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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je jubile à l'heure d'écrire cette critique de « Sa dernière chance ».
Qu'est-ce qu'Armel Job peut être tordu (peut-être même un peu trop), à tresser une histoire où s'entremêlent les secrets, les convoitises – de femmes ou de tableaux, c'est selon -, les coups malhonnêtes, et même les sentiments sincères !

Nous sommes dans une petite ville de l'est de la Belgique, non loin de Liège. Elise, une femme de déjà 39 ans, vit chez sa soeur gynécologue et son beau-frère propriétaire d'une agence immobilière. Elle s'occupe exclusivement de leurs quatre enfants, et n'a donc aucune vie privée. Aucune ?
Méfiez-vous de l'eau qui dort, elle peut tout à coup s'agiter, devenir une vague énorme et tout submerger !

Je l'ai déjà dit dans d'autres critiques de cet auteur belge reconnu, Armel Job est passé maître dans l'art de la psychologie. Il n'a pas son pareil pour imaginer tous les remous qui gisent sous la conscience, et qui éclatent en bulles nauséabondes. Il laisse ses protagonistes s'asperger, se vautrer et s'enliser pour les sortir au dernier moment de la mare répugnante de ces désirs enfouis ou de ces convoitises à peine voilées, sans pourtant oublier de distiller des giclées rafraichissantes d'amour sincère.

C'est vrai, finalement, l'humanité n'est quand même pas entièrement retorse, et le destin laisse (parfois) une dernière chance …


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Ce roman est assez addictif, les pages se tournent toutes seules. La quatrième de couverture est bien suffisante, je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas déflorer l'intrigue.

En fait les événements s'enchaînent rapidement, aucun temps mort dans ce roman, le rythme est presque télévisuel : on s'imagine les scènes, on les comprend d'emblée mais des retours en arrière dans les quelques heures qui ont précédé l'action apportent une couleur nouvelle à ce qui est en train de se vivre. C'est, je crois, la conjonction du rythme, des personnages et de l'humour subtil qui donne à cette narration bien menée autant d'intérêt. le « couple » des deux soeurs est déjà bien senti, l'une, Marie-Rose, bien en vue, bien en chair, apparemment comblée par la vie et par son métier, l'autre, Elise, qui vit son prénom comme une élision, qui vit par procuration dans l'ombre de sa soeur et de ses quatre enfants et se réveille soudain pour s'émanciper. Mais il y a aussi le couple que forment Marie-Rose et son agent immobilier de mari, Edouard, le drôle de couple que formeront Elise et Pierre, l'homme qu'elle a rencontré sur Internet et qui révélera la jeune femme, et enfin le couple formé par le chanoine et sa gouvernante (ah zut, on ne pouvait pas le dire mais rassurez-vous, la brave dame a l'âge canonique) (j'adore comment Armel Job critique en douce une certaine image de l'Eglise – toujours avec bonhomie).

A travers ce roman, Armel Job parle de famille, de femmes, d'enfants, de désir(s), de l'image que l'on donne aux autres, il explore le marécage des sentiments cachés sous la surface mais toujours avec respect pour ses personnages qu'il ne juge pas, et son titre « Sa dernière chance » pourrait bien s'appliquer à chacun d'eux, dans des sens bien différents. J'ai beaucoup aimé aussi comment il se joue de son propre travail de romancier. Un très bon crû 2021 !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Une fois encore, Armel Job explore les travers de la société et déjoue le piège des apparences dans son dernier roman. Une famille bourgeoise établie, de bonne réputation vit confortablement à Verviers. Deux soeurs cohabitent depuis toujours. L'ainée est mariée, mère de famille nombreuse et la plus jeune qui vit avec eux sert de nounou dévouée aux enfants et de gouvernante à la famille. Tout le monde semble heureux, parait avoir trouvé son équilibre dans cet arrangement, jusqu'au jour où Elise rêve d'une autre vie. le bel équilibre familial va alors vaciller et les vrais visages apparaître.

Il en va de même pour les autres protagonistes de l'histoire qui ne sont pas vraiment ce qu'ils semblent être. Chacun semble se servir des autres et de coups bas en trahisons, ce petit monde complote pour assouvir ses desseins plus ou moins inavouables.

Connaissons-nous bien ceux qui nous entourent ? Savons-nous vraiment ce qu'ils ressentent, quels sont leurs rêves ? Ne les enfermons-nous pas trop vite derrière l'image que nous nous en faisons et qui nous arrange bien ? Ce sont les questions que pose ce roman, nous forçant à regarder derrière les apparences.

Comme toujours, Armel Job s'amuse à nous lancer sur des pistes qui nous font prendre le parti de l'un ou de l'autre pour mieux nous retourner ensuite. Il nous place dans la même posture que ses personnages nous amenant à juger les autres, à les condamner un peu vite. Ce roman agit comme un miroir de nos propres médiocrités.

C'est brillant !
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Elise Dubois est nerveuse, elle a rendez-vous avec un homme à la brasserie "Le Belle Vue" à Liège. Fred, le garçon de café se souvient et nous raconte l'histoire d'un faits divers, ce rendez-vous manqué avec Pierre Fauvol, un antiquaire liégeois pour cause du passage à l'heure d'été, élément qui a tout déclenché.

Elise a 39 ans au moment des faits, elle vit à Verviers chez sa soeur Marie-Christine, une gynécologue réputée et son beau-frère Edouard Gayet, agent immobilier. Ce couple bourgeois a recueilli Elise il y a une quinzaine d'années suite au décès de sa maman et à des déboires professionnels. On la présente comme une fille fragile, peu sûre d'elle. Elle est dévouée au couple qui l'a prise sous son aile, oh la bonne aubaine car elle s'occupe des quatre enfants à temps plein, ne disposant d'aucune vie privée jusqu'à ce rendez-vous.

Mais quelle mouche a piqué Elise ? Elle n'est plus vraiment la même, il faut se méfier des eaux dormantes car quand elles se réveillent... c'est plus déterminée que jamais qu'elle souhaite revoir Pierre Fauvol et lui donner ce qu'il lui demande.

Cela dérange tout le monde !

Marie-Rose en premier qui ne la reconnaît plus risquant de perdre son emprise et sa boniche on peut le dire. Edouard son beau-frère est contrarié mais pour quelles raisons ? Il y a même un chanoine qui s'en mèle, étrange tout cela...

Armel Job dans un style irréprochable nous emmène comme spectateur d'une pièce de théâtre, de rebondissements en rebondissements. Il tisse petit à petit des liens entre les personnages, nous décrit à merveille comme toujours la psychologie des personnages.

C'est une véritable partie de cache-cache, qui fait rebondir d'un fait à l'autre sentiments, manipulation, pouvoir et déboires d'un personnage à l'autre dans une langue soignée, parfaite. Il nous donne aussi un regard sur l'hypocrisie de la religion avec un chanoine pas très catholique.

L'action se déroule principalement à Liège que l'on visite avec plaisir. Suspense, rebondissements pour un excellent moment de lecture.


Ma note : 9.5/10
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Une femme pousse timidement la porte de la brasserie « Le Belle Vue » à Liège. A part le barman, personne. Assise dans un coin, elle garde l'oeil rivé sur l'entrée. Puis, après quelques minutes à peine, quitte l'établissement à pas pressés.
Un peu plus tard entre un homme qui balaie la salle du regard. Il reste stupéfait devant l'horloge. Quoi ? C'est l'heure juste ? On est passé à l'horaire d'été ? Il l'avait oublié et a raté son rendez-vous !
Élise Dubois va-t-elle devoir finir ses jours comme bonne à tout faire dans la famille de sa soeur ? A-t-elle laissé filer sa dernière chance ?
Février est, dit-on, le mois le plus froid de l'année. Et pourtant, je vous garantis que je l'attends avec impatience. La parution du nouveau roman d'Armel Job contribue à le réchauffer et je m'assure de pouvoir m'y plonger le jour-même de sa sortie. « Sa dernière chance » raconte l'histoire d'une famille, en apparence bien lisse et bien convenable, mais qui cache des secrets plus ou moins inavouables. C'est tout ce que j'aime.
En 2016, « Benoît Michiels, le reporter de la Dernière Heure » interroge des témoins de l'affaire Élise Dubois, qu'il compte relater dans « son célèbre recueil de faits divers "Récits des bas-côtés" » Comment ? Il y a une affaire Élise Dubois ? A l'époque des faits, en 2009, cette presque quadragénaire a donc vécu quelque chose d'assez extraordinaire pour être consigné dans un livre. Et pourtant, elle ne paie pas de mine, cette Élise. On la dit timide, fragile, réservée, voire dépressive.
Depuis longtemps, elle vit quasiment recluse dans la maison de sa soeur et s'occupe de toutes les tâches du ménage . Mais ne dit-on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ? Un jour, Élise va sortir de sa chrysalide et surprendre tout le monde.
Dès les premières pages, on peut se la représenter en la suivant au Belle Vue. « Elle se tortillait sur sa chaise (…) Elle ne savait quelle contenance adopter » Lorsqu'elle parle, elle « souffle » ou « murmure ». Mais, en sortant, « d'un air bravache inattendu, elle déclara, haussant le ton (…) : "Vous avez raison, cela ne vous regarde pas !" » Et on soupçonne alors une autre Élise qui n'est pas du tout cette pauvre petite chose qu'on imaginait. Au cours de l'histoire, Armel Job précise son évolution, mais ne s'arrête pas en si bon chemin. Il trace de chacun des protagonistes des portraits qui sont parfois au vitriol.
« La soeur d'Élise Dubois, la doctoresse Marie-Rose Dubois, était – et est toujours – une personne unanimement appréciée ». Mais cette mère de famille nombreuse ne s'occupe finalement de sa progéniture que pendant une semaine par an, s'étonne que la petite dernière, quand elle a un chagrin, se réfugie dans les bras de « tatie Lise » et traite sa soeur comme une bonniche (du XIXe siècle) ou une gamine  : « Enfin ! Où étais-tu ? (…) Je te les confie, tu es responsable ! Où étais-tu passée, bon sang ? », lorsque Élise s'absente, pour une fois, pendant une après-midi.
Le respectable antiquaire fait du trafic d'oeuvres d'art et roule ses clients. « Je vous le ferai au prix qu'il m'a coûté. Je ne veux rien gagner dessus (…) Disons mille huit cents euros. » Alors qu'en réalité « il avait donné quinze cents ».
Quant au chanoine, il ne se comporte pas de façon très catholique, c'est le moins qu'on puisse dire ! Dans une église, face à une statue de la Vierge, « un Ave lui traversa l'esprit, mais il aurait tout aussi bien pu réciter l'alphabet ». Ce qui l'intéresse, c'est l'esthétique de cette oeuvre. « Qu'est-ce qu'il aurait donné pour descendre la statue de son autel (…) Pour l'emporter, la posséder, pouvoir s'en repaître les yeux chaque jour. » Et devant un précieux reliquaire en argent, dont « malheureusement, la relique a disparu », il réplique : « Aucune importance. Un morceau d'os, un bout de couenne : sans intérêt ! » Étonnant pour un homme de foi, et on n'est pas au bout de ses surprises.
Le portrait-charge le plus décapant, c'est celui du très sélect agent immobilier. Lorsqu'il se prend pour James Bond, « avec un spasme de plaisir cruel, il voulut lui mettre le Luger sous le nez. Malheureusement, la pointe du guidon au bout du canon accrocha la doublure de la poche, si bien qu'avec le pistolet, il entraîna la moitié de sa veste qui se souleva jusqu'à son menton dans un craquement sinistre. » Elles sont nombreuses les situations cocasses (pour le lecteur) dans lesquelles s'empêtre cet imbécile d'Édouard
De l'intrigue proprement dite, je ne révélerai rien, sinon qu'elle est à multiple détente et que, finalement, on est toujours surpris.
Une petite remarque cynique pour la fin ? « Il avait peut-être envisagé un moment d'escroquer une femme ; fouiller dans son sac, il ne se le serait jamais permis. »
Si vous aimez les ambiances, le jeu de cache-cache de l'être et du paraître et les petits secrets bien méprisables dans les bonnes familles bourgeoises, n'hésitez pas, vous ne serez pas déçus.
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Sa dernière chance - Armel Job - Robert Laffont Editions : en librairie depuis le 4 février 2021 !

"Armel Job excelle à révéler l'âme de ses personnages, transformant une histoire toute simple en tragédie grecque". Femme actuelle.

A trente-neuf ans, Elise, célibataire, vit dans la famille de sa soeur, gynécologue réputée, et de son beau-frère, agent immobilier. Elle tient la maison, s'occupe des quatres enfants du foyer, et son existence s'écoule ainsi, dans une espèce de rythme immuable : depuis toujours, Elise vit dans l'ombre de sa soeur. Aux yeux de l'extérieur, elle passe pour une femme fragile, d'une timidité maladive, incapable de se débrouiller seule.

Tout-à-coup, elle se met en quête d'un homme sur Internet - et c'est le grain de sable qui va enrayer la mécanique parfaitement huilée de cette famille de notables. Mais quelle mouche a donc piqué Elise ? Personne ne comprend. Elle affirme qu'elle a envie de vivre, c'est tout. Et qu'aucune mise en garde, aucun chantage, aucune menace ne la fera renoncer au type chamant, un antiquaire, qu'elle vient de rencontrer.

L'enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. N'est-ce pas ce qui attend Elise sur le chemin de son émancipation, comme tous ceux qu'elle entraîne à sa suite dans cette rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu ?

Incroyable, ce livre m'a fait "un clin d'oeil" lundi après-midi à la Librarie Pérotin Maison de la Presse de Roussillon où je consultais la table des libraires les nouveautés. Il fallait que je le lise et de suite ! Dès les premières pages, j'ai été entraînée dans la vie d'Elise. Elise qui vit depuis pas mal d'années dans la famille de sa soeur et se consacre entièrement à l'éducation des enfants et la tenue de la maison. Cela permet à Marie-Rose d'exercer sans souci domestique son métier de gynécologue et son mari Edouard, son métier d'agent immobilier...
Une famille "presque" parfaite...
La recherche d'émancipation d'Elise va entraîner cette famille dans un rouage que l'on n'imagine pas mais que j'ai compris au fil des pages, je suis allée de surprise en surprise et le loup ne se situe pas du côté que l'on pense... Une histoire poignante, percutante, j'ai adoré ce roman que j'ai lu d'une traite. Nuit blanche assurée ! Je vous le conseille.

(Je ne creuse j'aimais trop mes chroniques afin de ne pas trop dévoiler de l'histoire).

Armel Job est l'auteur d'une vingtaine de romans, parmi lesquels La Femme manquée (prix René-Fallet du premier roman), Helena Vannek (prix des Lycéens-Belgique), Les Fausses Innocences (prix du jury Jean-Giono), Tu ne jugeras point (prix des Lycéens-Belgique et prix Simenon), Loin des mosquées, En son absence, Une femme que j'aimais, La Disparue de l'île Monsin, tous publiés chez Robert Laffont.
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Rien ne ressemble plus à un roman d'Armel Job qu'un roman d'Armel Job. Sauf que cette fois l'auteur s'est surpassé ! On retrouve comme toujours son style « vintage » parsemé de belgicismes. On retrouve son talent pour donner en une simple phrase son interprétation d'un comportement, d'une parole de ses personnages, avec des comparaisons judicieuses, souvent drôles. Oui, il est en pleine forme quand, pour parler d'une femme plus trop jeune, il écrit que « ce n'est pas un perdreau de l'année » !
Cet ancien directeur du séminaire de Bastogne avait aussi coutume de faire discrètement allusion à Dieu, à l'Eglise, à des habitudes de paroissiens. Plus question de discrétion ici : un des personnages importants est un chanoine qui vit maritalement avec sa gouvernante (péché véniel ?), mais qui est surtout un escroc qui collectionne les objets d'art liturgique, en sachant pertinemment bien qu'il s'agit d'objets volés, objets destinés à l'Eglise mais qu'il garde soigneusement chez lui ! Et quand l'antiquaire qui lui refile ces objets lui souffle le mot « péché » à l'oreille, il le rassure en lui disant qu'il suffit d'aller à confesse pour être blanchi ! Armel Job aurait-il perdu la foi ? En tout cas l'hypocrisie de son ecclésiastique est mise en évidence, et je ne suis pas loin de penser qu'il vise l'Eglise en général.
Tout ceci ne prouve pas encore que le roman est de qualité. Mais l'histoire que nous conte Armel Job ferait un grand vaudeville, avec une énigme qui dévoile peu à peu ses nombreux volets qui concernent bien des aspects le la vie actuelle : l'appât du gain, un ménage qui s'écroule, les contacts par internet, la sexualité. Dans ce dernier domaine, l'auteur étonne vraiment en faisant preuve de bien des connaissances, et il nous décrit bien sûr cela sans employer le moindre mot un peu trop cru.
Armel Job est comme le vin : le temps le bonifie !
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Elise vit chez sa soeur Marie-Christine et son beau-frère. Ce couple bourgeois a recueilli Elise il y a une quinzaine d'années suite au décès de sa maman et à des déboires professionnels. On la présente comme une fille fragile, peu sûre d'elle. Elle est dévouée au couple qui l'a prise sous son aile et se charge d'éduquer leurs enfants. Pourtant, à presque quarante ans, elle décide de penser à elle et prend rendez-vous avec un homme dans une brasserie de la région. Une rencontre qui peut-être changera le cours de son existence ? Comme toujours Armel Job pratique une langue soignée, maîtrise les détails de la narration et parvient à rendre les choses simples passionnnates.
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Élise est diamétralement opposée à sa soeur qui l'a prise sous son aile à la suite de la mort de ses parents. Elle est plutôt effacée, dépendante sur plan financier de sa soeur qui est médecin et de son beau-frère, agent immobilier. Sans doute un peu surprotégée à cause d'un état dit dépressif, Elise se désigne comme la "gouvernante" de ses neveux. En échange, elle est "logée, (...) nourrie, entretenue, habillée". L'équilibre semble parfait. Au début, l'émotion du lecteur naît de la douceur car on fait connaissance avec les deux soeurs dont la complicité a été renforcée par le départ du père à l'adolescence, lorsque leur garde a été confiée à leur mère qui était « triste comme un jour d'hiver ». A la quarantaine, Elise va malgré elle bouleverser l'ordre établi lorsqu'elle manifeste le souhait de gagner son indépendance, d'avoir une vie sentimentale. Dans cette société où la bienséance est de mise, de surcroît dans un environnement religieux décrit comme "salvateur", une rencontre sur internet est entourée de méfiance. Cette grande solitaire fait la connaissance d'un antiquaire et elle lui confie aussi rapidement que naïvement son amour. Pierre, est également un loup solitaire, enfermé dans son chagrin. L'atmosphère feutrée de la première moitié du roman est envoûtante. Ensuite, une pression latente nous maintient sous une agréable tension car on arrive à un point de bascule. Il n'y a pas réellement de heurts entre les deux soeurs hormis une dispute, ni d'effusion de sang au sein de la maisonnée, mais l'atmosphère devient plus pesante. le roman se mue progressivement en thriller psychologique. On voit des fêlures apparaître dans les relations intra-familiales. Les secrets du passé refont surface, le chantage s'intensifie et cela instaure un suspens haletant. La cadence de lecture s'accélère à un rythme soutenu jusqu'au délitement final auquel je ne m'attendais pas ! La beauté de ce texte repose sur le style d'Armel Job et son écriture très soignée. Il y a beaucoup de poésie dans les périphrases. J'ai trouvé amusant que l'auteur interpelle le lecteur en faisant des petits rappels "au chapitre précédent" ou "les derniers paragraphes du chapitre". Bref, l'auteur s'appuie avec brio sur un fait divers et c'est très réussi, bravo ! J'ai hâte de découvrir un autre titre de cet écrivain belge.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Ayant lu tous les romans de cet auteur, il signe ici à mes yeux, un de ses meilleurs livres, mêlant avec grandiose un scénario tantot a la Simenon, tantot à la Julien Green .
Un récit social, historique sur fond policier entre verviers et liege.
Une petite !!!
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