Imaginer une suite à
Orgueil et Préjugés est déjà un pari risqué, mais
P.D. James ajoute à la difficulté en en faisant un roman policier.
Reprenant l'histoire 6 ans après le roman de
Jane Austen, Élisabeth et Darcy s'apprêtent à recevoir leurs amis pour un bal. Ils s'attendent également à une demande en mariage pour Georgina, sans savoir si le colonel Fitzwilliam, désormais vicomte, ou l'avocat Alveston, simple baronnet mais néanmoins honorable, sera l'élu de la jeune fille.
Tout semble aller pour le mieux malgré l attitude étrange du colonel et la tempête, lorsque qu'un attelage affolé apporte aux porte du château une Lydia Bennet Vickam non moins affolée et persuadée que son mari à été tué. Une expédition s'organise et c'est l'ami de Vickam qui est découvert mort et ce dernier soupçonné de l'avoir tué.
Bien que l'enquête soit assez peu développée dans le roman, l'ambiance austenienne est bien rendue et une atmosphère menaçante plane désormais sur Pemberley.
Les vielles rancunes familiales n'ont pas décrues en 6 ans et les perfidies fusent entre les protagonistes, mais enveloppées de ce vernis de bienséance dont la bonne société s'enorgueillit. Les différentes places dans la société sont bien marquées, décrites avec minutie et malheur à qui tente d'en franchir les limites qu'elles soient de titre, de fortune, de religion ou de genre. Seule Élisabeth a pu réussir grâce à l'amour de Darcy mais cela ne lui épargne pas les médisances.
J'ai été un peu déçue de l'attitude de Darcy dans ce livre, en proie à de nombreux doutes et à la culpabilité, il est complètement passif, suit les événements sans essayer de lutter, embourbé dans ses dilemmes moraux. J'ai également été surprise des modifications apportées au colonel Fitzwilliam dont je gardais un souvenir agréable et qui me semble devenu extrêmement rigide.