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EAN : 9782211304979
368 pages
Globe (01/04/2020)
3.28/5   18 notes
Résumé :
Le Georgenhof, hiver 1945. Dans la mystérieuse propriété Prusse-Orientale cachée sous les chênes noirs, longée par un lotissement où vivent les Nazis, le maître de maison est absent. Sa rêveuse épouse, Katharina von Globig, accueille les étranges étrangers de passage comme autant de diversions : économiste, violoniste, couple de barons baltes et leur perroquet... Bientôt, elle est dénoncée et arrêtée pour avoir hébergé un Juif. Commence alors, pour les derniers habi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je ne m'aventure pas souvent en littérature allemande mais il se trouve que ce roman, présenté comme "le grand roman épique de la guerre et de l'après-guerre" a suffisamment attisé ma curiosité pour que je m'y risque. En me renseignant sur l'auteur, j'ai consulté la liste ahurissante de ses publications qui semblent très méconnues en France et tournent quasiment toutes autour de la seconde guerre mondiale. Né en 1929, Walter Kempowski a vécu une bonne partie de son enfance et de son adolescence dans l'Allemagne nazie, on peut comprendre qu'il en ait été marqué à jamais. Et l'on imagine que le jeune héros de cette histoire, Peter von Globig est le réceptacle de nombreuses observations du jeune Walter, soixante ans auparavant (le roman a été publié en 2006 en Allemagne).

Nous sommes en janvier 1945, en Prusse Orientale, dans la propriété du Georgenhof appartenant à la famille von Globig. le vent a tourné, l'Allemagne d'Hitler est désormais sous la menace de l'avancée des alliés à l'ouest et des Russes à l'Est. Dans le village, on s'inquiète surtout de l'arrivée prochaine de ces derniers, tout en affichant la plus grande confiance envers les soldats du Reich. Au Georgenhof, vivent Katharina von Globig et son fils Peter, ainsi que "Tantine", du personnel de maison ukrainien et polonais. le mari, Eberhard est en poste en Italie. La vie s'écoule au gré des voyageurs de passage et leur lot de nouvelles, des pensées mélancoliques de la belle Katharina, de la suspicion du maire du village véritable chefaillon nazi, des visites un peu trop rapprochées de l'instituteur auprès du jeune Peter. La menace plane, mais elle prend des formes très différentes selon les individus, leur comportement et leur passé. Et les protagonistes de cette histoire sont des spécimens plutôt représentatifs de la diversité des travers humains.

Le style de ce roman est assez particulier, il m'a fait penser à certains textes d'auteurs russes avec cette impression d'assister à une représentation, une sorte de pantomime. Une mise en scène cinématographique, avec d'abord une approche sur le décor, la forêt enneigée, une mise au point sur la propriété avant d'élargir la vue pour englober le lotissement d'en face qui symbolise l'ordre face au désordre des aristocrates du Georgenhof. Un focus sur chacun des personnages, comme si la poursuite les éclairait tour à tour sur la scène d'un théâtre. Avant que la représentation ne puisse commencer. Pour l'auteur, débute alors l'exploration des comportements dans un contexte propice à exacerber les sentiments ; en passant par les tourments intimes, les secrets dans les placards, les déviances, l'hypocrisie de rapports humains dictés par les circonstances. La photographie est assez saisissante dans le sens où elle semble révéler l'ordinaire d'une communauté à cette époque. Et toucher, sous l'apparente exagération, à une vérité aussi crue que fascinante.

Une lecture fort singulière, dérangeante et éclairante.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Fin 1945 en Prusse Orientale. L'armée allemande est en déroute, même si elle veut encore y croire. Les Soviétiques sont aux portes de la ville. D'un côté, un lotissement abritant une population peu aisée, fidèle au régime, avec un côté un peu communiste dans l'organisation, et de l'autre, une immense propriété, le Georgenhof, où vit une famille de bourgeois sur le retour, les von Globig. le maître de maison est absent, en Italie, « pour affaires ». la femme se morfond dans sa chambre en écoutant des radios étrangères, et parfois même la BBC, en regrettant son amant interdit. le fils, Peter, que l'on dit fragile pour éviter qu'il soit embrigadé dans les jeunesses hitleriennes, qui se passionne pour les observations avec son microscope. Et la tantine qui mène son monde à la baguette, entre deux domestiques qui n'en font qu'à leur tête et un vieux cocher homme à tout faire taciturne. Pour donner un semblant de vie, Katharina von Globog accueille les gens de passage qui fuient l'envahisseur russe, une violoniste, un économiste, un couple de nobles avec leur famille. Un jour, elle cède à la demande pressante du curé de la paroisse et héberge un fugitif qui se révèlera être un juif. Une faute impardonnable qui la conduira en prison, tandis que les occupants de la maison doivent se résoudre à fuir…
Les éditions Globe publient une nouvelle fois un petit bijou de littérature originale. j'aime décidément beaucoup cette maison, qui m'a permis de découvrir entre autres Crazy Brave et la Fracture.
Avec Rideau !, l'auteur propose une vision originale de la seconde guerre, puisqu'il s'intéresse aux vaincus et plus spécifiquement aux frontaliers avec la Russie. L'Allemand est donc forcément le bon, il finira par triompher. Chaque personne qui gravite autour du Georgenhof et de ses occupants a son opinion plus ou moins tranchée, du nazi pur et dur à l'hésitant qui n'ose pas trop en ajouter. En définitive, on les retrouvera tous sur la route, fuyant l'avancée de l'ennemi, un des moments les plus poignants et les plus réussis du roman après de nombreuses pages pouvant paraître légères. Car c'est là le tour de force de Kempowski, c'est de composer une histoire comme si la plupart des protagonistes refusaient d'admettre l'évidence. On mange beaucoup, on boit, on danse au son de la musique. Déboussolant au départ, le style d'écriture est très particulier, le texte et les dialogues se mêlant parfois au point que l'on ne sait plus tout à fait s'il s'agit d'une réflexion d'un personnage. Kempowski utilise également une technique narrative particulière, qui consiste à terminer ses phrases par des points d'interrogation, quitte à dérouter son lecteur. Passé ses particularités, c'est pourtant un témoignage essentiel que nous livre l'auteur loin des traditionnels récits de la guerre.
Je remercie une nouvelle fois les éditions Globe pour leur confiance.
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Janvier 45, en Prusse orientale, l'avancée des Russes sur le front de l'Est va bouleverser la vie paisible de la famille von Globig et de leur domaine, le Georgenhof. le père est parti à la guerre, laissant derrière lui sa belle mais rêveuse épouse et leur fils de douze ans. Alors que la route se remplit d'Allemands fuyant les territoires occupés, le manoir commence à recevoir d'étranges visiteurs : un violoniste nazi, un peintre dissident, un baron balte, un économiste… Malgré la tragédie qui se joue devant leur porte, dans l'ensemble la vie continue aussi banale que d'habitude pour cette famille bourgeoise. Jusqu'à ce que le chaos de l'histoire se rapproche.

Il est très rare qu'un livre de chez Globe ne m'emballe pas. Je fonce les yeux fermés sur toutes leurs parutions. Ce coup ci pourtant ça a été un peu laborieux…
L'écriture, bien que particulière avec ses répétitions et ses points d'interrogations dans des phrases affirmatives, est indéniablement magnifique. L'angle d'approche de la seconde guerre mondiale est original.
Je pourrais presque dire que c'est un grand roman si j'avais réussi à m'impliquer dans cette histoire, si j'avais tremblé pour cette famille. Je suis allé au bout tout en restant légèrement distance de ce texte, peut-être trop froid pour moi et sûrement trop long.
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Janvier 1945, Prusse Orientale, dans la propriété de la famille von Globig; le domaine est bordé par un quartier de nazis; et les alliés, américains, français, anglais, russes, sont à une encablure et menacent le village.

Le père, en poste en Italie, est absent depuis longtemps; les seuls résidents sont Katharina son épouse, Peter leur fils, les domestiques, auxquels viendra se joindre Tantine, parente éloignée;
des visites, des hôtes de passage, rompent cette atmosphère feutrée et endormie, apportant avec eux nouvelles du front et du village : l'instituteur de Peter, le maire, un violoniste, un couple et leurs enfants; jusqu'à cet homme en fuite, hébergé à la demande du curé, et qui se révèle être juif. Cette découverte va les propulser dans l'aventure.

La seconde guerre mondiale y est décrite, par la mère, le fils, la tante, les visiteurs et ceux hébergés : autant d'opinions, de peurs, d'actions, de réactions, d'agissements, d'espoirs, de motivations, etc., différents que de personnages. Tous les "sentiments" d'une période de guerre s'y trouvent rassemblés, tour à tour grotesques, affreux, et émouvants.

Le style est surprenant, du moins au début, mais on s'y habitue assez rapidement; en particulier les points d'interrogation qui, légion, forcent la pause du lecteur, pour une meilleure, et ou, plus profonde réflexion.

Je n'ai pas complètement accroché, ce, en dépit de qualités réelles.
Intérêts pour l'histoire et L Histoire, j'ai lu, certes sans déplaisir, mais sans plus. J'aurais aimé un peu plus de profondeur dans l'étude des personnages, un peu plus de superbe dans le texte; ces manques laissent souveraine une certaine superficialité …

… qui me fait me demander à mon tour : Schluss ?
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Sur les hauteurs enneigées de Mitkau, petite ville de Prusse orientale, se dresse le Georgenhof, le manoir où la famille von Globig attend avec inquiétude le dénouement de la guerre. Tandis que la vieille tante Helene continue de soutenir Hitler, Katharina, la maîtresse de maison, écoute discrètement la BBC sur son poste de radio. A mesure que l'armée russe gagne du terrain, Mitkau se voit peuplé d'une foule de personnages fuyant les lignes de front. C'est le monde et sa fureur qui, soudain, frappent à la porte pour sommer les von Globig de sortir de leur torpeur : après des années d'indifférence criminelle, oseront-ils faire preuve de courage ?

Chronique de la chute de la vieille aristocratie prussienne, Schluss débute dans une ambiance feutrée, à peine troublée par le bruit des bombes au loin, pour se transformer insensiblement en un théâtre de marionnettes éperdues et démunies, tantôt grotesques et tantôt émouvantes. Dernier roman publié par Walter Kempowski avant sa mort, Schluss clôt une oeuvre prolifique méconnue en France, qui porte sur les derniers mois de guerre et ses répercussions sur les populations un regard singulier, aussi tragique que subtilement ironique.
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