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3,95

sur 3579 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je comprends pourquoi ce roman a été tant lu. C'est grandiose et magnifique. Les descriptions des lieux, des sentiments sont somptueuses, la plume est libre comme ces espaces et emporte le lecteur dans des ailleurs où les créatures de la terre ne font plus qu'un. La nature, les hommes et les bêtes se fondent dans un tourbillon de lumières et de couleurs où coule la vie sauvage pure et intense.
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Ce ne serait probablement pas pour déplaire à Antoine de Saint-Exupéry que d'écrire du Lion qu'il est le Petit Prince de Joseph Kessel.
Et Kessel ne manquerait certainement pas de rougir non plus.

Merci messieurs, pour ces deux oeuvres magnifiques qui viennent toucher notre sensibilité enfantine.

Dans un style unique et incomparable, vos plumes élégantes retranscrivent à merveille toute l'innocence et la gravité qui enveloppent la beauté du monde. 

Vous élevez nos âmes et ravissez nos esprits.
Au pied du Kilimandjaro, nous côtoyons les cimes de la littérature.





Lien : http://axel-roques.iggybook...
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J'ai écris cette critique il y a un peu moins de 2 ans, je la recopie telle quelle car elle me semble toujours conforme à mes impressions en refermant cette oeuvre.


Ce livre est fabuleux, j'ai toujours adoré les animaux, passionné par les fauves, le lion, le roi, la domination incarnée, la démarche impériale. Après la lecture de ce livre, mon amour pour les bêtes et plus particulièrement pour ce roi n'ont pu qu'être amplifiés.
On se retrouve vraiment en Afrique, nous n'avons aucune difficulté à imaginer les monts enneigés du Kilimandjaro, la brousse, la chaleur étouffante, dès que je prenais ce livre, je m'en allais réellement, c'est là que l'on reconnaît les vrais romanciers, ils nous transportent, je l'ai rarement autant été. Mais plus qu'un roman, c'est une partie de l'injustice de la vie qui est illustrée, je ne raconterai pas la fin, ça m'est trop souvent arrivé de me faire avoir de cette manière, mais il n'y a pas qu'une belle histoire à vivre avec ce bouquin, il y a de la noblesse et de la réflexion à récupérer également.
Juste fabuleux.
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Littérature jeunesse, vraiment? En tout cas, il y a dans ce roman une angoisse sourde tapie dans la savane mais aussi dans le coeur des êtres, tout comme cette sauvagerie primaire en attente.
Au pied d'un Kilimandjaro encore d'un blanc majestueux et étincelant, se trouve un parc naturel luxurieux dont Bullit est l'administrateur mais dont sa petite Patricia est en réalité la maîtresse car elle seule peut s'y promener des journées durant sans éveiller la crainte de la faune sauvage.
C'est au coeur de ce semblant de paradis que débarque notre narrateur. Nous sommes aux derniers souffles de la colonisation française, la plupart des pays ont d'ailleurs commencé à se révolter et derrière ce récit d'amitié entre une petite fille et un lion, se dessine le désir d'Indépendance d'un peuple que les colons ne maîtrisent qu'avec peine: la rébellion et les dangers sont sous-jacents.
Tout au long de ma lecture, j'ai été surprise par ce sentiment d'intranquillité auquel je ne m'attendais pas, tout comme je ne m'attendais pas au caractère tyrannique, intransigeant de Patricia, cette petite fille intense prise entre deux mondes auxquels elle n'arrive pas à appartenir vraiment.
A part les magnifiques descriptions de paysage, je ne sais pas si j'aurais aimé cette lecture quand j'étais enfant autant que maintenant, je pense que beaucoup des enjeux en cours -familiaux, éthiques, politiques - m'auraient échappé. Je reste maintenant nostalgique non pas de cette longue période de colonisation, mais de cette nature et de cette faune souillée à jamais... Une belle lecture en tout cas.


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Les jeux innocents et à la fois pervers d'une petite fille élevée au Kenya, et qui toute petite a sauvé/élevé/recueilli un lionceau abandonné, King.
Patricia est innocente, elle suit les inspirations primitives de l'instinct, sans se demander pourquoi, et regarde les luttes des fauves entre eux sans en chercher le sens.
Elle a appris les codes de la vie africaine, le respect dû aux animaux sauvages, et, par ailleurs, elle entend se faire obéir, par son père,( il fait ce que je veux, il m'appartient et à moi seule), par celui qui veille sur elle, le vieux rabatteur blessé Kihoro, et aussi par King, le roi des animaux, qu'elle prend dans ses bras, renverse, provoque, et manipule, en lui faisant attaquer l auteur du roman ( Kessel ?), puis en calmant le fauve au dernier moment.
Là, la perversité entre.

Les africains croient qu'elle est la fille de KIng, d'ailleurs son père réel ressemble à un lion, il en a le mufle, la crinière rousse et la force royale, et elle les assaille l'un comme l'autre, l'un et l'autre se laissant faire par ce petit bout de nez.

C'est donc un récit oedipien dont il est question, dans le triangle père, mère et enfant, tous trois s'aimant mais ayant des goûts dissemblables, des exigences opposées, car la mère est un peu exclue, car son angoisse de voir sa fille jouer ces jeux dangereux (avec le lion) ou excitant sa jalousie (avec son mari) va croissant lorsque ces jeux contre nature se multiplient, car, surtout, comme son nom l'indique, Sybil, elle a le don de divination et le tourment corrélatif.
Ce triangle oedipien se déplace en effet depuis le père jusqu'au lion, dont Patricia se sent à la fois mère, puisqu'elle l'a nourri, fille vu leur taille respective, et femme. D'ou la jalousie qu'elle essaie d'endormir vis à vis de sa mère, par une sorte de pitié puisqu'elle sait que son père et elle forment couple, mais qui se révèle, forte, passionnée, haineuse, irrémédiable vis à vis des femelles du lion.
Car les femelles apparaissent, avec leur progéniture, et elles aussi veulent défendre leur bien, leur mâle, il est à elles.

Triangle qui se déplace aussi jusqu'à lui, le narrateur, quand il trouve la petite un peu dénudée dans son lit à lui, lui, dit il, un homme qui depuis longtemps, avait cessé de l'être. Elle lui susurre que les Massai croient qu'il est son mari, puisque les petites filles masaï peuvent se retrouver mariées avec des vieillards.
Triangle qui se déplace encore lorsque le plus beau des Masaï, tribu guerrière de seigneurs, beau comme un demi dieu, la demande en mariage. Or les moranes, selon la coutume Massai, doivent tuer un lion, avec leurs seules lances, la plupart du temps en se mettant à plusieurs pour mener à bien l'exploit, puis le plus valeureux revêt la peau du lion vaincu.

Chant sur l'Afrique, sur la force de ses habitants, sur leur intelligence liée à l'extrême pauvreté, sur leur dignité et l'orgueil de faire partie de tribus adaptées à la faune des grands fauves, et sur la splendeur de ces terres du début du monde, le brasier blanc des neiges du Kilimandjaro, les fleurs, « averses d'or qui éclataient en buissons d'écarlate » l'abondance, l'exubérance sans limite de la nature.

Roman aussi sur la peur, celle qui s'empare de la mère, qui la dévore jusqu'à la moelle, jusqu'à l'âme, qui la dévore et jamais ne peut se calmer. (Oui, la petite fille se croit toute puissante, mais elle joue sans doute un peu trop, et nous, lecteurs, avons peur comme la mère). La peur n'a pourtant pas toujours à voir avec le danger, et Kessel connaît une peur mêlée du plus grand bonheur, lorsque Patricia le présente au lion.
La peur cède lorsque le lion le regarde, dans le moment où il voit des expressions lisibles, « qui appartenaient à mon espèce, que je pouvais nommer une à une : la curiosité, la bonhomie, la bienveillance, la générosité du puissant. ».

Kessel juge aussi rapidement le sentiment des colons blancs qui se croient supérieurs. Je ne partageais pas ces conceptions, dit il. « Elles avaient été valables tant que les indigènes y avaient cru. Maintenant, c'était fini. » D'autant que les Kikuyou qui s'étaient rebellés avaient réussi à mettre Jomo Kenyatta à leur tête comme président. Et que les Massai, ces seigneurs, ignorent la servitude, ils sont fiers et jamais ne s'abaissent, ce sont eux les puissants, pas les victimes.

« Il y avait cette démarche princière, paresseuse et cependant ailée, cette façon superbe de porter la tête et la lance et le morceau d'étoffe qui, jeté sur une épaule, drapait et dénudait le corps à la fois. Il y avait cette beauté mystérieuse des hommes noirs venus du Nil en des temps et par des chemins inconnus. Il y avait dans les mouvements et les traits cette bravoure insensée, inspirée. Et surtout, cette liberté orgueilleuse, absolue, indicible d'un peuple qui n'envie rien ni personne parce que les solitudes hérissées de ronces, un bétail misérable et les armes primitives qu'il façonne dans le métal tiré du lit sec des rivières comblent tous ses soins et qu'il est assez fier pour ne point laisser sur la terre des hommes ni maison ni tombeau. »

Peut on parler mieux de cette partie d'Afrique ?( à part dire que les étoffes sont rouges , comme le sang que les Massai boivent. Kessel note chaque jour la couleur de la salopette de Patricia, mais jamais le rouge inoubliable des pagnes des Massai.)
Tout est dans ce roman : la violence des paysages, la droiture des Massai, les rivalités entre tribus, les duels mortels des grands fauves, l'obsession de Patricia, le Kenya des parcs naturels, là où les animaux continuent leurs « jeux, luttes, migrations, amours ».
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Que de tendresse, d'intensité, d'émotions et de sensibilité y a-t-il dans cet ouvrage... Je ne m'attendais pas à être aussi bouleversée que je ne l'ai été. Comme quoi, chaque livre regorge de secrets desseins.

L'histoire est assez connue - la quatrième de couverture dénote "plus de deux millions d'exemplaires vendus en France", ainsi donc je ne pense pas qu'un résumé sera nécessaire. de plus, la seule petite phrase qui suit raconte en gros ce que le livre contient ; "l'histoire d'un amour fou entre une petite fille et un lion" (c'est également à cause d'elle que mon attention s'est porté sur ce bouquin : elle est la cause de mon achat).

L'atmosphère dans laquelle nous plonge Joseph Kessel chamboule notre vie, nos habitudes, le quotidien dans lequel nous vivons pour nous dépayser radicalement. Dans une savane sauvage, en plein coeur d'un parc animal, dit le Parc Royal, le narrateur voyage et visualise l'entièreté de ce parc pour s'imprégner au mieux des bêtes sauvages qui y vivent. Mieux qu'un safari animalier, les animaux sont lâchés dans la nature, ils ont tout l'espace qui leur convient, maîtres de leurs droits, de leurs gestes. Pour renforcer cet original espace naturel, l'auteur implante de nombreuses tribus indigènes, des Noirs, avec leurs rituels, leurs traditions, leurs origines. Ainsi, les scènes admirées par le narrateur sortent complètement de l'ordinaire - la construction de la manyatta, les danses rituelles... Tel un spectacle ambulant, un film en grandeur nature, le quotidien particulier de ces gens, dans la faune profonde de ce Kenya inconnu, dénote la créativité artistique de l'auteur.

Grâce à un style d'écriture fluide, simple à la compréhension, ouverte à toutes les générations et imprégnée des termes sauvages et propres au contexte dans lequel il veut nous plonger, Joseph Kessel réussit haut la main son pari syntaxique. Certains mots-clés permettent de s'évader dans la jungle animalière, d'autres nous rapprochent de la petite protagoniste, ou permettent de découvrir d'autres cultures jusque là inconnues du grand public.

Pour en revenir à l'histoire en elle-même et aux nombreux liens qui unissent la petite fille aux animaux sauvages, on peut qualifier ce récit d'émotionnellement chamboulant. Ayant grandie au coeur de cette réserve naturelle, Patricia, l'enfant, en connaît tous les recoins. Elle a appris, au fil du temps, à dompter ses peurs en même temps que les animaux, à respecter, apprivoiser, comprendre et apprend au contact de ceux-la. On peut aisément faire un parallèle avec sa maman, venant d'un milieu urbain et endimanché, européenne dès sa plus tendre enfance, elle ne marque pas le même entrain au contact des bêtes et ne réagit pas de la même façon que sa fille - peur, sueurs froides, sentiment d'isolement, d'inutilité...

En tout cas, le lion rapproche les hommes et les bêtes et prouve le sentiment inextricable, invisible et ténu qui existe entre eux tous. L'amitié que Patricia a su créer entre elle et King (le lion), est spectaculairement singulière, agréablement touchante. Rien que d'y repenser, les frissons me gagnent. Je parle en connaissance de cause, notamment du dénouement final, l'apothéose émotionnelle, le déchirement sanglant, qui va brutalement mettre fin à la féerie de l'histoire pour retrouver les gestes primitifs... je n'en dis pas plus, pour ne pas gâcher la découverte des futurs lecteurs.

Joseph Kessel dans une écriture époustouflante, narre l'histoire émouvante d'une amitié incommensurable entre une petite fille et le roi de la savane. Ce récit montre un autre visage de ce prédateur sauvage, et délivre de nombreuses valeurs humanistes, qui entraînent dans leur sillage larmes, tristesse, émotions et tendresse. Je recommande fortement ce livre, qui est pour ma part une révélation, un dépaysement, une ouverte passionnante sur le monde et la nature qui nous entoure. A écouter, sentir, apprécier, pour s'imprégner au mieux de l'atmosphère sauvage et hors normes que nous offre l'auteur. Splendide.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Avec Joseph Kessel, j'ai voyagé au coeur de l'Afrique coloniale, dans un des parcs royaux du Kenya à la rencontre de la faune et des peuples indigènes.
L'auteur écrit comme s'il peignait, avec minutie, avec un charme touchant. J'ai été saisie dès les premiers mots de l'auteur qui nous emmène avec lui dans ce monde plein de beauté, de magie et de violence. Les émotions, les sensations, les sentiments sont si merveilleusement bien décrits que le lecteur est au coeur des tensions, pénétrant l'intimité des personnages.
*
Le narrateur achève son voyage en Afrique orientale par un court séjour dans la réserve d'Ambolesi, gérée par un John Bullit, ancien chasseur de renom et sa femme Sybil, dépressive et inquiète pour sa fille Patricia, petite fille solitaire, amie d'un lion.

Arrivé la veille au soir, il découvre au matin le paysage et s'émerveille à la vue de l'étendue brumeuse qui se dévoile peu à peu, laissant apparaître les animaux sauvages s'abreuvant dans la mare, et au loin, les neiges éternelles du Kilimandjaro.
En s'approchant des animaux, il rencontre Patricia, la fille de l'administrateur du parc, âgée d'une petite dizaine d'années. Malicieuse et vive, elle fascine le voyageur par sa compréhension instinctive des animaux et sa force de caractère.
« Ces bêtes ne sont à personne. Elles ne savent pas obéir. Même quand elles vous accueillent, elles restent libres. Pour jouer avec elles, vous devez connaître le vent, le soleil, les pâturages, le goût des herbes, les points d'eau. Et deviner leur humeur. Et prendre garde au temps des mariages, à la sécurité des petits. On doit se taire, s'amuser, courir, respirer avec elles. »
*
Se laissant guider par cette petite fille singulière et dominatrice, le narrateur la suit dans la brousse à la rencontre des animaux dont elle a une connaissance intime. Elle partage avec lui son savoir sur les nombreuses ethnies, leur culture, leurs coutumes étranges et mystérieuses, leurs rites. On ne peut que ressentir l'admiration du narrateur pour le peuple des Masaï, tueurs de lions.
*
Il va découvrir l'amitié qui la lie au plus majestueux des animaux de la savane. King, un magnifique lion, aux « larges yeux d'or », qu'elle a élevé depuis qu'elle est toute petite.
Cette petite fille, vive et intelligente, a des paroles très sensées sur la beauté du monde sauvage, monde qui mérite notre respect et notre rôle de spectateur discret et non intrusif. Mais très étonnamment, elle possède un petit singe et une jolie gazelle, elle se lie dans une relation unique et fusionnelle avec un animal sauvage pour qui elle éprouve un sentiment de possession, d'admiration et de jalousie. Elle a une emprise sur cet animal avec qui elle « joue », en totale contradiction avec sa vision de la vie animale à l'état sauvage.
Un autre point m'a aussi gêné chez cette petite fille, sa trop grande maturité à mon goût et son rôle dans la tragédie qui se joue et dont elle n'aura conscience que trop tard.
*
Le narrateur, témoin du lien étonnant et unique qui lit la petite fille au grand lion, est lui conscient de la fragilité des relations, de l'orgueil des hommes, de la morgue de Patricia, trop sûre d'elle, trop manipulatrice. Il pressent un drame imminent, ne sait pas encore lequel, mais ne peut détacher son regard de ces lieux, de ce lion, de Patricia.
La tension monte au fil des pages, et tout comme le narrateur, le lecteur pressent l'inévitable, et se tend fébrilement vers un dénouement poignant et triste. A trop vouloir jouer, le lion va-t-il se retourner contre Patricia et la tuer ? Les tribus vont-elles s'entre-déchirer ? Un masaï va-t-il tenter d'abattre King pour montrer sa force et son courage à la petite fille qui n'en est plus une à ses yeux ?
J'ai refermé ce livre, abasourdie et malheureuse.
*
Ce roman n'est pas un roman qui s'adresse uniquement aux adolescents. Il est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Au delà de l'amitié d'une fillette et d'un animal sauvage, le roman décrit la complexité des relations dans la structure familiale de l'enfant, les rapports entre l'Europe et l'Afrique, le colonialisme, l'opposition entre la civilisation et la vie sauvage, le rapport à la nature, à la mort, l'enfance.
A cela s'ajoute le cheminement initiatique de cette fillette qui joue avec les sentiments humains et la tendresse du grand félin pour elle, conduisant au drame. La fin du roman, intense et bouleversante, sera pour Patricia, un rite de passage éprouvant qui la fera passer de l'enfance à l'âge adulte.
*
« le lion » est une histoire d'amitié, d'amour, tendre, belle, mais aussi dure et cruelle. La magnificence de la nature et des bêtes est mise en valeur par l'écriture de Joseph Kessel, sensuelle et poétique, ses longues phrases au style classique, peut-être pompeux diront certains, la justesse des mots.
Cette magnifique fresque a également une valeur historique, je la vois comme un témoignage intéressant sur l'Afrique colonialiste, même si on ne peut que regretter le regard européen du narrateur imprégné de racisme. Mais il ne faut pas oublier que ce grand classique a été écrit en 1958, au tout début de la décolonisation, le Kenya obtenant son indépendance qu'en 1963.
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Un très grand classique de la littérature française. Un roman d'une rare beauté, un très agréable moment de lecture, un lion inoubliable.
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Je remercie au passage LabiblidOnee pour son beau billet qui m'a donné envie de relire ce magnifique roman rangé au fin fond de ma bibliothèque.
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Au milieu de la nature, dans le parc royal du Kenya, Patricia, une petite fille vit au milieu des animaux. le narrateur est émerveillé par sa présence au milieu des singes, éléphants...lions. Surtout un lion, King, l'ami de Patricia depuis sa tendre enfance. Malheureusement, cette nature dangereuse effraie sa mère et les relations familiales sont difficiles. Il y a aussi les Masaïs, un peuple kenyan très fier et chasseurs de lions...
Un très beau livre sur une amitié entre un lion et une petite fillette. J'ai aimé le portrait du lion par Joseph Kessel : un rugissement qui ressemble à un rire, des pattes qui bougent pour jouer avec la fillette, j'ai les images dans ma tête et ça me parait d'autant plus fou. En même temps, les relations sont assez conflictuelles entre Patricia et ses parents et aucun d'eux n'est réellement franc même si tout cela est guidé par l'amour. Les Masaïs sont également bien présents dans la nature kenyan surtout avec son rôle avec les lions. Un très beau roman jeunesse qui mériterait seulement d'être un plus concis, le début pose les bases mais est beaucoup trop lent, il faut attendre la moitié pour mieux l'apprécier.
Roman que j'ai lu presqu'en même temps qu'Entre fauves de Colin Niel, j'avais vraiment l'impression d'être pleinement dans la nature sauvage africaine, même si les époques sont différentes.
Très belle découverte !
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Le chef d'oeuvre absolu de Kessel qui magnifie l'Afrique, l'enfance, le soleil, le lion dans une histoire où la nature sauvage tient le rôle principal. Et la relation imaginée entre le lion et l'enfant est décrite avec un rare talent, celui des écrivains d'exception comme Kessel ou Gary.
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Le Lion, écrit dans une langue poétique, envoutante, ressemble à un conte. Il pourrait commencer par "Il était une fois, un lion et une petite fille qui s'aimaient tendrement..." Sans doute est-ce pour cela que ce livre fut souvent destiné à la jeunesse !
Conte ambigu en fait, propre à donner quelques cauchemars. Il commence certes par une apparition de rêve, celle d'un singe et d'une gazelle minuscules, par la description d'un Éden, celui d'un grand lac où s'abreuvent dans la paix de l'aurore toutes les bêtes de l'Afrique, gardées par une petite fille en salopette aux cheveux noirs coupés en boule. L'erreur serait de s'arrêter à ce tableau idyllique. le Lion est un récit est bien plus complexe.
Car au fil des pages sourdent la violence des hommes et des bêtes, la tension entre les européens dominateurs et les africains méprisés, la névrose des parents de Patricia, l'amour exclusif de celle-ci pour son père et son lion - figure double de la puissance - et le sentiment d'intense jalousie qu'elle voue à sa mère.
Le narrateur lui-même n'est pas le spectateur neutre et bienveillant qu'il prétend être. Sa seule présence redistribue les cartes, il devient le confident, le messager, il cèle ce que l'observation extérieure lui permet de connaître et précipite ainsi le destin des protagonistes. Aussi la fin est-elle abrupte, sauvage et douloureuse.
Roman oedipien, métaphysique, fascinant, habité par l'Afrique, le Lion de Kessel mérite une lecture approfondie.
Lien : https://www.cairn.info/revue..
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