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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman paru le 1989, et signé par Richard Bachman. Puis en 1985, sous les noms de Bachman et Stephen King. Or Bachman a succombé en 1985 d'un cancer doublé d'une forme rare de schizophrénie."

" Pauvre naïf ! Ça a dû te faire un choc quand tu as vu la fausse tombe grande ouverte, hein ? Et cette série de meurtres abominables ? Exactement comme dans nos romans ! "

Dans "La part des ténèbres", Thad Beaumont a fait enterrer Georges Stack, son double, en révélant qu'il a écrit , sous ce nom de plume, tous ces livres à succès ( à cause d'un maître chanteur qui connaissait son secret )...

Mais après l'enterrement dans le cimetière de Castle Rock, quelque chose est sorti de la terre. Plusieurs meurtres atroces sont perpétués et on trouve les empreintes de Thad sur le lieu du crime.

"Les moineaux volent de nouveau", écrit le meurtrier sur les lieux du crime.
Ce sont des oiseaux chargés du voyage des âmes des défunts entre le royaume des morts et des vivants. Thad sait que ce n'est pas lui et un double virtuel ne peut pas tuer, si?
"Comment faisait-on face non pas seulement à la mort d'un enfant, mais à la disparition brutale d'un enfant adulte ? Comment faisait-on face à ce qu'avait de banal et d'irrationnel leur assassinat ?"

"Vous êtes en train de me parler d'un pseudonyme qui devient vivant !"
Thad apprend qu'il a eu un cancer, enfant ( comme pour le double de Stephen King) qui...

P.S: ce fut un libraire, Steve Brown, qui s'aperçut des similitudes entre les oeuvres de Bachman et de King.. Il posta ses conclusions à l'éditeur de Stephen King...

Bachman est mort et enterré en 1985, mais il revient pour écrire d'autres livres, après cette date. Il est peut-être encore penché sur l'épaule de King, pour lui souffler d'autres idées?
Comme "Marche ou crève" en 1989, "La peau sur les os" en 1993,,"Les régulateurs" en 1996, signé Richard Bachman.
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"Les oiseaux s'envolaient et Stark était de retour. Il était mort, on l'avait enterré publiquement et en sus il n'avait jamais eu d'existence réelle, mais c'était sans importance ; réel ou pas, il n'en était pas moins de retour."
Thad Beaumont, universitaire et écrivain qui peine à prendre ses marques, vient d'enterrer son alter ego, Georges Stark, homme de plume de Beaumont, sous lequel il signait des romans gore qui, eux, se vendaient comme des petits pains. le faux enterrement s'est fait dans le soulagement, pour lui et sa femme Liz, et devant l'objectif complice d'un reporter du magazine People. Oui mais voilà, 24h après la fausse mise en bière, un vieux bonhomme avec un bras en plastique a été retrouvé battu à mort avec partout, des empreintes de Thad. Sans compter qu'une tombe du cimetière de Castle Rock a été profanée ! Mais c'est une fausse tombe, en papier cartonné, qui n'a jamais abrité qu'un pseudonyme, le temps d'un reportage de People. Les esprits tatillons pourraient dire que la série d'empreintes autour de la tombe semblent indiquer que le profanateur s'éloignait de la tombe. Mais bon, le gus a aussi pu marcher en arrière, ou effacer ses empreintes qui allaient vers la tombe. Une bonne blague quoi ! En même temps, tous ceux qui se sont approchés de près ou de loin de ce bon vieux Georges montrent une propension exceptionnelle à mourir de façon ultra-violente, coupé en petits morceaux à l'aide d'un vieux coupe-chou, comme celui d'Alexis Machine, le héros de… Georges Stark !
Hey, Thad, vieille branche, t'as pas l'impression que le tonton de tes jumeaux n'a pas très envie de faire cou-couche dans sa tombe ?


La part des ténèbres, c'est mon roman favori de King. Je ne dis pas que c'est le meilleur (je n'en sais rien), c'est juste celui que moi je préfère.
D'abord parce que je trouve extrêmement séduisant le concept même du livre : notre part d'ombre, dont on se sert parfois, qui nous est utile de temps à autre, décide de se rebeller, de ne pas être enterrée (comme on la comprend !) et d'acquérir une existence autonome. Voilà, c'est dit : le pire ne vient pas des autres, du dehors, d'un au-delà, mais c'est en nous qu'il se trouve. Et que parfois aussi, elle s'exprime. J'aime, que dis-je, j'adore la dualité Beaumont/Stark ; mais j'adore encore plus cette unicité malsaine entre ces deux personnages que King nous fait miroiter avec adresse. Il y a un peu d'admiration de la part de Thad pour son jumeau si à l'aise dans ses baskets, il y a de l'envie et du désir de la part de Georges pour la petite vie étriquée de Thad. Les jumeaux ne s'y trompent pas, qui se comportent de même avec leur "oncle" leur père qu'avec leur père. Il y a de la compréhension intuitive, à demi-mot, des enthousiasmes partagés, entre les deux protagonistes qui luttent pour leur survie.
Au-delà du concept, je trouve La part des ténèbres très réussi. King parvient, en un peu plus de 500 pages (il a fait nettement plus long), à nous proposer un récit bien ficelé, avec une belle maitrise de la tension et du suspense, des personnages secondaires bien campés, comme le très rationnel shérif Pangborn. La trame narrative est dynamique, multipliant les points de vue des personnages, et intégrant au récit de façon transparente les rêves de Thad à Terminus ville, les échanges "télépathiques" des jumeaux, des scènes d'écriture automatique, des éléments mythologiques et même des passages des "livres de Stark". Et puis, bien sûr, le tout est saupoudré d'un humour bien noir que je trouve absolument jubilatoire.

Enfin on peut voir dans La part des ténèbres une réflexion sur la dualité de l'être humain, notamment celle de l'auteur : Stephen King ou Richard Bachman ? Ou sur ses démons : est-on le même lorsqu'étant alcoolique, on est sobre ou ivre ? Et puis sur l'écriture qui est, dans ce livre plus que dans les autres, un processus créateur de la vie (au sens propre).
Moi, en tout cas, j'y vois un excellent et réjouissant (voire jouissif !) moment de lecture et de relectures. Et ça me suffit largement pour le lire avec chaque fois un plaisir renouvelé !
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Stephen King et les métaphores de l'écriture, les mises en abîme, les anamorphoses...
Vu d'un côté c'est un roman d'horreur sur une créature démoniaque qui veut décimer tout l'entourage d'un écrivain...Sous un autre angle, c'est l'histoire folle d'un romancier hanté par lui-même...
Thad Beaumont, auteur peu lu de deux romans, écrit aussi, sous le pseudonyme de George Stark, des textes terrifiants et cruels, qui ont, eux, un grand succès...Un jour cependant, il décide d'éliminer Stark, qui ne lui correspond pas vraiment. Il ne veut plus écrire que sous le nom de Thad Beaumont. Commence alors une série de crimes sanglants, dont la police ...Chut !!!! Il faut savoir aussi que quand il était petit, Thad a été très malade...Et le chirurgien lui a retiré...C'est affreux rien que d'y penser !
Roman à suspense, roman à clé, autobiographie camouflée, prélude à Misery, Histoire de Lisey... Stephen King n'en finit pas de se répéter et de se réinventer, exorcisant ses démons dans nos esprits captifs et fascinés...C'est un des rares auteurs dont je lis tous les mots, toutes les descriptions, car elles sont en général polysémiques, et qu'on ne peut lire de travers. J'y passe du temps, mais ça vaut la peine...
Je vois arriver avec angoisse le moment où je les aurai tous lus...
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Voilà un King qui m'a particulièrement fasciné.
L'idée de cet auteur imbu qui se retrouve confronté à sa "part des ténèbres" est réjouissante autant qu'horrifique.
Stephen King visite ces "risques du métier", qui guettent l'écrivain à succès.
Dans Misery, le héros tombait prisonnier d'une fan qui n'avait pas supportée la mise à mort de son héroïne de papier... le vide ainsi créé était insupportable à cette groupie folle.
Cette fois, c'est ce "sale type" de Stark dont les romans ont fait le succès de Beaumont qui vient -en chair, en os et en terreur- trouver son double!...
Nul doute que Stark en fasse baver à ce prétentieux de Thad Beaumont!
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Thad Beaumont est un mari et un père heureux. Il est aussi un auteur reconnu, mais il doit sa renommée aux romans qu'il a publiés sous le pseudonyme de George Stark. Ce jumeau de papier a fini par lui faire de l'ombre et il a organisé sa mort sous l'oeil des médias. Parfait coup marketing, cette opération n'est pas du goût du principal intéressé : George Stark n'est pas disposé à se laisser supprimer et il vient réclamer sa place dans le monde des vivants. « Il était mort, on l'avait enterré publiquement et en sus il n'avait jamais eu d'existence réelle, mais c'était sans importance ; réel ou pas, il n'en était pas moins de retour. » (p. 93) Il s'en prend à tous ceux qui sont responsables de sa disparition et remonte inexorablement vers son créateur. Thad Beaumont et sa petite famille sont dans sa ligne de mire. « Il veut exactement ce que vous ou moins voudrions si nous nous trouvions dans la même situation. Il ne veut plus être mort. Je suis le seul qui soit capable de faire cela pour lui, et si je n'y arrive pas, ou si je ne veux pas… eh bien… il peut au moins faire en sorte de ne pas être le seul. » (p. 215)

Stephen King aime écrire sur les écrivains et leurs tourments. Quant au danger du pseudonyme, nul doute que le roi de l'épouvante sait de quoi il parle, lui qui a publié des romans sous le nom de Richard Bachman. Quand il publie La part des ténèbres en 1989, pensait-il à faire disparaître Richard Bachman ? Rien n'est moins sûr puisque son alias de papier est crédité de romans jusqu'en 2007, avec la sortie de Blaze. La question de l'auteur et de son double est ici creusée autant que possible : jumeau disparu et maléfique, némésis, mauvais génie, George Stark est tout ce que Thad Beaumont refoule depuis l'enfance. « Les pseudonymes ne sont qu'une forme plus haute de personnages de fiction. » (p. 169) Reste à savoir si un auteur peut vraiment maîtriser ses créations et jusqu'où elles acceptent de se soumettre. Pas loin, à ce qu'il semblerait.

La part des ténèbres est un très bon opus du King : des scènes gores à souhait, de l'angoisse bien dosée et ce qu'il faut de fantastique pour rendre le récit parfaitement divertissant. Et pour ce que ça vaut, méfiez-vous des moineaux.
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Et encore un ! Un nouveau King de terminé et à chaque fois je me dis « bon… La part des ténébres… ok mais ça ne va pas être un bon King. Les bons King sont derrière moi, déjà lus… » et puis j'ouvre le bouquin, des bras en sortent et m'entrainent dans l'univers mental du maitre de l'horreur. Je n'en ressors qu'une fois l'épilogue passé avec une grosse dose d'hormone du plaisir dans les veines. OUI ! C'était excellent ! Retrouver un King est déjà en soit jouissif mais un King comme celui-là !

Une nouvelle fois, un écrivain se retrouve sur le devant de la scène. Un écrivain avec un alias qui n'est pas sans faire penser à ce cher Richard Bachman. Enfin non, il faut bien dire que celui-ci est effrayant. Un fantôme sorti tout droit de la tête d'un écrivain (Thad ou Stephen ?). Son but ? Exister. Mais les moineaux rodent !

Ce King sent bon les vieux bouquins des 80's par King. Ce King a un parfum de Christine ou de Dead Zone. Ce King est vraiment très bien écrit, avec des passages et phrases qui ne cesseront de me faire sourire et/ou de m'horrifier. Ce n'est pas un King qui traine en longueur, ce n'est pas un King dans lequel il se plait à placer l'intrigue dans un contexte citadin ou autre. Non c'est un King qui va droit au but, de la première page à la dernière. On est tout simplement entrainé dans un toboggan fantôme jusqu'au terrible feu d'artifice final.

J'ai vraiment adoré, c'est bien simple. Pour celui qui voudrait plonger dans un King pour la première fois, je pense que ce livre est un bon compromis entre efficacité, folie et épouvante. Je recommande !
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Stephen King a écrit quelques romans sous le pseudonyme de Richard Bachman jusqu'à ce que son identité soit découverte ; il a donc annoncé le décès de Bachman, mort d'un « cancer du pseudonyme ».

La part des ténèbres est un écho de cet événement : le personnage principal, Thad Beaumont, est écrivain et écrit sous le nom de George Stark jusqu'à être découvert et enterrer cette partie de lui. le souci est que, bien vite, les connaissances de Thad se font tuer et tout semble l'accuser, pourtant il jure ne pas avoir bougé de sa ville, Castle Rock. Stark a-t-il pris vie ? Et si oui, comment en venir à bout ?

Quand j'y pense, ça a un petit côté Outsider, avec un personnage que tout semble accuser alors qu'il a un alibi, mais comme je n'ai pas encore lu ce roman, je ne peux pas confirmer.

En tout cas, ça donne l'impression que King n'avait pas apprécié que l'on découvre qu'il était Richard Bachman, et c'est vrai que c'est dommage car les romans écrits sous ce pseudo sont vraiment bons. Et j'ai trouvé que c'était original d'écrire sur cette seconde personnalité qu'a un auteur, protégé par son pseudo ; sous ce nom, il peut écrire ce qu'il veut sans que ce soit vraiment lui qui soit jugé, d'ailleurs Thad écrivait des romans violents et voulait écrire de la « vraie littérature » sous son vrai nom. J'ai trouvé la remarque intéressante et toujours d'actualité : c'est encore très fréquent d'être mal vu si on ne lit pas de classiques ou du contemporain, on n'est pas toujours considéré comme passionné de littérature si on lit du Fantastique, de la Fantasy et de la SF. J'ai donc apprécié de voir l'allusion ici.

J'ai lu ce roman il y a longtemps, et j'avais aimé. Rien que le début est marquant (l'oeil, pour ceux qui ont lu). J'avais même appris du vocabulaire et des infos sur la symbolique aviaire. Je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait des longueurs, et la fin m'a plue, personnellement, je ne l'ai pas trouvée frustrante ou décevante.

Concernant le film, je l'ai trouvé fidèle et bien à visionner, il n'a pas vraiment vieilli. Les éléments clé de l'intrigue sont présents, on voit même Thad qui déplore ses tentatives d'écriture qu'il juge nulles, à l'inverse de sa femme (petit clin d'oeil au couple King avec Carrie ?). La différence, par contre, c'est que dans le livre, Thad imagine Stark différent de lui (un grand blond costaud au caractère moins doux, il me semble) alors que dans le film, il a les mêmes traits que lui mais pas le même look ni le même caractère, c'est Thad comme il aurait voulu être, peut-être. Perso, ça ne m'a pas dérangée même si, sur le moment, j'avais été surprise.

Pour conclure, j'ai trouvé que c'était un bon King. Je ne sais pas si c'est le meilleur pour découvrir l'auteur, mais il est bien placé : pas trop long, bon rythme, pas de références comprises seulement par un lecteur de la Tour Sombre, une intrigue moins complexe que Ça. Donc oui, je recommande.
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En septembre 2012, à l'occasion de la sortie du magazine « Les 50 titres cultes Pocket » (disponible en version numérique uniquement), j'ai eu l'honneur de voir mon commentaire reprit pour « La part des ténèbres » de SK dans la catégorie des romans contemporains. C'est dans ce cadre que ce livre m'a été offert. Voici le lien pour consulter le magazine : (http://www.wobook.com/WBIz43j1Yl44-fullscreen).
Thadeus Beaumont est un écrivain doué et professeur à l'Université du Main. Il vit des jours paisibles avec sa femme Liz et leurs jumeaux, William et Wendy, à Ludlow. Une famille qui représente le coeur du rêve américain. L'auteur a cependant un blocage chronique devant la page blanche. Et malgré ces deux ou trois livres produits, le succès escompté ne démarre pas comme il le souhaiterait. Cela est d'autant plus frustrant qu'il connaît le tapis rouge quand il écrit des romans sanguinaires, sous le nom de Georges Stark.
Une situation qui restait malgré tout gérable jusqu'au jour où l'identité fictive de Thad est dévoilée. C'est en posant avec sa femme devant un simulacre de tombe à la mémoire de son pseudo, qu'il décide de reconnaître le subterfuge dans un magazine people. George Stark est donc mort et enterré. Mais que va devenir Thad qui se sentait libéré en écrivant au nom d'un autre, qui était ce qu'il admirait, ce qu'il n'était pas et qui avait ce qu'il ne pouvait avoir ? C'est un univers complet qui s'efface et s'écroule pour lui.
Et si tout n'était que le commencent… avec un tueur en série qui sévit…
Voilà un ouvrage complet et très intimiste. L'auteur se dévoile comme dans « Écriture ». Il nous ressert un dérivé de « Misery » avec des tendances d'« Histoire de Lisey », l'offrande d'un déco personnel avec sa région du « Main » natale et une tension « Hitchcockienne » en faisant allusion au film « Les oiseaux » de 1963, inspiré d'une nouvelle d'une romancière britannique Daphné du Maurier (le king la cite d'ailleurs). On ne peut s'empêcher de penser au film « le fan » en 1996, joué brillamment par R. de Niro. Pour compléter ce suspens envoutant, l'ajout d'une ambiance policière digne d'un huis clos à la Agatha Christie (citée aussi par SK dans le livre) rend l'ensemble très fouillé.
C'est le comble de l'horreur, un fabuleux mélange, un thriller psychologique remarquable. Une tasse de fantastique au petit déjeuner. Succulent.
En plus de l'écrivain et son double, les personnages qui participent à l'intrigue sont totalement présents, même s'ils sont moins complexes que Thad. Ils ne passent pas inaperçus. Ils ont des petits rôles réussis qui entraînent un tout parfait. Ceux qui jouent ces détails secondaires ont une valeur primordiale pour l'excellence que doit donner l'accumulation des actions. « J'ai un rôle à jouer ici, se dit le policier. Un rôle secondaire, mais rappelle-toi ce que le type disait au cours d'art dramatique : il n'y a pas de petits rôles, il n'y a que des petits acteurs » (Shérif Alan Pangborn).
Dualité dans la dualité.
King s'exprime en connaissance de cause, lui et son pseudo Richard Bachmann. Il se raconte à travers Thadeus Beaumont et Georges Stark. Une histoire de jumeaux… L'intérêt des lecteurs pour les auteurs, à l'extrême le lecteur exige la soumission de l'auteur à ses désirs. L'écrivain doute, se cherche, se lance, se plante et réussit. Est-ce que l'univers inventé appartient toujours à son créateur où il disparaît à l'accouchement ? Il reste. Inséparable de l'écrivain, même sans pseudo, la dualité, la double personnalité persiste. Et puis pourquoi ne pas rester soi même ? Pour avoir la paix ?
« Écrire sous un pseudonyme, c'était comme devenir invisible » (p37).
Pour la qualité des personnages, il suffit de citer « les influences » de l'auteur.
Pour Georges Stark, ce nom vient de l'auteur Donald E.Westlake (oui celui de chez Rivages/Noirs) qui avait écrit sous le pseudo de Richard Stark, entre autres. Son héros principal s'appelait Parker, un cambrioleur professionnel. de là, Thad choisit Georges Stark comme nom de plume, qui devait être proche du Parker de Westlake. Et le personnage principal des aventures écrites par Georges Stark est Alexis Machine. Choix expliqué tout de suite venant de la postface écrite par Stephen King dans son livre.
Pour le psychopathe, King nous parle d'un précurseur en la matière (1975) qui a lancé en partie les fameux tueurs en série, psychologie criminelle peinte en profondeur, point de vue comportemental fourni avec une grande densité : et oui c'est Shane Stevens. le « Alexis Machine » vient du roman « Dead city », 1973, de S. Stevens. L'auteur que vous connaissez peut-être mieux avec « Au-delà du mal » 1979, redistribué chez Sonatine (2009) & Pocket (2011). Pour le reste, acheter les bouquins.
Thad et Georges. La part des ténèbres de l'un et l'autre. C'est à se demander s'il ne s'agit pas de paranoïa, de schizophrénie ou d'une certaine folie. Question plausible quand l'imaginaire se colle à des faits réels sordides, des meurtres liés à l'identité de Thadeus Beaumont. Confronté à l'impossible, qui mieux que lui devrait savoir comment agir. Lui contre lui, quelque part… Intriguant, n'est-ce pas ? Vous pourriez penser à un fan fou qui se prend pour… et exige…. Quand un personnage imaginaire se matérialise, à l'invention il est adorable, en vrai aussi agréable et beau que les revenants dans Simetierre. Un personnage fictif en colère dans un monde réel, notre monde, Dexter à côté, c'est un enfant de choeur.
Bonne prochaine lecture.
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Ce roman a été a été écrit par Stephen King après qu'il fut démasqué en tant qu'auteur de plusieurs romans signés Richard Bachman.
Thadeus « Thad » Beaumont, un écrivain américain basé à Ludlow dans le Maine sort d'une longue période d'alcoolisme chronique et écrit des romans grand public qui ne lui apportent pas vraiment le succès.
Il change de pseudo et sous le nom de plume George Stark, se met à écrire des livres ultra-violents sur un serial killer, qui lui apportent le succès. Mais il est découvert et pour éviter qu'on le fasse chanter, il révèle l'information à la presse lui-même.
Il organise la mort et l'enterrement dudit Stark, mais la tombe est vandalisée, ou plutôt, le cadavre semble être sorti du tombeau. S'ensuivent de nombreuses morts violentes, semblant toutes ramener à l'écrivain.
Roman particulièrement horrifique de Stephen King, qui nous montre encore une fois son immense talent.
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Thad Beaumont, universitaire et écrivain enterre son "alter ego" Georges Stark: une bête opération marketing, pas du meilleur goût mais pas méchante.

Le problème c'est que la tombe est vandalisée, comme si on avait déterré quelque chose...

Puis il y a cette série de meurtres horribles...

Et ce "lien" que Thad ressent entre lui et ce "tueur fantôme"...

Encore une fois Stephen King expose un pitch simple et en dire des personnages passionnants (Thad, sa compagne, ses deux jumeaux), un antagoniste absolument terrifiant, et une partie "magie" à la King: hallucinations, "lien" mortifère, les jumeaux...

Bref c'est un très grand Stephen King, parmi les tout meilleurs à mon humble avis ^^
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