Le roman, second d'une série « Collectif Black Bone », présente la particularité d'être écrit à quatre voix par des auteurs très divers : une journaliste indépendante
Maylis JEAN-PREAU, une éditrice
Marie MAZAS et deux auteurs de littérature jeunesse
Emmanuelle URIEN et Manu CAUSSE, ayant décidé de produire des récits mêlant fiction et documentaire.
Ce récit à plusieurs voix, émanant de divers personnages évoluant dans plusieurs lieux, qui se croisent peu à peu et dont les destins s'assemblent, aborde le thème original et très actuel de la « Fast Fashion », la mode jetable à prix cassés…
Au cours de cette seconde enquête du collectif Black Bone, spécialisé dans le journalisme d'investigation, le lecteur suit avec grand plaisir l'aventure des trois héros, survivants du tome 1 : « Coltan Song ».
Marie, l'étudiante en journalisme, sa marraine italienne, Andréa et Léo, le geek surdoué se retrouvent pour affronter leur ennemi juré, Luca Snyder qu'ils ont ruiné et fait arrêter suite au scandale du trafic des minerais rares en Afrique utilisés dans la fabrication des téléphones portable.
Cette fois, le trio enquête sur le suicide de Yamaki, célèbre jeune femme mannequin, droguée et mal dans sa peau, harcelée et blacklistée sur les réseaux sociaux mais qui n'est autre que la fille adoptive de Snyder. Parce qu'il les juge responsables de sa mort terrible, ce dernier décide de se venger en menaçant leurs proches et les tuer tous les trois.
Ce thriller engagé est aussi prétexte à faire réfléchir sur les coulisses peu reluisantes de la mode et les conditions d'exploitation des ouvriers, la plupart du temps des femmes, dans les usines textiles des pays, parmi les plus pauvres de la planète (Cambodge, Vietnam, Tunisie, Ethiopie, Bulgarie…).
Le texte présente une forme originale en proposant, en fin de volume, des apports scientifiques et économiques, largement documentés, mêlés aux éléments fictionnels inventés et présentés sous la forme d'articles de presse retraçant des recherches journalistiques très fouillées.
Le lecteur y découvre notamment l'enjeu écologique fort de cette thématique, sous-estimée par les jeunes, souvent accros au shopping et traité sous la forme d'un thriller et les dangers du journalisme d'investigation. le rythme est enlevé et l'enquête menée tambour battant comme dans le précédent opus.
« Et si la vie valait moins qu'un tee-shirt ? Et si acheter et acheter encore et encore avait des conséquences terribles pour de jeunes travailleuses ? »