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3,57

sur 323 notes
En se plongeant dans le roman le Géant enfoui, peu à peu on se sent triste, perdu et ce sentiment règne jusqu'à la fin.

Ishiguro a crée un univers particulier dans le décor de l'Angleterre à l'époque du Moyen Âge. Les personnages souffrent en raison de la perte de mémoire - le trouble causé par le souffle d'une dragonne immense qui habite dans les montagnes. Un couple de vieux époux traverse un pays - vide, dangereux, bizarre. On y rencontre des guerriers et des moines, on y risque sa vie, on s'y cause, on s'y aime, on y a peur de souvenirs qui peuvent traumatiser. D'un côté, on veut se souvenir, d'un autre on veut pas que la mémoire retrouvée gâche l'amour qui réunit ces deux êtres. On ne sait que faire. La seule chose dont on est certain c'est qu'il faut avancer, marcher jusqu'au bout, jusqu'au bout du monde, ensemble, bras dessus, bras dessous. On n'est pas heureux comme ça, quelque chose continue à déranger, mais que faire que faire quand on vit parmi les dragons et les ogres? Les personnes que l'on rencontre ont l'air de vous reconnaître, on sait rien, on n'a pas d'envie de se souvenir.

A la fin il s'avère qu'on reste seuls sur la cote maritime, est-ce qu'on va partir ensemble à l'île de Grâce, est-ce que le lien entre les deux personnages est rompu, est-ce qu'on est encore amoureux comme avant, est-ce qu'on n'a pas gâché ce sentiment rare et précieux par le malentendu profond, par les petites vengeances, par tout ce qu'on peut se rappeler, par la vie vécue dans le vide?

Ishiguro ne donne pas de réponse. Il est toujours triste. On s'éloigne d'un lecteur lentement, il y a du désespoir. Plus de réponse, plus rien. La lumière s'éteint, on voit pas très bien dans l'obscurité complète. Fin de tout. On est seul sur la plage.
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Axl et Beatrice, vieux couple, partent de leur village pour rendre visite à leur fils qu'ils n'ont pas vu depuis très longtemps. Leur parcours sera semé d'embûches : dragonne, ogres, elfes et autres monstres. Il sera aussi question de Merlin et du roi Arthur, puisque nous sommes en pleine époque médiévale. Les personnages, qui se joindront à eux, sont attachants également. le coeur de ce roman, sous forme de légende, est la relation humaine et la quête de la mémoire. Comment notre cerveau trie ce qu'il doit garder où oublier ? En 97, j'avais lu l'inconsolé du même auteur où j'avais indiqué : écrire autant sur si peu, il faut le faire. Lecture qui est restée imprégné dans mon cerveau sans savoir vraiment pourquoi. Kazuo Ishiguro, on ne sait jamais où il nous emmène et nous le suivons quand même…
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C'est un doux moment de lecture que nous propose Kazuo Ishiguro avec son Géant enfoui. Enfin, doux, par son côté poétique et le conte qui prend forme dans ce roman, même si certaines scènes n'ont rien de poétique.

Ici, nous allons suivre Axl et Béatrice, un couple âgé qui décide de partir retrouver leur fils qu'ils n'ont pas vu depuis longtemps. Seulement voilà, le pays tout entier semble souffrir d'amnésie et seules quelques bribes de souvenirs refont surface de temps à autre, laissant les personnages confus. Lors de ce périple, Axl et Béatrice vont faire des rencontre, vont subir des épreuves pour enfin atteindre leur but, qui n'a cessé d'évoluer au fil de leurs péripéties. Cette histoire se déroule il y a fort longtemps, au moment où le roi Arthur est décédé depuis peu, laissant la Grande-Bretagne en plein conflit entre les saxons et les bretons qui se disputent les terres. C'est aussi l'époque des chevaliers et des dragons, bref une époque déjà bien mystérieuse à la base!

Kazuo Ishiguro a bien évidemment toujours cette splendide plume qui vous transporte et vous fait rêver en un instant. Bien que j'ai été confuse au début de ma lecture, mais c'est le but de l'auteur, j'ai gardé confiance en lui et grand bien m'a fait. Passé les premières chapitres un peu étrange car on ne voit pas trop où l'auteur veut nous amener, j'ai ensuite dévoré le livre dès que Béatrice et Axl partent en compagnie de Maître Wistan.
J'ai adoré le personnage de Gauvain, bien que perturbant et très perturbé, il m'a touchée par sa loyauté envers son oncle, ses devoirs et ses "amis". J'ai été également très touchée par l'histoire d'Axl et Béatrice. Leur complicité est rare et belle et, malgré leurs craintes de recouvrer tous leurs souvenirs, ils restent unis et aimant jusqu'à la toute fin...Cette fin d'ailleurs...même si elle est prévisible, elle n'en reste pas moins poignante.

Encore une fois, Kazuo Ishiguro nous parle de mémoire, de souvenirs et finalement, j'ai l'impression que même si c'est essentiel d'avoir des souvenirs pour savoir qui nous sommes, ici, la mémoire n'est finalement pas ce qui permet d'avancer, au contraire. Bien des gens restent ancrés dans leur passé et se raccrochent aux souvenirs, heureux ou douloureux et certains n'arrivent pas à aller de l'avant, vers un futur qui leur permettra de créer de nouveaux souvenirs joyeux...Je m'éloigne un peu mais ce roman m'a fait me questionner sur ce thème des souvenirs et de l'avenir, moi qui suis si nostalgique...

Bref, encore une fois Kazuo Ishiguro ne m'a pas déçue ! Attendre 10 ans pour ce petit bijou valait bien le coup! Je suis sortie de mon rêve et de ma bulle malheureusement trop vite et j'espère ne pas avoir à attendre encore une décennie pour me replonger dans son univers si poétique et parfait!

Challenge ABC 2015/2016 2/26
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Dans un village médiéval de grottes et de tunnels, vivent deux vieillards bretons. Malgré leur misère et le mépris des autres villageois, Axl et Béatrice sont heureux ou presque : depuis des décennies, ils s'adorent d'un amour profond et ne pourraient imaginer une existence séparés. Pourtant, si on leur demandait les origines de leur amour, leur première rencontre, leur premier baiser, ils seraient incapable de répondre. Les prémices et le déroulement de leur histoire se perdent dans la brume de l'oubli, comme c'est le cas pour chacun des habitants du village. Un jour, Axl se réveille avec une certitude : ils ont eu un fils. Mais où est cet enfant ? Il est parti surement, mais quand est-il parti et pourquoi ? Lourds de ces questions, Axl et Béatrice quittent le village et prennent la route pour retrouver leur fils et finir tranquillement leurs vies à ses côtés. Dans leur périple, ils croiseront quelques voyageurs : le guerrier saxon Wistan, Edwin un enfant marqué par les fées, le chevalier Gauvain qui fut jadis le neveu du grand roi Arthur… Tous semblent désireux de dénicher le repère de la dragonne Querig. Mais est-ce pour la tuer ou lui porter secours ?

Au premier abord, c'est la séduction de la légende arthurienne qui m'a attirée vers “Le géant enfoui” de Kazuo Ishiguro. La présence de cette légende reste pourtant discrète, sans être anecdotique pour autant. Elle sert de cadre à un récit très contemplatif, vaste métaphore filée sur les thèmes de la vieillesse, de l'amour, de la haine et de la mémoire. Les amateurs de fantasy pure et dure pourront donc être déçus et déroutés, mais les autres se laisseront peut-être fasciner par le rythme lent, presque hypnotique, de ce curieux conte de fée, moitié conte philosophique, moitié récit fantastique. L'idée de l'amnésie collective, s'étendant à l'échelle de tout un pays, est fascinante et son explication - qui surviendra, rassurez-vous, avant la fin du récit - est extrêmement bien trouvée. J'aime aussi les personnages, leur caractérisation nuancée et toute en ombres et lumières, et la poésie mélancolique de l'écriture d'Ishiguro. La toute fin, d'une tristesse infinie, laisse une marque durable à l'esprit. C'est le second roman d'Ishiguro que je lis cette année et je constate que cet auteur respire décidément la joie de vivre...
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Charme et douceur d'une fable qui nous parle de l'importance du pardon, entre individus et dans l'histoire, pour avancer et continuer à s'accepter et s'aimer. Mais peut-il y avoir pardon sans oubli? ou bien la mémoire est-elle ce qui garde intact rancoeurs et haine? Une belle réflexion poétique, qui nous mène sur les sentiers d'une quête chevaleresque, dans un monde onirique, loin et proche de nous en même temps.
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Je vous avoue que ce livre me laisse encore perplexe. J'ai adoré l'histoire, le pitch de départ, l'ambiance et les personnages. Pourtant, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire avant la fin. Ce n'est pas mal écrit. Alors, je n'ai sans doute pas été réceptive au style de l'auteur, c'est sans doute le seul truc qui cloche.

Je vais malgré tout vous en parler car c'est une jolie découverte que je veux partager, au moins pour l'histoire.

Axl et Béatrice sont un couple âgé. Un jour, ils se rendent compte qu'ils n'ont pas rendu visite à leur fils depuis très longtemps, mais ils ne se souviennent plus de pourquoi. Ils se rendent d'ailleurs compte qu'il y a beaucoup de choses qu'ils ont oublié, mais ils ne sont pas les seuls. Les souvenirs semblent s'effacer dans une brume qui annihile tout.

En arrivant au village saxon proche du leur, Axl et Béatrice rencontrent Wistan, un soldat saxon et un jeune garçon. Celui-ci a été blessé et les saxons superstitieux du village commencent à avoir peur de lui. le couple accepte de prendre le garçon avec eux et reprent la route. Ils rencontrent alors un vieux chevalier qui se trouve être Gauvain. Les fils se dénouent peu à peu et ils comprennent que la brume qui efface les souvenirs est produite par une vieille dragonne. Certains veulent la tuer pour faire ressurgir tous les souvenirs, d'autres veulent la protéger.

Ce qui est particulièrement intéressant dans cette intrigue, c'est justement tout le jeu autour des souvenirs. Pourquoi la brume a été mise en place ? Que cache-t-elle ? Quels souvenirs resurgiront-ils si elle disparaît ?

Le couple souhaite retrouver ses souvenirs. Ils partent du principe que s'ils s'aiment encore, rien dans leur passé ne pourrait les séparer, mais au fil du temps, des brèches apparaissent dans leur histoire.

En revanche d'autres personnages sont justement contents de la brume puisqu'elle dissimule toute l'horreur des guerres et oblige les hommes à vivre dans la paix.

Ce roman est donc noyé dans la brume, dans les vallées anglaises juste après le règne arthurien, il y a donc d'ailleurs beaucoup de références au monde celtique. L'histoire est poétique, magique et bien menée. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de mettre un bémol, comme je disais, j'ai parfois eu du mal à plonger dans l'histoire.

Quelqu'un l'a lu ?
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Angleterre, Haut Moyen-Age, quelques temps après la mort d'Arthur le grand roi breton : une brume mystérieuse a recouvert le pays et opacifie les souvenirs, anciens et récents, de tous. Un vieux couple d'amoureux décide de rejoindre le village où vit le fils dont ils n'ont qu'une sensation furtive. Leur chemin les amènera jusqu'à la cause de la brume, avec le chevalier Gauvain, dernier de la Table Ronde, et un guerrier saxon missionné par le roi voisin. Pas de grandes batailles, ni d'aventures qui se bousculent, dans ce roman, mais une atmosphère de conte qui nous place nous-mêmes au cœur de la brume qui rend l'histoire des personnages mouvante. C'est parfois difficile à suivre, il est nécessaire de se laisser porter... Mais au final, un conte qui explore les questions de l'oubli et du pardon, dans l'Histoire d'un pays comme dans l'histoire individuelle.
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Spontanément, je n'aurais probablement jamais lu cette merveille. Mais une librairie ouverte tard tous les soirs, au pied d'une cathédrale, dans un vieux quartier, une entrée dans une rue pavée, l'autre par un pont enjambant un étroit canal, un libraire-éditeur passionné, un Labyrinthe en effet que ce repaire inattendu, et ses piles de livres, pas juste là pour décorer, pas de fauteuil pour se poser, il y a longtemps que tout est envahi par les livres. Et les clients, lecteurs amicaux, discussions animées, conseils éclairés, opinions tranchées mais courtoises, argumentées et souriantes: un avant-goût du paradis? Et me voilà munie, sur la foi de la critique enthousiaste d'un lecteur inconnu, de ce Géant enfoui.
Cela se passe donc dans un pays brumeux, où cohabitent Saxons et Bretons, Angleterre, peut-être, Pays de Galles, Écosse, peu importe, une contrée en tout cas qui a connu le roi Arthur, ses chevaliers et son enchanteur. Un pays où les elfes se montrent sur les rivières, les ogres enlèvent des enfants, et une dragonne sommeille dans sa tanière. Un pays où deux vieilles gens, mari et femme déterminés, entreprennent un long chemin pour rejoindre leur fils. Mais leur mémoire se perd dans la brume. La mémoire collective est dissoute dans le brouillard . Au fil des rencontres, l'histoire des uns rencontre le destin des autres, les rêves et la réalité se rejoignent. Il est question du sire Gauvain et de Merlin l'Enchanteur, mais sans folklore inutile, puisque bien sûr, les sorts sont aussi réels que le vent, la pluie, le soleil et le brouillard. Il y a des montagnes et des tunnels, des bois magiques, des aubépines et des orties, des pins et des chênes, des lapins et des chèvres. Il y a deux vieillards riches d'un amour profond, un orphelin , un guerrier, un chevalier d'Arthur montant un cheval vieillissant , un batelier qui interroge pour faire franchir un bras de mer, une île enchantée. Un livre qui parle de la puissance de l'amour, de l'importance des souvenirs, de la mémoire, de la validité des souvenirs. Un livre qui se lit comme un roman plein de tendresse sans une once de mièvrerie, plein de légendes sans une ombre de clinquant, de combat sans une trace de complaisance.
Un livre, quelques grammes de papier, plusieurs heures de bonheur.
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Que dire de ce livre que j'ai eu beaucoup de mal à terminer? Il m'a donné la migraine!

L'histoire en elle-même est intéressante mais les dialogues sont d'une lourdeur (sans ceux-ci cela aurait donné un joli conte). Les personnages sont comme des ombres : l'auteur ne donne aucune description physique. Impossible de s'identifier ou de s'attacher à l'un d'eux.

Oui, il est question, d'ogres, d'elfes, d'un dragon, etc. Mais ils sont à peine évoqués. Quelle déception!

Dommage.




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Nous retrouvons ici l'atmosphère en demi-teintes de l'univers de Kazuo Ishiguro, avec des relations humaines délicates, y compris entre protagonistes ennemis. Je suis particulièrement touché par les dialogues entre Axl et son épouse Béatrice. Comme dans tous les livres d'Ishiguro, rien n'est explicite et le lecteur peut combler les vides selon sa sensibilité. Ceux qui connaissent déjà Ishiguro seront un peu déconcertés par ce roman, car il y a une intrigue avec des rebondissements et des scènes de combats. Néanmoins, malgré la présence de chevaliers et de dragons, il ne s'agit pas d'un roman centré sur l'action ni sur le fantastique. L'essentiel reste la multiplicité des possibles pour les destins et les relations humaines. La composante allégorique sur la perpétuation ou non de la vengeance entre groupes humains adversaires est moyennement convaincante. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Ishiguro, je recommande de commencer par "Les vestiges du jour" ou "Auprès de moi toujours". Ne pas se fier aux oeuvres cinématographiques qui sont tirées de ces 2 romans. Ces 2 bons films peinent a restituer l'atmosphère des oeuvres littéraires.
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