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EAN : 9782897125196
60 pages
Mémoire d'Encrier (12/02/2018)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Habiter le monde, c'est se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation... c'est pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l'humanité. Repenser notre présence au monde est le défi de notre époque.
Cet essai de politique relationnelle invite à renouveler les imaginaires de la relation que nous établissons avec nos semblables et le vivant. L'auteur y appelle à une réinvention du politi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A la dystopie dans laquelle le monde actuel, libéral, post-moderniste et oppressant vit, Felwine Sarr ose esquisser le projet d'une utopie généreuse et équilibrée reposant sur le principe de la relation au sein de laquelle la mise en commun des valeurs essentielles de la sécurité, la santé, l'alimentation, l'éducation et la culture serait de l'ordre d'une gouvernance des communs universels, à l'abri des égos, des convoitises et d'une propriété privative de droits.
Si dans ce monde apaisé de tensions, la Nature est également un bien partageable, il n'en demeure pas moins que nous n'en sommes que des usagers temporaires qui doivent en assurer, en bon père de famille, la gestion, la protection et la transmission aux générations futures.
Dans ce système relationnel, Felwine Sarr évoque sans la nommer explicitement la philosophie Bantoue dont le fondement est celui de l'altérité, d'une ouverture à l'imaginaire, à la reconnaissance de l'autre. « Je suis parce que tu es » dit la philosophie Sud-Africaine qui nous rappelle la nature de ce lien profond et sincère, qui pousse à respecter chaque être humain, comme part essentielle de notre propre humanité. Nous sommes des citoyens du monde nés d'une même matrice et nous l'avons oublié en donnant la préférence à une société où le lien social se délite et où chacun à l'injonction d'affirmer sa propre identité ou communauté d'appartenance, quitte à se retrouver seul dans cet entre-soi autoproclamé. "Les appartenances ne sont pas disjointes et ne s'excluent pas. Elles s'ajoutent et se multiplient"
Ecrivain, auteur-compositeur et universitaire, Felwine Sarr est aussi celui qui nous rappelle que par "la poésie et les arts, nous pouvons habiter l'infini du monde ainsi que ses dimensions les plus subtiles et les plus élevées"
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Un éditeur canadien publie un auteur sénégalais, la couleur est annoncée. Être, c'est être relié. Habiter le monde, c'est admettre appartenir à un espace plus large que son groupe ethnique.
Felwinne Sarr avance de belles idées : intégrer un quota d'humanités mondiales dans tous les enseignements; instaurer une gouvernance internationale afin d'assurer les besoins fondamentaux de tous - sécurité, santé, nourriture éducation - ; créer une citoyenneté mondiale.
L'objectif consiste à produire des relations de qualité, ce qui implique de construire des imaginaires communs auxquels les groupes d'humains adhèrent profondément, intériorisant la nécessité de vivre solidaires et non rivaux. L'auteur croit possible d'être au monde d'une façon poétique.
Une relation fructueuse émane également de la mise en commun de biens, des ressources, de savoirs, en les sortant de l'économie marchande et de la logique privative.
Les équipes sportives multiraciales, la recherche ouverte à toutes les intelligences, les lieux naturels d'une grande biodiversité, autant d'exemples qui catalysent la créativité humaine.
Vive la diversité à condition que chacun trouve sa juste place dans ce monde cosmopolite. Une certitude : le changement véritable ne viendra que s'il émane des structures psychiques de la communauté humaine.
Je salue cette plaquette porteuse d'une grande profession de foi fondée sur le renouvellement des imaginaires de la relation établie avec les êtres et les choses qui nous environnent.

Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Un très court essai mais très inspirant sur la vision de Felwine Sarr d'être au monde et de l'habiter.
Un petit livre à s'offrir et à offrir autour de soi !
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critiques presse (1)
NonFiction
26 avril 2018
Dans cet essai, Felwine Sarr appelle à fonder une politique universelle de la relation, une utopie active ouvrant le monde à l’altérité et opérant à rebours d’une réalité gagnée par l’inimitié.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Etre, c'est être relié. La relation nous accomplit et nous révèle. Elle est ce par quoi s'articulent les êtres, les choses, ainsi que les éléments d'une totalité. Elle en définit les rapports et les modes d'appariement, par liaison, coalescence, combinaison, résonnance, dissonance, disjonction ou disruption. Elle peut être vampirique, énergivore et chronophage ; mais également nourricière, vivifiante ou féconde.
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Habiter le monde, c'est se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation, le continent qui vous a vu naître, ceux qui ont la même couleur d'yeux que vous, ceux que avec qui vous partagez le même niveau de richesse, le groupe culturel initial dont on est issu. C'est pleinement habiter les histoires et les cultures de l'humanité : endosser ses multiples visages, se sentir héritier des gisements de sens provenant de ses cultures plurielles. Ne plus être d'une culture particulière, mais partir de celle-ci pour habiter les imaginaires multiples, riches et féconds des langues du monde, de ses mythes, des déclinaisons multiples des opérations de mise en sens que ces imaginaires permettent. Habiter les cultures du monde comme on se promène dans une garde-robe riche de différents vêtements pour toutes les saisons.
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On assiste cependant à une irruption d'une société humaine mondiale qui tisse des rapports de plus en plus fondés sur la solidarité et la réciprocité. Il existe un décalage grandissant entre le langage des gouvernants, empreint d'une rhétorique de la ligne de front, et des pratiques sociales qui structurent de plus en plus les relations intersociales et qui luttent contre la fragmentation et la déliaison des sociétés humaines.
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Les ressources de cette planète, ainsi que le patrimoine cognitif et culturel des sociétés, relèvent du bien commun ; ce dernier est le fruit de toute l'expérience humaine. Le simple fait d'appartenir à l'humanité devrait donner le droit d'y accéder.
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Faire société humaine et plus largement construire une société du vivant est le défi de notre époque. Édifier une société qui reconnaît tous ses membres en élargissant le spectre de ceux qui appartiennent à la communauté aux étrangers, aux espèces animales et végétales, aux ancêtres disparus, à la Terre-Mère, à ceux qui ne sont pas encore là.
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