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EAN : 9782729833541
555 pages
Ellipses (04/06/2007)
4/5   1 notes
Résumé :
Pour consulter une critique du livre, rendez vous sur le blog Livre critique. Né à la fin du xiie siècle en Palestine, « l’Ordre de l’hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem » est le petit frère des Hospitaliers et des Templiers. À l’instar de ces ordres militaires, c’est une institution semi-monastique, où des frères chevaliers mènent une vie commune qui se partage entre activités militaires et obligations de nature religieuse. Dès le Moyen Âge, ces frères ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier ont produit un excellent travail, fait à la fois d'une analyse de structure et du rappel d'une histoire, commencée en Terre Sainte, poursuivie en Prusse orientale et sur les bords de la Baltique, dans des territoires qui correspondent actuellement à la Pologne, à la Lithuanie, aux États baltes, etc., comme une rude affaire de colonisation et de construction étatique aux dépens des populations et pouvoirs locaux et sous le couvert d'une entreprise de christianisation par le fer et par le feu de terres prétendument païennes, et continuée aujourd'hui pacifiquement dans des activités hospitalières et caritatives. Des États latins du Moyen-Orient constitués pendant et entre les Croisades jusqu'à l'installation du siège de l'Ordre à Vienne, en passant par le repli provisoire à Venise après la perte de Saint-Jean d'Acre en 1291, et par la réorientation de la communauté vers le soutien à la politique de poussée germanique très accentuée vers l'Est, cette communauté à la fois monastique et militaire, dont l'organisation fut calquée sur celle des Templiers et des Hospitaliers, s'implanta dans la zone d'influence allemande grâce à l'entente
scellée entre l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen et l'un des Grands Maîtres de l'Ordre, Hermann von Salza.
Les auteurs explorent aussi bien l'organisation hiérarchique de l'Ordre dans les différents territoires où il prit racine, que les sources de revenus qu'il tira de l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol des terres placées sous sa garde, avec notamment le commerce de l'ambre, mais pas seulement celui-là.
Nous faisons aussi le tour des diverces provinces avec leurs commanderies.
Et l'ouvrage ne s'arrête pas à la période médiévale. Il traite aussi des secousses subies après la catastrophique défaite de Grunwald (Tannenberg, 15 juillet 1410), face aux forces rassemblées des Polonais et des Lithuaniens sous l'autorité d'un seul homme, Ladislas Jagellon. Ulrich von Jungingen, grand-maître de l'Ordre, périra au cours de la bataille avec quantité de chevaliers. Mais l'Ordre survivra et la capitale de ses États, Marienburg, tiendra grâce à la bravoure et l'esprit d'organisation du nouveau grand-maître, Heinrich von Plauen, qui n'en sera guère récompensé. Formidable forteresse en briques rouges, Marienburg profile toujours sa silhouette dans les eaux de la Nogat, mais ne nous laissons pas trop abuser par ce que nous voyons : c'est une belle reconstitution commencée au XIXeme siècle et achevée au XXeme après les ravages causés par la Seconde Guerre mondiale.
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier disent ce que devint l'ordre avec l'arrivée de la Réforme protestante : la sécularisation de l'Ordre des chevaliers Teutoniques avec Albert de Hohenzollern puis la transformation de la Prusse en État laïque, la réduction progressive des possessions de l'Ordre et son déclin inévitable comme grande puissance du nord de l'Europe centrale. Cet effacement aurait pu être complet, mais il y eut volonté de survivance, et Napoléon ne parvint pas à mettre fin à l'existence de l'Ordre, lui qui avait eu raison du Saint Empire romain germanique.
Les auteurs montrent que les tentatives de récupération par Hitler, l'Ordre noir, et l'Empire SS de Himmler, d'une mythologie liée à l'Ordre teutonique ne furent que des emprunts de surface, et que de nombreux membres de l'Ordre refusèrent de tomber dans ce piège grossier.
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier complètent utilement leur étude par une étude des travaux historiques faits au cours des siècles sur cette institution, certains tendancieux, empreints de nostalgie pour la grandeur passée de l'Ordre et idéologiquement orientés, d'autres, de plus en plus nombreux, impartiaux et d'une totale rigueur historique et ils ne négligent pas non plus la vision laissée par la littérature (renvoi inevitable au roman de Sienkiewicz, mais pas seulement) et le cinéma (films d'Eisenstein et d'Aleksander Ford).
De quoi satisfaire notre curiosité. Avouons toutefois que nous ne dédaignons pas de compléter ces lectures par celle des ouvrages de K. Toomaspoeg, de Sylvain Gougenheim, de Laurent Dailliez et d'H. Bogdan, même si ces deux derniers sont un peu sommaires.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier ont produit un excellent travail, à la fois rappel d'une histoire, commencée en Terre Sainte, poursuivie en Prusse orientale et sur les bords de la Baltique, dans des territoires qui correspondent actuellement à la Pologne, à la Lithuanie, aux États baltes, etc., comme une rude affaire de colonisation et de construction étatique aux dépens des populations et pouvoirs locaux et sous le couvert d'une entreprise de christianisation par le fer et par le feu de terres prétendument païennes, et continuée aujourd'hui pacifiquement dans des activités hospitalières et caritatives. Des États latins du Moyen-Orient constitués pendant et entre les Croisades jusqu'à l'installation du siège de l'Ordre à Vienne, en passant par le repli provisoire à Venise après la perte de Saint-Jean d'Acre en 1291, et par la réorientation de la communauté vers le soutien à la politique de poussée germanique très accentuée vers l'Est, cette communauté à la fois monastique et militaire, dont l'organisation fut calquée sur celle des Templiers et des Hospitaliers, s'implanta dans la zone d'influence allemande grâce à l'entente
scellée entre l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen et l'un des Grands Maîtres de l'Ordre, Hermann von Salza.
Les auteurs explorent aussi bien l'organisation hiérarchique de l'Ordre dans les différents territoires où il prit racine, que les sources de revenus qu'il tira de l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol des terres placées sous sa garde, avec notamment le commerce de l'ambre, mais pas seulement celui-là.
Nous faisons aussi le tour des diverces provinces avec leurs commanderies.
Et l'ouvrage ne s'arrête pas à la période médiévale. Il traite aussi des secousses subies après la catastrophique défaite de Grunwald (Tannenberg, 15 juillet 1410), face aux forces rassemblées des Polonais et des Lithuaniens sous l'autorité d'un seul homme, Ladislas Jagellon. Ulrich von Jungingen, grand-maître de l'Ordre, périra au cours de la bataille avec quantité de chevaliers. Mais l'Ordre survivra et la capitale de ses États, Marienburg, tiendra grâce à la bravoure et l'esprit d'organisation du nouveau grand-maître, Heinrich von Plauen, qui n'en sera guère récompensé. Formidable forteresse en briques rouges, Marienburg profile toujours sa silhouette dans les eaux de la Nogat, mais ne nous laissons pas trop abuser par ce que nous voyons : c'est une belle reconstitution commencée au XIXeme siècle et achevée au XXeme après les ravages causés par la Seconde Guerre mondiale.
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier disent ce que devint l'ordre avec l'arrivée de la Réforme protestante : la sécularisation de l'Ordre des chevaliers Teutoniques avec Albert de Hohenzollern puis la transformation de la Prusse en État laïque, la réduction progressive des possessions de l'Ordre et son déclin inévitable comme grande puissance du nord de l'Europe centrale. Cet effacement aurait pu être complet, mais il y eut volonté de survivance, et Napoléon ne parvint pas à mettre fin à l'existence de l'Ordre, lui qui avait eu raison du Saint Empire romain germanique.
Les auteurs montrent que les tentatives de récupération par Hitler, l'Ordre noir, et l'Empire SS de Himmler, d'une mythologie liée à l'Ordre teutonique ne furent que des emprunts de surface, et que de nombreux membres de l'Ordre refusèrent de tomber dans ce piège grossier.
Danielle Buschinger et Mathieu Olivier complètent utilement leur étude par une étude des travaux historiques faits au cours des siècles sur cette institution, certains tendancieux, empreints de nostalgie pour la grandeur passée de l'Ordre et idéologiquement orientés, d'autres, de plus en plus nombreux, impartiaux et d'une totale rigueur historique et ils ne négligent pas non plus la vision laissée par la littérature (renvoi inevitable au roman de Sienkiewicz, mais pas seulement) et le cinéma (films d'Eisenstein et d'Aleksander Ford).
De quoi satisfaire notre curiosité. Avouons toutefois que nous ne dédaignons pas de compléter ces lectures par celle des ouvrages de K. Toomaspoeg, de Sylvain Gougenheim, de Laurent Dailliez et d'H. Bogdan, même si ces deux derniers sont un peu sommaires.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu.
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Ni tentative de réhabilitation, ni variation sur le mode de la légende noire, cet ouvrage s'offre tout simplement de retracer le destin singulier d'un avatar de l'esprit de croisade, qui domina jadis un territoire partagé entre cinq États actuels de l'Est européen, avant de se replier en terre d'Allemagne. Ce profond ancrage de l'histoire d'une institution mi-religieuse mi-militaire dans différents lieux et différents temps de l'histoire européenne au sens large suffit à susciter une curiosité de bon aloi, dénuée des arrière-pensées idéologiques qui ont longtemps pollué la compréhension de la réalité teutonique.
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