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EAN : 9782092610336
232 pages
Nathan (24/10/2002)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Les oiseaux exercent une attraction constante sur les artistes. Leurs couleurs et les motifs étonnants de leur plumage, leur vie mystérieuse dans les airs, et les nombreux symboles que toutes les cultures leur ont attribués ont inspiré les peintres tout au long de l'histoire de l'art. Peu cependant ont su les représenter avec une aussi grande maîtrise que l'artiste et ornithologue suédois Lars Jonsson. Ses portraits d'oiseaux traduisent à la fois une grande expérien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au risque d'en faire sourire quelques uns, j'avoue sans honte que je suis toujours fascinée, parfois émue par des tableaux représentant des canards. Dans l'imaginaire populaire, le canard est l'archétype de l'animal pataud, maladroit, réplique en miniature de ce que l'on sera nous, à l'état de vieillards, la voix disgracieuse, le ventre replet et les hanches raides.

Oui, c'est peut-être un peu vrai lorsqu'on considère les canards obèses au plumage d'arlequin qu'on voit fleurir dans les basses-cours, ceux qui ont les ailes rognées et la face grotesque, mais ce n'est bien évidemment pas de ceux-là dont je parle.

Non, ceux dont je vous veux parler sont toutes ces nobles espèces, amies des marécages, des bords de mer ou des forêts inondées des zones septentrionales. Quiconque a déjà vu l'agilité et l'incroyable rapidité en vol d'un canard carolin évitant les troncs d'une forêt serrée tels les obstacles d'un jeu vidéo, celui-là, dis-je, ne prétendra plus jamais que les canards sont balourds et malhabiles. Quiconque a déjà assisté à l'amerrissage ou au décollage simultané, blanc immaculé, d'un groupe de cygnes sauvages ne pourra dès lors plus jamais prétendre qu'ils ne sont pas majestueux. À y repenser, à replonger la main dans le fond du grand sac de mes souvenirs d'anatidés, j'en ai le coeur qui frétille...

Quiconque a déjà surpris l'étonnante élégance à la japonaise d'un canard pilet, avec sa mine altière et sa queue effilée ne pourra plus jamais prétendre qu'ils sont moches et quiconque a déjà vu pétiller les couleurs d'un eider à tête grise dans les mornes et sombres platitudes scandinaves ne pourra que difficilement prétendre qu'ils sont ternes.

Bref, c'est cet amour des oiseaux d'eau, anatidés principalement, mais limicoles également, ainsi que tout un chapelet d'autres espèces d'oiseaux et même quelques mammifères, auquel nous convie Lars Jonsson.

Bien évidemment, c'est un livre " d'images " très comparable à ce que j'avais déjà pu dire du canadien Maynard Reece, mais c'est aussi est surtout une biographie sur l'homme, sur l'artiste animalier. On suit son parcours depuis sa plus tendre enfance (on y voit certains dessins de quand il avait 4 ans) et son évolution.

Il y a quelques autoportraits, quelques expérimentations dans d'autres registres ou dans d'autres styles, mais c'est bien sûr dans l'art animalier de pleine nature et avec des oiseaux que Lars Jonsson est véritablement chez lui, c'est là qu'il livre la quintessence de son art, pour notre plus grand plaisir.

Des huiles essentiellement, mais aussi des aquarelles, des carnets de croquis, c'est un séjour en immersion parmi les rapaces, les corbeaux freux, les courlis, les goélands, les avocettes, les pluviers, les bécasses, les bernaches, les limicoles, les plongeons, les canards souchet et des dizaines d'autres espèces dont la liste est infinie.

Ce livre est pour moi une véritable madeleine de Proust, qui me rappelle les longues heures passées auprès de mon père à observer ces oiseaux aquatiques dans les marécages normands. Je comprends que ce ne soit pas du goût de tous, mais quand on a vécu ça une fois — la magie de la lumière sur l'eau et des oiseaux — on n'en ressort pas tout à fait intacte, la preuve.

Mais ce n'est que mon avis de vieux hibou des marais, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tout art est magique ; dans tout art animalier, il y a une part d'invocation. Que l'homme préhistorique commence son dessin en étant persuadé qu'il va lui apporter de la chance à la chasse, ou que l'artiste moderne le fasse à cause de la joie que lui a procuré la vision intense d'un animal, c'est sans importance. Dans les deux cas, lorsqu'il est lancé, le peintre est sous l'emprise de la magie : le souffle de l'animal l'enveloppe, il hume son odeur, il cherche à tâtons ses contours fugitifs, il sent la rugosité de ses poils hérissés, le tranchant d'une griffe, le rythme de sa fuite. Lorsqu'il sort de sa transe, il se peut que notre homme moderne [...] ne se laissera pas convaincre que l'abîme est infranchissable, qu'il n'y a pas de liens entre lui et son ancêtre préhistorique.
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