La pierre de l'orgueil

Le point de départ placé sur la mort du créateur conservateur du musée Labit n'est qu'un prétexte ou plutôt un artifice pour nous faire entrer dans les différentes couches sociales de l'Occitanie et plus précisément de Toulouse de cette fin de XIXème siècle, tout en s'appuyant sur une documentation très riche permettant de faire évoluer le personnage principal au milieu de personnages et de faits réels.
Une seconde intrigue se greffe à partir de ce point de départ : celle des crânes allongés vers l'arrière qui semblent être particulièrement nombreux dans la région.
Au fil des pages, l'auteur expose les connaissances scientifiques de l'époque ainsi que les réalités politiques et religieuses.
Nier l'orientation roman policier serait injuste par défaut mais le cataloguer roman historique le serait tout autant mais par excès cette fois. Je serais plutôt tenté de dire qu'il appartient aux deux genres en y ajoutant la dimension sociale. L'ouvrage apparaît comme un regard sur une époque.

L'écriture fluide est très agréable et rend bien plaisante cette lecture de plus de sept cents pages.
Je pense qu'il est nécessaire d'avoir un intérêt pour Toulouse et ses environs pour se plonger dans ce roman mais si la curiosité est là, l'attention sera soutenue tout au long des chapitres.

A noter que l'auteur met à disposition, en ligne, gratuitement, un recueil d'environ 130 pages revenant sur les événements et personnages évoqués, permettant d'approfondir les faits et de remettre à leur place ceux (très rares) qui appartiennent aux nécessités du roman

Dans l'histoire de Toulouse, il y a de nombreux mystères, mais en 1900 c'est celui de la mort de l'explorateur Georges Labit qui prédomine...
Bienvenue dans « La Pierre de l'orgueil », premier roman de Philippe Jové !
Depuis le temps que je voulais le lire, voilà, j'en connais beaucoup plus sur l'histoire toulousaine !

Ce que j'ai adoré dans ce roman, c'est qu'il prend son temps ! Pour décrire, pour faire durer les scènes, pour raconter l'histoire de la ville et des personnages historiques, c'était un régal !
Je dirais même, qu'étant toulousaine, j'ai adoré apprendre tout ça, mais pour des non-toulousains, je pense que ça peut être un peu trop dense.
Dans tous les cas, on sent un véritable amour de Philippe Jové pour la Ville rose ♥️
L'enquête sur la mort de Labit prend aussi son temps, tout ne tombe pas du ciel, le déroulé est crédible, on hésite jusqu'à la fin !
Et le mix polar/littérature blanche se mélange parfaitement et de manière logique ! On ne suit pas un flic mais un étudiant qui s'intéresse d'abord à son diplôme ! (Pareil xD)

D'ailleurs, ce héros (transition) j'ai adoré le suivre ! Il n'est pas parfait et n'est pas le cliché du héros en avance sur son temps et plus intelligent que tout le monde, j'adore ! Ça change !

En bref, j'ai vraiment adoré ce premier roman, je m'en vais suivre le travail de Philippe Jové de plus près !

Ce roman policier aux multiples rebondissements nous fait découvrir le Toulouse des années 1900 ainsi que les régions environnantes (Pyrénées, Gascogne, Aude,...).
Le héros décide d'élucider les circonstances de la mort du jeune dandy toulousain, Georges Labit. Il suit patiemment les pistes qui, à partir d'un crâne humain à la forme étrange trouvé dans les réserves du Museum d'Histoire Naturelle, vont le conduire à la vérité. A lire!

Une intrigue qui nous fait voyager dans le Toulouse de 1900, ses rues, ses musées, ses restaurants, ses expressions aux bons accents qui fleurent le soleil et la brique rose, qui nous fait découvrir des anecdotes au fil des lieux... C'est un périple qui nous replonge, également, à une époque où les femmes n'avaient pas le droit de vote (ni de grand chose d'ailleurs), où la laïcité faisait son entrée, où les connaissances en Préhistoire étaient à leurs débuts...
Un roman fascinant qui parlera principalement aux habitants de la ville rose et ses alentours mais qui j'espère parlera à un public plus large (après tout "le métronome" de Lorànt Deutsche ne parle pas qu'aux parisiens !)