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Lazare Robineau (Traducteur)
EAN : 9782264007889
372 pages
10-18 (01/12/1986)
3.68/5   25 notes
Résumé :
"On aurait pu croire épuisée la galerie de personnages pittoresques utilisés par les auteurs de romans policiers.
Eh bien, on se trompait. Trente ans après que le bouillonnant cerveau de Gilbert Leith Chesterton eut enfanté le célèbre Père Brown, Harry Kemelman invente David Small, le rabbin-détective, qui allie à des qualités d'homme du XXe siècle les vertus traditionnelles d'un sage.
Il connaît notamment son Talmud sur le bout des doigts, et cette sc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après six années de bons et loyaux services auprès de sa communauté et une septième bien entamée, le rabbin David Small a besoin de prendre un peu de recul. Son envie de partir en Israël le taraude et il décide de se mettre en congé de son poste pour un séjour de trois mois à Jérusalem. À trente-cinq ans, c'est le moment ou jamais, d'autant qu'on ne s'empresse pas de lui renouveler son contrat. En Terre Sainte, il se sent revivre loin des jeux hypocrites du conseil d'administration de sa communauté et des manoeuvres habituelles de ses membres. D'ailleurs ceux-ci ont recruté pour le remplacer à Barnard's Crossing le rabbin Deucht qui a toute l'expérience et le doigté nécessaire pour leur donner entière satisfaction.
La famille Small, logée à Jérusalem par les soins de l'efficace tante Gittel, trouve vite un rythme de vie qui lui convient entre l'école pour le petit Jonathan, le bénévolat à l'hôpital pour Miriam tandis que David savoure d'avoir du temps pour flâner dans la ville, boire du café et se rendre de temps à autre à la synagogue. Il rencontre aussi le beau-frère du rabbin Deutch, Dan Stedman, un journaliste qui rassemble des matériaux pour écrire un livre sur l'opinion publique israélienne et son fils Roy, étudiant à l'université.
Cet opus des aventures du rabbin Small aurait pu s'intituler « Les doutes du rabbin » : peut-on continuer à exercer ce ministère quand on est sans cesse confronté à la trivialité des situations de la vie courante et que l'on s'expose en permanence au regard et au jugement des autres plutôt qu'à leur respect ? Kemelman semble se désintéresser de l'intrigue qui devient un prétexte pour faire un portrait d'Israël, de ses réussites (la vie au kibboutz semble tenter un moment David), mais aussi de ses difficultés telles que la discrimination à l'égard des juifs séfarades et la montée de la violence dans la population arabe. Par ailleurs, le fil du roman est souvent interrompu pour revenir à Barnard's Crossing et nous livrer les interrogations des membres de la communauté sur leurs rabbins en titre et remplaçant et sur les hésitations du rabbin retraité Deutch à reprendre du service. Ce livre séduira moins pour la résolution de l'énigme de l'attentat terroriste, résolue de façon invraisemblable par Small, que pour l'originalité de son personnage principal, sorte de Persan à Jérusalem.
Et puis tout finit bien, partie à trois, la petite famille Small revient à quatre.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
– Le Dieu d’Isaïe ! (Ish-Kosher était outré.) Dites-moi, monsieur le Rabbin, croyez-vous en Dieu ?
– Je suppose qu’en votre qualité d’officier de police vous aimeriez que je réponde par oui ou par non.
– Je…
– C’est une question difficile, continua le rabbin sur un ton léger, car elle implique trois variables…
– Des variables ?
– Bien entendu. Vous me demandez si je crois en Dieu. S’agit-il de mon moi à ce moment même, de mon moi d’hier ou encore de celui d’il y a trois ans ? Première variable. Et quelle signification donnez-vous au mot « croire » ? Deuxième variable. Voulez-vous dire de la même façon que je crois que deux et deux font quatre ? Ou de la façon que je crois que la lumière franchit un certain nombre de kilomètres par seconde, bien qu’on n’en ait jamais la preuve devant moi, mais parce que je sais que cela a été démontré par des gens dont on m’a appris à respecter la compétence et l’intégrité ? Ou encore de la façon dont je crois qu’il y avait un homme du nom de Washington qui a conquis l’indépendance des colonies américaines de la couronne britannique, ou de la façon que je crois qu’un homme du nom de Moïse a fait la même chose pour les Hébreux opprimés en Égypte. Si vous y pensez, vous constaterez que la foi peut revêtir de nombreuses formes, toutes différents les unes des autres. Et finalement, troisième variable : Dieu. Le voyez-vous sous un aspect humain ? Ou comme une essence ineffable ? Se soucie-t-Il de nos problèmes personnels et répond-Il à nos sollicitations ? Ou est-Il tellement haut qu’Il ne peut s’intéresser à nous ? Ou correspond-Il à une des autres conceptions formulées par les hommes à travers les siècles ? Toutefois, pour parler globalement, je pense qu’à certains moments je suis empli de foi et de certitude et qu’à d’autres moments ce sentiment me fait défaut, ce qui doit également être votre cas, comme celui du grand rabbin et celui du pape…
– Je ne vous ai pas fait venir pour des discussions théologiques…
– Je me demandais justement pourquoi vous m’aviez fait venir.
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(la scène se passe au Mur des Lamentations ) Lorsqu’elle l’eut rejoint, il lui demanda :
– As-tu prié ?
– Oui. Mais je ne te dirai pas pourquoi.
– Je ne pense pas que tu devrais le faire.
– Bon, alors je ne t’en parle pas. Il y avait une femme qui voulait me mettre une longue jupe qu’elle avait apportée. J’ai refusé.
Il regarda ses jambes.
– C’est probablement qu’elle était jalouse.
– De mon côté, il y avait toutes sortes de billets intercalés dans les interstices entre les pierres.
– Du mien aussi. J’en ai regardé quelques uns.
– Tu n’as pas fait cela ?
Il opina.
– Bien sûr que si. Pourquoi pas ? Je les ai remis en place ensuite.
– Que disaient-ils ?
– Eh bien, dit le rabbin, l’un implorait Dieu de susciter un tremblement de terre en Libye. J’étais tenté de ne pas remettre celui-ci en place, puis j’ai pensé que Dieu était apte à prendre Seul une décision. Un second demandait un billet gagnant à la loterie et un troisième la guérison d’une maladie.
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– Je n’ai reçu aucune instruction religieuse et n’avais aucun sentiment d’appartenance ethnique ou religieuse, si c’est cela que tu veux dire. Mes parents se considéraient comme citoyens du monde. C’est comme cela que j’ai été élevé. Ils n’ont jamais nié être juifs, mais ils ne s’en sont pas vantés non plus. Cependant, le monde n’est pas prêt à admettre des citoyens qui lui soient propres, et les juifs restent partout et toujours un sujet de conversation et de discrimination. Tu entends une remarque insultante contre les juifs, émis par quelqu’un pensant que tu n’en es pas un et aussitôt ta fierté, ta virilité ne te permettent pas de la faire passer. Je m’intéressais à une fille… à quoi bon, n’en parlons plus, ce n’est pas important. (Il sourit) En tout cas, j’ai décidé que finalement, pour échapper à ces fichus juifs, je devais venir là.
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– Combien de monde avez-vous à un office de vendredi soir ? interrogea le rabbin Deutch.
– Habituellement entre cinquante et soixante-quinze personnes.
Le rabbin Deutch fit la moue.
– Pour près de quatre cents familles affiliées ? Hum. Faites-vous une quelconque publicité ?
– Simplement, l’annonce dans la presse.
– Eh bien, en sus de l’annonce dans la presse, nous avons toujours envoyé des cartes postales, expédiées pour être distribuées par le courrier du vendredi. En outre, j’essaie toujours de donner à mes sermons un titre éveillant la curiosité. Cela aide, croyez-m’en. Un sujet à la mode…
– Comme le sexe ? questionna innocemment le rabbin Small.
– Effectivement, « Le sexe dans le Talmud » était le titre d’un de mes sermons. Nous avons eu une assistance record à cette occasion.
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Ish-Kosher poussa un soupir. Il décida que son adjoint était un vrai sépharad. Très bons pour les choses simples telles que patrouille, régler la circulation etc., ils tendaient à devenir hésitants et inefficaces dès qu’on leur confiait davantage de responsabilités. Naturellement, il fallait persévérer et se montrer patient. D’ici quelques années, ils seront plus nombreux aux postes de direction ; d’ores et déjà ils formaient la majorité des policiers.
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