AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782810007011
160 pages
Editions du Toucan (16/03/2016)
3.5/5   5 notes
Résumé :
« C'est comme ça qu'on s'est quitté. J'allais « combattre les fascistes »...eux ils retournaient à la fac. A Rennes, la maudite...

4 septembre 1993. On était dans les environs de Zadar. République Serbe de Krajina, la « RSK ». Derrière, dans les montagnes là-bas, c'était parti la lambada. L'entre-massacre consciencieux. Et pas au lance-pierres ! Alors ça m'a pris comme ça, la bravitude. Ce matin. Dejana m'avait amené à un officier. Enfin un officier..... >Voir plus
Que lire après Dompter le diableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre fait l'effet d'une gifle.

Une gifle syntaxique d'abord : les phrases sont totalement déstructurées. le sujet pas toujours présent, comme s'il n'avait d'autre choix que de s'effacer ou de s'égarer.

Au fil des pages, cette claque se justifie.

Morgann, le narrateur, est engagé dans la guerre de Yougoslavie. On se demande d'ailleurs pourquoi et lui n'en est pas loin non plus « on venait d'arriver les deux pieds dans la guerre. Les forts en bec, les idéalistes, les égarés comme moi. ».
Il est un jeune étudiant en provenance de Rennes 2. le décalage est monstrueux entre ces deux mondes « Dans les facs, on cause, on s'en raconte, on en fait des lois et des serments. On est tous à gauche et révolutionnaires ».
Cette guerre, il la verbalise moins, il n'y arrive pas vraiment, mais pourtant le lecteur se la prend de plein fouet.
Il suit les défenseurs de la « Grande Serbie », par l'intermédiaire de Dejana aux « beaux yeux bleus délavés par la sueur, les larmes, la pluie, le grondement ». C'est cette fille qu'il suivra pour nettoyer la Krajina des « Crocros »

On assiste alors à une descente aux enfers, où il ne parviendra pas à dompter le diable. Parce que oui, la guerre, ça rend dingue, violent. Encore une claque.

Héros / Anti-héros ? la frontière s'effrite; on le juge, l'analyse, le critique. Puis on l'écoute hurler des vérités, on se remet en question, on ferme le livre, on réfléchit, on pense à Ferdinand Bardamu dans Voyage au bout de la nuit….

Enfin, après une première partie dans la bout, la merde, la violence, la mort ; le lecteur retrouve ses marques.

D'abord parce qu'il s'habitue à la syntaxe, ensuite parce que Morgann retrouve la France. C'est là où il tentera de dompter le diable qui a grandi en lui. Mais pas comme tout le monde, car les diables, si on les retrouve aussi facilement que les chiens, on ne les éduque jamais vraiment…

Merci aux éditions du Toucan et à Babelio pour cette pépite. Enfin, surtout, merci à Morgann Katioucha. En espérant le retrouver assez vite sur les étagères des librairies.
Commenter  J’apprécie          60
Dans les années 1990, Morgann un jeune breton encore étudiant, part en Yougaslavie pendant la guerre pour participer au conflit dans le camp des Serbes. Il est accompagné, entre autre, de Dejana une jolie serbe qui sera sa traductrice mais également son pilier dans cette guerre. Morgann, Dejana et leurs compagnons de guerres vont pendant plusieurs mois passer de villes en villes, ils tomberont sur des habitations, des fermes, ils devront se défendre contre des ennemis, faire fasse à des situations périlleuses.
Après la fin de la guerre, Morgann retourne en France et ce retour à la réalité n'est pas facile pour le jeune homme qui a vécu des choses difficiles en Yougoslavie. Pour garder certains secrets survenus à la guerre, Morgann va être obligé de faire certaines choses et d'entrer dans le banditisme.

Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions du Toucan pour l'envoi de ce livre, qui fut pour moi un petite déception malheureusement. Même si j'ai trouvé des points positifs au livre, je n'ai pas vraiment aimé, c'était une lecture sans plus.
Une grande partie du roman se base sur ce qu'il s'est passé pour le personnage pendant cette guerre, le reste se concentre sur ce qu'il va faire après son retour en France. Pendant la guerre, on va suivre Morgann et ses compagnons à travers les péripéties qu'ils traversent, c'est une succession d'événements racontés par le personnage. J'aurai beaucoup voulu avoir des informations sur la façon dont se déroulait cette guerre, comment ça se passait pour les civils par exemple, pour moi il manquait des éléments, il ne s'agit que d'un description de faits. La partie pendant laquelle le personnage est de retour en France m'a un peu déçu, j'aurai voulu savoir comment se sentait le personnage en tant que rescapé, la façon dont il doit reconstruire sa vie après 8 ans loin de chez lui. Cependant l'histoire est intéressante puisqu'on est dans un contexte historique réel, on s'intéresse également au sort du personnage à qui on souhaite tout au long du roman de s'en sortir.
Une des choses qui m'a manqué pendant toute la durée du roman c'est les sentiments des personnages. Que ce soit pendant ou après la guerre, on n'a pas de renseignements sur les émotions que peut ressentir le personnage, j'aurai voulu savoir ce qu'il ressent après avoir tué un ennemi par exemple. le personnage raconte juste ce qu'il fait en succession d'événements sans partager ses émotions.
Tout au long du roman, et en particulier quand le personnage est de retour en France, on se demande si il arrivera à reprendre une vie normale. C'est quand arrive la fin qu'on a un début de réponse. La fin justement arrive un peu vite à mon goût, l'auteur nous laisse avec une grande révélation et on ne peut que supposer l'incidence que cette révélation aura sur la vie du personnage. J'aurai voulu en savoir plus, et surtout savoir comment le personnage réagit à cette révélation. Là encore, les sentiments du personnage sont mis de côté.
Un des gros points positifs du livre, et ce qui m'a rendu cette lecture agréable malgré ses défauts, c'est le style de l'auteur. Il est particulier et prenant. Il s'agit de phrases très courtes, parfois sans verbe, parfois juste un mot qui se succèdent. Cette successions de petites phrases permet une lecture rapide avec un rythme entrainant et prenant. Il peut être dérangeant au début, mais quand on est habitué, c'est efficace, on a presque l'impression que la personne qui raconte est devant, qu'elle nous raconte ses souvenirs, ça rend l'histoire encore plus réelle. Si j'ai trouvé que le rythme s'essouffle à la fin et que j'ai été moins prise dans l'histoire après la guerre, le livre se lit très vite grâce au style de l'auteur et aussi à la petite taille du livre qui ne fait que 158 pages. La guerre entre Croates et Serbes en Yougoslavie est un fait historique qui est bien raconté par l'auteur, on aurait presque l'impression d'y être.
Concernant les personnages, Morgann est le narrateur et le personnage principal de l'histoire, on le suit tout au long du roman. Je ne l'ai pas trouvé attachant, j'ai eu du respect pour lui, pour son courage de participer à cette guerre, mais on ne ressent pas ses sentiments et finalement on ne le connait pas vraiment, donc c'est difficile de s'attacher à lui.

Au final, Dompter le diable est un roman plutôt court qui se lit vite, le style de l'auteur est prenant et très efficace, le rythme du livre est rapide grâce à une succession de phrases courtes. L'histoire est intéressante, mais malheureusement le manque de sentiments et d'émotions tout au long du roman fait que c'est difficile de s'attacher au personnage.
Lien : http://lesmotsdeclo.eklablog..
Commenter  J’apprécie          00
Un récit âpre et violent qui, s'il se lit dune traite facilement, pose pas mal de questions sur ce qui peut faire basculer du jour au lendemain, par idéal, plutôt par coup de coeur, un étudiant dans la tragédie des combats qui marquèrent l'ex Yougoslavie, il n'y a pas si longtemps. C'est le récit haché d'une jeunesse qui se perd dans des combats d'une extrême cruauté pour un conflit auquel elle n'avait aucune emprise et dont elle ignorait les motifs. Un livre qui par, ce récit à la première personne, offre une certaine crédibilité à son cours, cela pourrait être une autobiographie.... les références fournies sont exactes et le malaise rendu l'est parfaitement. de la totale inexpérience en la manipulation d'armes de guerre, le narrateur, à force d'horreurs et de situations parfois désespérées, va très vite acquérir les mêmes violences, haines et mépris de la vie humaine que ce conflit a traversé.
A défaut de conquérir sa bien aimée, le narrateur, va commettre les pires horreurs et souvent jouer sa vie à de multiples occasions pour finalement blessé et exfiltré revenir en France où nombre de ces ex combattants ont trouvé refuge et le rappeler à leurs mauvais souvenir et par chantage l'enbrigadé à nouveau dans une série de casses dans des bijouteries. On n'échappe pas à ses fantômes et le narrateur, dans l'espoir de retrouver celle qui le précipita dans un conflit d'un autre âge et dans un violence débridée et la crainte d'une dénonciation, plonge dans la criminalité de bas étage...
Les mots sont violents, les scènes rendues dans toute la cruauté, les situations désespérantes et désespérées et on ne peut s'empêcher de faire des rapprochements, même si le contexte est différent radicalement, avec ces jeunes gens partis vers l'Irak, la Syrie ou la Libye, déracinée et totalement perdus. Je quitte cette lecture avec un certain malaise mais sans regret.
Lien : http://passiondelecteur.over..
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : littérature serbeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Morgann Katioucha (1) Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus




{* *}