Voilà un livre à tiroirs multiples. C'est d'abord un livre d'aventures plein d'humour racontant l'histoire d'un instituteur danois qui s'installe au Groenland, sa découverte du pays et de ses habitants...Mais c'est aussi une réflexion sur la colonisation de l'île par le Danemark et par les problèmes qu'elle engendre . L'acculturation ne se fait que dans un sens et le peuple groenlandais ne suit pas, sa culture et ses traditions étant vouées à disparaître....Au final, cet ouvrage mérite, à mon avis, d'être lu !
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Imaqa est une immersion dans le quotidien d'une petite communauté groenlandaise dans les années soixante-dix.
Dès le premier chapitre, le ton est donné et quel plaisir de cheminer avec cette narration humoristique. Martin arrive au ministère du Groenland pour s'y voir confirmer,en tant qu'instituteur, sa mutation à Nunaqarfik, petite bourgade de cent cinquante âmes. Sa rencontre avec M. Gudmansen, virtuose du déplacement en fauteuil de bureau à roulettes, est très comique.
Arrivé là-bas, Martin est reçu par Gert, fin manipulateur pour lui faire acheter des chiens, des traineaux, prendre une femme de ménage et danser aux innombrables fêtes.
Là-bas, les aléas et les difficultés de la vie sont perçues de façon positive. Tout est prétexte à rire pour pouvoir avancer.
Cette lecture nous ouvre les yeux sur les revers de la modernité dans ces contrées longtemps préservées, sur le chamboulement des valeurs et des modes de vie.
Martin, dont la vie était insipide au Danemark a décidé d'y trouver l'aventure et il y a découvert beaucoup plus que ça.
Imaqa est une lecture très intéressante, portée tout du long par l'humour, même en abordant des sujets profonds. Une belle découverte !
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Flemming Jensen est davantage connu pour ses one-man-shows et ses sketches radio ou télé. Il a ruminé 25 ans avant d'accoucher de ce chef-d'oeuvre en 1999.
Martin est un instituteur danois légèrement désabusé qui demande sa mutation au Groenland et atterrira dans un hameau de 150 âmes et 500 chiens.
Il va vite s'intégrer, même s'il sera grugé par certains filous. Il découvrira une communauté très solidaire et beaucoup plus riche de valeurs qu'on ne lui avait dit. Il parlera le groenlandais, contrairement aux prescrits de l'Administration.
Martin s'installe doucement dans cette société traditionnelle, dans le froid, dans l'humour, mais découvre aussi le colonialisme.
L'auteur s'enflamme, sans exagérer, et on peut ressentir son amour, communicatif, pour ce peuple.
Un de mes 5 coups de coeur de 2015.
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Imaqa, mot groenlandais qui exprime l'âme du Groenland et de ses habitants . Martin, instituteur danois, part enseigner dans ce grand nord et contrevient à l'ordre de son ministère de ne pas parler groenlandais. Il découvre avec douleur parfois, avec humour toujours, un autre mode de pensée et un mode de vie en harmonie avec une nature âpre. Il tente de se fondre dans cet univers au lieu d'y apporter une bonne parole qui ne sert à rien, il adapte son enseignement au rythme de vie des Groenlandais. Les ravages de la colonisation danoise sont symbolisées par le personnage d'Abala au destin tragique. Un peu forcé, Martin acquiert un chien, puis possède autant de chiens qu'il en faut pour un attelage. Il tombe amoureux de Naja, une très belle Groenlandaise et chacun apprend la langue de l'autre. Les épreuves viennent forger les êtres qu'ils soient du dedans ou du dehors et sont nécessaires à la poursuite de l'existence. le lecteur est plongé dans un monde qui, en ce qui me concerne, m'était étranger, dont la langue révèle la civilisation et la pensée et dont les personnages ont une profondeur qu'on découvre peu à peu et nous touchent.
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Petite plongée au coeur de la culture groenlandaise où l'humour et l'amusement sont de rigueur. On assiste également aux conséquences (positives et négatives) que peut avoir l'introduction d'une culture occidentale au sein d'un peuple très lié et dépendant de la nature et pour lequel la "société", l'entraide et la sincérité semblent encore réelles.
Très instructif, dépaysant et plaisant à lire! Excellent livre.
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J'ai lu ce roman après une série de lectures moyennes et c'est peut-être pourquoi il m'a tant plu ... mas je ne crois pas ! Ce livre est réellement magnifique et fait partie des livres qu'on aimerait ne pas quitter parce qu'on s'y sent bien.
Tout est dans le titre, y compris le dépaysement du nom, sauf que l'aventure est avant tout humaine c'est à dire la découverte hasardeuse d'humains par d'autres humains. Et le héros, instituteur, a toutes les qualités pour réussir son aventure ; il est curieux, humble et persévérant. Qualités qui lui permettront, lui le Danois, de devenir un membre à part entière du village groenlandais et de s'opposer à la rigidité coloniale de l'administration danoise mais aussi de tomber amoureux de sa compagne et de ce pays si différent. J'aime la complexité des histoires mais j'avoue que cette simplicité du récit fait du bien tant on est en totale empathie avec le héros et ses proches ; on les soutient, on les encourage, on s'imagine à leur place, on a froid avec eux (et je préfère avoir froid que chaud !). Au risque d'utiliser une locution galvaudée, c'est un roman qui fait du bien.
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Imaqa ! qu'est ce donc ? un petit mot qui résume quelques 400 pages d'un pur bonheur. C'est l'esprit de ce peuple que va découvrir Martin, l'instituteur qui est chargé d'enseigner le danois à des enfants Groenlandais. Peine perdue, Imaqa, qu'avec ruse et patience, y parviendra-t-il ?
Cette lecture nous plonge au coeur même d'un petit village, on lit et on vit au rythme des saisons, des traditions, on sourit parfois car l'humour n'est pas de trop parfois. Cette histoire nous fait prendre conscience mine de rien, l'essence d'une vie. Beaucoup de belles réflexions à la lecture de ce roman. Je ne pourrais pas hélas toutes les citer, mais tout ce que je sais : on ne ressort pas indemne après avoir fermé le livre. Beaucoup d'humanité aussi dans ce récit, des absurdités de notre société pointées du doigt, le brassage des cultures, l'importance des traditions et surtout la transmission d'un savoir-faire d'une génération à une autre. Puis alors là, les descriptions, peu nombreuses certes, mais suffisantes pour nous émerveiller d'un paysage qui n'existe que dans les rêves. C'est un livre magique, une lecture apaisante, je dirais même réconfortante et à la fois inquiétante quand on réfléchit et qu'on approfondit ce que l'auteur a voulu nous dévoiler par le biais de cette histoire. Vraiment un livre à lire et à relire.
J'ai souvent beaucoup de mal à transmettre les émotions à la lecture d'un tel livre, car c'est plus un phénomène de ressenti difficilement transposable par les mots.
Partez à la découverte de ce pays, de ce peuple, et Imaqa, vous en tomberez amoureux.
Leur joie de vivre, leur façon de concevoir la vie de toutes les jours, la simplicité au quotidien, mais voilà qu'une ombre se profile sur ce beau tableau : notre époque, avec cette mondialisation, ce besoin de polluer à tout va toute la planète de nos inutiles besoins de consommation, ce besoin de formater toute la population... Ravage, rage... c'est ce que dénonce Martin, aux prémices de cette gangrène.... Imaqa, que le rêve lui restera comme à la nuit des temps, pur et vrai, sans fioriture d'une modernité qui n'a pas sa place au pays immaculé.
imaqa : peut-être.... un jour....
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Un instituteur danois est muté dans un village inuit du Groenland. Entre les cours de traineaux et les problèmes quotidiens, le récit nous entraîne à la découverte de la vie des inuits dans les années 70.
Un récit humaniste drôle et grave à la fois
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