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4,08

sur 1865 notes
Le livre de poche réédite en un seul volume la trilogie berlinoise de Philip Kerr, trois romans policiers dont l'action se situe dans l'Allemagne nazie et après sa chute, en 1936, 38 et 47.

1) L'été de cristal :
Dans L'été de cristal, nous faisons connaissance avec Bernhard Gunther, ex-flic devenu détective privé. Il est chargé par un riche homme d'affaire de découvrir qui a assassiné sa fille et son gendre et, par la même occasion, dérobé un précieux collier de diamants. En parallèle il est aussi prié par Goering de retrouver une personne disparue. le lecteur découvrira, sans beaucoup de surprise, que les deux affaires sont liées. Son enquête va amener Bernie à croiser la route de la pègre berlinoise. Je retrouve là un milieu découvert dans le poisson mouillé.

J'ai moyennement apprécié cet ouvrage. Nous avons un héros désabusé, qui fait de l'humour grinçant mais je trouve que, à force, cela fait un peu procédé. Une ou deux scènes de sexe cru qui n'apportent pas grand chose de plus. le cadre historique est celui d'un régime nazi déjà bien installé (on est en 1936, au moment des jeux olympiques). Bernie n'est absolument pas un partisan de ce régime mais, comme tout le monde, il fait le salut hitlérien si on le lui demande. Je n'apprends pas grand chose de nouveau. Je lis cette aventure facilement néanmoins. J'attends un peu avant d'entreprendre le deuxième épisode.

2) La pâle figure :
Je retrouve Bernhard Gunther deux ans plus tard (deux ans pour lui, pour moi ça fait à peine dix jours). Nous sommes en 1938 et l'Allemagne nazie se prépare à annexer les Sudètes, région de la Tchécoslovaquie. Et juste après ce sera le pogrome de la nuit de cristal.

Les ingrédients sont presque les mêmes que dans le premier épisode : deux enquêtes menées en parallèle, l'une pour une cliente privée (il s'agit de découvrir qui la fait chanter) et l'autre pour les autorités. Cette fois c'est Heydrich qui le recrute et il s'agit d'arrêter le tueur en série qui a violé et assassiné quatre jeunes filles aryennes. Au milieu de tout cela Bernie trimballe ses vannes d'homme revenu de tout et l'auteur nous en aligne jusqu'à quatre par page. Il y en a parfois d'amusantes sur le tas mais parfois aussi ça tape à côté.

Bernie n'aime toujours pas les nazis mais il s'est habitué à leur présence et c'est automatiquement qu'il fait le salut hitlérien maintenant. Quant à moi, tout en en voyant les points faibles, je suis accrochée dès le départ par cette histoire et j'y passe mon dimanche.

3) Un requiem allemand :
L'action se déroule cette fois en 1947, juste avant le blocus de Berlin-ouest par les Soviétiques. Bernie est maintenant marié. Nous découvrons petit à petit qu'il a terminé la guerre dans un camp de prisonniers de guerre des Russes et que depuis qu'il est rentré les relations sont difficiles avec sa femme, d'autant plus qu'il la soupçonne de monnayer ses faveurs à l'occupant américain pour arrondir les fins de mois. Leurs coupons alimentaires ne représentent en effet que 3500 calories par jour pour deux personnes. La proposition d'aller enquêter à Vienne est donc accueillie favorablement par Bernie qui y voit l'occasion de mettre un peu de distance entre lui et Kirsten. Il s'agit de prouver l'innocence d'Emil Becker, ancien collègue de Bernie, accusé d'avoir abattu le capitaine Lindon, officier américain, chasseur de nazis.

Comme l'Allemagne, l'Autriche est alors occupée militairement par les vainqueurs de la guerre, Américains, Britanniques, Français et Soviétiques. Vienne est le théâtre d'intenses luttes de pouvoir. Partout des espions : Soviétiques, Américains, agents doubles, souvent les mêmes qui trafiquent aussi dans le marché noir généré par les pénuries. Au milieu de tout cela il faut rajouter les anciens nazis qui travaillent à réécrire leur passé et des chasseurs de nazis aux objectifs pas toujours clairs : "Je n'avais aucune envie d'aider un gouvernement qui pendait des nazis les lundis, mardis et mercredis, et qui en recrutait dans ses services de renseignements les jeudis, vendredis et samedis." dit le héros au sujet des Etats-Unis.

Une époque bien trouble donc et j'en ai apprécié la description, l'enquête n'étant qu'un prétexte pour nous balader au milieu de ce panier de crabes.

Bilan général : ça valait le coup de continuer jusqu'au bout puisque, semble-t-il, cette Trilogie berlinoise se bonifie en avançant. Ca n'est pas une révélation littéraire non plus.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Philip Kerr mêle ses intrigues policières avec des faits historiques et des personnages de l'époque du nazisme.
Il est fascinant de découvrir la montée du nazisme des années 36-38 à Berlin d'une part et l'occupation de l'Allemagne après-guerre. Britanniques, Français, Américains et Russes ne valent guère mieux les uns des autres et en prennent pour leur rhume. Cette dernière partie se déroule à Vienne.
L'auteur nous décrit avec minutie l'ambiance de ces époques à travers le regard de son détective privé Bernie Gunther. Que ce soit par son humour, son cynisme, son insolence et même ses réparties, ce personnage est indescriptible et attachant.
L'auteur nous rappelle que antisémitisme, violence, cruauté, endoctrinement, manipulations étaient la norme à ces époques.
Une lecture instructive et divertissante. Il vous sera possible d'avaler ce roman sans vous en rendre compte.
J'ai adoré.
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Cette trilogie reprend trois aventures de Bernie Gunther qui se suivent chronologiquement mais sont essentiellement indépendantes. On apprécie bien sûr le côté éminemment sympathique du personnage, qui cumule quelques traits typiques de l'ex-flic devenu détective, régulièrement fauché, désabusé mais pas trop cynique. Toutefois, on est ici bien loin du décor habituel de ce genre de récit, puisque le cadre est celui du IIIème Reich, avant puis après la guerre. Philip Kerr réussit, au travers des aventures de son héros, à nous tracer un portrait saisissant de réalisme de la vie quotidienne des gens ordinaires au coeur du Reich. Une lecture distrayante et prenante à la fois, j'ai enchaîné les trois romans sans m'en rendre compte ou presque. Excellent !
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Cette trilogie berlinoise ouvre l'oeuvre monumentale de Philip Kerr, publiée sur trente ans, qui poursuit page après page un projet un peu fou : une série de romans policiers qui reconstituerait comme un puzzle la vie d'un homme, Bernie Gunther – et par la même occasion une fresque de l'histoire du XXe siècle. Pour autant que je puisse en juger sur la base de ces trois premiers tomes berlinois, Philip Kerr relève magistralement son propre défi.

Ces trois enquêtes sont aussi complexes qu'addictives. Chacune nous transporte au coeur d'une séquence-clé de l'histoire nationale-socialiste – l'été 1936, marqué par les Jeux Olympiques, la crise des Sudètes et la Reichskristallnacht de 1938, puis l'immédiat après-guerre. le décor est remarquablement fouillé, esquissé dans ses moindres détails – comme par exemple les vitrines rouges du Stürmer et cinquante-et-une autres nuances d'antisémitisme, La Marche de la cavalerie du Grand Électeur claironnée par un orchestre de cuivre près de la Porte de Brandenbourg, le film tourné à Neuer Markt, à Vienne. Ou encore les rituels terribles qui régissent le quotidien dans le camp de Dachau. On s'y croirait. C'est glaçant : la forme du roman permet, comme souvent, de prendre la mesure des choses.

L'intrigue se nourrit de cette densité. Philip Kerr a une capacité étonnante à tisser sa trame narrative dans les rouages historiques les plus évidents comme les plus infimes ou les plus confidentiels. le statut du protagoniste détonne : grande-gueule flegmatique mais viscéralement exaspérée par le national-socialisme, témoin désabusé de son époque mais enquêteur tenace, inséré (malgré lui) dans les hautes sphères. Cette position très particulière donne lieu à des dialogues piquants et à de multiples réflexions percutantes sur le crime, la culpabilité, la justice et l'humanité. Ce point de vue m'a, entre autres, fait réaliser le bazar hors de contrôle qui caractérisait les organisations nazies que j'avais tendance, à tort, à voir comme une machine implacable. Au milieu de tout ça, le détective n'est pas tout blanc, mais il conserve son humanité et certaines lignes rouges auxquelles il se tient tant bien que mal. Et insuffle quelques moments de grâce à ce roman très noir – la scène de la course de Jesse Owens est l'une des plus belles à cet égard.

Un exercice d'équilibriste rondement mené à la lisière entre polar et roman historique. Fascinant.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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La trilogie berlinoise de Philip Kerr
L'été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand retracent l'histoire de Berlin et nous donne le ton de l'ambiance sous le IIIe Reich en 1936, 1938 et 1947.
Bernie Gunther est détective privé après avoir été commissaire de la Kripo, par analogie donc, SS.
Philip Kerr nous dépeint les luttes et les abnégations, les choix par défaut et la vie quotidienne d'une ville à la dérive. le but n'est donc pas de juger, mais de comprendre, de se fondre dans une population privée de tout, aux luttes intestines, occupée, divisée, ou la mort n'est jamais loin.
Ses personnages principaux ne sont autres que Himmler, Goering ou Heydrich : soudain, nous voilà en pleine Histoire !
Bernie Gunther n'est pas un enfant de choeur : il est cynique, a une propension à la consommation excessive d'alcool et à la sexualité débridée !
Cette trilogie est un régal, tant par la rudesse de son écriture que par ce qu'elle nous apprend de la vie en Allemagne et en Autriche dans les années 30 à 40. À lire !
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La mort par Etat Nazi

Marlowe chez les nazis ?

Les références au héros de Chandler sont fréquentes dès que la trilogie Berlinoise est abordée. Il y a en effet, dans ces 3 romans, des signes caractéristiques des héros hard-boiled Américains (Kerr lui même n'hésite pas à glisser dans la bouche de Goering, une remarque sur les fantastiques romans du père de Sam Spade : Dashiell Hammet).

Pour autant, ces livres sont quand même pour moi, en dessous des productions des écrivains phares du roman noir.
Voyons ça de plus près.

La trilogie Berlinoise retrace le destin de Gunther et de l'Allemagne pré et post 2ème guerre mondiale.

Bien sûr, l'originalité des romans réside dans leur décor, dans le choix peu fréquent de l'époque et dans la personnalité de Gunther.

Au début de la trilogie, Bernie Gunther est un ex-flic qui a choisi de quitter la police devant la montée de l'influence nazie, pour devenir détective privé.

Alors que les Privés exercent traditionnellement à L.A, Londres, Edimbourg, Venise ou au fin fond de la banquise, Gunther lui, traverse le Berlin des années 30 et la Vienne de l'après guerre. Au fil de ses enquêtes, il va croiser les plus hauts dignitaires du parti nazi, être ballotté au gré de leurs luttes d'influence -notamment entre Goëring et Himmler et entre ce dernier et Heydrich.

Drôle, macho, cynique, désabusé, n 'hésitant pas à recourir à un minimum de violence, il est surtout insolent ou pour reprendre une formule à la mode, politiquement incorrect. Mais lui, il exerce son mauvais esprit à une époque où les conséquences sont lourdes. Ni nazi ni communiste, il est une sorte d'homme libre, dans une Allemagne en perdition.

Au fil des 3 histoires situées respectivement en 1936, 1938 et 1947, la personnalité de Gunther va évoluer, passant d'un détachement narquois à un cynisme désabusé, au gré des bouleversements de sa carrière : enquêteur privé, policier, SS...Gunther part à la dérive, comme son pays et devient d'ailleurs, de moins en moins attachant au fil des récits.

Il faut reconnaître aussi, que si "l'Eté de Cristal" est enthousiasmant (en dépit d'un final un peu too much), "La Pâle figure" et surtout "Un requiem Allemand" sont très inégaux et lassent vite en raison d'intrigues brouillonnes.

Donc, je donnerais 5 étoiles au 1er, 4 au 2ème et 2 au 3ème. Pondéré par l'âge du Capitaine, tout ça nous conduit à un 3 étoiles +.
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Cela fait un moment que j'ai envie de me plonger dans cette trilogie mais j'ai pris le temps de lire Metropolis, roman posthume, qui se passe avant la trilogie. Quelle différence style !

Ici Bernie Gunther est l'incarnation du détective privé et m'a fait penser à Philip Marlowe, l'archétype du détective de Raymond Chandler : incorruptible, cynique, porté sur l'alcool, fumeur et à l'humour caustique !

Les événements historiques qui jalonnent les trois polars sont intelligemment intégrés aux enquêtes qui ne sont pas réellement très intéressantes mais elles donnent l'occasion à Bernie de non seulement côtoyer les hommes de pouvoir mais de sans sortir sans dommage !

Cette trilogie va de la montée en puissance d'Hitler jusqu'à la dénazification et l'exfiltration des criminels de guerre ! Suffisamment captivant pour que je lise l'intégralité en une seule fois mais loin du coup de coeur, sachant les détectives privés dans un rôle de charmeur-dragueur, je n'ai pas apprécié dépasser cette image et assister aux ébats sexuels détaillés de Gunther, alors que les Jeux Olympiques de 36 n'ont qu'été effleurés !

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On va pas se mentir le cliché du héros sexiste, alcoolique et cynique m'est très peu sympathique, en plus d'être un type de personnage vu et revu dans les romans policiers. On échappe malheureusement pas à cette règle avec la Trilogie Berlinoise et son détective privé Bernie Gunther.
Mais le gros avantage de cette trilogie est bien entendu le cadre dans lequel elle se déroule: ça fourmille de détails sur l'époque de l'Allemagne nazie, je ne connaissais que trop peu cette période et j'ai été ravie d'en apprendre plus. On parle bien ici de 3 romans regroupés en un, chacun se déroulant durant une année différente. Chose assez rare pour être notée - j'ai préféré le roman 2 et 3 au premier. La saga de Gunther compte bien une dizaine de bouquins, j'ignore donc pourquoi ces trois seulement ont été choisis pour être regroupés, peut-être en raison du lien très mince et quasi imperceptible qu'il y a entre eux.
Attention: ne pas hésiter à prendre des notes ou à souligner les noms des différents protagonistes. Si on est peu familier avec les prénoms allemands en plus d'être fâchée avec L Histoire (c'est mon cas) on a vite fait de se perdre au milieu des diverses pistes explorées par le héros.
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Une très belle trilogie, tant au niveau historique, intrigue et dénouement. J'ai eu le bonheur de le lire en rafale. Sans intermédiaire d'autres livres. On peut agréablement voir l'évolution du détective à travers le temps et à travers l'histoire de l'Allemagne Nazi.

Je recommande à tous les amateurs de roman policiers noirs et à ceux que l'histoire Nazi à toujours intrigué.

Je recommande sincèrement
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J'avoue… Je n'étais pas vraiment emballée par la lecture de « La  trilogie berlinoise »… Rien que la fait d'avoir trois romans en un volume, ça avait de quoi me rebuter au départ : et si je n'aimais pas le premier roman ? Il faudrait tout de même aller jusqu'au bout puisque  je déteste abandonner un livre en plein milieu, même quand je ne l'aime pas… Et puis, encore une intrigue sur fond de seconde guerre mondiale… Franchement… bof… Mais bon, comme cette trilogie de Philip Kerr m'était proposée en lecture commune, je l'ai tout de même ouverte…

Et c'est vrai, j'ai eu un peu de mal au début de « Un été de cristal » à entrer dans l'histoire, sans doute un peu braquée sur les a priori que j'avais. Mais, très vite, je me suis laissée prendre au piège et j'ai enchaîné « La pâle figure » et « Un requiem allemand » avec beaucoup d'intérêt.

Philip Kerr nous offre des intrigues aux nombreux rebondissements et tout à fait vraisemblables, dans lesquelles il mêle admirablement fiction et Histoire. Situer les enquêtes d'un détective, ancien flic, dans le Berlin de 1936-1938, gangréné par le nazisme et l'antisémitisme croissants, et en 1948 dans Berlin et Vienne occupées par les Russes et les Américains, c'est vraiment original et intéressant, tant pour les intrigues qui se font forcément politiques et plus seulement policières que pour la culture générale du lecteur. J'ai été réellement tenue en haleine par les enquêtes de Bernie Gunther et conquise par ce personnage : témoin et acteur malgré lui des événements qui touchent sa ville et son pays qu'il aime, j'ai apprécié son cynisme, son regard acéré et critique, sa perspicacité et sa ténacité.

Alors oui, c'est vrai, de moi-même, je n'aurais jamais choisi « la trilogie berlinoise »… du coup, je serai passée à côté d'une lecture que je ne regrette absolument pas ! Et même, je pense que les autres aventures de Bernie Gunther vont atterrir dans ma PAL !
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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