C'est un conte et comme tout conte, le pire se lit avec aisance et le meilleur nous soulage des tensions provoquées par les horreurs. le rire nous permet aussi de les soulager. Il y a quelques passages dignes du film "La vie est un long fleuve tranquille" (je n'ai pu m'empêcher d'y penser).
Sophie Jabès, d'une plume vive et légère nous fait pénétrer dans un monde dévastateur où l'enfant rejeté, incompris s'enfuit et trouve secours auprès des livres (quelques belles phrases au moment de l'appropriation de la littérature par Caroline). Elle démontre qu'il est impossible de se construire sans être reconnu, encouragé, au minimum par les siens. Elle soulève tous les tabous entourant le monde de l'enfance et ma foi, traités de cette manière, on arrive à en supporter la lecture. Livre qui peut déranger par le foisonnement des faits monstrueux, des paroles vulgaires mais ne jouons pas à l'autruche, de tels milieux, de telles enfances saccagées existent bel et bien. Soyons vigilants.