en ai acheté un.
La Voix. le titre me plaisait. L'incipit aussi : « Enfin, le grand moment arriva. » Et puis la bobine de l'auteur en quatrième de couverture… L'air fermé d'un homme au caractère bien trempé qui dissimule des tas de secrets inavouables, l'air sévère d'un ancien du KGB. Et lecture faisant je découvre que ce roman est truffé de secrets inavouables, d'erreurs de jeunesse, de fautes inexcusables, de dureté, d'injustices…
Intéressons-nous d'abord à la victime : un père Noël de pacotille retrouvé dans un sordide sous-sol d'hôtel, à moitié nu et assassiné. Il y a de la tristesse malsaine dans cet assassinat. Et de la tristesse encore dans la vie de ce père Noël.
Attachons-nous ensuite à l'enquêteur : le commissaire Erlendur Sveinsson, mauvais père, mauvais mari, mauvais compagnon pour lui même mais fin limier et fin gourmet. Il y a beaucoup de tristesse chez cet homme.
Et puis lisons ce roman qui est comme un jeu de yoyo entre le présent et le passé, entre la vie de la victime et celle de l'enquêteur. L'enfance de l'un et de l'autre volée, semée d'embûches, tourmentée.
Savourons la toile de fond : Noël et ses réjouissances. Ou plutôt Noël et sa tristesse. Sa solitude. Les fêtes laissent un goût amer dans la bouche d'Erlandur. Et partant, dans la nôtre.
En toile de fond encore l'Islande. Un monde austère, rigide, glacial.
Ce livre est magnifique : roman d'enquête mais aussi quête du policier. Descente dans l'intimité des protagonistes. On partage douleur, peine, solitude, effroi.
La Voix offre une peinture de l'âme humaine, une dissection au scalpel du coeur de l'homme.