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3,71

sur 1681 notes
Quel plaisir de retrouver l'Islande en toile de fond de ce roman policier ! Les références au temps, les étés sans nuit, les hivers sans jour, la neige, la glace, les montagnes inaccessibles, les glaciers… Et cette espèce de spleen qui submerge souvent les personnages. Hulda, inspectrice de 65 ans, obligée de prendre sa retraite va se concentrer sur sa dernière enquête. La disparition et le suicide de deux jeunes femmes russes demandeuses d'asile. On découvre que l'Islande, comme les autres pays « nordiques » ne sont pas l'Éden que l'on croit, vu de France. L'homme, avec des cultures différentes, est le même partout. Les chapitres sont courts, l'intrigue avance rapidement, la traduction est fluide. Mais le plus surprenant est la fin. Je crois que c'est la première fois que je lis un roman policier avec une fin pareille. Mais ce qui me touche particulièrement, c'est la manière dont cette femme est perçue : une vieille bonne femme à mettre au rebut. Les jeunes générations prennent le relais parfois sans aucune considération pour leurs anciens collègues. Comme le dit l'auteur, l'expérience n'est plus valorisée. Et puis, quelle expérience ? Puisque la société et les technologies changent à une telle vitesse que l'on est si vite dépassé. Comme je comprends Hulda !
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Encore un polar nordique, mais qui se démarque un peu des autres.
Hulda Hermannsdottir est inspectrice de police à Reykjavik. Elle a 64 ans, elle est veuve, sans enfants, et son patron vient de la mettre brutalement à la retraite pour confier son poste à un jeune et brillant inspecteur. En cadeau, il lui laisse deux semaines pour résoudre l'affaire non classée de son choix. Hulda va donc reprendre une enquête sur la mort d'une jeune Russe, et aller au devant d'ennuis...
Ce roman policier est un peu déroutant : l'Islande n'apparaît pas très sexy ici (vent, pluie, boue -et ça se passe au printemps !), et le comportement de ses habitants est plutôt rude. En outre, Hulda -comme ses collègues le lui reprochent- est lente et travaille à l'ancienne. Mais cela n'influence pas la lecture de ce livre : les chapitres sont courts, le style est sec, on ne s'ennuie pas. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est justement le personnage de Hulda : habituellement, les polars nordiques ont pour héros de vieux flics dépressifs ; ici, c'est une femme, pas très sympa, qui cumule les gueules de bois et les problèmes, qui se prend en pleine tronche des réflexions blessantes sur son âge, son sexe, et sa valeur, et qui commence à douter d'elle-même ; Hulda m'a beaucoup touchée.
Toutefois, je n'ai pas trop accroché aux deux intrigues supplémentaires qui se glissent dans le récit, ni à l'enquête en elle-même. Et vu l'image donnée de l'Islande, j'avais plutôt envie de la quitter au plus vite -ce qui démontre néanmoins le talent de l'auteur pour planter un décor et une ambiance, bien qu'ils soient durs et ternes.
Je préfère en rester aux chansons de Björk et Sigur Ros.
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Hulda voit venir la retraite avec appréhension. Elle s'est consacrée jusqu'ici à son travail corps et âme, comment va-t-elle vivre cette étape de sa vie. Il y a bien son ami Pétur, qui pourrait devenir plus qu'un ami, mais elle doute. Quand son chef lui annonce que son départ, c'est maintenant, parce qu'un jeune policier a été nommé à sa place, elle reçoit comme un violent coup de poing dans l'estomac. Elle arrache alors l'accord de son chef pour mener à bien une dernière enquête. Elle en choisit une déjà résolue, ce qui ne va faire plaisir à personne.

Je n'ai eu aucun mal à entrer dans le roman qui commence par l'interrogation d'un témoin.
Hulda enquête seule, avec des témoins qui s'étonnent d'être de nouveau questionnés. Elle est seule dans sa vie professionnelle, seule ou presque dans sa vie privée. Les réactions d'Hulda, excellente policière, surprennent jusqu'à ce que le puzzle se reconstitue.

Solitude du personnage principal, mort par noyade d'une jeune immigrante, enquête sur l'agression d'un pédophile, les thèmes sont noirs, très noirs.

Ragnar Jónasson joue avec le lecteur, le met sur de fausses pistes et la fin vous prendra par surprise. La construction du roman est parfaite.

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Avec le titre, on pense tout de suite à un banal polar islandais, mais où le roman innove, c'est que le personnage principal est une femme, et même une femme dans la soixantaine.

Elle prévoyait de prendre sa retraite dans la prochaine année, mais c'est quand même un choc quand son patron lui annonce qu'elle a deux semaines pour quitter son bureau avant qu'un jeune inspecteur prenne sa place.

C'est une inspectrice un peu désabusée, qui a l'impression de n'avoir jamais fait partie vraiment du groupe, se sentant exclue des gars de la police. Mais cela ne l'a pas empêchée de bien faire le travail, avec minutie et entêtement. Même si on lui montre la porte, elle décide de faire une dernière enquête, de ressortir le dossier d'une affaire non résolue et d'y consacrer ses derniers jours de travail.

Un bon polar nordique, une atmosphère d'Islande et pour bien terminer le tout, une fin surprenante.
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Si vous voulez du noir, du bien glauque, du sombre, du désespérant, vous allez être servi. le décor est planté, la beauté sans pitié de l'Islande et ses maisons isolées, ses paysages désolés, ses cieux capricieux, sa mer glacée, ses monts enneigés…Dès le début le ton est donné. L'inspectrice Hulda, à quelques mois de sa retraite, est priée de partir plus tôt et de libérer son bureau au profit d'un jeune collègue. Son chef Magnus lui accorde deux semaines pour résoudre une affaire classée de son choix…si elle le souhaite vraiment, histoire de s'occuper. Elle peut aussi partir tout de suite, cruel remerciement après tant d'années de service.

Hulda est une femme seule. Profondément seule. On découvre sa vie au fil du récit entrecoupé de ses recherches. Enfance difficile auprès d'une mère célibataire, veuve, ayant perdu sa fille unique, elle cherche dans son travail l'oubli de la solitude et redoute la retraite. Un seul rayon de soleil, sa rencontre avec Petrus, un charmant veuf, mais y croit-elle vraiment ? Elle s'attarde sur un dossier qui attire son attention, une jeune réfugiée russe, Elena, retrouvée morte dans une crique un an auparavant. L'affaire avait été classée suicide mais l'enquête bâclée et plusieurs détails vont bientôt la mettre sur la piste d'un meurtre. Prenant à coeur l'histoire de cette jeune femme étrangère, elle ira au bout de son propre enfer.

Au-delà de l'enquête policière, ces destins croisés de femmes mettent en lumière les conditions de vie difficiles auxquelles elles étaient et sont encore confrontées. Viol, pédophilie, violence du monde du travail, sont évoqués, et les failles de Hulda, hantée par un sentiment d'abandon, renvoient à des blessures jamais cicatrisées. Une lecture qui nous emmène au coeur des noirceurs de l'âme humaine et nous laisse sous le choc, anéantis, au fond du gouffre…
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Je venais de finir Siglo, le sixième tome des aventures d'Ari Thor, l'autre héros de Ragnar Jónasson, et j'avais envie de rester en Islande avec une nouvelle enquête à me mettre sous la dent. La dame de Reykjavik s'est donc imposée à moi.

Bien que l'on change de personnage principal, on ne se sent pas perdu le moins du monde. La structure des premiers romans de l'auteur est de nouveau là, l'ambiance islandaise également. J'avoue cependant avoir été surprise de découvrir notre héroïne à la fin de sa carrière, à quelques semaines de la retraite. Je savais qu'il y avait d'autres tomes et je voyais mal Ragnar Jónasson faire de Hulda une détective privée par la suite. Donc mystère, mystère.

Pour cette enquête, c'est encore un autre sujet que l'auteur met en lumière : l'émigration. Et comme dans beaucoup de pays, les émigrants n'ont pas la vie facile en Islande. On se ne soucie d'ailleurs pas beaucoup de ce qu'il peut leur arriver. Mais Hulda rouvre un Cold Case et elle est bien déterminée à savoir ce qui est arrivé à Elena, jeune ressortissante russe morte dans des conditions étranges.

Si j'ai accroché au personnage d'Hulda, j'avoue que comme pour Natt, j'ai eu du mal avec la narration. L'enquête passe très souvent en second plan pour se consacrer à notre héroïne. Et c'est clairement dommage. Il était intéressant de voir la remise en question d'Hulda sur sa vie, sa carrière, son avenir, mais n'ayant que peu d'indices sur son vécu et qui elle était vraiment, il était difficile d'appréhender cela dans sa globalité.

L'enquête, elle, avance doucement, avec des indices qui se révèlent au fur et à mesure. Les suspects sont nombreux, les témoins pas toujours coopératifs, la barrière des langues compliquant le tout. Mais j'avoue que cette partie du roman m'a vraiment plu. Je n'avais pas vu venir l'identité du coupable et les différentes explications que nous avons tenaient la route du début à la fin.

Là, ou par contre, j'ai été déçue, c'est au sujet d'Hulda, ou plus exactement de la façon dont son personnage est traité et construit. Je ne comprends pas ce masochisme qu'ont les auteurs de polars à vouloir faire de leurs personnages les êtres les plus malchanceux et malheureux du monde. Cela n'apporte rien. Un héros qui a une vie personnelle heureuse et épanouie peut faire un sacré détective. Cela n'enlèvera rien à l'univers sombre qui accompagne ce genre de récit. Et ici, il y a clairement de l'acharnement. J'ai trouvé cela vraiment trop. Surtout qu'au tiers du roman, je savais comment cela allait finir. J'ai eu l'impression que Ragnar Jónasson accablait encore et encore son héroïne. Faites le compte, arrivé à la fin du roman et il y a bien huit événements majeurs qui ont détruit sa vie.

J'aime toujours autant la plume de l'auteur et La dame de Reykjavik reste un bon roman surtout au niveau de l'enquête. Cependant, l'acharnement, encore une fois, m'a semblé inutile voire rédhibitoire. Je vais quand même poursuivre avec les deux autres tomes, pour voir ce que Ragnar Jónasson nous prévoit, car comme inspectrice, Hulda est quand même une sacrée pointure.
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Hulda Hermannsdottir est une brillante inspectrice de 64 ans, elle vient d'interroger une femme qui a heurté un pédophile, et Hulda, émue décide de ne pas mentionner cet incident dans le dossier ! Entre-temps, Magnus, son chef l'a convoque dans son bureau et, l'informe qu'il va la remplacer par un jeune et compétent inspecteur ! Après cette mauvaise surprise, elle négocie avec lui de rester quelques jours supplémentaires pour élucider un " cold case " ! Elle va donc aux archives et trouve le dossier d'Elena, jeune russe qui était venue dans un foyer en attendant le résultat de sa demande d'asile.
Hulda veut réussir à prouver à la nouvelle génération qui l'ignore, qui la bouscule la qualité de son travail, de sa grande expérience ! Elle va vite constater qu'Alexander, chargé de l'affaire l'année d'avant a bâclé l'enquête, elle doit donc repartir de zéro et glaner un maximum d'informations sur le " présumé " suicide d'Elena ! En effet, cette dernière a été retrouvée " noyée" dans la crique isolée de Reykanes ( 30 km au Sud de Reykjavik)...
Elle va rendre visite à Dora, la responsable du foyer des demandeurs d'asile, tenter de rencontrer des étrangers qui auraient pu la connaitre, se renseigner sur cette fille qui serait venue en Islande par l'intermédiaire d'une filière de prostitution. Aussitôt, Hulda va interroger Aki, le spécialiste du genre , et elle va ainsi faire " foirer " les planques que Magnus et son équipe ont installées pour faire tomber ce criminel !
Mais, au cours de son enquête, Hulda pense à son passé, à la villa d'Alfatanes qu'elle occupait avec Jôn son mari et sa fille Dima, à sa solitude actuelle et à la rencontre récente d'un médecin à la retraite avec qui, elle aurait des chances de mener une vie agréable ! Et, Ragnar Jônasson va réaliser une performance mathématique : à savoir, nous narrer en parallèles : l'histoire d'Hulda, celle d'une mère célibataire, rejetée par sa famille mais, qui élèvera cependant sa fille et celle d'une jeune femme qui part en randonnée avec un homme ! Et, les parallèles vont peu à peu se rejoindre pour éclairer la fin du polar,
qui va nous réserver une très grande surprise ! ! !
Qui est donc la dame de Reykjavik ?
L.C thématique du polar de Mai 2023 : une enquêtrice.
L.C thématique de Mai 2023 : un roman étranger, non francophone.
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Un bon polar au pays de la neige, du froid, de la pluie et des volcans .
Un personnage central attachant et dont on sent rapidement qu'il y a eu une poussière dans les rouages qui a fragilisé l'édifice.
Une intrigue bien menée .
Un livre qui se dévore facilement, presque goulûment.
Bref, une bonne pioche qui me donne envie de découvrir davantage cet auteur .
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Hulda Hermannsdóttir est une des meilleures enquêtrices du poste de police de Reykjavik, mais voilà le temps a passé, et arrive la retraite. Prise de court par l'ultimatum de son phallocrate de chef, elle négocie in extremis la possibilité de partir sur une ultime affaire : un cold case.
Après ses livres aux noms barbares (vik, Mork et j'en passe), Ragnar Jonasson nous propose une nouvelle trilogie centrée sur une femme flic au crépuscule de sa vie. le lecteur suit donc l'enquête mais aussi le quotidien et l'histoire personnelle de cette inspectrice. Au fil du récit, et ce de manière tout à fait classique désormais, des chapitres viennent s'intercaler, avec des personnages et des lieux non identifiés, qui, loin d'ajouter un certain mystère à l'histoire, embrouille l'intrigue. Il faudra bien avancer dans le roman pour y voir plus clair et apprécier ces flash-back.
Le livre est assez court, et donne une impression de trop peu. Entre l'enquête, le passé et le présent, l'auteur prend malgré tout le temps de développer la psychologie d'Hulda, mais beaucoup de point reste à éclaircir.
L'intrigue est plutôt classique, cependant, et c'est le gros point positif du roman, la chute est tellement originale que l'on sort de cette lecture en se précipitant sur le deuxième tome afin de savoir ce qu'il va s'y passer.
Au final, un roman policier gentillet qui mérite tout de même un coup d'oeil.
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J'ai aimé ce roman mais il m'a manqué un petit quelque chose pour mettre 5 étoiles...
J'en ai aimé l'atmosphère, l'héroïne m'a plu (tout en étant au début assez peu attachante je trouve). Ce roman m'a permis de découvrir que l'égalité homme femme à la scandinave n'était pas encore l'égalité parfaite qui devrait être.
Un roman sur un meurtre oublié, celui d'une jeune femme demandeuse d'asile, enquête menée par une inspectrice poussée à la retraite (poussée rudement d'ailleurs).
Je pense qu'il aurait mérité d'être plus étoffé à mon goût.
Un sacré plus : la fin totalement sidérante ! Impossible de l'imaginer.

Donc un bon moment de lecture. Si je tombe sur le tome suivant (qui se passe avant celui-ci, le 3e ayant lieu avant le 1er et le 2e !) pourquoi pas, mais je ne le chercherai peut-être pas exprès.....
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