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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai rencontré la plume de Gaelle Josse avec Une longue impatience.
Je poursuis ma découverte dans un autre registre, avec ce très court opus, dont le héros est Franz Schubert.
En 1824, six ans après un premier engagement, il est à nouveau invité par les Esterhazy (ils furent les protecteurs de Haydn, Mozart et Beethoven) comme maître de musique de leurs deux jeunes filles dans leur somptueuse résidence d'été en Hongrie, loin du tumulte mondain de Vienne. Marie et Caroline ont alors 22 et 20 ans, elles vont suivre ses leçons de piano. Il a beaucoup de difficultés à s'intégrer bien qu'il soit déjà reconnu comme musicien et compositeur.
🎼 Schubert, je ne le connaissais pas très bien il y a encore quelques années... Si, La truite vagabonde, comme tout un chacun, le piano trio N°2 qui est une merveille (j'affectionne surtout l'Andante con moto que je peux écouter en boucle) et qu'il était mort prématurément à 31 ans. J'ai appris à le connaitre.

L'auteure est mélomane, nous apprenons que Schubert l'« accompagne depuis longtemps, depuis toujours ». A partir d'un mystère de sa biographie, elle va imaginer les quelques mois passés avec ces aristocrates, à Zseliz. Elle explique dans la préface, joliment nommée « avant-lire » les choses dont on est sûr, « tout le reste est fiction... »

🎼 Schubert désargenté, grand timide, encombré par un physique plutôt ingrat (ses amis le surnomment le champignon), il est très mélancolique, balourd aussi, il craint de faire des bévues dans ce monde raffiné.
🎼 Il avait l'intention de composer de grandes pièces, au calme dans cette belle campagne. Son seul moment d'exaltation est le cours de piano avec Caroline dont il pressent qu'elle soit son âme-soeur. Franz est amoureux, secrètement bien sûr. Gaelle Josse nous raconte, « invente » avec délicatesse, finesse, pudeur et tendresse, les émois de Frantz. C'est très beau, très premier amour.
On ne sait rien de cet amour supposé, ni s'il fut partagé. Il a dédié à Caroline une fantaisie en fa mineur à quatre mains.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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Pendant quelques mois en 1824, Schubert fut invité comme maître de musique de deux jeunes filles de la haute aristocratie viennoise, la famille Esterhazy, dans leur résidence d'été en Hongrie. Il tomba amoureux de la plus jeune, la plus talentueuse aussi en qui il crût reconnaître son âme soeur. S'il composa beaucoup de pièces à quatre mains pendant son séjour, il fallut attendre 1828 qui est aussi l'année de sa mort pour qu'il lui dédie ouvertement une pièce majeure de son oeuvre.

Gaelle Josse que la musique de Schubert accompagne depuis l'enfance imagine cet été là. Elle brode, elle comble les blancs de son histoire. C'est terriblement court, 79 petites pages pour partager l'intimité imaginée de Schubert. Elle explique dans la préface, joliment nommée "avant-lire" les choses dont on est sûr, "tout le reste est fiction...c'est avant tout un geste d'amour envers l'ami, le frère dont chaque note, depuis si longtemps, me berce ou m'étreint le coeur".

L'écriture est fluide et délicate comme toujours avec Gaëlle Josse. J'ai aimé passer l'été à Zseliz avec Schubert, découvrir l'homme derrière le compositeur inspiré, ses aspirations, ses failles, ses doutes, sa timidité, sa maladresse, son mal-être et surtout son amour pour une inaccessible étoile...
A lire si vous aimez Gaëlle Josse et/ ou Schubert pour un voyage plein de douceur et de nostalgie de ce qui aurait pu être...
Belle journée !
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J'ai découvert Gaëlle Josse avec "Une femme en contre-jour", depuis je suis dans le ravissement de son écriture, de sa poésie, de la profondeur de ses personnages, liés à l'art ou pas. "L'ombre de nos nuits", "Une longue impatience", "Noces de neige", "Un été à quatre mains" : Sur l'île déserte il faut tout emporter !
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Une tranche de vie de Franz Schubert magnifiquement racontée.
En 1824, quelques mois durant, Franz Schubert est invité dans la villa d'été de la famille du Comte Esterhazy à quelques kilomètres de Vienne.
Alors âgé de 27 ans, Franz Schubert est déjà connu pour sa musique même si ce n'est pas encore totalement le succès qu'il espère et qui le mettrait financièrement dans des dispositions plus prometteuses.
Il a peu de moyen et sort d'une période de maladie qui l'a diminué.
Il espère dans ce lieu de villégiature - entre 2 cours de musique donnés aux filles du Comte - pouvoir composer la symphonie qu'il a en projet.

Des 2 filles, Caroline la cadette est la plus douée et la plus sensible. Des liens invisibles se créent entre Schubert et Caroline lorsqu'ils jouent du piano. Dès lors, les pensées du jeune homme sont tournées exclusivement vers Caroline tout comme ses compositions.

Gaëlle Josse imagine cet amour naissant et interdit, jamais exprimé. Caroline ressent-elle aussi des sentiments pour Franz Schubert ?

Le texte est léger, subtil, gracieux au rythme des mains qui effleurent le clavier.
C'est beau et cela m'a donné envie d'écouter de nouveau les oeuvres de Franz Schubert.



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Durant l'été 1824, Schubert donne des leçons de piano aux deux filles du Comte Esterhazy. C'est des sentiments qu'il aurait éprouvés à l'égard de la cadette, Caroline, que Gaëlle Josse a décidé de s'inspirer pour rédiger ce court texte, dont l'histoire s'étend sur quelques semaines.
C'est la seconde fois que le compositeur se rend dans la résidence d'été de cette famille aristocratique, loin de la fournaise estivale de Vienne. Tout comme six ans plus tôt, il n'a d'autres possessions que son talent, ses partitions, et quelques vêtements.
Au fil des semaines et des leçons, Franz s'éprend, se trouble, et compose pour Caroline des morceaux à la faveur desquels leurs mains pourront se rapprocher et se frôler sur le clavier.
Cet émoi, qu'il soit réel ou non, m'a permis de me régaler une nouvelle fois de la plume de Gaëlle Josse, toute en finesse et en douceur. Je ne regrette que deux choses : une fin un peu abrupte à mon goût, et mon manque de connaissances dans le domaine de la musique classique. Nul doute que les amateurs de Schubert en profiteront encore davantage. La préface, dans laquelle l'auteure dit son admiration, m'a en tout cas donné envie de découvrir son oeuvre.
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Une seule image pour résumer ce petit bijou de littérature
Franz Schubert ,jeune pianiste timide déjà connu, mais désargenté, est assis au piano
À ses côtés, Caroline la plus jeune des filles du comte Estherazy,riche et puissant aristocrate chez qui Franz donne des cours de piano pendant l' été
Franz est amoureux , secrètement bien sûr .Il n'est qu'un professeur de piano brillant certes mais socialement pas grand chose dans cette famille très puissante
Franz joue à quatre mains avec Caroline
Légèrement leurs mains se croisent et s'effleurent.
Bonheur absolu pour Franz .Etat de grâce fugace
Bonheur espéré
Car Franz Schubert a composé ce morceau où les doigts se croisent au dessus du piano et se touchent justement pour ce fugace contact
Le seul qu'il aura avec Caroline
Peu de temps après,Franz s'en va définitivement avec le souvenir de cet amour à jamais perdu
Gaëlle Josse offre un court récit poétique de cet épisode de la vie plutôt triste de Franz Schubert ,génie précoce du piano , mais personnage touchant , malheureux en amour et dans la vie .Il attrapera le la syphilis ,lui qui ne sait pas s'y prendre avec les femmes et mourra à 31 ans
Petit conseil pour les mélomanes :prenez le temps d' arrêter votre lecture pour écouter ou plutôt réécouter les oeuvres citées dans le livre
Pour associer la très belle prose de Gaëlle Josse avec la sublime musique de Schubert
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“Il ne s'agit pas ici d'assujettir le cours d'une destinée à un imaginaire personnel, à des suppositions ou interprétations hasardeuses, mais simplement de chercher à relier quelques indices, quelques traces - qui seules font rêver, on le sait -, pour approcher l'un des mystères d'une vie”... précise Gaëlle Josse dans l'avant-lire de ce roman. Et dans le fil malheureusement très court de la vie de Franz Schubert, mort en 1818 à l'âge de 31 ans, cet amour fugitif qu'ont supposé certains biographes du musicien pour la comtesse Caroline Esterhazy durant l'été 1824 n'est en effet qu'une trace sur laquelle Schubert lui-même ne s'est jamais exprimé et qu'explore Gaëlle Josse dans "Un été à quatre mains".

C'est le second séjour de Schubert dans la résidence d'été de la famille Esterhazy (une illustre famille d'aristocrates qui furent les protecteurs de Haydn, Mozart et Beethoven) à Zseliz, en Hongrie, où, bien que rétribué, il est reçu cette fois comme un hôte et non un domestique. le premier séjour date de six ans, déjà. Les comtesses Marie et Caroline, quinze et treize ans à l'époque, ont bien grandi - des jeunes filles désormais à qui Franz, comme lors de son premier séjour, devra enseigner la musique.

La campagne est luxuriante, le temps superbe, le séjour promet d'être enchanteur, propice au repos après l'hospitalisation due à la syphilis, propice à la composition surtout dans le calme et l'absence de contraintes autres que les leçons à donner aux deux soeurs. Deux soeurs dont la cadette, Caroline, a un charme encore enfantin qui le trouble et l'émeut autant que son toucher agile au piano, sa grâce inconsciente et légère, sa difficulté à être au monde… Caroline en qui Franz pressent une âme-soeur.

De cet émoi, réel ou supposé, du musicien pour la toute jeune fille de huit ans sa cadette, Gaëlle Josse tire un joli conte plein de finesse et de sensibilité où sont revisités les thèmes éternels des tendresses sans réciproque possible et des amours empêchées par les barrières sociales. Même si rien n'est avéré, même si tout ceci, peut-être, n'est que pure invention, l'histoire que nous raconte Gaëlle Josse avec la liberté assumée de l'écrivain et son droit revendiqué à l'imaginaire nous restitue avec beaucoup de finesse et d'émotion le portrait d'un jeune homme timide, maladroit et pauvre, empêtré de lui-même dans tout domaine autre que la musique, de son corps disproportionné, de son physique ingrat, de la violence de ses sentiments, de sa délicatesse et de sa pudeur… avec, en arrière-plan, dans l'intime de son âme de créateur, la musique à écrire, pressante, impérieuse, fulgurante, lui que “la musique (...) a choisi pour exprimer ce qu'elle a de plus beau, de plus tendre, de plus désespéré”, les tourments de la création, les doutes sur soi-même face à l'ombre dressée des grands anciens et de Beethoven, le grand Maître, et la trajectoire d'une vie précaire, complexe et difficile, au bord de la misère.

Une belle plume, alerte et douce, pour un roman très court plein de tendresse et de respect à l'égard de l'un de mes compositeurs préférés, et une histoire attachante et sensible que j'ai beaucoup aimée. ❤
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Mai 1824. Après plusieurs années marquées par la maladie et les échecs, Franz Schubert est appelé auprès de la famille du comte Esterhazy comme maître de musique pour les deux enfants, Marie et Caroline. Pour quelques mois loin du tumulte de Vienne, le jeune prodige de 27 ans veut profiter du calme de la campagne de Zseliz pour composer l'opéra et la symphonie qu'il a en projet. le jeune homme, timide et un peu gauche, se révèle dès qu'il se met devant son clavier. Il prend la plume et compose, dans le secret de sa chambre, d'autant qu'il sera inspiré par la présence de la cadette, une jeune fille harmonieuse, gracieuse dans ses gestes, sensible et qui se révèle dès qu'elle joue. Franz voit en elle une âme soeur mais aussi un amour impossible...

Mélomane depuis toujours, Gaëlle Josse, à partir d'un mystère dans la biographie de Franz Schubert, imagine, avec subtilité et délicatesse, les quelques mois passés auprès de la famille Esterhazy. D'abord heureux puis tourmenté, le compositeur quittera précipitamment Zseliz sous un étonnant prétexte. Au coeur de cet été étouffant et sec, Franz composera une série d'oeuvres pour piano à quatre mains. L'auteure imagine, non sans mal, le rapprochement entre Caroline et Franz, l'effleurement de leurs mains sur le clavier, les regards empreints d'admiration et d'amour. Que d'harmonie et de délicatesse dans les mots, que de sensibilité dans les sentiments, que d'évidence dans ces silences et que d'amour mais aussi de douleur dans ces regards... Gaëlle Josse nous plonge dans une ambiance intimiste, gracile, presque fragile. Sa plume, vibrante et mélodieuse, rend grâce à la musique de Schubert.
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Très belle évocation d'un amour impossible, dans la vie de Schubert. Une écriture musicale (comme il se doit) et lumineuse.
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Caroline, Franz et la musique
De mai à octobre 1824, quatre ans avant sa mort prématurée, Franz Schubert séjourna au château de Zseliz, résidence estivale de la famille Esterhazy, en tant que maître de musique des deux filles de la maison. Parenthèse rurale de relatif bonheur mêlé de mélancolie et de quelque regret de la vie animée de Vienne – vie de travail, de rencontres, d'espoir artistique, de misère aussi, sans compter la maladie qui l'a miné durant l'année 1823. le jeune homme timide et peu familier des rites aristocratiques trouve dans la campagne hongroise, malgré les conventions et barrières sociales, une sorte de paix intérieure, de sérénité baignée de musique, et l'amour de la fille cadette des Esterhazy, Caroline ; amour jamais révélé, sinon par quelques coups d'oeil involontaires et quelques gestes à peine esquissés.

Gaëlle Josse relate ici l'histoire romancée de cet amour, qui fait corps avec la musique : « C'est pour elle que tout lui vient, là, toute cette musique qui déferle, qui l'envahit et qu'il reçoit comme elle lui vient, une source vive, un jaillissement ininterrompu. ». Un amour dont on se doute qu'il est secrètement partagé, qui est pourtant voué à l'inaccomplissement et qui précipitera le départ de Franz. Resteront dans leur mémoire les regards échangés, une « main abandonnée » et « toute cette musique partagée ». Autour du récit principal se profilent d'autres épisodes de l'existence du compositeur, des rappels de sa vie viennoise, de ses difficultés, de ses travaux. Gaëlle Josse, dont nous apprenons dès le début du livre que la musique de Schubert l' « accompagne depuis longtemps, depuis toujours », connaît parfaitement sa vie et son oeuvre.

Surtout, ces pages, rythmées par les vers de la belle meunière, sont un hymne à l'amour et à la musique, inséparables l'un de l'autre ; la narration romanesque, l'analyse psychologique et artistique sont menées avec la délicatesse poétique que l'on trouve dans d'autres oeuvres de l'auteure. « Schubert parle au coeur, en accompagnant les plus ténus, les plus impalpables de nos états émotionnels intérieurs, sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité, comme la main d'un ami posée sur notre épaule. Si peu de choses, bien souvent, pour y parvenir. Si peu de notes, parfois, pour nous réjouir ou nous consoler. ». On pourrait en dire autant
de la prose harmonieuse de ce dense et bref roman.

7 juin 2017
Jean-Pierre Longre
Lien : https://jplongre.hautetfort...
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