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Bookycooky, comment savais-tu que j'allais adorer ce roman en me le conseillant fortement ? Aux premières pages, l'impression de connaître l'histoire qui ressemble au film "Une année polaire", sorti après. Un instituteur Danois débarque au Groenland. Il va vite s'intégrer en y apprenant la langue (je me souviendrai de imaqa : peut-être), à conduire un traîneau et le reste tout en sublimant le paysage. le lecteur a l'impression d'être au côté de cet homme et de, je cite : "côtoyer cette société se composant de 150 personnes et de 500 chiens." Des personnages attachants qui, parfois, nous font bien rire. Ce qui m'a touchée le plus, est que l'auteur appuie sur le fait que ce peuple a toujours vécu de chasse et pêche et que ces autres pays dit civilisés vont les corrompre en amenant 'le progrès' alors que leurs transmissions sont pleines de sagesse. (Bookycooky le développe très bien dans sa critique) Bref ! Ce livre a tout pour être aimé.
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Dans les années 70, Martin, danois, instituteur, 38 ans demande sa mutation à Nunaquarfilk, un bled perdu de 150 âmes. au coeur du Groenland . En même temps que Martin, Jakunguak groenlandais, 14 ans, y rentre chez sa famille aprés une année de lycée passée au Danemark.

Arrivé dans une culture dont on ne connaît rien, par commencer la langue, facile qu'on se fasse rouler dans la farine, surtout si on est un nordique avec une conception trop lisse de la Vie. C'en est le cas ici de notre instit, qui même expliqué avec humour qu'il l'a été, en reste perplexe. Sa logique basée sur la causalité, veut en connaître la raison. Or chez les groenlandais essayer de comprendre le pourquoi des choses est inutile , "expliquer un chose c'est s'en éloigner."
Mais les surprises ne font que commencer pour Martin, Martini pour les locaux. Avant même que l'école commence, il se retrouve au lit avec son collègue catéchiste groenlandais Pavia ( ce n'est pas exactement ce que vous pensez 😆), le premier jour de l'école il fait son discours en groenlandais ( dont il ne pige aucun mot) en apprenant par coeur la traduction du taquin Gertekavsak, qui en a fait une traduction pas trés fidèle 😆, les livres scolaires décidés par le Ministère d'Education danois regorgent de voitures, de baignoires et de forêts d'hêtres dont les enfants n'ont jamais vu l'ombre,......Bref dans ce petit monde qui adore la bringue, au milieu des glaces il y a aussi un cinéma, enfin pas tout à fait😆, un chanteur royal d'opéra en tournée, beaucoup trop de bières pour accompagner le dansemik, le trala la la.....eh bien sûr l'Amour, "–Martiniii Naja-lo POMPER, puuuuuuuut"( voir traduction dans le livre 😁 ).

Alors que Martin s'adapte, pour Jakunguak l'adaptation "retour aux sources" est plus difficile , "Certes, il est évident que si l'on envoie un garçon au Danemark pendant toute une année scolaire, c'est parce qu'on veut que quelque chose change. Et il n'est pas aisé de contrôler ce qui sera différent." Ce livre m'a bien fait rire, mais pas que.....à travers le refus de réadaptation de Jakunquak, mais aussi d'autres événements qui s'en suivront , il y a une profonde réflexion sur ce que la modernité appelée civilisation, amène mais aussi détruit de l'équilibre sociale, écologique et économique naturel de ces contrées qui ont échappé à la "catastrophe", et dont les valeurs ne sont pas encore chamboulées. Et notre Martini n'en déplaisent aux autorités du ministère de l'éducation danois ( étonnamment corrompues) et autres, va y remédier avec ses moyens de bord.....pas facile, facile.

Un plaisir d'aller à la rencontre de ces fières groenlandais qui se soudent même dans la misère, face à l'étranger. Par ces temps moroses un fabuleux voyage au pays des bringueurs qui rient en toute situation, même en détresse 😁! Plus sérieusement, à petite échelle, une profonde réflexion sur les dégâts du soit-disant progrès et culture imposés par une majorité à des minorités, source d'alcoolisme, par conséquent de violence. Un livre intelligent et plaisant à lire.
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Dans les années 70, Martin, un instituteur danois de 38 ans, tourne en rond dans sa vie. Il demande sa mutation au Groenland ("pays constitutif du Royaume du Danemark" selon Wikipedia), dans un petit comptoir (ce n'est pas un hasard si le terme a des relents de colonialisme) de 150 habitants et 500 chiens, situé 500 km au nord du cercle polaire.

Armé de son idéalisme, de sa bonne volonté et de sa soif d'aventures, Martin débarque à Nunaqarfik. Sur le bateau qui l'a emmené dans ce bout du monde, se trouve également Jakúnguaq, un ado de 13 ans qui revient chez lui après avoir passé une année scolaire au Danemark.

Pour tous deux, le choc des cultures est violent. le gamin a du mal à se réadapter à sa vie d'avant, qu'il renie, et Martin comprend que c'est lui, l'instituteur plein de savoirs, qui a tout à apprendre. A commencer par le groenlandais, cette langue que son supérieur à Copenhague lui a pourtant formellement déconseillé de parler. Après tout ce sont les Groenlandais qui doivent s'adapter, et pas l'inverse.

Au fil du temps, Martin s'intègre, s'adapte à ce mode de vie simple où le rire, le sens de la fête et la fraternité sont fondamentaux. Il perçoit de plus en plus l'absurdité des contraintes éducatives danoises, totalement inadaptées au contexte local. Et si encore il n'y avait que l'enseignement... Mais il assiste impuissant aux ravages que la "modernité", le "progrès" et le profit causent à cette société traditionnelle basée sur l'art de la chasse, qui se transmet d'une génération à l'autre. Même Greenpeace et BB se font tacler en beauté, à cause de la campagne appelant au boycott du commerce des peaux de phoques. Campagne dont Martin n'imaginait pas "qu'elle contribuerait à ce point à la mort de toute une culture de chasseurs", ce qui est d'autant plus rageant que l'ONG a fait pleurer dans les chaumières occidentales "en jouant sur un sentimentalisme totalement déconnecté des faits réels" (il s'est avéré qu'il s'agissait d'un groupe de Norvégiens massacrant brutalement des bébés phoques près de Terre-Neuve), et sans que "le fait qu'il ne fût jamais venu à l'esprit des chasseurs groenlandais, qui de tout temps ont vécu de la capacité de production de la nature, de se jeter sur des proies aux fourrures et à la valeur nutritive si médiocres, n'[aie] la moindre influence sur le débat".

Une histoire tragi-comique, avec une foule de scènes hilarantes dans la première partie (c'est rare qu'un roman me fasse rire autant), un peu moins dans la deuxième, dont on sent qu'elle va tourner au drame au vu des tensions familiales entre Jakúnguaq et ses parents.

Avec humour, ironie et tendresse, l'auteur dénonce l'impérialisme culturel danois et la mondialisation rampante de l'époque. Une histoire de tolérance et d'humanité, touchante et attachante, désespérante aussi.

"C'était comme ça qu'on devenait un grand chasseur : il suffisait de rester là où on était. Car il faut une vie entière pour percevoir le vent, le changement du temps, les courants de la mer et les voies de l'esprit. (...) Martin hocha la tête, et intérieurement, il se sentit gagné par la tristesse. C'était la sagesse d'une société statique qui, à présent, allait inévitablement être écrasée par la perception de la vitesse d'une société dynamique. Et il n'y avait en réalité rien à faire".
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Nunaqarfik, à plusieurs centaines de kilomètres au nord du cercle polaire, 150 habitants dont Martin, instituteur danois de trente-huit ans qui cherche un sens à sa vie et qui a demandé sa mutation dans la province la plus septentrionale du Danemark, le Groenland. Contrairement à ce que ses supérieurs lui avaient recommandé, il sympathise avec la population, apprend le groenlandais et se voit bien rester toute sa vie dans ce village. Avec beaucoup d'humour, Flemming Jensen dénonce les méfaits de la colonisation danoise au Groenland. En dépit de l'autonomie accordée en 2009 par le parlement danois, le Groenland continue encore aujourd'hui de se voir imposer certaines mesures comme d'obliger la population à apprendre le danois par exemple. Pays le moins densément peuplé au monde ce qui, en ces temps de pandémie, a de quoi nous faire rêver, il est néanmoins associé à l'Union européenne (si, si, je vous assure!) et la lecture de ce roman jubilatoire nous donne envie d'aller voir ce qui s'y passe!
Et toc, la lettre J du défi A, B, C est réalisée dès le mois de septembre!
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c'est une belle découverte que ce roman dédié à la culture inuit, un peu son chant du cygne aussi...
C'est l'histoire de la colonisation impérialiste danoise qui touche à l'absurde,
c'est l'histoire des déboires et de l'acculturation d'un expatrié,
c'est une histoire d'amour entre deux êtres de cultures différentes,
c'est un hommage à une vie qui s'accorde au rythme de la nature,
c'est l'histoire d'une philosophie de vie : la solidarité, la conscience du présent, de la lenteur, du refus des questions profondes inutiles ...
c'est l'histoire d'un système éducatif colonial et détaché du terrain et des réalités locales (toute ressemblance avec ....)
J'ai aimé faire ce voyage, je me suis laissée guider dans cet univers qui m'était totalement inconnu. Rien de rapide, rien de trépident, mais une jolie fresque, de beaux portraits ... à lire !
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Ímaqa. Une aventure au Groenland est un roman danois traduit en français pour la première fois en 2002, et c'est une vraie pépite !
Années 70, Martin, un instituteur danois de 38 ans, sans grandes attaches, déçu par le système demande sa mutation pour enseigner dans un hameau perdu au nord du Groenland, Nunaqarfik. Il va désobéir à sa hiérarchie: apprendre la langue des habitants et s'intégrer (pêcher, conduire un traîneau, participer aux fêtes, discuter...). Ce roman est une merveille d'humour et de tendresse pour découvrir la société groenlandaise sans pathos (même si tout est loin d'être drôle) et l'influence délétère de la suffisance de l'impérialisme européen, dont les mécanismes sont bien expliqués.
Je ne suis pas prête d'oublier Martin, Naja, Gert, Pavia, Jakunguaq, Jorgen et tous les autres.
Si vous avez aimé Nirliit, le jour avant le lendemain ou de pierre et d'os, ce roman est pour vous.
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Entre ce livre et moi, on peut dire que l'entreprise s'est révélée laborieuse. Commencé puis abandonné, repris à la faveur d'une situation qui m'empêchait d'aller faire un tour à la librairie, la deuxième tentative s'est étirée en longueur. J'ai, en effet, eu bien des difficultés pour me familiariser avec la syntaxe que j'ai trouvée un peu bancale par moment, à vrai dire. Quelques longueurs à mon goût également dans le déroulé de l'histoire. Et pourtant, c'est un livre que je ne regrette pas d'avoir lu car les thématiques abordées sont très intéressantes.
J'avais déjà eu un aperçu de l'univers arctique grâce à la lecture de Une vie de racontars de Jorn Riel (auteur invité par ma librairie : un moment exceptionnel !).
Imaqa a donc retenu mon attention car je souhaitais prolonger ma découverte de la culture groenlandaise. Et puis, la couverture du livre est juste magnifique (celle de l'édition Gaïa). J'ai beau dire que j'aime les couvertures sobres, celle-ci m'a attirée comme un aimant. Plantons le décor rapidement : Martin, instituteur danois, qui vit un moment de creux dans sa vie personnelle, demande sa mutation pour le Groenland et choisit volontairement un comptoir isolé, Nunaqarfik (oui, parce que même au Groenland, il y a des centres et des périphéries, pour reprendre un concept qui faisait florès du temps de mes années estudiantines). L'histoire se passe au début des années 70, cela a son importance pour comprendre la nature des relations dano-groenlandaises. Bien prévenu qu'il ne doit s'adresser à ses élèves qu'en danois, Martin se rend vite compte de l'ineptie de cette demande. Curieux de la culture des autres, doué pour les langues, l'instituteur a tôt fait d'apprendre quelques rudiments de Groenlandais et la connaissance progressive de la langue va lui permettre de mieux comprendre le mode de pensée des habitants de la petite bourgade.
Je ne suis pas linguiste mais ce rapport entre les deux m'intéresse beaucoup : est-ce que la langue façonne la manière de penser ou est-ce l'inverse ? Pour y réfléchir, un indice : la locution "parce que" n'existe pas en Groenlandais, nous révèle l'auteur. On lui préfère "Imaqa" : "peut-être"...
L'autre grand intérêt de ce livre réside dans son éclairage sur les risques d'acculturation des Groenlandais menacés par diverses formes de colonisation moderne : la consommation de nourritures non chassées ou non pêchées, l'introduction de produits jusque-là inconnus et qui se révèlent vite indispensables (le papier toilette...), l'exploitation de ressources minières par une société étrangère et bien sûr l'école où le Danois est de mise et où les manuels scolaires relaient le modèle culturel de l'Etat tutélaire. Est-ce que les choses ont évolué depuis l'autonomie renforcée accordée au Groenland en 2009 ? Je pense que je vais aller lire un peu de ce côté pour en apprendre davantage.
Pour en revenir à Imaqa, les amateurs de nature arctique y trouveront leur compte puisque le roman contient son lot de montagnes enneigées, de lacs gelés et bien sûr, de périples en traîneau.
Enfin, le roman est teinté d'une forme d'humour qui n'est pas sans me rappeler le ton que pouvait prendre parfois un autre auteur scandinave, Arto Paasilinna et si vous lui devez, comme moi, de bons moments de lecture, vous tirerez sans doute profit de la lecture de ce roman. Enfin, "imaqa"...

Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Au risque de dire exactement le contraire de toutes les critiques que j'ai lues sur ce livre…. , je n'ai pas du tout accroché à celui-ci. J'ai eu un mal fou à le terminer ce qui est pour moi un très mauvais signe. Même si je ne doute pas que la société moderne a eu/peut avoir et aura un effet dévastateur sur plein de civilisations et que ce roman aborde ce thème, le ton moralisateur utilisé par l'auteur me faisait penser à Jean-Jacques Rousseau et son mythe du bon sauvage… D'un côté tout est mauvais, de l'autre tout est bon…. Pas de nuance possible donc… mais peut-être n'y en a-t-il pas ? Je ne suis évidemment pas une spécialiste du grand nord. Alors disons simplement que ce roman ne m'a pas plu et que j'aurais dû passer mon chemin.
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Choisi par hasard pour sa couverture dans une magnifique librairie de Bretagne, ce roman m'a intriguée.
Martin est instituteur, il est danois et, à 38 ans, il accepte un poste au Groenland, dans un hameau.
Il découvre une communauté étonnante, dans laquelle la solidarité, le lien étroit avec la nature, la danse, la fête, le rire surtout, sont autant de liens qui unissent les habitants. Martin bientôt en fait partie, et déroge quelque peu aux directives ministérielles danoises. Il y rencontre l'amour, et l'amitié, le désespoir aussi.
Flemming Jensen manie l'humour et la tendresse, d'une écriture étonnante, proche de la conversation.
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les Groenlandais de Nunaqarfik, un petit hameau au nord du cercle polaire, voient un jour débarquer Martin, un instituteur danois qui, venu enseigner sa langue et diriger l'école, ignore rapidement les recommandations de l'inspecteur général de l'Education nationale de son pays. Ainsi il apprend le groenlandais, fraternise avec une population au rythme de la nature, manifestement très heureuse dans l'instant présent. Une intégration si parfaite que Martin envisage sérieusement de finir ses jours dans ce lieu merveilleux...

C'est avec un humour et une ironie irrésistibles que Flemming Jensen dénonce les méfaits de la colonisation danoise au Groenland. Devenu depuis 1953 constitutif du Royaume du Danemark un pays, en dépit de l'autonomie renforcée accordée en 2009 par le parlement danois, dont les habitants se voient imposer d'apprendre le danois, en plus de l'installation de sociétés minières délétère pour leur mode de vie ancestrale et leur environnement. Toutes choses aux relents impérialistes exécrables mises en scène dans ce roman jubilatoire que transcendent les valeurs de tolérance et d'amour de l'autre.
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