Les Grands Peintres - Egon Schiele

Cette série "Les grands peintres" n'était, déjà, pas la panacée, ici c'est la déconfiture! Oser publier une BD sur le temps passé par Schiele en prison, même historiquement, cela n'a aucun sens, pensez 3 semaines, certes sa vie fut courte mais, fichtre, il y avait matière à autre chose, non ? La peinture par exemple, sa peinture. Là, on voit Egon, dans sa prison de Neulengbach dessiner des graffitis sur les murs! En revanche nickel-chrome la cellule.
Pendant ce temps les copains et son avocat se décarcassent pour lui sauver la mise. Pour ce faire ils rencontrent les sommités présentes à l'époque à Vienne : Freud, Zweig et Klimt. Les gagner à la cause du peintre ne fut pas trop difficile et suffisant pour intervenir auprès des autorités compétentes.
Schiele sera condamné pour diffusion de dessins immoraux et non pour viol de mineure, à 3 jours de prison qu'il a déjà effectué en préventive.
C'est un peu dommage tout ça car le crayon et les couleurs sont bonnes, l'atmosphère de vienne est bien rendu, les scènes de salon agréables. Les portraits sont ressemblants. L'intervention auprès de Gustav Klimt est cocasse, on voit le peintre dans sa robe-djellaba de travail, bourru comme à son habitude, montrer les dents et se radoucir s'agissant de Schiele. Scène drôle et sympa.
Il y avait matière, mais bon l'idée de la prison était mauvaise, à mon avis s'entend.

Lien : https://www.babelio.com/livr..

La BD s'intéresse à un micro-épisode de la vie d'Egon Schiele. Vienne 1912, accusé d'avoir abusé d'une de ses modèles, Schiele est emprisonné et traîné en justice. Il faut bien avouer que la jeune fille a 15 ans. Il nie, mais il semble clair (c'est le parti pris de l'auteur) que tous les "bien-pensants" veulent faire un exemple.

On part du principe qu'Egon Schiele n'a pas commis d'abus ou de viol. Il dérange. Ses dessins ne plaident pas spécialement pour lui. Mais on aborde à peine la question de l'art et de la création, de la place de l'oeuvre d'Egon Schiele dans le paysage artistique de son époque. Par contre, on montre la mobilisation de personnes de premier plan pour le peintre. Comme Stefan Zweig ou Sigmund Freud. Schiele fera en fait peu de prison, et son agent arrivera à capitaliser sur l'image d'artiste martyr. Entendons-nous bien, j'apprécie énormément les oeuvres d'Egon Schiele. Il y a une force brute qui se dégage de ses dessins, de ses toiles. Il est possible que l'auteur, Dimitri Joannidès, ait souhaité incorporer cette puissance et cette dureté du trait dans sa BD. Ce n'est pas clair. Mais les visages, à tout le moins, semblent parfois taillés à la serpe, comme dans l'oeuvre de Schiele.

La couverture reprend une toile peinte par Schiele lors de son procès et montrant des attouchements entre l'archevêque de Vienne et une nonne. le genre de provocation dont était capable l'artiste.

J'ai aussi retrouvé Vienne dans les pleines pages qui parsèment l'ouvrage. Vienne immuable, berceau artistique. Cela se ressent dans la BD. Mais malgré d'indéniables qualités, l'ensemble ne m'a pas convaincu. Se concentrer sur un petit épisode de la vie de l'artiste ne me semble pas l'option à privilégier pour un tel OVNI artistique.

J'ai découvert ce peintre tout récemment lors d'une lecture de bd intitulée tout simplement Egon Schiele. Il est mort très jeune à 28 ans comme une rock-star déchue en pleine ascension. La grippe espagnole était passée par là emportant par la même occasion des millions d'autres personnes. J'aime vraisemblablement ce côté artiste maudit.

C'était toujours intéressant de découvrir ce jeune peintre sur une autre période de sa vie où il avait été incarcéré suite à un sulfureux scandale sur fond d'outrage aux bonnes moeurs. Il est vrai qu'il dessinait les jeunes filles dans des positions sans doute trop lascives. Ce génie irrévérencieux a réussi à faire voler tous les codes de la peinture en éclats. Les autres grandes célébrités de l'époque l'ont bien compris.

Le graphisme a des traits résolument réalistes qui colle bien. On est plongé véritablement dans l'effervescence artistique qui habitait Vienne au début du XXe siècle.

Bref, un album assez captivant pour découvrir une formidable puissance artistique qui est désormais entré dans la légende.

Ce livre fait partie d'une série intitulée "les grands peintres" ; l'idée est de découvrir l'histoire qui se cache derrière un tableau ; la BD explore le contexte historique et personnel dans lequel le tableau a été réalisé, avec une part romanesque toutefois.
Le livre comprend la bande dessinée proprement dite et un dossier qui fait le point sur les faits réels.
J'ai découvert cette série et ce peintre et j'ai beaucoup apprécié.