Voilà un livre qui m'a fait sourire plus d'une fois !
L'auteur donne la parole à des hommes qui expriment leur vision de la virilité, de la domination masculine, des super-héros, et aussi qui s'interrogent et réagissent aux changement actuels.
Et finalement, « si on peut être à un moment Jean Gabin et à un autre papa poule, cette possibilité d'être les deux, et même multiple, est en fait une position d'homme qui est assez chouette. »
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J'ai adoré le format, un livre d'utilité publique qui retrace assez bien l'évolution masculine dans son ensemble.
La question de la virilité
La question des femmes face aux hommes dans leurs évolutions avec les droits des femmes qui évoluent
On se croit vraiment au lieu de rendez vous des hommes, avec les témoignages, les âges différents, les visions de chacun qui amène à beaucoup de réflexions.
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Pour moi, les hommes virils sont architecturaux, ce sont les grands sportifs. Je pense aux rugbymen, et surtout à Sébastien Chabal avec sa grosse barbe, ses cheveux longs, la lutte physique qu’il impose à ses adversaires. (...) Un homme viril, c’est un homme qui en a (...) des hommes qui ont une carapace, qui ne montrent pas leurs émotions (...) C’est super que tu me laisses libre. Mais je veux aussi un mec qui serre la bride. (...) Serrer la bride… Jamais de la vie ! On est le fruit d’une éducation où on nous a parlé un million de fois du féminisme, de l’égalié (...) Quand je fais le ménage en calbute avec mon casque d’iPhone dans les oreilles, je n’ai pas l’impression de ne pas être viril (...) Tout cela n’a rien à voir. D’ailleurs, le premier qui me dit que je suis une gonzesse, je lui mets une bonne patate dans la gueule. Après, je reprends mon balai, parce que, bon, il faut bien que je finisse le ménage. C’est autant à moi qu’à ma femme de le faire (...) Une femme qui gagnerait plus que moi, ça me ferait chier (...) Je ne sais pas pourquoi, car c’est possible et, en fait, on s’en fout. Pourtant, au fond de moi, ça m’emmerderait un peu. Je ne l’ai jamais vécu, mais je pense que ça me déstabiliserait. Je suis pour que les femmes gagnent plus car, au même niveau d’études et de poste, elles ne sont toujours pas payées autant que nous. Pour moi, c’est une aberration ! Mais après, dans mon couple, ça m’embêterait vraiment. Peut-être que ça tient à l’image de ce qu’est un mec, le paterfamilias qui doit gagner de l’argent et qui construit. C’est le pilier. Il y a sûrement de ça. Pourtant, une femme aussi peut être un pilier.
Comme ses ancêtres, lui aussi défendra son territoire, les femmes et les enfants démunis. Coûte que coûte ! La force, c’est lui. Le voilà prêt à sauver le monde des êtres démoniaques qui l’assaillent. De grandes aventures l’attendent. Notre homme de tous les jours se rêve en super-héros et se drape pour cela dans un tout autre costume, à l’opposé de ses vêtements sans couleurs. Une véritable parure,bleu et rouge avec une jolie cape qui ondule dans le vent du soir. Un costume qui n’est pas sans rappeler les atours criards des trois mousquetaires.
Cet habit de lumière ultra-moulant dessine des biceps et surtout des parties génitales sublimées, recouvertes d’un tissu prêt à craquer. Le message est clair : notre homme de bureau a beau être docile, cordial, bien élevé et avoir des supérieures hiérarchiques féminines, il n’est pas castré pour autant ! Dans ses fantasmes commence une nouvelle ère de puissance. Elle s’ouvre à lui, là-haut, dans le ciel, où il peut enfin prendre de la hauteur sur sa condition.
La virilité est inégalitaire en soi. Cette domination du masculin sur le féminin n’a aucun fondement naturel. Elle n’est inscrite ni dans le patrimoine génétique, ni dans le fonctionnement cérébral. Elle se construit exclusivement dans le monde des idées, dans l’univers du langage et des images. C’est par exemple l’idée que les hommes sont courageux et que les femmes pleurent. Ou encore, bien évidemment, le fait que la puissance sexuelle est le propre de l’homme, que les hommes sont actifs et les femmes passives.
C’était notre grand jeu ! On voulait provoquer, s’affirmer. On avait une curiosité, on voulait découvrir comment sont faits les autres garçons. On se rendait compte que tout le monde n’avait pas le même sexe, les mêmes muscles. Je pense que c’est un âge où on a besoin de s’épauler, de se soutenir entre garçons. On est une meute de chiens fous qui ne sait pas trop quoi faire de ses hormones. On se sent et forts et super impuissants. Parfois, je vois des tribus de petits mecs passer devant moi, habillés à l’identique de la tête aux pieds, les mêmes marques bien visibles.
On est le fruit d’une éducation où on nous a parlé un million de fois du féminisme, de l’égalité… Et je suis pour ! Avec tout ça en tête, ça me paraissait limite interdit par la loi ce qu’elle me demandait. Au lit, elle avait des fantasmes trash. Elle me demandait par exemple de lui tenir le cou comme si je l’étranglais, de la dominer. Des trucs de films X. Autant certaines choses peuvent m’exciter dans le porno, mais, là, je ne savais pas quoi faire. Impossible de bander ! C’était comme si elle me demandait de la violenter.
Opération Groenland - Trailer.