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Choisi à sa parution mai 2020 / Relecture 3 novembre 2023

Deuxième fois que je lis cette "romancière- philosophe musicienne" japonaise...après avoir adoré, en 2016, le très beau et très sensible " Heaven" !

Lecture fort intéressante sur des thématiques délicates : La difficile épreuve du deuil vécu par des enfants , la complexité de mettre ses émotions en mots, les mensonges et secrets des adultes , l'apprentissage du langage pour grandir et tenter de comprendre le monde des parents, etc.


Deux enfants d'une douzaine d'années,Hegatea et Mugi, l'un et l'autre de famille monoparentale, deviennent des amis, car ailleurs, à l'école, ils sont tous les deux à part, avec leur " deuil " à porter; leur extrême sensibilité les rend différents...et solitaires...

Tous les deux orphelins, ils ont en commun, ce chagrin fou d'avoir perdu un de leurs parents.

Mugi pour se libérer et s'exprimer, dessinait les événements de sa vie et son amie Hegeata, passionnée de cinéma se libérait en jouant certaines scènes qui devaient faire écho avec ce qu'elle vivait et ressentait...

Hegeata semble beaucoup plus mature et tente de comprendre la vie des adultes , se pose avec inquiétude les questions existentielles : pourquoi on nait ; pourquoi on meurt, pourquoi les êtres qu'on aime disparaissent ? Pourquoi les mots dont difficiles à trouver pour exprimer tout cela ?

Le récit est largement composé des dialogues entre ces deux préadolescents....Mugi s'exprime moins, et surtout se torture moins sur " le Pourquoi" des choses ...
il est l'ami, le confident, le modérateur de Hegeata...en colère contre l'absurdité de la vie, et contre surtout ce scandale que représente La Mort...sans oublier les " cachotteries " et les secrets des adultes , leur compliquant bien leur vie d'adolescents....

Ce qui est fort déroutant c'est la platitude extrême du style, qui doit avoir été choisi par l'auteure, sans doute, pour mieux signifier le fort délicat apprentissage du Langage , des mots, par les enfants; comment apprendre à trouver les bons mots, pour formuler les questions, les émotions fortes de leur quotidien....et de leur évolution de futurs " grands" !

Ce que je trouve inhabituel et fort passionnant c'est de sortir de ces clichés réducteurs sur l'Enfance innocente et mièvre...alors ce récit bouscule ces stéréotypes : les dialogues de Mugi et Hegeata nous offrent, à leur niveau et avec leur vocabulaire les échanges de deux apprentis- philosophes...!

(***Hegeata)
"Ça m'a fait penser, tout d'un coup, que partout partout, il y avait tellement de gens que je ne pouvais même pas les compter.Des gens qui vivent des événements, des gens qui naissent et des gens qui meurent.Des gens qui ne savent même pas qu'ils vont mourir demain, mais qui vont mourir quand même, des gens heureux, des gens tristes, des gens qui se mettent en boule parce qu'ils n'ont pas à manger, des gens qui pleurent et qui crient, des gens qui n'ont même pas la force de s'enfuir et qui se disent je suis foutu, des gens qui ont mal, et puis aussi des gens qui de temps en temps éclatent de rire.Je ne peux pas les connaître tous, personne ne peut les connaître tous, de toute façon, mais dans un endroit que je ne connais pas, loin très loin, il y a aussi quelqu'un comme moi qui pense la même chose que moi en ce moment, j'en suis sûre. "

Une lecture, une forme, des sujets franchement inhabituels, qui méritent le détour !



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J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman. Nos deux narrateurs sont deux jeunes enfants, et donc l'entièreté du roman est écrit dans un langage parlé par ces personnages principaux. Grammaticalement, il faut un peu de temps pour s'y faire, mais au bout de quelques pages, on s'y habitue. Quant à l'histoire, j'étais également un peu perplexe au début, et je n'ai pas compris le but du roman avant un bon petit moment. Mais une fois que j'ai compris la relation entre ces enfants, ce qui les rapprochait, ce qu'ils apportaient l'un à l'autre, j'ai beaucoup aimé.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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J'ADORE de Mieko Kawakami

Hegatea et Mugi sont deux enfants d'une douzaine d'années, tous deux orphelins, que l'imagination et la solitude rapprochent.
Ils sont bien quand ils sont ensemble et essaient de partager leurs idées sur le monde ainsi que leurs émotions. Ce n'est pas toujours facile de s'exprimer sur ce qu'on ressent, sur ce que l'on est... mais parfois nul besoin de mots pour le faire. Ils s'y emploient avec toute la naïveté et l'innocence de leur âge mais aussi avec sagesse. Ainsi en dessinant, en jouant les scènes de films qu'ils regardent ensemble, en se créant des amis imaginaires, ils apprivoisent leurs peurs.
Même si les autres adolescents se moquent d'eux, ils poursuivent leur chemin et partent à la recherche de ce que leurs familles leur ont caché...

Un roman doux, délicat et sensible sur le deuil, l'amitié et les affres de l'adolescence,
des personnages attachants aux chemins de vie éprouvants
le tout d'une écriture fluide et poétique, d'une grande fraicheur ...
A découvrir
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J'ai été happée par le style de ce livre, à mi-chemin entre Romain Gary dans « La vie devant soi » et Alain Mabanckou dans « Verre cassé » : des phrases très longues, un peu fouillis, où s'entremêlent les pensées des personnages, drôles, émouvantes et sensibles.

On suit deux enfants japonais dans le monde d'aujourd'hui, Mugi et Hegatea, dont chacun a perdu un de ses parents. On les accompagne dans leur quotidien : l'école, les amis, les repas (qui m'ont donné faim !), et surtout tous les tracas que leur cause le monde des adultes, dont ils comprennent beaucoup mais pas assez pour vraiment s'y sentir à l'aise. Et puis, le monde des enfants n'est pas simple non plus : entre ceux qui disent quelque chose qui ne correspond pas vraiment à ce qu'ils pensent et ceux qui n'osent rien dire, tout cela conduit Mugi et Hegatea à beaucoup réfléchir et à s'interroger sur eux-mêmes.

C'est un bonheur d'entrer dans leurs pensées, de les voir de dépêtrer dans les quiproquos à l'école ou dans leur quotidien à la maison. L'autrice tape toujours juste, sans cliché ni niaiserie et le lecteur se retrouve plein d'empathie pour nos deux héros qui font ce qu'ils peuvent. Je ne connaissais pas Mieko Kawakami et je lirai ses autres ouvrages avec plaisir !

Une mention spéciale au traducteur, Patrick Honoré, qui a réussi à rendre une très belle atmosphère et un vocabulaire d'enfant qui sonne juste, sans qu'à aucun moment on ne ressente un décalage dans le style ou une tournure inhabituelle.

Une très belle lecture qui me laisse un très beau souvenir !
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Une magnifique histoire d'amitié entre garçon et une fille d'une douzaine d'années au Japon, ayant pour point commun une famille monoparentale. Deux parties où chaque enfant en est le narrateur. La première, celle du garçon, est un peu déroutante avec la vendeuse de boulangerie. Puis, la gamine découvre sur internet quelque chose sur son père critique de cinéma. Et là, ça devient palpitant. Comment faire le deuil d'un père ou d'une mère ? Comment se situer avec seulement un parent ? Comment se construire ? Une belle plume toute en sensibilité qui nous attache aux personnages. S'il n'était pas si long, il pourrait être conseillé aux adolescents.
(Critique postée pour remercier Bookycooky de m'avoir conseillé ce livre.)
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Un roman qui s'apparente à une tranche de vie de deux adolescents solitaires.

Le fond
Mugi est orphelin de père. Il aime Miss ice sandwich, car elle a de grands yeux et adore dessiner et se confier à sa grand-mère paralysée, qui ne peut plus bouger ni parler. Il ne comprend pas qu'on se moque du physique de Miss ice sandwich.
Hegatea a perdu également sa mère très jeune, elle adore le cinéma et refait des séquences de films avec minutie.
Ils fréquentent la même école. Ils vont se lier d'amitié et tentaient de décoder le monde et de répondre aux grandes questions existentielles. Mugi la rejoint chez elle, tout les vendredi soir pour visionner un film. Pour se dire au revoir, ils se lancent « alpacino »
Leur amitié est emplie de respect, de complicité. Leur attitude est touchante, attachante.
La forme

L'auteur arrive parfaitement à se mettre dans la peau de pré adolescents, le point fort de ce roman je dirai. La manière de penser mais aussi de parler, nous permet nous aussi lecteurs de plonger dans leurs personnalités. En parlant de personnage, le roman est écrit à la première personne du singulier, mais il est scindé en deux parties :

Le point de vue de Mugi
Le point de vue d'Hegatea.

Un beau roman, frais, délicat.
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J𠆚i adoré plonger dans l’univers de Hegatea et Mugi deux adolescents japonais de douze ans liés par une forte amitié qui va naître et se développer au fur et à mesure du roman.

Dans la première partie du livre Mugi raconte son histoire, il habite avec sa maman veuve et astrologue ainsi que sa grand-mère paralysée et constamment alitée suite à une attaque cérébrale, elle sera sa première confidente à qui il fait découvrir ses dessins.

Dans la deuxième partie nous écoutons le récit d’Hegatea, elle vit avec son papa, critique de cinéma, qui est veuf.

Hegatea et Mugi se rencontrent à l’école bien qu’ils vivent à cinq minutes l’un de l𠆚utre. Mugi va souvent regarder des films chez Hegatea. Ils sont tous les deux orphelins et cette situation les rapprochera peu à peu.

Tout au long de cette lecture j𠆚i ressenti profondément leurs émotions, espoirs, tristesses, peurs, questionnements concernant le monde des adultes et leurs secrets.

Ce roman de Mieko Kawakami autrice japonaise est empli de douceur, tendresse, poésie, je suis totalement tombée sous le charme de sa plume délicate, sensible, authentique, attachante. La fraîcheur, l’innocence et la candeur de cette histoire sont particulièrement réussies avec également de la profondeur et une certaine nostalgie. La couverture du livre est particulièrement belle ce qui ne gâche rien à ce délicieux roman qui se déguste tels d𠆞xquis bonbons.
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Après Naufrages d'Akira Yoshimura, voilà le second livre que je lis suite au conseil de Sachka, et je l'en remercie.

L'auteure, Mieko Kawakami, nous offre une histoire simple, celle de deux primo-adolescents, Mugi et Hegatea.
Ces deux protagonistes ont en commun d'avoir perdu un de leurs parents, Mugi a perdu son père et Hegetea sa mère.
Au début leur relation est distante mais ils vont se rapprocher

le livre est divisé en deux grandes parties, la première nous est contée par Mugi, et la seconde par Hegetea.
Et c'est avec leurs mots, leurs réflexions d'enfant que cela nous est présenté.
Mugi nous parle de sa mère, un peu fantasque mais assez distante, de sa grand-mère alitée à qui il confie tout, de ses dessins, de sa relation avec Hegetea et surtout de sa fascination pour Miss Ice-sandwich, une vendeuse de sandwich.
Hegetea passionnée de films d'action, se découvre par hasard une demi-soeur dont elle ignorait l'existence et cela la perturbe.
Tant Hegetea que Mugi s'aideront et se conseilleront mutuellement.

L'histoire est simple mais empreinte d'une merveilleuse sensibilité. Ces adolescents nous relatent leur vie quotidienne avec leurs propres pensées, partant parfois dans tous les sens, et c'est à la fois enfantin et souvent extrêmement mature.
Leur amitié est belle, ils se soutiennent et arrivent peu à peu à exprimer leurs sentiments, leurs craintes, leur curiosité.
Ce fut une belle lecture.

Un dernier point , plus anecdotique : je ne suis généralement pas très intéressé par la couverture d'un livre mais ici elle me plait et illustre bien le récit de Mugi

.
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L'histoire pourrait sembler banale pendant la première partie: réflexions et états d'âme de deux adolescents partageant une même fatalité: ils sont orphelins et vivent dans une famille monoparentale. Mais la deuxième partie prend une tournure tout à fait inattendue, originale et captivante. Quant au style, du langage parlé d'ado mis par écrit. Un régal.
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Un petit roman à deux voix, celles de Mugi et Hegatea qu'on rencontre à une période charnière de leur vie, entre l'enfance et l'adolescence. Laissés à eux-mêmes, ils appréhendent leur quotidien en essayant de combler le vide créé par la mort d'un parent (le père du garçon et la mère de la fille) survenue alors qu'ils n'avaient que trois ou quatre ans. Dans la première partie, Mugi est fasciné par une vendeuse de sandwichs imperturbable au visage singulier. Dans la seconde, Hegatea aidée par son ami Mugi tente de faire la lumière sur un secret de la famille.

L'autrice réussit le pari risqué de nous faire rentrer dans la tête de ces jeunes, de façon très sensible, cocasse et touchante. Si vous appréciez Banana Yoshimoto et Yoko Ogawa, Mieko Kawakami ne devrait pas vous décevoir. Il y a quelques années, j'ai eu un énorme coup de coeur pour son roman de toutes les nuits les amants et j'ai beaucoup aimé ses trois autres titres traduits à ce jour en français. Je vous salue : Alpacino ! Vous comprendrez si vous lisez J'adore.
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