Après un excellent premier tome, G. Keyes nous offre avec « Le Dieu Noir » un final à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer. On y retrouve nos deux protagonistes, la petite princesse Hezhi et le jeune guerrier Perkar, pour qui les quêtes entreprises au début de l'aventure se révèlent au final bien différentes de ce qu'ils avaient pu imaginer. Hezhi est ainsi forcée de fuir sa ville natale de Nohl afin d'échapper au terrible sort que lui réservaient les prêtres du Dieu, tout en apprenant à gérer ses pouvoirs naissants dont elle ne soupçonnait jusqu'alors pas l'existence. Perkar quant à lui est enfin parvenu à Nohl pour y découvrir que le meilleur moyen d'accomplir sa mission est d'assurer la protection de la princesse que le Dieu revendique pour sien. Voilà donc nos deux héros contraints d'unir leurs forces afin de se débarrasser de cette puissante entité que l'on appelle le Dévoreur, le dieu Fleuve. L'intrigue repart de plus belle et ne nous laisse pas un instant de répit à mesure que les enjeux changent et se complexifient
Bien que les deux protagonistes évoluent désormais de concert, l'auteur opte ici encore pour un point de vue en alternance ce qui à le mérite de rendre l'histoire plus rythmée et plus captivante. Les personnages pour leur part demeurent aussi convaincants, qu'il s'agisse d'Hezhi en plein apprentissage de ses nouveaux pouvoirs, de Perkar, que l'on découvre beaucoup plus mature, ou des figures plus secondaires comme le chamane Frère-Cheval, le redoutable Ghe... le personnage du Dieu Corbeau, qui donne d'ailleurs son nom au roman, reste toutefois le véritable attrait de ce second volume de part ses origines obscures et sa personnalité très ambiguë. « Le Prince noir » a également le mérite de nous faire davantage explorer le fascinant univers élaboré par l'auteur qui nous fait découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles tribus et peuplades à mesure que l'on amorce notre redescente du Fleuve.
Avec ce second volume G. Keyes conclue en beauté son diptyque des « Élus du Changelin », série fort dépaysante et parfaitement maîtrisée qui se distingue par l'originalité de son cadre. Une très bonne découverte que je conseille à tous les amateurs de fantasy.
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Encore et toujours, je m'écoule
Mais plus la même à présent, d'année en année
Le Vieil Homme plus ne me dévore
Ne s'abreuve plus de ma douleur
Ces errements m'ont sauvée
L'amour de l'homme mortel m'a rachetée
Et encore et toujours je m'écoule
Plus de froid d'hivers pour me dévorer
Mais il n’était clairement pas humain, ou en tout cas pas complètement. Les êtres humains n’avaient pas de créatures vivant en eux.
Conférence Greg Keyes - Imaginales 2010 3/3