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sur 700 notes
De Vivian Maier, photographe, je ne savais rien ; pas plus de la personne que de son travail. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que cette dame reste anonyme. C'est après sa mort que le mystère sera levé, et son oeuvre développée et exposée.
Vivian Maier est une femme modeste, pour qui la photographie n'était pas un métier, mais une passion qu'elle exerçait après son métier alimentaire. Nourrice pour enfants, elle photographiait à tout va les humbles et anonymes qu'elle croisait sur son chemin.
A quelques exceptions près, jamais son travail ne fût révélé de son vivant.

Gaëlle Josse s'attache à dresser un portrait tout en finesse d'une artiste, d'une femme de coeur discrète et sans réelle ambition, mais talentueuse.

Si son modèle fixait à jamais le monde tel qu'il lui apparaissait, Gaëlle Josse a préféré donner du mouvement pour nous raconter Vivian Maier.

Ce texte n'est pas vraiment une biographie, ni vraiment un roman ; c'est un peu tout cela à la fois ; une sorte de tableau qui prend forme au fil de ces pages écrites avec la douceur, et l'élégance qui émaillent chacun des ouvrages de Gaëlle Josse. J'aurais envie de la suivre quel que puisse être l'objet de ses écrits.


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J'ai découvert l'incroyable histoire et le remarquable travail de Vivian Maier assez récemment, en voyant une émission télévisée qui lui était consacrée. Cela a piqué ma curiosité et c'est donc naturellement que j'ai acheté et lu cette intéressante biographie. La plume de l'autrice y est très belle, prenant assez de recul et de distance pour que la vie de cette artiste soit mise au premier plan.

Après une enfance des plus chaotiques et dévastatrices, entre les Etats-Unis et la France, Vivian Maier a la chance de faire un bel héritage qui lui permet de s'acheter un superbe appareil photo qui la suit partout, et aussi de faire des voyages qui vont nourrir son travail de photographe. Complètement autodidacte, elle sait capter les émotions, la vie des "petites gens", ce qui donne à ses photographies une profonde humanité. Son travail autour de la lumière et ses autoportraits surprenants et originaux sont ses marques de fabrique.
Une artiste à découvrir absolument!
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Roman acheté à la sortie de la visite de l'expo consacrée à Vivian Maier au musée du Luxembourg. Attirée aussi par l'autrice, dont j'avais apprécié le premier roman.
A l'issue de l'expo j'étais enthousiaste pour le talent de Vivian Maier, que je découvrais. Et terminant le roman je le suis encore plus pour cette femme qui a eu une vie mouvementée et aventureuse, entre les Etats-Unis et la France. Discrète, secrète, il reste encore bien des zones d'ombres. Mais est-il toujours utile d'expliquer le talent ?
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Gaëlle Josse nous fait découvrir une femme et une artiste photographe dont le destin a été extraordinaire dans tous les sens du terme de part une enfance chaotique et une vie d'adulte solitaire mais illuminée par cette passion pour la photographie. J'ai été très agréablement intéressée par la prose de l'auteur qui par petites touches nous révèle une femme mystérieuse et somme toute simple. Et le plus fascinant et triste, c'est que cette artiste solitaire, effacée n'a pu "profiter" de ses photos, faute de moyen et de réseau mais en lisant ce petit livre, on prend la mesure d'une personnalité troublante et lumineuse, d'une vraie artiste, d'une femme. Et surtout, de découvrir comment, par hasard, un homme va se procurer les clichés de V.Maier et la révéler au monde entier en tant que photographe de talent. L'exposition Vivian Maier au Musée du Luxembourg jusqu'au 16 janvier 2022 permet de voir une oeuvre à la fois documentaire et artistique et de ressentir de belles émotions transmises par les modèles, les clichés et de comprendre le cheminement et l'évolution de la photographe.
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Deux précédents livres de Gaelle Josse m'avaient laissé dubitatif à son propos. Ce portrait à "contre-jour" de Vivian Maier, la photographe redécouverte, ne changera en rien ma perception de son écriture.
Comme pour « Un été à quatre mains », je garde la fâcheuse impression que son livre a été écrit en décalque littéraire de notices ou ouvrages consacrés à la nounou géniale.
Pour preuve, elle recopie la version Wikipédia de la recherche de l'identité de la photographe par son découvreur John Maloof alors que ce dernier dans le documentaire « Finding Vivian Maier » explique qu'il a connu, dès l'achat des lots de cartons en 2007, le nom de leur propriétaire encore vivante, fait une recherche internet sans succès puis refait la même recherche en 2009 pour découvrir sa notice nécrologique.
Si Internet nous met à disposition tout ce que l'on peut savoir de Vivian Maier, quel peut être alors l'intérêt d'un petit ouvrage qui n'a même pas la moindre illustration de ses oeuvres photographiques à l'exception de sa couverture ?
Une certaine mise en lumière, une autre tentative de compréhension d'une femme énigmatique ?
Pas un instant je n'ai lu à propos de cette femme, le mot « intelligence », jamais n'est évoqué la distanciation intellectuelle que Vivian Maier, grand voyageuse a forcément prise par rapport à une société américaine inculte. Pas d'avantage, Gaelle Josse ne suppose qu'une personne consciente du caractère éphémère et dérisoire de nos vies puisse prendre le pari de faire oeuvre non pas pour sa gloire immédiate mais pour témoigner de sa vision du monde à la place où le destin l'a mise. Capsule laissée aux temps futurs, regard particulier dans un monde où la presse et les multimédias forçaient la perception de toutes choses, reprise de pouvoir d'une simple citoyenne, démarche politique et philosophique.
Ils sont pourtant nombreux, les photographes qui agirent et agissent encore ainsi, les fonds locaux des archives françaises le démontrent. Mais ils n'avaient pas le talent et surtout l'acuité du regard de Vivian Maier.
C'est cette intelligence frondeuse, cette totale liberté de voir et de penser, cette profonde et puissante conscience du dérisoire de nos vies souvent fondées sur l'imitation que je veux retenir de la philosophie de vie de "ma" Vivian MaIer et non cette vaine tentative de mise en lumière littéraire.

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C'est un portrait d'une grande finesse que nous propose Gaëlle Josse avec ce nouvel opus. Comme toujours avec cette auteure, l'écriture est incroyablement juste, le ton est sobre mais intime et sincère ; les mots, choisis sans ostentation inutile, nous ravissent par leur force et leur équilibre.

Cette femme en contre-jour est Vivian Maier, une photographe que l'on qualifie d'amateur car elle ne vivait pas de son art, n'ayant rien cherché à exposer de son vivant, malgré des milliers de clichés pris dans les rues de New York ou de Chicago.

Gaëlle Josse tente d'éclairer cette personnalité complexe, restée dans l'ombre toute sa vie et dont le talent n'a été découvert qu'à la faveur d'une vente aux enchères d'un lot de photographies oubliées.

Ce récit biographique est un miroir tendu vers Vivian mais dont les reflets éclairent aussi une part d'elle-même, de son écriture. En se reconnaissant dans l'intention créatrice de la photographe, Gaëlle Josse nous livre, avec une sensibilité rare, ce qui nourrit cet écho.
Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Un peu surexposé

Je ne reviens pas sur la vie de Vivian Maier, cette nounou anonyme, photographe compulsive dont les oeuvres ont été découvertes après sa mort et par hasard.

Gaëlle Josse la fait revivre dans ce roman qui met bien en valeur la force centripète du destin que lui a assigné une famille dysfonctionnelle.

Ce roman se lit rapidement et avec plaisir car cette histoire est peu commune. Gabrielle Josse rassemble tous les éléments que l'on connait désormais sur Vivian Maier, sans chercher à combler les vides à tout prix. Mais ça reste du Wikipédia enrobé.

J'ai trouvé également que l'autrice se regardait un peu écrire, manquait parfois de sobriété et sortait du sujet en voulant trop en faire. Par exemple, quand elle évoque une "battue à l'enfant" à Belle-île, le sort des Américains d'origine japonaise en 1941, essaye de comparer la vie de Maier à celle d'un sacrifié des purges staliniennes, à Pessoa, à Schubert...ou encore Camille Claudel. Autant de références qu'on peine à appairer à la vie de Vivian Maier.

Très bon sujet, avec peut-être une focale à soigner.
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Un petit coup de coeur !
G. Josse, grâce à son incroyable écriture, dresse le portrait d'une oubliée magnifique : Vivian Maier.

On découvre une artiste grandiose et enténébrée qui fascine.

La plume est hypnotisante et impeccable, c'est un délice littéraire absolument remarquable.
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Vivian Maier ? Vous m'avez bien dit Vivian Maier ? Mais qui est-ce ? Elle s'appelle donc Vivian Maier, gagnait sa vie comme garde d'enfants. Une femme au destin atypique et déchirante, morte à l'âge de 83 ans dans l'anonymat total.

C'est cette nounou dont on a découvert après sa mort, par le plus grand des hasards les milliers de photos qu'elle avait prises au cours d'une vie dans les rues de Chicago, de New York et d'ailleurs..

Qui de mieux pour nous faire vivre de destin que Gaëlle Josse ! L'auteure fidèle à sa plume vibrante, limpide, imagée qui envoute a chaque nouveau roman se fait à nouveau enquêtrice pour Vivian Maier.

Déroulé d'une vie misérable, d'une famille partagée entre ancien et Nouveau continent. Une vie de solitude, d'épreuves, de pauvreté. Gaëlle Josse nous offre une biographie fascinante distillée avec subtilité sur une artiste incomprise.

Les clichés signés Vivian Maier racontent une Amérique au bord de l'étouffement, une Amérique cruelle envers les perdants du rêve américain.

"Une femme à contre-jour" est un roman attachant d'un destin troublant sous la forme d'un halo de clair-obscur que Gaëlle Josse superpose à son propre regard de femme. Un récit qui pose cependant des questions sur le sort des parcours atypique et la place des femmes dans l'histoire de l'art.

La découverte d'une artiste talentueuse et la redécouverte d'une auteure qui tient une place importante dans mon coeur. Merveilleuse lecture, encore une nouvelle fois du grand Gaëlle Josse !
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Une histoire moins intense que son précédent roman, je n'ai pas été bouleversée par la vie de Vivian et pourtant sa vie ne fut pas simple. Américaine d'origine française par sa mère et autrichienne par son père, son enfance a été tumultueuse, la violence entre ses parents a dictée ses premières années au point que son frère ainé leur avait été retiré. Après la séparation de ses parents, elle vivra loin de son père. La violence de son enfance, on l'imagine et Gaëlle Josse la suppose, est-ce cette enfance qui fera d'elle une femme mystérieuse…

Elle et sa mère auront été un temps hébergées par Jeanne Bertrand, photographe professionnelle, française émigrée aux États-Unis. Premier contact de Vivian avec la photographie.

Une personnalité ambiguë par rapport aux différents témoignages recueillis, les liens avec sa famille se sont disloquées et les seuls liens qui lui resteront seront ceux avec les trois frères Gensburg qu'elle a élevé en tant que nourrice pendant 17 ans, c'est d'ailleurs eux qui la sortiront de la misère sur sa fin de vie. Gagnant sa vie en tant que nurse, plutôt par défaut que par choix elle restera seule sans enfants toute sa vie en élevant ceux des autres, toujours l'appareil photo avec elle. Grâce un héritage elle pourra d'ailleurs acquérir un appareil professionnel, pendant les 17 ans au service des Gensburg, elle aménagera une chambre noire et développera ses photos ensuite elle ne pourra financer les développements mais continuera à photographier sans discontinuer. Elle perdra l'ensemble de son oeuvre vendue aux enchères faute de pouvoir payer le garde-meubles où elle était entreposée. C'est peut être cela qui lui permettra de connaître la gloire mais malheureusement post-mortem. John Maloof ayant acheté une partie de ses photos et négatifs, va la révéler au grand jour. Son oeuvre est extraordinaire et immense, elle a mis en avant les inégalités, magnifié les laissés-pour-compte, un maître de la photographie de rue.

Un bel hommage à cette artiste que lui rend Gaëlle Josse toujours avec sa plume magnifique et délicate, comme un poème. Ne connaissant pas cette artiste je suis vraiment ravie de l'avoir découverte et envisage de regarder le reportage sur sa vie mais en effet pour les lecteurs connaissant son histoire cette lecture ne vous apportera rien sauf le plaisir de découvrir ou redécouvrir cette très belle plume.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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