Je ne pouvais pas passer à côté de ce livre sur le thème de l'île que j'adore. Ici sur cette toute petite île abritant seulement quatre familles, tout va bien. Chacun sa spécialité : Kamo est pécheur, Nakou chasseur, Domi berger et Souli cultivateur. On ne sait rien de leur arrivée sur l'île et ils semblent former une mini société idéale : quatre cultures, quatre couleurs de peau, C'est l'entente parfaite jusqu'au jour où un chef de famille va se croire supérieur aux autres. S'ensuit une fâcherie générale et la perte des communications entre eux tous. Chacun va souffrir dans son coin de ne plus pouvoir bénéficier des ressources des autres jusqu'au moment où ils devront unir leurs forces contre un ennemi commun..
C'est là où l'on comprend que ce texte est ancien car l'ennemi est une baleine, en complet décalage avec ce qui pourrait s'écrire maintenant.
Cette métaphore d'une société idéale sur une terre où tout le monde aurait sa place et serait heureux a le mérite d'exister. On comprend bien que l'équilibre est fragile et est à la merci du moindre dérapage.
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Ce très joli conte pour enfants est resté depuis mon enfance l'un de mes préférés. L'histoire, accessible à des enfants à partir de 7-8 ans, est servie par de belles illustrations, et se lit rapidement (63 pages). Elle aborde en transparence les thèmes du racisme, du repli sur soi, de l'exclusion, et célèbre les valeurs de solidarité et de partage, mais de façon subtile, sans jugement, niaiserie ou leçon de morale.
Après la résolution d'un conflit, on se prend à rêver de vivre dans cette petite île avec ses habitants, quatre familles de quatre couleurs différentes, toutes essentielles à la vie de la communauté.
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Leur colère apaisée depuis longtemps, ils se promenaient parfois jusqu'au centre de l'île, aux quatre poteaux, et laissaient courir leur regard sur le dos des collines et au creux des vallons, essayant de voir au loin les petites maisons des voisins, et peut-être aussi les habitants car, sans nouvelles depuis longtemps, ils étaient curieux de savoir ce qui se passait au delà de leurs frontières.
Mais aucun d'eux n'aurait voulu parler le premier à un autre, et lorsqu'il leur arrivait de se promener au même moment dans les environs des poteaux, ils aimaient mieux tourner le dos plutôt que de se voir de trop près, et rentraient chacun vers sa maison en bougonnant.
Au plein coeur de l'hiver, le travail était bien ralenti et l'on pouvait se payer le luxe de se réunir simplement pour se voir et parce qu'on avait envie de s'amuser un peu. Alors, on allait à la maison noire, chez Kamo, et les branches de la maison noire étaient si bien ajustées que le froid ne pénétrait pas. On parlait et l'on chantait à l'intérieur, puis on allait danser dehors quand la fumée du feu piquait trop les yeux.