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EAN : 9782017007180
440 pages
Hachette Romans (07/02/2018)
4.38/5   346 notes
Résumé :
Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.

Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman pour adolescents, pris totalement par hasard, et qui s'est avéré complétement addictif et bouleversant…

Juliet a perdu sa mère récemment et se rend souvent au cimetière lui déposer une lettre sur sa tombe. Il faut dire qu'elles se voyaient peu (sa maman était photographe/reporter de guerre ) et , leur mode de communication , c'était les mots , par mails, lettres etc...
Un jour, une personne a répondu à cette lettre…

Et cette personne , c'est Declan, adolescent tourmenté, qui effectue des travaux d'intérêt général au cimetière.
Entre " La Fille du Cimetière" et "Crépuscule", va commencer une relation ( d'abord épistolaire puis par mails), qui va leur faire beaucoup de bien.

Cantonner cette histoire à ce début serait lui faire injure, penser qu'il s'agit d'une simple romance, une bluette pour adolescents , serait une erreur, c'est beaucoup mieux que ça , c'est bouleversant…
D'abord parce que ça parle d'ados en souffrance, puis de deuils, de résilience , mais pas que…

Démission des parents, alcoolisme, irresponsabilité, rejet, secret, maltraitance.
Et puis une lumière au bout du tunnel : famille d'accueil, générosité, adultes à l'écoute, et les mots qui guérissent et puis l'amitié , l'amitié …
Affection que Juliet ressent pour sa meilleure amie mais surtout amitié fraternelle, "amitié-roc", amitié à la vie , à la mort de Declan pour Rev et réciproquement. Si on peut avoir un coup de foudre pour des personnages de fiction, et bien j'en ai eu un gros , pour ce duo brinquebalant , mais tellement, tellement émouvant … J'en ai eu aussi un , pour "Melon", le tuteur de Declan, chargé de le surveiller pendant ses heures de travaux d'intérêt général, tellement humain, tellement "papa", et puis aussi pour sa fille . Et puis , et puis… beaucoup de personnages formidables.
Au côtés émouvants vient se rajouter une bonne dose de suspens ( vers la page 313) et là je me suis pris une claque monumentale car je ne m'attendais pas du tout à cette évolution, laquelle ne fait que renforcer tout le bien que je pense du travail de Brigid Kemmerer .
Le titre américain traduit de façon plus subtile et profonde que le titre français , la notion de deuil : Letters to the lost (Lettres à la perte ) .
Un roman bouleversant et attachant qui séduira un public adolescents et adultes.

PS: ( si je puis me permettre) , le dessin qui orne mon édition, est bien plus joli et poétique que celui de la couverture qui s'affiche sur Babelio...
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Photojournaliste le plus souvent en mission à l'étranger, décédée sur le chemin de l'aéroport qui la ramenait chez elle, Zoe Rebecca Thorne, 45 ans, laisse derrière elle un mari, Charles, et une fille, Juliet. Depuis quatre mois, cette dernière se rend tous les jours au cimetière. Si elle lui parle, elle lui écrit aussi des lettres qu'elle lui dépose. Mais, ce jour-là de septembre, quelle n'est pas sa surprise, son effroi de découvrir que quelqu'un lui a répondu. Deux simples mots qui traduisent aussi une certaine souffrance...
Condamné à des travaux d'intérêt général pour avoir foncé avec une voiture dans un immeuble, Declan Murphy travaille tous les mardi et jeudi au cimetière, sous l'oeil avisé de son tuteur, Franck Melendez, surnommé Melon. Il tond la pelouse, nettoie ici et là. le jour où il trouve une lettre sur une tombe, il ne peut s'empêcher d'y ajouter deux mots...
Commence alors entre ces deux âmes blessées une relation épistolaire anonyme, aucun ne se doutant qu'il côtoie l'autre dans le même lycée et que leurs relations est loin d'être amicale, bien au contraire...

Ce n'est qu'à partir de deux simples petits mots que débute la correspondance, d'abord par lettre puis via la messagerie, toujours sous couvert d'anonymat, que débute la relation entre Juliet et Declan. Un anonymat bienvenu pour les deux adolescents, leur permettant ainsi de se dévoiler plus facilement. Si l'on sait le drame que traverse celle-ci, l'on découvre peu à peu celui de Declan mais aussi les raisons de sa condamnation. L'on découvre aussi peu à peu leur vie au quotidien, aussi bien au lycée que chez eux, ainsi que leur relation « en vrai ». Si la relation épistolaire semble aller de soi, tant une confiance, une aide et un soutien mutuels se sont établis et que chacun s'attache très vite à l'autre, leur relation au lycée, elle, est plutôt chaotique, parfois antipathique et surtout troublante. Avec ce roman, Brigid Kemmerer traite, intelligemment et avec beaucoup de finesse et d'émotions, des thèmes tels que le deuil, la culpabilité, la résilience, le chagrin, les relations parent/enfant, l'amitié, les préjugés, la maltraitance... L'auteure apporte un soin tout particulier à ses personnages, principaux et secondaires. L'on s'attache, évidemment, très vite à Juliet et Declan tant ils sont émouvants, mais aussi à leurs amis, Rev et Rowan, d'un soutien infaillible, à Melon, un grand coeur qui se cache sous ses airs bourrus, à leurs parents parfois maladroits... Leur évolution et leurs relations sont parfaitement décrites.
Un roman émouvant, sensible, profond et d'une remarquable justesse...

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Gros coup de coeur pour ce roman jeunesse qui peut se lire à tout âge tellement les thèmes qu il aborde sont universels et touchent tout un chacun.

Roman bouleversant que j ai découvert grâce à plusieurs critiques sur babelio et notamment celle de mon amie iris29.

Nous avons Juliet une jeune fille qui a perdu sa maman 4 mois auparavant et qui traverse le deuil comme elle peut et en perpétuant une tradition qu elle avait avec sa maman. La mère de Juliet était souvent absente pour le travail ( journaliste reporter de guerre) et mère et fille avaient pour habitude de s écrire des lettres et des mails. Alors Juliet continue d écrire des lettres à sa mère et les depose sur sa tombe. Mais un jour, elle découvre qu une personne s est permise de lire sa lettre et d y écrire quelques mots. Des mots pour exprimer aussi une souffrance.
Une correspondance sous pseudonymesva alors commencer entre Juliet et Déclan un adolescent qui tond les pelouses du cimetière pour une peine de travail d intérêt général.

Les personnages de ce roman sont bluffant d émotions et de crédibilité. Nous ne sommes absolument pas dans une petite amourette dans ce roman. Des choses très difficiles sont abordées : deuil, culpabilité, maltraitance et tant d autres.
Juliet et Declan sont touchants mais les autres personnages aussi. Notamment la personne qui est en charge de Declan au cimetière ou d autres que l on attendait pas.
J ai ete bouleversée du début à la fin.
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Une romance touchante et marquante !

Tu vois l'expression ‘'dévorer un livre'' ? Eh bien je pense que je l'ai littéralement appliqué au sens propre, parce que j'ai lu ce bouquin quasiment d'une traite en une aprem. 430 pages d'un coup, et c'est passé comme une lettre à la poste.
Parce que, des fois, il y a des romans que t'ouvres et, quand tu lis les premières pages, tu te dis : ok, lui et moi on va bien s'aimer.
Oui, vraiment, ce livre était addictif.

Addictif, beau et touchant en fait.
Parce que tu vas suivre Juliet et Declan, chacun avec ses vieux démons, son passé et ses fantômes. Tu vas apprendre à les connaître peu à peu et tu vas finir par les aimer de tout ton petit coeur, malgré les accès de colère et le côté têtu de Declan, malgré les préjugés et la naïveté de Juliet. Car ils ont leurs défauts et leurs qualités, ce qui les rend plus humain que jamais, et nous plonge à leur côté pendant de nombreuses pages sans jamais se lasser.
Bon, je sors des belles phrases bien tournées avec beaucoup d'adjectifs, mais au début du livre, on se rend pas compte de tout ça, on ne le sait pas encore. Tout ce qu'on voit, c'est une fille dans un cimetière qui écrit des lettres à sa mère morte, et un mec qui tond ce fameux cimetière pour ses travaux d'intérêt général lisant une des lettres et écrivant deux mots à la fin de celle-ci. Ainsi commence un petit échange anonyme par correspondance tout mignon.

Enfin mignon... façon de parler, parce que dans leurs lettres (qui se transforment ensuite en mail par souci pratique) ils n'abordent pas toujours des sujets super sympas.
Comme je l'ai dit, ils ont tous les deux soufferts et n'ont pas un passif très marrant, mais ils vont petit à petit apprendre à trouver un réconfort dans les mots de l'autre, se confier, s'aider et se soutenir mutuellement. Leurs discussions sont touchantes et profondes, elles m'ont vraiment fait réfléchir à pas mal de sujets (le destin, la vie en général...).
Brigid Kemmerer a très bien construit ses protagonistes : on sent leur souffrance qui s'exprime de différentes manières, mais il y a également des moments un peu plus légers qui font redescendre la pression. Les personnages secondaires (Rev et Rowan) sont aussi là pour nous aider à mieux comprendre Declan et Juliet, ils apportent leur petite histoire personnelle en prime, et sont très attachants.

L'enjeu de l'histoire, c'est qu'en plus de gérer leur relation avec leur famille respective, Declan et Juliet ne savent pas qu'ils se parlent par lettres/mail vu que c'est anonyme ! Donc, parallèlement à leurs échanges écrits, on va assister à leur rencontre et à leur manière de faire connaissance qui n'est pas des plus amicales. On va dire qu'il y a des étincelles entre eux, dans le bon et le mauvais sens du terme.
Je dois aussi avouer que le comportement de Juliet m'a un peu agacé à certains moments, mais en me mettant à sa place, je pense que j'aurais agi exactement pareil donc.. qui suis-je pour juger ?

Et en petite cerise sur le gâteau, la mère de Juliet était photographe donc il y a un aspect du roman assez centré sur la photographie, surtout au niveau des descriptions, que j'ai adoré ! Vraiment, il y a des moments où Juliet décrit une photo et j'avais l'impression de la voir de mes propres yeux, c'est fou !

Bon, je ne sais pas si j'ai vraiment réussi à rendre justice à l'intrigue du roman, parce que j'ai eu l'impression de parler de pleins de petits détails sans avoir résumé le global..
Mais en bref, ce livre est touchant et marquant, très profond aussi. Les thématiques sont vraiment bien abordées, et il y a tous les ingrédients pour une bonne romance addictive.
Je conseille très très fortement !!
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Comme Désirée et Benny dans 'Le mec de la tombe d'à côté' (K. Mazetti), Juliet et Declan, lycéens, font connaissance dans un cimetière. Mais indirectement, par le biais d'une lettre posée sur une tombe, adressée à une défunte et lue par curiosité.
La relation part mal, façon 'C'est quoi ce malotru qui ose interférer, me parler de douleur, comparer la sienne à la mienne ?' (Juliet n'est pas du genre à formuler du 'gros connard', même dans sa tête).
Les échanges se poursuivent néanmoins, par petits mots sur papier, puis par mail, et chacun reste masqué derrière son pseudo.

Roman épistolaire du 21e siècle, mystère, attente fébrile du prochain message, coeur qui bat à tout rompre, douche écossaise, malentendus, je t'aime moi non plus. Si on a lu (ou juste commencé) 'Quand souffle le vent du nord' (D. Glattauer), on visualise, et on imagine un dénouement tout rose bonbon. Depuis que j'ai dévoré à dix ans 'Papa longues jambes' (J. Webster), on ne me la fait plus.
Le tout est arrosé de folklore lycéen américain, avec bal où ces demoiselles viennent en robe à froufrous, accompagnées d'un chevalier sapé comme un prince, où les fifilles de bonne famille fuient devant un mec à capuche, où des pompom girls ont des 'tenues rouges et blanches', et des 'cheveux et jupes qui tourbillonnent dans les airs', etc.
AU SE-COU-OU-RS !!

Mais non, revenons, parce qu'il y a plein de choses fortes dans ce roman. Des mots bien choisis, que se balancent ou s'échangent tendrement et à coeur ouvert des jeunes en souffrance - sur le deuil, la culpabilité, le sentiment d'échec, le regard des autres, la pression parentale, la maltraitance... Et bien sûr, il est question d'amour, mais aussi d'Amitié solide, contre vents et marées, et de littérature salvatrice.

A partager avec ses grands ados, après avoir coché sur son livre des passages qui montrent à quel point les parents peuvent se gourer, être minables...
😢😏😉

• Merci, Iris, pour l'idée ! 😘
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Je commence par me dire que cette fille est cinglée.
Qui laisse un message à un inconnu dans un cimetière ?
Puis je me rends compte que je suis franchement mal placé pour la juger.
L’un dans l’autre, elle ne me connaît pas. Elle ne sait pas ce que je comprends ou pas.
Je ne devrais même pas être là. Le jeudi soir je suis censé tondre dans l’autre section du cimetière. Et ce n’est pas vraiment comme si j’avais du temps à perdre pour lire la lettre d’une inconnue.
Melon a jeté un regard appuyé à sa montre quand je me suis pointé avec cinq minutes de retard. S’il me voit me la couler douce, il me le fera payer.
Et s’il me menace encore une fois d’appeler la juge, je vais péter un câble.
Au bout d’un moment, l’irritation initiale se dissipe et laisse place à la culpabilité. Si je suis ici, c’est parce que la dernière lettre m’avait touché. J’étais curieux de savoir s’il y en aurait une autre.
Je ne m’attendais pas à ce qu’on lise ce que j’avais écrit. Et c’est une sacré claque lorsque je comprends qu’elle a dû ressentir exactement la même chose.
Je cherche un stylo dans ma poche, ne trouve que mes clés et mon briquet.
Ah mais oui…Rev avait besoin d’un crayon tout à l’heure. Ça ne lui ressemble pas de garder un truc qui ne lui appartient pas, même un vieux crayon sans valeur.
Peut-être que c’est un message du destin, une façon de me dire de prendre le temps de réfléchir avant de parler. Avant d’écrire. Enfin bref.
Je replie le message incendiaire et le fourre dans ma poche. Puis je sors mes gants et vais chercher ma tondeuse. J’ai beau détester cet endroit, au bout de plusieurs semaines j’ai appris un truc : rien de tel que les travaux forcés pour réfléchir.
Je vais bosser, et je vais réfléchir.
Ensuite, plus tard, j’écrirai.
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- Il faut que je te dise quelque chose, Juliet.
J’humecte mes lèvres.
- Tu peux tout me dire.
- Je te demande pardon pour toutes les fois où j’ai été méchant avec toi. J’essaie de m’améliorer dans ce domaine.
J’ai la tête qui tourne, sa proximité m’enivre. La caresse de son pouce sur ma nuque est apaisante.
- Je t’aime bien.
- Moi aussi, je t’aime bien.
- Je t’aime bien depuis le matin où tu m’as bousculé.
J’éclate de rire et essaie de le repousser, mais il se sert de mon geste pour nous rapprocher au contraire.
- Tu mens, je lui dis.
- Non, chuchote-t-il.
Je sens ses lèvres tout près de ma joue.
- Je me souviens très bien de ce que j’ai pensé, poursuit-il. « Bien joué, tête de con, tu vas pouvoir ajouter une autre fille à la liste des gens qui te détestent . »
- Je ne te déteste pas. Je ne t’ai jamais détesté.
- Voilà qui me rassure.
J’entends le sourire dans sa voix. Il inspire contre ma pommette et des étincelles me parcourent tout l’abdomen.
- Tu as un vrai sens de la formule, Juliet.
- Ah oui ? Je vais pouvoir me lancer dans le business des lettres d’amours alors.
- Et tu m’en enverras ?
Je rougis, et je suis sûre qu’il peut le voir. Le sentir.
Sa voix retrouve soudain son sérieux.
- Tu as été la première à me voir tout entier, Juliet. La première à me donner l’impression que je valais mieux que ma réputation et mon casier judiciaire. C’est pour ça que c’est aussi dur de perdre la Fille du Cimetière. Je doute que quelqu’un pose à nouveau ce regard-là sur moi.
Je m’écarte et place les deux mains sur son torse, avant de lui prendre le menton. Il essaie de se détourner.
- Je te vois tout entier. Avec le même regard.
Il attrape ma main et la presse contre son cœur. Il ferme les yeux.
- Tu me tues, Juliet.
- Regarde-moi.
- On ne peut pas choisir son chemin les yeux fermés, je le taquine.
- Ah oui ? Laisse-moi te montrer.
Il se penche alors vers moi et sa bouche entre en collision avec la mienne.
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Brandon nous a prises alors qu'on était dans les bras l'une de l'autre, les yeux fermés, et on devine à peine les larmes qui perlent sur nos cils. L'émotion est palpable alors même que l'image est minuscule. C'est une belle photo.
- Tu es vraiment doué, Brandon.
Je le pense. Il a toujours été bon, mais on est à des années-lumière de ce qu'il faisait au printemps dernier.
- C'est presque du gâchis d'utiliser un talent pareil pour l'annuaire du bahut.
- Merci, dit-il en ricanant. Et tu as raison. La moitié des gars de terminale remarqueront seulement que vos seins se touchent.
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J'ai l'impression que les mots ont été écrits pour moi. Deux vers en particulier aimantent mon regard.
« Meurtri par cette existence,
Je suis debout, bien que blessé. »
En d'autres termes, la vie a un sacré crochet du droit, mais elle ne me fera pas mordre la poussière. Ce sont les tout derniers vers qui me touchent vraiment, pourtant.
« Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. » *
Je ne sais plus quand je me suis senti le maître de mon propre destin pour la dernière fois.

[ * poème 'Invictus' de William Ernest Henley, 1875 ]
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Si je réfléchis trop à ce que je suis en train de faire, je vais prendre mes jambes à mon cou... Alors je ferme les yeux et je cogne.
Je ressens encore le choc de l'impact, pourtant je n'ai plus l'impression que mes articulations sont brisées en mille morceaux sous ma peau. Et les scratchs me maintiennent les poignets. Je frappe plus fort. Encore. Et encore. Les vibrations des coups se diffusent dans tout mon corps, une onde de chaleur qui s'épanouit dans mon ventre. Je perds le compte.
- Ouvre les yeux.
Il est juste devant moi. Il tient le sac pour l'empêcher de bouger. Je ne sais pas depuis combien de temps il le fait.
- Plus près, me dit-il.
J'avance sans cesser de fixer ces yeux bleus.
- Encore plus près.
Je m'approche au point de pouvoir enlacer le sac. Ma respiration est précipitée et je ne suis pas certaine que ce soit entièrement dû à l'effort physique.
- Et là, c'est assez ? je chuchote.
Il fouille mon regard du sien.
- Il faut que la cible soit à ta portée.
Mon ton est beaucoup plus sérieux que je ne le voudrais quand je lui lance:
- Je suis plus forte que tu ne le pensais ?
- Tu est exactement aussi forte que je le pensais.
Ses mots semblent chargés d'un sous-entendu que je ne m'explique pas très bien. Peut-être bien que chaque instant a son importance, mais je dirais que celui-ci plus que les autres.
Je sautille sur la pointe des pieds et bourre le sac de coups de poing. On dirait que je me prends pour Mohamed Ali. Je dois être ridicule.
Il incline la tête.
- Vas-y, défoule-toi.
Je décoche un nouveau coup, sauf que cette fois mes yeux sont rivés aux siens. Ma frappe manque cruellement de force. Je me sens tellement déchirée, comme si en étant attirée par Declan je trahissais le Crépuscule. Et pourtant... c'est plus fort que moi. Sous une façade hérissée de piquants à laquelle il vaut mieux éviter de se frotter se cache un garçon attentionné, protecteur et loyal. Et j'aimerais approfondir ma connaissance de cette face-là.
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