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4,09

sur 796 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre est l'un des 10 livres sélectionnés pour le le Livre Inter 2016 et c'est la raison pour laquelle je l'ai lu.
J'avais lu le livre de Jean-Luc Seigle "Je vous écris dans le noir" sur le même sujet, et je l'avais beaucoup aimé.
Je ne dirai pas la même chose du livre de Philippe Jaenada. Déjà, je n'aime pas le titre mais passons. Là où Jean-Luc Seigle a choisi de nous présenter une Pauline Dubuisson victime des hommes et de son temps, Philippe Jaenada nous propose un roman multiformes entre le roman, l'enquête, le compte rendu etc. Dans les meilleurs passages, il parvient avec un talent certain à restituer une atmosphère, les opinions, les jugements des différents protagonistes de l'affaire. On sent qu'il y a un gros travail de recherches pour arriver à ce résultat, et on dirait que Philippe Jaenada, craint que son lecteur ne s'ennuie, perdu dans ces détails, alors il cherche à faire diversion et c'est là que le bât blesse : il se lance dans des considérations personnelles et des digressions aussi longues qu'inutiles, voire inappropriées, cassant le rythme du roman. C'est dommage car sur le fonds c'est un travail très fouillé et intéressant.
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Ce livre est à mi-chemin entre le roman et le documentaire. En effet, on suit l'histoire de Pauline Dubuisson qui a été condamnée dans les années 1950 pour avoir tué son amant alors qu'elle était étudiante. Cependant, son attitude a beaucoup été critiquée à l'époque et l'écrivain souhaite lui donner une meilleure image. Ce livre est très fouillé et il n'est pas si facile de le lire même s'il paraît intéressant de prime abord.
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Après le très réussi "Je vous écris dans le noir" de Jean-Luc Seigle, c'est au tour de Philippe Jaenada de consacrer un roman à Pauline Dubuisson.
Dans "La petite femelle", il revient sur cette affaire qui avait fait les gros titres dans les années 1950. Pauline Dubuisson, jeune étudiante en médecine à Lille, est accusée d'avoir tué un de ses camarades, Félix Bailly, avait lequel elle avait eu
une histoire amoureuse.
Au contraire de Jean-Luc Seigle qui bâti autour de cette histoire une véritable fiction, Philippe Jaenada décide de livrer le fruit d'heures et d'heures de recherches afin de rétablir la vérité, mais aussi une injustice. Il reprend donc l'histoire de Pauline Dubuisson, en nous racontant celle de sa famille, son enfance, son adolescence pendant la seconde guerre mondiale... jusqu'au terrible jour qui va sceller son destin. Il retrace ensuite son procès, son incarcération, et sa vie une fois libérée.
En décortiquant les témoignages de son entourage, les procès-verbaux, la presse de l'époque, Philippe Jaenada parvient à donner une image juste de la jeune femme que fut Pauline. Il s'attache aussi à rétablir la vérité autour d'une histoire qui a suscité beaucoup de rumeurs
et d'affabulations. Il nous fait également partager, non sans humour, son quotidien de romancier, obsédé par son sujet.
On ne peut que saluer l'impressionnant travail documentaire que l'auteur a réalisé mais également la minutie avec laquelle il
revient sur chaque détail pour nous aider à comprendre cette jeune femme et les raisons de la mort de Félix Bailly.
Toutefois, le livre fait 720 pages, c'est long, trop long. L'auteur aurait notamment pu nous épargner certains des passages dans lesquels il se met en scène et qui ne servent pas son propos. Je pense par exemple à celui de sa cuite lors de la remise du prix de Flore. de la même façon, j'ai été lassée par le style de l'auteur, fait de multiples digressions ou commentaires entre parenthèses. Certes souvent drôles et sarcastiques, mais qui hachent la lecture.
Ainsi avec "La petite femelle", Philippe Jaenada réalise un portrait tendre de Pauline Dubuisson, mais à trop vouloir s'attacher aux détails il risque de perdre bien des lecteurs.
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Après avoir lu il y a déjà quelques années le roman de Jean-Luc Seigle sur le même thème (« Je vous écris dans le noir »), je me suis attaqué à ce livre de Philippe Jaenada nous décrivant en détail le parcours tragique de Pauline Dubuisson. Cette jeune femme fut accusée et condamnée au début des années 50 pour le meurtre de son ex-amant, évitant de peu la guillotine. La particularité de cette affaire étant la violence des accusations envers la jeune femme, à la fois de la part des juges, mais aussi des journaux et de la société civile. Pauline Dubuisson fut traînée dans la boue dès son arrestation. Et le procès fut loin d'être équitable. Il faut dire qu'on sut très tôt que la demoiselle avait couché, adolescente encore, avec un (ou plusieurs) officier allemand. Sans approfondir la question, tout le monde décida alors que Pauline Dubuisson était le Mal incarné. Voulant coller au plus près de la réalité (mais avec l'ambition de réhabiliter la jeune femme), l'auteur décrit en détail le parcours de l'accusée, depuis son enfance jusqu'au jour du meurtre. Puis il décrira le procès en détail, et ce qu'il adviendra de Pauline Dubuisson dans les années qui suivirent. Multipliant les témoignages et documents, avec souvent une certaine subjectivité que l'on peut comprendre de nos jours, tant la société patriarcale de l'époque nous paraît lointaine, Philippe Jaenada n'oublie pas les apartés qui sont la particularité de son écriture (scènes autobiographiques souvent cocasses, réflexions et remarques acerbes sur ce que l'on découvre de de l'affaire, l'auteur n'hésite pas à interpeller des intervenants de l'époque) et alterne entre le tragique de ce fait-divers et son humour parfois potache. L'ensemble m'a paru malgré tout un peu longuet et pourtant, j'aurais souhaité qu'il détaille plus ce qui est arrivé à Pauline Dubuisson après le procès et sa libération ! Avis donc mitigé pour cet ouvrage, tout comme son précédent, « Sulak », également centré sur un fait-divers. Ce qui ne m'empêchera pas de lire également « La serpe » sur les meurtres dont Georges Arnaud, l'écrivain du « Salaire de la peur », fut accusé. Contradictions, quand tu nous tiens !
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"La petite femelle" est un roman fort qui retrace la vie de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tuer son amant Félix Bailly. Belle femme, mais critiquer pour sa froideur et sa modernité. le postulat de Philippe Jaenada est de reprendre tout depuis le début - l'enfance de la jeune femme à Malo-les-Bains - et dans les moindres détails. En lisant ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser au "Pull-over rouge"de Gilles Perrault, qui retrace l'histoire de l'affaire Chritian Ranucci, l'un des derniers guillotiné de France. Il faut savoir que la peine de mort a été abolie en 1981, en France.

L'auteur fait part de tout à son lecteur, la précocité de Pauline aussi bien intellectuelle que sexuelle, son indifférence de l'opinion des gens, la froideur de ses parents à son égard, la mort de ses proches, sa jeunesse sous le nazisme, son désir de devenir médecin puis de se spécialiser en pédiatrie, son incapacité ou sa peur d'aimer, etc. C'est dense, foisonnant, intense. le lecteur pénètre réellement l'intimité de cette femme au destin extraordinaire, mais malchanceuse selon Jaenada. D'autres vous demanderont si c'est vraiment de la malchance...

Tous ces faits biographiques s'entrecroisent avec la voix de l'auteur, sa vie et son opinion personnelle. le lecteur suit presque pas à pas l'écriture du roman, comme un ami sincère vous racontant une histoire captivante, assis dans un fauteuil moelleux au coeur d'un salon accueillant et chaleureux. Les apartés de l'auteur sont parfois un peu lassantes car n'ont que peu à voir avec le sujet traité; heureusement l'humour et la dérision sont là. le travail de documentation est titanesque et les recherches ne laissent passer aucun détail. L'auteur a traqué son sujet jusqu'à l'obsession.

Un autre point important est que l'auteur, en essayant de se mettre dans les talons hauts de Pauline Dubuisson, opte indirectement pour une plaidoirie en faveur de la défense de la jeune femme. Sans trouver d'excuses intimes et profondes à tous ses actes, même les pires, Philippe Jaenada n'offre au lecteur qu'une facette et demi de l'histoire. Il influence la façon de voir et de penser à ce drame, et à toutes ses causes profondes. Il tente de la dédouaner, même s'il ne l'excuse pas, un homme est mort tout de même. Mais peut-être est-ce la faute à pas de chance?...

Il est vrai que le procès semble avoir défrayer la chronique à cette époque. Les journalistes faisaient ressortir le graveleux, et le côté mauvaise fille de la jeune femme. Toutes ses qualités sont devenues des défauts, et les vérités semblent avoir été manipulées - ou plutôt oublier - au profit de l'accusation.

Le procès est vraiment le moment le plus marquant du récit. le juge, au lieu de conserver sa neutralité, se met partie prenante de l'accusation, et les avocats de Pauline, soit se désistent, soit lui conseillent de plaider la culpabilité pour être purifier aux yeux de Dieu. Tous sont des hommes de plus de quarante ans, qui voient encore la femme comme une petite chose fragile, qui doit obéissance et respect à son mari. L'auteur a d'ailleurs l'intelligence, même si cela explique l'épaisseur du roman, d'aborder les procès d'autres femmes, jugées dans la même période, et pour des faits presque similaires. La comparaison est intéressante, même si elle n'excuse en rien les gestes, et permet une meilleure compréhension du quotidien de l'après-guerre, et du carcan de la société sur le sexe faible.

Au final, l'auteur ne cherche pas de coupable -car pour sauver Pauline Dubuisson et ses consoeurs, il est bien trop tard - mais plutôt à les comprendre et à rétablir la justesse des faits, grandement manipuler par toutes les parties. La jeune femme apparaît alors comme une victime. Victime de son éducation, victime de la société, victime du temps. Mais il ne faut pas oublier que la véritable victime - qui à l'époque est apparue blanche comme neige - n'est autre que ce beau jeune homme, futur médecin, qui n'aura jamais pu profiter de sa vie. Mais n'est-ce pas, finalement ce qui est également arrivé à Pauline Dubuisson, ou est-ce la faute à pas de chance?...
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Après avoir lu le très bon Sulak je me suis embarqué dans la petite femelle . Autant dans Sulak j'avais apprécié sa désinvolture et son coté iconoclaste, ironique autant dans cet ouvrage j'ai trouvé qu'il en faisait trop peut-être que ce sujet me semble plus chaud car le personnage est ordinaire celui de Sulak pas du tout.
Pour la forme:
Des digressions trop souvent qui n'apportent pas grand chose (peut-être est-ce une façon pour Jaenada de souffler un peu et trouver de l'inspiration pour la suite) mais qui font sourire un petit peu sans plus ,
un style plutôt potache qui ne cadre pas avec l'histoire qui présente une certaine gravité et une atmosphère: la justice ,la police,les enquêtes ,les témoins etc..qui de fait impose le respect même si ce procès a pataugé lamentablement dans le sordide mensonger et l'approximation .
Pour le fond:
Il romance un peu trop des faits qu'il lui est impossible de connaitre (ce qu'il reproche a certains d'ailleurs) . On sent quand même qu'il s'est mis en tête de défendre coûte que coûte cette jeune femme et il y met quand même beaucoup (disons une bonne dose) de mauvaise foi.Par contre j'apprécie sa façon besogneuse ,procédurière,pointilleuse de s'attacher aux faits riens aux faits d'après les documents d'époque d'origine (pièces judiciaires)
En fait ce n'est même pas un roman mais une véritable plaidoirie je n'étais pas préparé à cela et cela m'a saoulé un peu
J'avoue que je n'ai pas complètement (presque) fini le bouquin je vais le faire par respect au travail de recherche de la vérité de Jaenada mais... c'est difficile...
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