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sur 1865 notes
Philip Kerr est un écrivain britannique, né en 1956, décédé en 2018. Après quelques expériences de jeunesse en tant que rédacteur publicitaire et journaliste, l'écriture de la Trilogie berlinoise, publiée en trois livres, entre 1989 et 1991, le propulse dans une carrière d'auteur prolifique de romans policiers.

La Trilogie berlinoise est composée de trois romans que l'on peut qualifier à la fois de policiers et d'historiques : L'été de cristal, La pâle figure, Un requiem allemand. le coeur des actions se situe à Berlin en trois années différentes, 1936, 1938 et 1947. Quelques personnages sont récurrents — dont bien sûr le narrateur, Bernie Gunther ; j'y reviendrai —, mais l'ensemble ne constitue pas une série. Les trois romans sont indépendants et pourraient être lus séparément. Ce serait toutefois dommage, car les évènements qui servent de cadre aux intrigues montrent l'Allemagne nazie et sa capitale dans des années qui font sens, celles qui précèdent et celles qui suivent la Seconde Guerre mondiale.

Dans L'été de cristal, Berlin vient d'être embellie pour accueillir les Jeux olympiques. Il faut montrer la capitale du Troisième Reich sous son meilleur jour. La police a même pour ordre de suspendre provisoirement les persécutions des Juifs ; du moins celles qui se voient ! On constate que le régime nazi s'impose peu à peu dans toute la population. La majorité silencieuse comprend qu'il est désormais trop tard pour s'exprimer. Carriérisme et ambition rallient les sceptiques. Au grand dam d'Himmler et de Heydrich, vénalité et corruption sont monnaie courante, comme le prouve une enquête sur un meurtre lié à la disparition d'un collier de grande valeur et de papiers compromettants pour Goering.

Deux ans plus tard, Hitler se prépare à annexer la région des Sudètes. Aucun Allemand ne doute de sa volonté de déclencher la guerre en Europe. La plupart ont adhéré à sa détermination d'éliminer les Juifs. Dans La pâle figure, des ultras semblent même trouver que les choses ne vont pas assez vite. D'étranges meurtres rituels de jeunes filles vierges sont imputés aux Juifs, ce qui pourrait provoquer une série de pogromes spontanés. Pas sûr que cela entre dans les plans de Heydrich, qui a déjà en tête les grandes lignes d'une Solution finale « proprement » organisée. Une enquête est diligentée.

1947. Cela fait deux ans que le Reich nazi a capitulé ; Un requiem allemand ! Berlin est un champ de ruines occupé par les armées alliées victorieuses, encerclé par les Soviétiques. La population est affamée. S'efforçant d'échapper aux soudards russes, les femmes mendient de l'aide alimentaire et sanitaire en se prostituant auprès des soldats américains. Ce n'est plus là, mais à Vienne, où la ville est intacte, que les vainqueurs gèrent désormais les affaires du Reich déchu. Les criminels de guerre sont activement recherchés par les polices secrètes alliées, en concurrence pour les juger, les exécuter… ou les recruter. Dans ce contexte opaque et malsain, plusieurs meurtres sont à élucider…

Personnage principal créé par l'auteur, Bernie Gunther s'était installé comme détective privé en 1933, après avoir démissionné de la police criminelle, détournée de sa vocation par les nazis. Mobilisé pendant la guerre dans les Einsatzgruppen, il se fait expédier sur le front russe pour ne pas avoir à participer à la Shoah par balles. Prisonnier en URSS, il s'évade. Il n'est pas un héros, juste un homme cherchant à survivre dans un système oppressant, tout en gardant un peu de respect pour lui-même.

Pour son profil de « privé » et son style de narrateur, l'auteur s'est inspiré des polars américains des années soixante. Bernie Gunther est un enquêteur plutôt futé, clairvoyant, et cela ne l'empêche pas de se faire souvent piéger et tabasser. Mais il est résilient et n'hésite pas à se servir de son flingue. C'est un grand amateur et consommateur de cigarettes, d'alcool et de jolies femmes. Dans ses réparties et ses commentaires, il fait preuve d'un humour noir macho, un peu beauf, qui nous aurait fait sourire autrefois. Il s'exprime sans artifices, décrit ce qu'il voit avec une précision souvent excessive, à l'exception d'une période de captivité au camp de concentration de Dachau, qu'il relate avec sensibilité.

La documentation historique rend la lecture intéressante, surtout dans le troisième roman, Un requiem allemand. Malgré quelques longueurs, le grand nombre de personnages et une certaine platitude, on suit agréablement les intrigues policières, où l'auteur a introduit avec finesse des figures réelles.

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Un Philippe Kerr aussi passionnant que les autres. Je croyais que la trilogie était vraiment trois livres distincts alors qu'en fait ce sont trois grands chapitres sur l'Allemagne avant, pendant et après la 2e Guerre Mondiale. En ce sens on ne découvre pas de « nouveautés » mais comme toujours les enquêtes de Gunther sont bien ficelées et passionnantes. Aussi, comme dans les autres livres de Kerr, beaucoup de mots allemands qu'il faut soit apprendre ou ignorer (ce sont souvent les titres de fonction des personnes que Gunther rencontre). Toujours un eu d'humour cynique, ce qui met un peu de piquant, Mais comme ce n'était pas mon premier Philippe Kerr, je n'ai pas été surpris tant que cela. 7/10
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Après plus de trois semaines, j'ai enfin terminé cette trilogie qui me faisait de l'oeil dans les rayons de la librairie que je fréquente. Qu'est-ce que j'en pense ? Je valide pardi !

Dans ces trois romans, nous suivons les enquêtes du détective Bernhard Gunter. Ces trois tomes abordent différents moments de la Seconde Guerre Mondiale : la montée du nazisme avec en fond les J-O de 1936 (tome 1) ; les pas vers la guerre totale (tome 2) ; les conséquences de la défaite allemande et la rivalité URSS et État-Unis (tome 3). À travers ces périodes, nous voyons surtout la vie des Allemands durant le IIIe Reich et sa fin. Certains croient réellement au parti, d'autres y adhèrent pour survivre, d'autres y sont totalement passif etc. Cet aspect du roman m'a beaucoup plu et pourrait en être débattu durant des heures.

La documentation historique est conséquente. J'applaudis Philip Kerr pour son travail de recherche ! À travers le roman, j'ai découvert de véritables membres du parti que je ne connaissais pas comme Heinrich Müller ou Arthur Nebe. J'ai apprécié l'intervention des hauts dignitaires comme Reinhard Heydrich ou Göring. Je pense qu'une personne voulant acquérir une vague connaissance sur le système nazi, apprécierait le roman mais évidemment rien ne vaut les livres d'histoire ;)

Le roman que j'ai préféré est « La Pâle Figure ». J'avoue ne pas avoir énormément apprécié « Le requiem allemand », d'ailleurs une scène m'a parfaitement dégoûté et m'a fait froid dans le dos.

Si j'ai voulu également lire ce roman, c'était parce que j'avais adoré « L'Ange de Munich » de Massimi que je préfère quelque peu à « La trilogie berlinoise ». (Je préfère Siegfried Sauer que Bernie Gunther même si je les apprécie tous les deux). Mais il est certain que je continuerai à suivre les aventures de Bernie Gunther.

En conclusion, j'ai passé un agréable moment de lecture. Philip Kerr est un excellent écrivain du thriller historique.
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Aaaaah « La trilogie berlinoise » qui, contrairement à son nom, ne compte pas trois romans mais QUATORZE xD
Qu'est-ce qui peut mal se passer ? xD
Bienvenue dans ce triple roman de Philip Kerr qui regroupe les trois premiers tomes de la série, ensuite étoffée avec les 11 suivants xD.

Alors, parlons tout de suite de Bernie Gunther ! J'ai beaucoup aimé sa plume à « je », elle est cynique, elle fait bien entrer dans le contexte historique, donc top, mais son SEXISME légendaire est parfois difficilement supportable. Toutes les femmes sont méchantes, bref. Ça ne revient que 4-5 fois en 1 000p mais quand c'est là, c'est pas bien xD
Et cette partie est embêtante, parce que le contexte historique est vraaaaaiment bien ! On suit des enquêtes en 1936, pendant la montée du nazisme, en 1938, le début de la guerre et en 1947, l'invasion alliée, c'est complet, c'est violent, c'est oppressant, c'est génial ! J'ai adoré cette partie là !

Les trous dans les années sont comblées par les autres tomes, mais je ne sais pas si je vais les lire.
Effectivement j'ai adoré l'ambiance et les enquêtes mais le manque de vie privée du héros (qui ne vit dans la narration que de son travail de privé) et le traitement des femmes quand il y en a, me rebutent...
Petite déception de ce côté mais ambiance incroyable, à voir si cette série vous tente, et si un jour je ne lirais pas le reste !
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Fin de cette trilogie berlinoise !
Ca a été une sacrée aventure, j'ai trouvé le 1er meilleur que le 2 et le 3.
Bernie Gunther est un enquêteur qui n'a peur de rien et qui a une répartie et une éloquence que j'ai adoré. Même si je l'ai trouvé moins tranchant sur le tome 3.
Sa manière à lui de découvrir la vérité et de conserver sa morale est touchant car dans tous les tomes on comprend que la vie n'est pas facile à cette période (pour pleins de raisons bien sûr) notamment car il est difficile de savoir à qui faire confiance.

Philip Kerr nous a écrit une trilogie très instructive, prenante, qui m'a fait décroché quelques fois car il se passe peut-être trop de choses. Et l'accumulation d'organisations, d'acronymes, de noms de personnes et de rues différentes, m'a dérouté. Peut-être faut-il être plus connaisseur de cette période pour pouvoir l'apprécier pleinement. Même si je pense en être ressorti avec plus de connaissances sur le sujet qu'avant.

Je continuerai l'aventure Bernie Gunther plus tard, mais merci pour cette trilogie !
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J'ai adoré cette trilogie. La documentation est là, sans être pesante. le récit est bien construit. On découvre le visage intime de monstres du 3ème Reich. L'humour aussi est présent, avec une forme de truculence discrète. Surtout, on voit un homme, le policier au centre de cette trilogie, se débattre pour, avec astuce, garder son indépendance.

Osons le mot, il s'agit d'une oeuvre. Je suis toujours étonné que des tocards décrochent des prix littéraires prestigieux, alors qu'un auteur comme le regretté Philip Kerr a selon moi une toute autre ampleur. le policier est un genre sous estimé.
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Pour parler de ces trois récits, je ne ferai pas preuve d'originalité en évoquant une atmosphère, celle d'une époque que naturellement je n'ai pas connue. Et pourtant... j'ai commencé la lecture de cette oeuvre dans le train qui m'emmenait à Berlin. Bien sûr j'avais préparé mon voyage en me plongeant dans divers guides, en lisant diverses choses glanées ici et là. Et plus encore lorsque j'ai poursuivi ma lecture pendant mon séjour et dans le train de retour après sept jours sur place, j'ai palpé presque physiquement la réalité de la ville dans son histoire. Extraordinaires sensations que de parcourir les lieux si précisément évoqués dans le récit, de confronter la toile de fond de l'histoire très présente dans le roman avec la visite des lieux de mémoire de la capitale allemande. Mon voyage à pris un relief émotionnel très particulier parce qu'il était soutenu par les trois récits de Philippe Kerr. Je n'oublierai jamais la Topographie des Terreurs, le Mémorial Juif, le Musée Juif mais aussi Kurfürstendamm Strasse, Unter den Linden et tant d'autres lieux. Au-delà de la plongée dans l'histoire allemande, la trilogie de Kerr offre une fresque extraordiabire de personnages qui tissent une toile serrée d'intrigues carrément addictives en mode polar et, croyez-moi, ce n'est pas du bâclé, du facile, du vite fait. Non, c'est dense, frissonnant, dramatique, glauque parfois et extrêmement bien ficelé. Les personnages ? Découvrez les, ils sont vrais, chacun à sa manière nourrit la trame et le déroulement des histoires de la trilogie. Une grande oeuvre !
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Dans ce roman, nous suivons Bernie Gunther, un ancien policier berlinois, qui a décidé de devenir détective privé.

Dans le 1er tome, "L'été de cristal", nous sommes en 1936. Berlin est en ébullition du fait des jeux olympiques qui se préparent et la panique règne à cause de l'omniprésence nazie. Gunther, de son côté, va être engagé par un très grand homme d'affaires pour retrouver les assassins de sa fille...

Dans le 2nd tome, "La pâle figure", nous sommes cette fois ci en 1938, aux prémices de la guerre. Gunther va être engagé pour retrouver un tueur en série qui s'en prend seulement à de jeunes adolescentes...

Dans le 3eme tome, "Un requiem allemand", nous nous retrouvons en 1947, dans une Allemagne complètement détruite. Gunther va être contacté par un colonel des renseignements soviétiques pour venir en aide à un de ses anciens collègues...


Mon avis

J'ai longtemps attendu avant de sortir ce roman de ma bibliothèque. L'épaisseur du pavé me faisait un peu peur.

Au final, j'ai trouvé que c'était un roman qui se lisait assez vite.

Les intrigues sont rondement bien menées.

Il n'y a pas de temps mort.

On retrouve plus ou moins les mêmes personnages à travers les 3 tomes.

J'ai passé un bon moment de lecture !!
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Trois tomes en un ! Entre chaque, le temps se charge de faire évoluer le décor tant historique que fictif via le cadre de vie du personnage principal. Je recommande ce roman à tous les amateurs d'Histoire : j'ai vraiment eu l'impression d'être plongé dans les années 30 et 40. Après cette lecture, je n'ai qu'une envie : lire les autres tomes, en particulier ceux qui s'insèrent dans la trilogie.
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Oui j'ai apprécié ce livre, long, qui englobe 3 romans des aventures de Bernie Gunther, détective privé à Berlin.
Le premier se passe pendant la montée du nazisme, le deuxième juste avant la guerre, et le troisième en 1947, sous le régime des alliés.
Dans la globalité, c'est plutôt bien écrit, facile à lire, très bien documenté. Un peu trop parfois car je ne pense pas que tout les noms de rues ou de places du Berlin historique ne rapporte pas de plus value aux scénarios .
J'ai préféré les deux premiers....peut être que j'étais arrivé au bout de Bernie Gunther qui réussit quoi qu'il arrive, qui séduit les plus convoitées.
Ceci dit, ce sont des romans historiques bons à lire, avec évidemment des personnages bien campé, comme Hiller, Heydrich et j'en passe....
Bon, du coup, je sais pas trop si je conseille ce livre...
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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