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Une petite merveille, à découvrir absolument si on aime les belles reconstitutions historiques au langage érudit et poétique : tout ce que j'aime en littérature.
Un livre qui se déguste, beau et délicat comme son intrigue.
Deux univers s'affrontent : le côté sombre avec ce personnage odieux Angel et le côté lumineux avec Léa l'amoureuse des arts. En toile de fond, l'Inquisition traque les infidèles en employant des brutes comme Angel. Celui-ci n'est pas seulement un indicateur, c'est aussi un artiste, un dessinateur amoureux des arts aussi.
La rébellion gronde face aux traques et dérives de l'Inquisition, les convertis dont Léa sont pourchassés.
Quel lien peut unir la délicate Léa et le démon Angel ?
A découvrir en lisant ce roman qui m'a enthousiasmée tant par la beauté et l'intensité de l'histoire que par son style docte et poétique.

Lien : https://www.despagesetdesile..
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C'est en lisant le billet de Tatooa que j'ai eu envie de lire La rose de Saragosse. Mon ressenti est similaire et je crains de ne faire qu'un plagiat de billet ici.

Ressenti similaire, cela veut dire que j'ai beaucoup aimé. Pouvait-il en être autrement, alors que ce roman réunit des faits historiques comblés par une imagination qui rend le récit vraisemblable et un amour de l'art, de la gravure en particulier ?

Sans m'étendre sur le résumé, le livre cause de la montée en puissance de l'Inquisition espagnole, et des réactions de la communauté juive « convertie » (pas trop le choix), à la fois résistance via la caricature et préparation au départ. J'ai découvert l'assassinat du père Arbuès, prédécesseur de Torquemada comme Grand Inquisiteur, qui m'a fait penser à celui de Jules César aux ides de Mars (j'ajoute un lien vers une peinture, en commentaire). le portrait de Torquemada fait froid dans le dos, un tas de fanatisme fait homme. Je n'avais pas réalisé qu'il était contemporain de Savonarole. L'auteur Raphaël Jerusalmy décrit la réaction aragonaise à l'Inquisition comme loin d'être favorable. le fanatisme ne se propage pas si aisément, la noblesse rechigne à obéir aux diktats de l'Église.

Le roman cause aussi de la puissance du dessin pour frapper de moquerie les Puissants. La gravure est à l'honneur. L'auteur lui offre de magnifiques odes à sa gloire, des phrases et des métaphores poétiques. A cet art est associé l'égo des artistes méconnus mais fiers, qui confrontent leur talent à fleuret moucheté, obligé de le laisser dans la pénombre, l'un parce qu'elle est une femme, l'autre parce qu'il est un séide de l'Inquisition.
Je ne suis pas amateur de la technique narrative qui change le point de vue dix fois par chapitre. Il ne permet pas de s'imprégner des personnalités, de s'y installer comme sous une couette. Pourtant ici cela n'empêche pas de ressentir la force des personnages : Léa, Angel, Yehuda, Torquemada lui-même, esquissés au fusain et pourtant éclatants – de perversion pour certains – comme sur les dessins d'Angel. Même Cerbero, le chien d'Angel, a droit régulièrement à son point de vue.

Ressenti similaire – j'y reviens – sur la sensation de pas avoir assez de pages. Il y a beaucoup d'ellipses, en particulier sur l'arrestation des « caricaturistes » et sur la torture. Un voile pudique est déposé pour les cacher aux lecteurs. L'information parvient depuis l'extérieur de la scène, comme dans le théâtre antique qui ne montrait pas l'action mais la racontait.
La question se pose : aurais-je aimé lire les scènes affreuses que j'imagine ? Voir les personnages auxquels je me suis attaché brisés par le fanatisme et la torture ? Tout cela pour allonger le récit ? J'hésite sur la réponse. Peut-être cette dimension devait-elle rester en coulisse afin que ne resplendisse seulement que l'amour de l'art.

Ce fut une très belle lecture, sur une époque qui méritait un éclairage.
¡ Adelante !
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Alors que l'inquisition a étendu ses pouvoirs sur toute l'Espagne, un de ses membres vient d'être assassiné à Saragosse. Torquemada est y alors mandé par le roi pour faire toute la lumière. le Grand Inquisiteur de Castille et d'Aragon va devoir à la fois découvrir le coupable et juguler l'opposition pour faire rentrer dans les rangs ceux qui oseraient encore s'opposer à la religion d'état et à ses contraintes monstrueuses. Car il ne fait pas bon être juif en 1485, dans l'Espagne d'Isabelle la Catholique et de son mari Ferdinand.

Bien sûr, les marranes (juifs convertis) sont les premiers visés. La famille Menassa de Montesa est une des première à être suspectée. le père est un homme particulièrement cultivé, collectionneur averti, amoureux des livres et des écrits, il possède dans sa bibliothèques des ouvrages interdits par l'inquisition et surtout de splendides gravures devant lesquelles il aime à méditer. Sa fille Léa le seconde parfois à l'atelier de gravure. Dans leur entourage évolue un homme étrange, Angel de la Cruz, qui dessine à la volée les suspects qu'il signale à l'inquisition dont il s'avère être l'un des familiers (une sorte d'indic, d'espion). Il va partout accompagné de son chien, un effrayant Cerbero qui porte bien son nom. Alors que tout devrait les séparer, Angel et Léa portent le même amour au dessin et à l'art et ce goût et ce talent conjugués, loin de les rapprocher, pourraient bien entraîner une forme de rivalité.

Au même moment, dans la ville, des gravures satiriques de Torquemada portant dans un angle le dessin d'une rose s'échangent en sous-main. Que signifie cette rose, est-ce le signe d'une rébellion et par est-elle fomentée ?

Mené comme une intrigue, l'auteur nous propose à la fois un roman historique érudit et un roman politico social, dans lequel les méchants ne sont pas forcément ce qu'il ont l'air d'être. Et surtout dans La rose de Saragosse, l'art et la beauté des oeuvres restent les éléments prépondérants, malgré leur pérennité mise en danger par les autodafés de l'inquisition.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/07/18/la-rose-de-saragosse-raphael-jerulasmy/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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On est en pleine inquisition et Torquemada est de plus en plus puissant et féroce. Les mécréants, les apostats, les « sorcières » constituent son gibier ordinaire.
L'inquiétude est déjà bien installée dans les maisons juives quand survient – le livre commence ainsi – le meurtre d' un Père, membre de l'Inquisition, en pleine église. Les tensions vont alors arriver à un sommet dans la ville! un livre bien construit de Raphaël Jérusalmy, à découvrir!
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Un agréable moment de lecture mais dont l'histoire, je pense, ne me restera pas longtemps en mémoire. .

Etant dessinatrice, j'ai particulièrement savouré les passages relatifs au plaisir de dessiner et les émotions que cela procure. Son pouvoir et le danger qu'il suscite à l'époque. Magnifique !

Quant à l'histoire, il y a des moments qui paraissent vraisemblables, un contexte historique implacable, cruel, et bizarrement d'autres improbables au vue justement de ce contexte impitoyable de l'époque, qui me feraient plus penser à de l'eau de rose (c'est le cas de le dire). Peut être, un "tout est bien qui finit bien" qui ne me parait pas très plausible et qui me déçoit un peu. Difficile à expliquer... Disons qu'au vue du contexte historique très bien dépeint d'ailleurs, inconsciemment, j'ai du mal à concevoir un tel dénouement. Une fin terrible et inévitable, de la cruauté, m'aurait semblé plus plausible et plus fort. Une impression mitigée me laissant donc un impact émotionnel insuffisant pour une meilleure note. Mais ceci est purement subjectif et personnel.
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A la suite de l'assassinat d'Arbuès, des caricatures fleurissent sur les murs de la ville. Ces impressions sont assez grossières mais signées par une rose au contraire extrêmement fine qui requiert une grande maîtrise de l'art de la gravure. Furieux, le grand Inquisiteur Tomas de Torquemada promet une récompense à ceux qui trouveront qui est le graveur.

Angel de la Cruz est un mercenaire qui travaille pour la police en croquant des signalements de fugitifs, de brigands, d'hérétiques. Connaissant bien le milieu des graveurs, il décide de trouver l'auteur des affiches.

Deux familles de juifs convertis, Abraham Cuheno et ses enfants Raquel et Yéhida ainsi que Ménassé de Montesa et sa fille Léa sont inquiets des ravages de l'Inquisition et se préparent à un exil vers l'empire Ottoman. Ménassé possède une grande quantité de manuscrits et de livres, ainsi qu'une belle collection de gravures, sans doute la plus importante d'Espagne.

Les différents protagonistes vont se rencontrer, se croiser, se confronter dans un récit construit autour de l'art comme objet de déstabilisation.

Non-dit, secret ... l'intrigue et l'aventure sont au service de l'histoire de la persécution de l'inquisition, la conquête de la liberté et l'art de la gravure.

Une lecture enrichissante.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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L'art, le dessin, la gravure, le fanatisme religieux. ça ne pouvait que me plaire, non ?
Un petit livre - trop petit, j'aurais apprécié un peu plus de pages - vraiment intéressant, allégorique, à la fois poétique et terrible, écrit pourtant avec des phrases courtes, actuelles et percutantes.
C'est un mélange exotique, souvent tenté, pas souvent aussi réussi, un mélange de sensibilité et de réalisme, d'histoire et de poésie, d'obscurantisme (avec Torquemada, l'inventeur des autodafés, le brûleur de livres "non chrétiens", provoquant la perte d'une grande partie de l'histoire espagnole (711 à 1492), rien que ça...) et de lumière (l'art qui ouvre l'esprit), d'ambiguïtés, de soumissions et de rébellions, et de foi.
C'est trop effleuré pour être réellement choquant, à peine évoqués les brasiers et tortures de l'inquisition, mais se concentre l'air de rien sur tout ce qui sous-tend cette période noire de l'Histoire. Vu, bien sûr, du côté juif, peuple destiné à l'errance, éternelle, dans ce livre...
Je n'ai sans doute pas "vu" tout, car en ce moment je lis pour ne pas penser, justement.
Bref, c'est très bien, j'y reviendrai peut-être en un temps plus calme et plus clément.
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1485.
Suite à l'assassinat du Père Arbuès, membre de l'inquisition, Thomas de Torquemada est dépêché à Saragosse pour traquer et punir les meurtriers. Étonnamment, la récompense promise pour toute information susceptible d'arrêter les coupables est moindre que celle offerte pour permettre de mettre la main sur ceux qui, suite au meurtre, ont placardé sur les murs de la ville des affiches représentant le cadavre écorché de la victime, signées d'une délicate rose épineuse...

La présence à Saragosse de ce grand inquisiteur réputé pour s'allier les services de la racaille exhausse les tensions et ranime chez la population juive la peur d'être de nouveau contrainte à l'exil, sous peine de persécutions. Torquemada va doter d'une nouvelle puissance la Guerre Sainte que l'Espagne a décidé de mener non plus en Palestine, mais en son propre sein.

Les de Montesa font partie de ces riches juifs convertis au catholicisme, conversion qu'ils ont payée cher, mais c'était là le prix de leur tranquillité. Ménassé, le chef de famille, est passionné de gravure. Il a initié sa fille Léa à cet art réservé aux hommes, pour lequel elle se montre particulièrement douée.

Angel de la Cruz pratique lui aussi avec amour et talent ce savoir-faire qui, sans mot ni couleur, trouve le chemin sans détour vers l'oeil -et donc vers l'âme-, qui ne rend pas esclave du plan que l'on travaille, et laisse s'exprimer les blancs et les non-dits, ouvrant des aires de liberté. Personnage ambivalent que cet Angel de la Cruz, hidalgo déchu, "familier" -indicateur- de l'Inquisition, mais aussi électron libre, dont la silhouette aussi menaçante que misérable, systématiquement accompagnée d'un chien à l'allure non moins effrayante, suscite l'effroi. le pouvoir dont il est investi en tant que sbire du Grand Inquisiteur est pour lui un moyen de prendre sa revanche sur ceux -les riches-, qui l'ont raillé, brimé, avili. Fort de ses connaissances techniques en dessin, il compte bien attraper l'auteur des insultantes affiches.

Sa rencontre avec Léa, lors d'un dîner chez les de Montesa désireux de s'attirer les grâces des enquêteurs de Torquemada pour détourner les soupçons que pourraient faire naître leur statut de "conversos", le hante. Intrigué par l'intelligence et le raffinement émanant de la jeune femme, il l'épie, lui fait parvenir d'inquiétantes esquisses.

Raphaël Jérusalmy, que je découvre avec ce très court roman, m'a charmée avec sa plume à la fois précise et légère, que l'on dirait portée par une élégance naturelle. Malgré la brièveté de son texte, il parvient à y installer une ambiance prégnante, qu'il emmène son lecteur dans les salons des riches convertis, dans les sombres ruelles de Saragosse où officient de subversifs artistes de l'ombre, ou encore sur les grouillantes places publiques, aux côtés de la foule assistant aux autodafés, symboles de la nouvelle politique répressive de l'Inquisition.

Pimentée par le suspense qu'instille au récit la traque visant l'artiste rebelle, l'intrigue est également prétexte à un bel hommage à la puissance de l'art comme vecteur de révolte et moyen d'expression contre l'iniquité et la persécution.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Agréable à lire et bien écrit, cette manière de roman policier a pour cadre historique l'Espagne sous le règne de l'Inquisition dirigée par Torquemada.
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Tres joli livre, court, avec une écriture étonnante et subtile comme les arts graphiques et ces mystères qu'elle évoque.
Une petite histoire, presque un poème ou une ode, saupoudrée d'Histoire et de romantisme.
Coup de coeur...
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