AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 1681 notes
Après ma lecture , j'ai pris le temps de consulter les nombreux et toujours intéressants commentaires des amies et amis babeliotes et j'ai pu constater que si ce roman avait capté l'attention de nombreux lecteurs et lectrices , il avait suscité des avis bien différents , une donnée que j'aime beaucoup , le pire étant l'uniformité des avis , dans un sens ou dans l'autre .
C'est un personnage bien particulier qui va occuper l'espace dans cette histoire . Hulda, brillante inspectrice de la police de Reyjavik .Pourtant , c'est une personne en détresse dont nous faisons la connaissance .Hulda , elle a 64 ans , et la " relève " présentée " comme brillante " , "celle dont les dents rayent le parquet " lui ouvre en grand et sans ménagement la porte vers l'immense et effrayant gouffre que représente " la retraite " . Ayant eu moi - même quelques difficultés à passer du monde professionnel au monde souvent envié mais tout de même un peu redouté de l'inactivité forcée , j'ai vraiment été perturbé par la dureté de ce changement de statut tel que présenté . Tout au long du roman , on partagera avec Hulda le cheminement intellectuel qui affecte et accapare sans cesse ses pensées, faisant naître une foule d'interrogations . Sorte de " fil rouge " , cette période douloureuse fera ressurgir chez notre héroïne des " vieux démons " de sa propre et pas si simple Histoire . Une " sortie " plus que violente du monde professionnel , des interrogations sur soi , un avenir sans grande certitude et pas forcément compatible avec ses qualités et son caractère, on a là une idée du "moral " de notre inspectrice lorsque son supérieur hiérarchique lui offre généreusement 24 heures pour rouvrir un dossier oublié, un dossier bâclé par un collègue bien peu scrupuleux ....24 heures ....24 heures pour remonter le temps , affronter le présent, effleurer le futur . Et dans un cadre des plus hostiles , celui de cette fascinante mais bien peu hospitalière Islande en hiver . Personnellement , vous l'avez compris, j'ai été pris d'affection pour ce personnage de Hulda , dans la mesure où j'ai eu l'impression d'avoir , comme elle , suivi un chemin pas forcément agréable. Ensuite , il y a l'intrigue policière, bien menée, certes , sans grande "envolée" , sans grande surprise non plus ,mais agréable, si on peut s'exprimer ainsi , avec , il faut bien le dire , un dénouement des plus ....Bon , vous verrez , hein , et surtout , n'allez pas directement à la fin...Ce serait un peu ballot...
C'est un ouvrage qui se lit très facilement , dont les chapitres courts donnent du rythme et qui présente différents personnages à différents moments de leur vie .Je ne dirai pas que c'est un roman exceptionnel dans le genre , mais , pour moi , je vous l'ai déclaré , il a eu un impact particulier , j'y ai trouvé un thème qui m'a sans doute un peu détourné de l'intrigue et m'a fait plus m'intéresser à ce changement terrible qu'est le passage à la retraite dans la vie d'un être humain . Et oui , c'est bien la lecture , non ? Chacun doit y trouver sa part .J'ai trouvé la mienne mais je comprends que d'autres aient été un peu " frustrés "
Allez , le confinement n'est , HELAS , pas terminé et je suis certain que les PAL n'ont pas encore dit leur dernier mot .De belles surprises enfin decouvertes....Courage à tous et à toutes et rendez- vous dans les librairies à la fin du confinement .....Ça va être " sportif " mais " bonnnnn!!!"
Commenter  J’apprécie          1213
Oh, quelle claque !
Je ne l'avais pas vu venir cette fin…
Hulda est une inspectrice islandaise de 64 ans que son supérieur pousse à la retraite, normalement, elle aurait encore quelques mois à faire, mais un jeune ambitieux a déjà été recruté pour la remplacer. On lui accorde quelques jours pour débarrasser son bureau, mais avant de partir, Hulda va s'intéresser à une vieille affaire non résolue, celle du décès d'une jeune réfugiée russe.
Le roman se déroule sur trois jours, trois jours pour découvrir si Elena, la jeune russe a été victime d'un meurtre ou pas. Trois jours pour faire le bilan d'une vie personnelle et professionnelle.
Le roman nous emmène dans des paysages sauvages et nous montre que chacun de nous peut receler un côté obscur qui nous pousse à faire des choses qu'on jugerait abominables et inadmissibles en d'autres circonstances. Un roman policier qui sort vraiment des sentiers battus.

Commenter  J’apprécie          11214
Je reste partagé après la lecture du roman de Ragnar Jónasson. Partagé entre plaisir et déception.
L'intrigue commence de façon classique. Hulda, une excellente inspectrice de la police islandaise est mise à la retraite par son chef, contre sa volonté. Il l'autorise, toutefois, de rouvrir un cold case de son choix qu'elle devra résoudre en 24h. Dépitée et en état de choc, elle s'attelle à une enquête sur la mort d'une jeune russe.
Toutefois, si le fil rouge du roman est bien cette enquête, en vérité, les préoccupations de l'auteur sont ailleurs. le passage de l'activité professionnelle à la retraite est très mal vécu par Hulda qui fait le point sur sa vie, et son passé remonte à la surface, souvent douloureux, son enfance, son mariage, sa fille. Et cette introspection émotionnelle la perturbe quand même sans ses investigations.
Deux autres intrigues sont racontées en parallèles, une femme séparée de son enfant et un jeune fille qui fait de la randonnée avec son compagnon. Ces trois histoires vont bien sûrs finir par se recouper.
J'ai pris plus de plaisir à découvrir le passé et les fêlures de l'héroïne qu'à suivre l'enquête policière, qui après un début prometteur piétine quand même pas mal pendant une centaine de pages au milieu du livre. Toutefois, L'auteur a su ménager une fin superbe dont je ne vous dirais rien, mais qui mérite la lecture.
La (petite) déception vient du fait que, malgré tout, ce roman reste superficiel sur ce qui en fait l'intérêt, c'est-à-dire le passé de Hulda. le roman policier ne m'a pas emballé (sauf la fin) et le roman social, beaucoup plus intéressant ici, aurait pu gagner en profondeur. Je dis petite déception, parce que quand même, le roman terminé, le plaisir de lecture prédomine et que j'aurai aimé en avoir plus.
La succession de chapitres courts, voire très courts, dynamise le récit et accélère le rythme de lecture. Ragnar Jónasson écrit de façon nerveuse et la traduction me semble particulièrement réussie.
Un livre qui ne fait pas que du bien, vu les sujets traités, mais qui peut rafraîchir dans la chaleur de l'été.
Commenter  J’apprécie          964
Ça fait du bien de lire un roman policier islandais froid et venteux en pleine canicule...C'est rafraîchissant !
Encore jamais lu de polar de Ragnar Jonasson mais quelle claque ! Apparemment, d'après l'avis des Babeliots et Babeliotes, ce récit ne ressemble pas à ses autres livres. L'héroïne, Hulda, 64 ans, est une des meilleures enquêtrices du poste de police de Reykjavik en Islande. Son chef, la convoque pour qu'elle parte le plus rapidement possible à la retraite car un jeune éphèbe la remplace dans quinze jours. Hulda a bien pensé à cette fameuse retraite mais pour elle, c'était plutôt à la fin de l'année. de guère lasse, elle demande à son supérieur, une dernière enquête à suivre, une vieille affaire non résolue. Une jeune russe, Helena, demandeuse d'asile, est retrouvée morte noyée. Est-ce un accident ou un meurtre ? Elle n'a que trois jours pour trouver...
Une magnifique enquête menée de main de maître ou dirais-je de maîtresse par Hulda. Elle m'a fait penser à la série anglaise "Les enquêtes de Vera" écrit par Ann Cleeves. Un même caractère indépendant, un peu sauvage comme les magnifiques paysages d'Islande, vivant seule avec ses démons.
La fin est tellement inattendue que j'en suis restée scotchée.
Un petit polar humain qui se lit vite mais ne s'oublie pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          907
Hulda, 64 ans est inspectrice principale à la police de Reykjavic. Elle a toujours pris son métier à coeur avec un petit défaut toutefois : elle ne favorise pas le travail en équipe.
Son chef, Magnus, l'appelle dans son bureau et de façon abrupte lui annonce qu'elle doit partir à la retraite incessamment.
Elle se rebelle et demande de s'occuper d'une affaire trop vite classée, la mort d'une jeune réfugiée russe, Elena, retrouvée morte sur la plage près du centre de réfugiés.
Hulda est veuve, sans famille. Cependant, un petit espoir naît dans sa vie personnelle. Elle a rencontré Petur qui a son âge, avec qui elle pourrait s'entendre et ainsi ne pas se retrouver seule.
Les chapitres sont courts, mystérieux, passent de Hulda actuellement, à Hulda petite fille, à Hulda mariée, à un meurtre commis dans la campagne enneigée et dangereuse de Reykjavic. le meurtre nous renseigne sur la victime mais pas sur le meurtrier.
Hulda découvre tout à la fin mais là c'est la surprise et elle est mauvaise.
Ragnar Jonasson abandonne son inspecteur Ari Thor pour passer à une autre aventure toujours aussi bien écrite et traduite car ses livres font chaque fois du chemin, d'abord traduits en anglais et ensuite en français.
Commenter  J’apprécie          760
Après un interrogatoire avec une jeune femme qui a "renversé" un pédophile et qu'elle décide de passer sous silence, l'inspectrice Hulda Hermannsdóttir rentre directement chez elle. Pensive toute la soirée maintenant que l'âge de la retraite approche à grands pas. Veuve depuis quelques années, elle s'interroge également sur la relation, pour l'instant amicale, qu'elle entretient avec Petur, même si l'idée de se retrouver seule la terrifie. le lendemain, elle a d'autres choses en tête puisqu'elle a reçu un mail de son supérieur, tard le soir, la priant de se présenter à son bureau. Et quelle n'est pas sa surprise de l'entendre dire qu'une nouvelle recrue les rejoint le mois prochain pour la remplacer et que, de ce fait, il serait tout aussi préférable que Hulda prenne sa retraite tout de suite. Une nouvelle qui l'estomaque et la laisse sans voix, elle qui a, depuis toujours, tout donné pour son boulot. Elle négocie tout de même avec son patron pour qu'il la laisse s'occuper d'une affaire non résolue, celle de son choix. C'est ainsi qu'elle se plonge dans le dossier d'une jeune demandeuse d'asile arrivée de Russie, Elena. La victime, selon le légiste, se serait noyée. Si des plaies à la tête pouvaient suggérer qu'elle avait reçu des coups, elle aurait tout aussi bien pu trébucher. Très vite, Hulda se rend compte que son collègue chargé de l'affaire a bâclé son enquête...

Premier volet de la série mettant en scène l'inspectrice Hulda Hermannsdóttir qui, à quelques jours de la retraite, décide de les consacrer à un cold case. Ce roman alterne trois récits : l'enquête menée par Hulda, l'histoire d'une mère séparée de sa fille et celle d'une femme partie randonner avec un homme. Trois récits qui, au fil des pages, se recoupent. Si le final peut surprendre, de même que les révélations concernant la famille d'Hulda et les événements traumatisants inhérents, si les paysages de l'Islande sont bien dépeints, l'ensemble, certes bien ficelé, manque de profondeur et de relief et aurait mérité plus de pages, certains sujets ayant pu être plus (mieux) développés. le personnage d'Hulda, malgré ses drames vécus, sa bonne volonté, son dévouement, peine à émouvoir. Et ses apitoiements et ses questionnements à longueur de journée finissent par lasser.
Commenter  J’apprécie          700
Bon, ben c'est une déception, hein. Je pensais que ce serait mieux ficelé que ça, pour tout dire.


On suit une inspectrice de la brigade criminelle islandaise, Hulda, qui doit partir à la retraite quelques mois plus tard. Sauf qu'on lui demande de prendre sa retraite plus tôt que prévu et de partir dans la quinzaine, tout en l' autorisant à jeter un oeil sur de vieux dossiers et à enquêter sur une vieille affaire de son choix. La voilà donc partie pour s'intéresser à la mort d'une jeune réfugiée russe qu'on a retrouvée noyée un an auparavant.


C'est pas que l'enquête en elle-même soit totalement dépourvue d'intérêt ou qu'elle soit ennuyeuse, mais pour faire vite, c'est davantage le personnage de Hulda qui accroche que l'énigme en elle-même. On la voit à la fois montrer de l'empathie pour une morte que tout le monde s'est empressé d'oublier, se préparer à ce qui pourrait être une nouvelle relation de couple (elle est veuve), et freiner des quatre fers pour partir en retraite. Et puis on va s'apercevoir, dans le dernier tiers du roman, que de l'empathie, elle n'en a pas tant que ça. Qu'elle commet bourde sur bourde, alors qu'on la prenait pour une bonne flic. Et qu'elle a un passé chargé, mais ce qui s'appelle chargé, mais alors très très chargé. Beaucoup trop chargé. Qui regarde des séries policières scandinaves sait que les Danois et les Suédois ont la main lourde sur leur scénarios. Ce sont de tels adeptes du retournement de situation (une révélation à la fin de chaque épisode !) que c'est toujours trop. J'ai tendance à me faire avoir souvent (très souvent), parce que je suis tenue en haleine, mais à la fin je me demande toujours "Oui mais comment Machin a pu être à deux endroits à la fois, ou faire ceci, ou faire cela ?" Bon, là, ça fonctionne autrement, mais avec cette même idée d'en rajouter des tonnes.


J'ai pas bien vu l'intérêt d'alterner les chapitres sur l'enquête avec, d'abord, des chapitres sur une femme dont on ne sait pas qui elle est, ni à quelle époque elle vit. Ce qu'on comprendra petit à petit, avant LA révélation (ben oui, quand même, bien que cette révélation soit inutile puisqu'on a très bien compris qui était la femme). Quand ces chapitres sont clos, l'auteur les remplace alors par les dernières heures de la vie d'une victime (de meurtre, suppose-t-on). Ragnar s'est ingénié à utiliser des astuces pour qu'on ne comprenne pas non plus qui est cette victime. Bon, d'accord, admettons. Mais à part essayer de perdre le lecteur (qui n'est tout de même pas si bête), c'est assez inutile, car tout ce qu'on apprend dans ces chapitres sera résumé plus tard. Et ça, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est sûrement dû au fait que l'auteur a revu la première version de son roman. Or, il aurait fallu se débarrasser de tout ce qui était superficiel - car ce procédé n'installe pas à proprement parler une ambiance, mais montre surtout qu'on cherche à nous faire découvrir la fin le plus tard possible. C'est juste une astuce, et au final c'est donc du remplissage.


J'en viens par conséquent au véritable mystère de ce livre, qui touche, à ce que j'ai compris, tous les romans ou presque de Ragnar Jónasson. La traduction française est en fait la traduction d'une traduction. le roman a été écrit en islandais, mais pour une raison que j'ignore (problème avec l'éditeur islandais ?), Ragnar Jónasson a souhaité reprendre la version anglaise uniquement, qui est devenue la base de travail pour les traducteurs du monde entier. Certes, je suis à peu près certaine que c'est lui qui a effectué la traduction en anglais. Il n'en reste pas moins que ce n'est qu'une traduction, et qu'en français comme dans de nombreuses autres langues, on se retrouve avec une traduction d'une traduction. Que ça soit là la volonté de l'auteur ne change rien à cette absurdité totale. Et comme en plus notre traducteur français n'a pas été hyper consciencieux, on se retrouve avec des personnages qui se vouvoient alors que les Islandais se tutoient (décidément, ce truc du tutoiement ne passe pas chez les traducteurs), ou, pire, avec une tournure de phrase typiquement anglaise traduite littéralement en français (donc qui ne ressemble à rien).


Je suis un peu fatiguée de ces idioties éditoriales. Pour ce qui est de l'intrigue à proprement parler, disons que le roman se lit vite, qu'il n'est pas ennuyeux, mais loin d'être passionnant à mes yeux. Je passerai donc mon chemin pour ce qui est des deux autres enquêtes de Hulda.
Commenter  J’apprécie          593
Premier tome de la trilogie, ce titre est d'une infinie tristesse. C'est déchirant.
Hulda, femme, inspectrice émérite aux affaires criminelles aura-t-elle connu jamais le bonheur? Hulda a 64 ans se voit mettre à la retraite (forcée? ) par son supérieur qui rajeunit et modernise l'équipe. Il l'autorise toutefois à enquêter sur un dernier cas. Hulda choisira la mort d'une jeune femme russe demandant l'asile et retrouvée noyée. le premier tome d'une trilogie nous décrivant l'anxiété, l'incertitude d'une vie de retraitée alors que toute sa vie active, Hulda l'aura consacrée à son travail. J'ai dit que c'était d'une grande tristesse , une sombre désolation que cette vie qui m'a totalement découragée. Tout au long de cette lecture, je prenais la main de Hulda et je l'écoutais me raconter sa désespérante vie. de la naissance à la retraite j'ai eu l'impression que cette femme n'a eu, quoi, qu'une quinzaine d'années de bonheur ? Son mariage, au début, et la naissance de sa fille. Même au boulot, elle n'a jamais défoncé ce plafond de verre, n'a jamais brisé les codes de ce "boy's club" qu'est la police islandaise. Vous me direz qu'elle n'était pas sociable, engageante ou agréable. Vrai. La plupart du temps , elle faisait cavalier seul. Mais son vécu explique cela, son passé a laissé des cicatrices profondes. Des chapitres courts qui marquent le rythme, une langue simple. Peut-être pas de la "grande littérature" mais une lecture prenante avec un personnage des plus attachants. Oui j'ai appris à connaître Hulda et je l'ai aimé. Beaucoup.
PS: Les titres de la trilogie sont une espèce d'antépisode (préquel), on y remonte le temps T.1 La dame de Reykjavik; T.2 L'ile au secret et T.3 La dernière tempête. Une trilogie qui vaut le coup .
Commenter  J’apprécie          574
Il ne lui reste plus que quinze jours à travailler. Elle ne s'attendait pas à cela Hulda, enquêtrice dans un poste de police de Reykjavik depuis des années, mais à soixante-quatre ans passés elle devait bien se douter qu'on allait bientôt se passer d'elle. Alors elle négocie, quinze jours pour s'occuper d'une affaire classée et après elle met les bouts. Petur ce gentil veuf qui lui fait les yeux doux n'attend qu'elle.

Elle l'a bien mérité sa retraite car Hulda n'a pas été épargnée par la vie. Difficile pour une petite fille d'être élevée par une mère seule en Islande dans les années cinquante. Sa vie familiale plus tragique encore l'a vue affronter la disparition foudroyante de sa fille de treize ans puis deux années plus tard la mort soudaine de son mari. Pour Hulda, la Police c'est tout ce qui lui reste alors cette dernière enquête elle ne va pas la bâcler. Plus que quinze jours…encore quinze jours.

Quel beau personnage dramatique que cette Hulda , une enquêtrice au seuil de la retraite, à la recherche d'un meurtrier dans les rues de Reykjavik.

Une femme pas si vieille que cela finalement, qui tente d'oublier sa vie en enquêtant sur la disparition d'une jeune russe. Ragnar Jonasson dont on connait l'efficacité à mener le lecteur par le bout du nez, réussi le pari de nous surprendre encore.

Evidemment la disparition de la jeune demandeuse d'asile va nous emmener beaucoup plus loin mais alors pas du tout où le lecteur, même très connaisseur de polar nordique, l'imaginait.

Car le vrai sujet n'est plus l'enquête mais l'enquêtrice et en suivant pas à pas Hulda nous imaginons quelle formidable héroïne récurrente elle pourrait être.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          520
Hulda Hermannsdottir n'a pas eu la vie facile...De sa naissance à ses 64 ans, les drames, les peines, les deuils se sont succédés sans lui laisser le moindre répit. Mais Hulda est dure au mal et elle est restée debout, envers et contre tout. Et c'est son travail qui l'a maintenue à flot. Inspectrice chef dans la police de Reykjavik, elle a toujours mené ses enquêtes à bien, malgré les obstacles, le machisme ambiant, l'inimitié de ses collègues. Aussi le coup est rude quand son chef lui demande de prendre une retraite anticipée. C'est qu'il lui restait encore six mois avant de devoir raccrocher et elle y tenait à ces six mois qui la séparaient d'une inactivité forcée ! Mais elle doit céder la place à plus jeune qu'elle et c'est de haute lutte qu'elle obtient quinze jours de plus pour résoudre un cold case. Alors Hulda se penche sur un dossier bâclé : la mort d'une réfugiée russe en attente d'un visa. Son collègue avait conclu au suicide mais Hulda note des failles dans l'enquête et décide de creuser. Une dernière affaire avant de tirer sa révérence, un baroud d'honneur avant d'entamer une nouvelle vie, peut-être auprès de Petur, un veuf rencontré il y a peu avec lequel elle pourrait enfin briser sa solitude...

Si dans la série Dark Iceland, Ragnar Jonasson restait dans la lignée du polar scandinave, avec La dame de Reykjavik, premier tome de sa nouvelle série Hidden Iceland, il a su se renouveler et se démarquer de la production nordique habituelle. Avec Hulda, son héroïne. Une femme flic proche de la retraite, maltraitée par la vie mais qui ne boit pas, ne se drogue pas, ne se plaint pas. Hulda subit et se tait. Secrète, solitaire, déterminée, elle est une héroïne plus qu'attachante au fur et à mesure que l'auteur nous dévoile les épreuves qu'elle a traversées. Un beau personnage de femme et de flic, assez insolite dans un polar. L'Islande est bien sûr très présente, cette petite île aux paysages époustouflants, ce paradis que son isolement préserve de tout. Pas tout à fait et Jonasson ne se prive pas pour critiquer ouvertement une société repliée sur elle-même et le sort qu'elle réserve aux femmes, aux vieux, aux étrangers. On découvre la misogynie, le jeunisme, le racisme d'une société qui se différencie de moins en moins des autres pays d'Europe. de quoi ressentir de l'empathie pour une Hulda qui n'a jamais été jugée à sa juste valeur parce que femme et qui est de plus en plus dénigrée parce que ''vieille''. Une pression constante qui lui fait commettre des erreurs, la fait douter, lui retire la fierté d'être douée dans ce qu'elle fait. On la suit avec angoisse dans sa dernière enquête, lui souhaitant de la mener à bien et de profiter de sa retraite auprès de Petur avec qui elle vit une touchante et hésitante histoire d'amitié qui pourrait devenir de l'amour. Mais pour en savoir plus, il va falloir lire jusqu'au bout ce polar très réussi d'un Ragnar Jonasson au mieux de sa forme qui sait distiller le suspense tout au long d'une intrigue forte qui se finit en apothéose ! A découvrir absolument.

Un grand merci à Babelio et aux éditions La Martinière.
Commenter  J’apprécie          519




Lecteurs (3628) Voir plus



Quiz Voir plus

La Dame de Reykjavik

Tome 1 : quelle voiture Hulda conduit-elle ?

Une Fiat rouge
Une Skoda verte
Une Renault blanche
Une Citroën noire

12 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : La dame de Reykjavik de Ragnar JónassonCréer un quiz sur ce livre

{* *}