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sur 1322 notes
Deux bonnes raisons au moins m'ont incité à lire ce livre. La première, c'est que je n'avais encore rien lu d'Henry James. Une grave lacune, car on parle ici d'un auteur majeur de la littérature réaliste américaine du XIXe siècle. La deuxième raison tient au fait que ce petit roman est pour beaucoup considéré comme un chef-d' oeuvre. Il figure aussi en bonne place dans les livres recommandés par Bernard Pivot dans sa "Bibliothèque idéale". Enfin, je peux y rajouter une troisième raison, plus prosaïque, celle de désencombrer ma table de chevet qui commence à craquer sous le poids des livres en attente de lecture.

 En deux mots, rappelons qui est Henry James (1843-1916). Il est né à New York au sein d'une famille aisée. La fortune de son père lui permet de choisir librement son activité. Après un court essai dans la peinture, il décide de devenir écrivain. Il voyage beaucoup et passera la majeure partie de sa vie en Europe en particulier à Londres. Son oeuvre est immense et très variée : romans, théâtre, essais, récits de voyage. Ses oeuvres les plus connues sont : "Les Bostoniennes", "Washington square", "Les ambassadeurs". Ses thèmes de prédilection : l'évolution de la société américaine de son temps, la naissance du féminisme, les histoires de fantômes. Et justement avec "Le tour d'écrou", publié en 1898, on est en plein dans le mystère, le fantastique, les maisons hantées, un genre dans lequel il excelle.

 De quoi s'agit-il ? Dans une vieille maison, un soir de Noël, au coin du feu, un homme raconte une histoire macabre à quelques amis réunis pour la circonstance. Ce récit provient du manuscrit rédigé par l'héroïne de l'aventure :

Une jeune institutrice est engagée par un riche gentleman pour s'occuper de ses neveu et nièce, Flora et Miles. L'action se déroule dans une vaste propriété qui au premier abord semble offrir une belle sinécure. de nombreux domestiques s'occupent de tous les détails matériels, il y a même une gouvernante qui libère l'institutrice d'un certain nombre de tâches, la vie se déroule paisiblement au milieu d'une agréable campagne. Première énigme, on ne saura pas pourquoi l'oncle a envoyé les enfants dans cet endroit relativement désert, de plus il ne veut en aucun cas être informé de quoi que ce soit, il délègue toute son autorité à l'institutrice. Très rapidement, celle-ci est séduite par les enfants, tous les deux d'une grande beauté et particulièrement intelligents, mais elle est aussi confrontée à d'effrayantes apparitions, celles de deux anciens serviteurs du domaine, Peter Quint et miss Jessel, décédés quelques années avant. L'institutrice va se comporter en courageuse gardienne de l'intégrité morale et physique des enfants. Elle va tout faire pour les préserver de l'influence maléfique des revenants tout en essayant de percer les secrets qui entourent leur personnalité. L'intérêt de l'histoire repose sur l'interprétation des phénomènes étranges qui se produisent et l'analyse psychologique des personnages. L'auteur entretient l'ambiguïté et le doute, rien n'est affirmé explicitement. On peut penser que l'institutrice est folle à moins que ce ne soient les enfants, dont le comportement est parfois déroutant. On peut même voir dans cette histoire un récit freudien ou le personnage principal exprime ses fantasmes. le suspense est entretenu avec finesse. L'histoire est découpée en petits chapitres qui se terminent souvent par un fait surprenant ou par une question de l'un des protagonistes qui laisse le lecteur en suspension. La réponse est partiellement distillée par touches impressionnistes dans le chapitre suivant. Jusqu'à la fin, le doute persiste. L'auteur a voulu nous plonger dans l'angoisse et le vertige provoqué par des événements d'apparence surnaturelle, sans nous donner la clé de l'énigme.

 À ses lecteurs qui lui reprochait de n'avoir pas expliqué la nature de ces mystérieuses apparitions, Henry James à répondu : «Aussi longtemps que les événements demeurent voilés, l'imagination s'emballe et suscite toutes sortes d'horreurs, mais dès que le voile est levé, le mystère se dissipe et, avec lui, tout sentiment de terreur.»

 Je ne sais pas si cette nouvelle est le meilleur point d'entrée dans l'oeuvre d'Henry James, mais je pense qu'elle donne un bon aperçu de son talent et de son style très raffiné. Certaines phrases sont parfois un peu longues et correspondent à la manière d'écrire un peu chargée de détails des écrivains du XIXe siècle, c'est la raison pour laquelle cet ouvrage pourrait ne pas plaire à toutes les générations. Il y a pourtant beaucoup de charme dans ce texte finement ciselé et qui se prête bien à la description psychologique des principaux personnages. Peut-être pas un chef-d'oeuvre, mais à tout le moins un grand classique du genre fantastique, avec une ambiance qui évoque le célèbre roman "Rebecca" de Daphné du Maurier. L'histoire se termine par un fait inattendu qui permettra peut-être aux plus sagaces lecteurs de trouver une interprétation satisfaisante.


Bibliographie :

"Le tour d'écrou", Henry James, le livre de poche (1995), 159 pages.

La meilleure biographie d'Henry James :

"Henry James Une Vie", Léon Edel, Seuil (1990) avec 24 pages de photos en noir et blanc, 855 pages.
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J'ai longtemps tourné autour de cette oeuvre sans parvenir à la pénétrer. Une première tentative s'était soldée par un échec, je l'avoue. Mais, admirateur de Robert Louis Stevenson, il me fallait lire celui que ce dernier considérait comme un maître de la littérature…

« le Tour d'écrou » est un petit roman admirable !!! Ce qui m'avait manqué jusque-là, c'est du calme et de la concentration pour déguster à sa juste mesure un récit et une écriture d'une précision mécanique.
D'abord, l'histoire possède une double lecture qui la rend très profonde. Si, de prime abord, on croit lire une histoire fantastique (une grande demeure isolée, des domestiques muets, des revenants, des enfants peut-être possédés par ces derniers), on se rend compte au fur et à mesure des indices laissés par l'auteur qu'une histoire bien plus terrible plane dans le fond. Je n'en dirai pas plus par respect pour la finesse, la minutie et la subtilité avec laquelle l'auteur conduit son sujet. Rien n'est dit, tout est suggéré…
Ce court roman reste également un témoignage de la société anglaise de la fin du dix-neuvième siècle. Il montre bien comment un système de classes joue sur la personnalité de ces sujets, les conditionne…

J'ai été soufflé dès l'introduction. En quelques phrases, Henry James a piqué ma curiosité et m'a enchaîné à son histoire. J'étais tour à tour intrigué, impressionné, haletant. Il faut, je le répète, beaucoup d'art pour parvenir à un tel degré de suggestion dans l'art d'écrire. le narrateur du « Tour d'écrou » nous lit en effet le témoignage écrit d'une jeune femme qui fut le témoin de faits terrifiants lors de son premier emploi de préceptrice auprès de deux enfants… Mais son témoignage est-il fiable ? ce roman frappe par l'utilisation de la psychologie. Le frère d'Henry James était un grand psychologue et l'on ressent toute l'influence qu'elle a pu avoir sur le romancier… En creux, perce le doute quant à la subjectivité du témoin… Pour la première fois dans l'histoire de la littérature, Henry James introduit un narrateur dont on peut douter de la bonne foi… Ce procédé, très répandu dans l'écriture moderne, doit tout au « Tour d'écrou ».
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J'ai enfin lu ce chef-d'oeuvre de la littérature fantastique anglo-saxonne, ce n'est pas faute qu'il m'ait été recommandé, mais j'ai laissé passer le temps.

Le roman (quoique court), écrit à la première personne en tant que récit de la jeune gouvernante de deux enfants de bonne famille, envoyée par l'oncle de ces derniers pour pourvoir à leurs besoins et à leur éducation dans la maison de campagne de Bly, appartient en droite ligne au genre fantastique. On ne peut être sûr que la jeune femme n'affabule pas, n'ait pas des visions, tant sa sensibilité est exacerbée et tant elle aime ses deux jeunes élèves et se sent investie d'une mission, fière en outre d'être promue à cette responsabilité. Et pourtant... Réagira-t-elle avec suffisamment de fermeté quand elle comprendra la portée du danger auquel les petits sont exposés ?

En arrivant à Bly Manor, impressionnante demeure de la haute bourgeoisie, nous découvrons avec cette jeune femme d'origine modeste les lieux et personnages qui habitent cet endroit : Flora, puis Miles, lorsque ce dernier est chassé de l'école pour une obscure raison de discipline, et Mrs Grose, une femme simple mais généreuse, qui soutiendra la narratrice jusqu'au bout. Les enfants ont un caractère enchanteur, ils sont vifs, intelligents et drôles, respectueux et adorables, d'une innocente pureté qui touche le coeur de leur accompagnatrice. Les journées de la fin d'été qu'elle passe au manoir avec eux ont un goût de paradis. Mais lorsque l'automne arrive, la jeune femme observe des phénomènes inhabituels, jusqu'à voir des apparitions. Que se passe-t-il, et quel lien existe-t-il entre ces personnages disparus et les enfants ? Et surtout, que veulent-ils ?

Tandis que la narratrice se débat dans une recherche de preuves qui commence à s'apparenter à une véritable course contre la montre, elle fait preuve d'une faculté d'observation réfléchie et se livre à de complexes déductions, cherchant à conserver une longueur d'avance sur ses ennemis, sur ces personnes qui veulent s'en prendre aux enfants. Elle doit les protéger, mais le doute la gagne - quel est exactement le rôle des enfants eux-mêmes dans cette sinistre aventure, notamment du petit Miles ?

Nous sommes en présence d'un grand auteur classique, ne cherchons donc pas l'expression d'une horreur voyante et pleine d'hémoglobine ; au contraire, sondons les âmes et les intentions de chacun et chacune, méfions-nous de tous et tirons nos propres conclusions. Nous ne serons pas déçus, car l'atmosphère et les relations entrelacent des motifs de peur et de manipulation du début à la fin, et nous ne pouvons que voir l'intrigue donner un tour de vis supplémentaire, toujours plus serré, jusqu'à nous demander quand nous ne pourrons plus le supporter.
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Je découvre avec bonheur la littérature classique mondiale. Il y a plusieurs années que j'ai lu le Tour d'écrou d'Henry James. Et, j'ai profité de la lecture commune du challenge Mauvais genre pour le dévorer à nouveau. Cette nouvelle lecture me conforte dans mes goûts littéraires. En 2017, j'avais lu un essai sur le roman gothique anglais sans en avoir jusqu'à présent fréquenté sa prose fictionnelle. Henry James est le plus anglais des américains. Né à New York en 1843, il a été naturalisé anglais en 1915. le tour d'écrou pourrais avoir mal vieilli comme ces vieilles séries américaines des années 70-80. L'écriture de James est raffinée. Elle ressemble à cet art chinois de la calligraphie chinoise ou la peinture à l'encre de Chine. Henry James trace l'atmosphère de son récit à travers la silhouette de ses personnages, leurs qualités, leurs comportements, leurs émotions, à travers la vision du château et à travers la ligne de paysages inconnus et inquiétants. Il y a une harmonie entre l'écriture et le récit. Henry James par l'intermédiaire de l'institutrice mais aussi par le narrateur raconte une histoire de fantôme. Peter Quint, un homme à tout faire et l'ancienne institutrice, Miss Jessel hante le domaine de Bly et son vieux château ainsi que les deux jeunes enfants dont la nouvelle institutrice a la charge. Flora et Miles. Cette présence malfaisante affecte ses relations avec ses protégés. Les deux fantômes semblent manipuler ces enfants innocents. Cette manipulation intervient jusqu'au collège où est interné Miles. Il revient au château pour les vacances d'été précédé par une lettre du directeur par laquelle il refuse le retour de Miles à la rentrée suivante sans fournir d'explication. Déjà, les ombres de ces esprits démoniaques s'invitent dans l'entourage de l'institutrice.
J'ai trouvé la fin du récit abrupte mais totalement dans l'esprit du roman.
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Je suis tombée sous le charme de son écriture un peu désuète, de ses phrases qui s'enroulent, de ses circonvolutions.
J'ai aimé ces deux personnages de femmes, l'une naïve, ignorante du monde et soumise au joug de ses émotions, l'autre plus terre à terre et pleine de bon sens. Toutes deux s'épauleront, malgré leurs différences, unies par leur amour des enfants.
J'ai aussi apprécié dans les premiers chapitres, sa manière d'installer la tension, le flou entre réalité et fantasme.
Par contre, la lassitude se fait vite sentir, on s'enlise rapidement et la fin semble bâclée.

Un roman dans l'esprit des contes, nouvelles ou autres histoires fantastiques du XIX ème qui ne m'a pas vraiment emballée mais qui va m'inciter à relire les maitres du genre, Poe, Théophile Gautier ou Maupassant.

Merci à Flaubauski et Polarjazz qui m'ont accompagnée
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Le Tour d'Écrou (1898) a été publié sous forme de feuilleton dans un magazine populaire américain et aurait été qualifié par l'auteur d'"amusette", d'oeuvre alimentaire, mais en 1898 lorsque paraît le livre, la presse se déchaîne et qualifie cette histoire de dépravée voire pire. Il faut dire que Monsieur James a eu le toupet de sortir un brûlot d'allure psychanalytique avant même la sortie du brûlot freudien de 1905 (Trois essais sur la théorie sexuelle).

Le Tour d'Écrou est une oeuvre à part, une histoire de fantômes, un récit fantastique narré à la première personne par la préceptrice de deux enfants qui est la seule à percevoir des choses étranges au manoir et le lecteur vient à douter assez vite sur l'état mental de cette jeune personne quelque peu "exaltée » : fabulation? hystérie?, folie?, poids des responsabilités?, burn-out syndrome?(pour faire moderne), perturbation de l'histoire précédente sur un psychisme fragile? Ce n'est pas une histoire banale de fantômes mais plutôt une histoire de fantasmes très personnels, une histoire menée avec maitrise par James car elle abonde en non-dits et c'est au lecteur de se creuser les méninges pour interpréter ce texte qui aurait plusieurs niveaux de lecture.

LA TRAME :Un riche propriétaire paye les services d'une jeune institutrice pour s'occuper de l'éducation d'un neveu (10 ans) et d'une nièce (5 ans) dont les parents sont décédés en Inde deux ans auparavant. Il installe ce petit monde dans un magnifique manoir, isolé à souhait où ils seront servis et choyés mais où rapidement la préceptrice aura des visions étranges. Il faut dire que la précédente éducatrice ainsi qu'un serviteur du manoir ont eu une affaire qualifiée de « perverse » et que les enfants en ont subi probablement quelques retombées. le lecteur ne saura jamais le fond de l'affaire et le doute surgit même sur l'innocence des enfants.

C'est un livre sournoisement ambigu, d'une noirceur certaine sous des aspects de digressions sans fin de la part de la narratrice. Aussi j'ai trouvé que le langage tenu par Miles, le garçon de 10 ans, dépasse largement le cadre de l'enfance, notamment vers la fin de l'histoire, lorsqu'il donne du « ma chère » à sa préceptrice. Quant à sa soeur, Flora, elle est si parfaitement angélique que le lecteur a des doutes.

Ce livre est considéré pour certains comme le chef d'oeuvre d'Henry James.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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La seconde lecture du Tour d'écrou n'a pas été plus convaincante que la première : ce n'est définitivement pas un roman pour moi.

Le livre n'est pas très long, mais encore trop à mon goût car j'ai eu l'impression que l'auteur s'appesantissait trop sur certains aspects de son récits (les enfants si mignons, par exemple). La fin trop abrupte m'a aussi un peu laissé sur ma faim : j'aurais aimé en apprendre davantage sur les réactions des uns et des autres, y compris celles de l'héroïne, après le dénouement fatal.

Cependant je reconnais tout à fait le talent de Henry James à créer une atmosphère angoissante et à laisser planer beaucoup d'ambiguïtés quant à l'existence des fantômes ou à la santé mentale de l'institutrice...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Pour être très honnête, je n'ai pas tout suivi. D'entrée de jeu, on nous présente des personnages dont un narrateur, au beau milieu d'une conversation à laquelle on ne comprend pas grand chose si ce n'est qu'on en vient à parler d'une gouvernante dont on attend le témoignage par courrier. Lorsque commence l'histoire d'Anne, les choses sont plus claire: empreinte d'une bonne conscience et d'un dévouement sans borne pour ces enfants si parfaits, Anne est un modèle de vertu, le type même de l'héroîne gracieuse et courageuse. L'apparition des deux fantômes (puisqu'on veut nous faire dire que ce sont des fantômes) est également un chef-d'oeuvre du genre: muets, sombres, immobiles, entourés d'une aura plus glaçante et pétrifiante que réellement terrifiante, ils créent une ambiance gothique étrange et inquiétante à souhait. Non, ce qui m'a réellement perdue, ce sont les enfants. Je n'ai rien, mais alors rien compris à ces personnages. On nous dit qu'ils sont adorables, parfaits, sages, mais ils sont surtout sans aucune épaisseur puisqu'ils ne font rien ni ne prononcent le moindre mot pendant au moins la moitié du roman. Difficile alors de ressentir l'inquiétude qui s'empare de la gouvernante lorsqu'ils se mettent à agir de manière étrange et qu'on les suppose sous l'influence d'une ambiance maléfique: il n'y a aucune empathie avec eux. Cela aura, je pense, de quoi en déranger plus d'un: on a probablement voulu confronter l'innocence enfantine à un comportement inquiétant. Personnellement, je n'ai pas accroché, et j'avais plutôt envie de secouer cette gouvernante pour qu'elle leur mettre une bonne fessée et qu'ils arrêtent leur bêtises. J'ai aussi été très déçue par la fin, qui n'a pour moi pas plus de sens que le reste.

Je ressors très perplexe de cette lecture. Peut-être que j'essaie trop d'intellectualiser un livre qui fonctionne essentiellemement sur le ressenti et l'ambiance. Mais je n'ai pas vraiment accroché.
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Plongée terrible dans un labyrinthe macabre dont on a du mal à soupçonner la profondeur. L'ambiance, particulièrement malsaine, est distillée avec maestria ; je ne reconnais plus du tout le psychologue impeccable du Portrait de femme, là c'est le sondeur des profondeurs innommables du vice humain, le sourcier du Diable... La seule chose qui permettrait de dresser un parallèle entre les deux oeuvres, c'est le fantôme annoncé à Miss Archer au début par Ralph. Pour le reste, rien à voir, le tour d'écrou est une petite nouvelle sinistre et énigmatique façonnée à coups de pinceaux épais et vifs, à la façon des impressionnistes, tandis que le Portrait de Femme est un tableau détaillé et grandiose. Ces enfants à la fois lumineux et sinistres me font des frissons dans le dos. L'ambiance toute pénétrée d'un mal diffus est très Bernanosienne, ou plutôt, Bernanos est très Jamesien, notamment dans Monsieur Ouine ou bien Sous le Soleil de Satan.
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Ce court roman a été écrit en 1898 par Henry James, un de mes auteurs préférés. Il n'aborde pas les thèmes habituels de cet auteur (nouveaux-riches américains versus vieilles familles Anglaises) mais fait une incursion dans le fantastique.

En effet, le roman est hanté par deux fantômes, deux personnes décédées de très mauvaise réputation. Ils apparaissent à l'institutrice et à ses deux petits élèves qu'ils souhaitent attirer dans leur monde. le récit de l'institutrice raconte comment elle a lutté pour sauver les enfants du mal à l'oeuvre.

Le roman est extrêmement bien écrit, tout en subtilité, et on en a des frissons.
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