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3,52

sur 691 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Que de looooooooooooongueurs !
C'est un beau pavé mais qui aurait pu être réduit de moitié au moins. Peut-être que le papa et son fiston se sont laissés emporter par leur verve. Je ne sais pas mais au final, beaucoup de délayage.
Et c'est dommage parce que l'histoire est vraiment sympa et effrayante (surtout pour les femmes, j'avais du mal à m'endormir après ma lecture) et comme toujours avec le King, on s'attache aux personnages et on adore en détester certains.
Bref, ce sera donc une lecture mitigée pour moi avec autant de bons que de mauvais cotés.
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Dernier roman de Stephen King traduit dans la langue de Molière, « Sleeping Beauties » nous fait bénéficier du talent de, non pas un King, mais deux King puisque co-écrit avec son fils Owen. Je ne connaissais particulièrement pas ce dernier, ayant lu en revanche l'excellent « Cornes » de l'autre fils King, Joe. Je dois bien avouer qu'il est idiot de faire ce genre de remarques, tant cette généralité ne mène à rien, mais cela reste sincère : je ne suis pas un grand fan des romans à quatre mains, tant dans l'idée que dans l'accomplissement.
Et, je ne vais pas garder le mystère plus longtemps, « Sleeping Beauties » ne va malheureusement pas bouleverser mon préjugé, au contraire.

Le long chemin de la rédemption.
« Sleeping Beauties », on pourrait penser que c'est l'histoire d'un monde sans femme. Effectivement, la situation sur toute la planète se trouve bouleversée lorsqu'un jour, les femmes semblent ne plus se réveiller et, telles des chenilles en attente de mue, se lovent dans un cocon. Cocon qui, si l'on tente de l'arracher, amène à des bains de sang : les femmes sont déchaînées lorsqu'on les réveille, tuant à tours de bras les individus autour d'elles, puis se rendormant paisiblement.
J'ai bien écrit : « on pourrait penser », puisqu'en réalité je trouve le roman très mal équilibré. On a, tout d'abord, une introduction beaucoup, beaucoup trop longue. Une sorte d'incipit de 200, 300 pages, à vue de nez… On découvre nos nombreux personnages, et de tradition King : on en apprend beaucoup sur eux. Ce n'est pas complètement loupé, et je dirais même que certains domaines du livre sont très réussis. C'est le cas de la prison pour femme et de Clint Norcross : on est tout de suite intrigué par cette situation, on s'impatiente de constater à quel point le « virus Aurora » va atteindre cette prison et comment le psychiatre au lourd passé va gérer tout ça. Mais bon, la prison, ce n'est qu'une partie de cette longue introduction… Et il existe une sorte d'inertie assez malvenue dans cette première grosse partie de roman. Aurora débute, on en entend parler ici ou là, on a une sorte de « clap de départ ». Et pourtant, tout semble très long à se mouvoir. Et on adopte vite des faux rythmes désagréables : on sent la pression monter dans la prison, et ça s'apaise. On suit le fils de Norcross : on est excité, et soudain le soufflé redégonfle. Et c'est comme ça constamment… ça s'accélère, ça ralentit. Et c'est extrêmement long.
J'aimerais vous dire que cela s'arrange une fois la trop large introduction passée, mais ce n'est pas vrai. Une fois les choses bien installées, on assiste à une incroyablement longue préparation de la fin du roman. Que l'on suive les hommes, ou les femmes (je ne spolierai pas ce qu'il en advient), c'est lent, lent, lent. Clairement la partie du roman la plus lourde et la moins réussie : je me suis retrouvé coincé entre un début de roman très lent mais au demeurant excitant et ayant installé des personnages forts, et une fin qui s'annonçait explosive. le problème, c'est que comme pour toutes les parties de l'histoire, ça traine en longueur. Et ici, plus question de faux rythme : l'histoire s'endort un peu.
Et même la fin du livre, réellement explosive, s'éternise. Difficile d'y croire : ça pète dans tous les sens mais c'est interminable.

Estampillé 100% King.
Bon, s'il y a une chose sur laquelle je m'étais trompé, c'est l'effet d'Owen King sur son père. du pur plan de l'intrigue, impossible de savoir l'effet de l'un sur l'autre. Mais sur le style et la façon de raconter une histoire : on est sur du pur Stephen King. Les personnages sont forts, bien campés par des anecdotes sur leur passé et un historique détaillé. Mention spéciale à Clint Norcross, pour lequel j'ai eu beaucoup d'affection, et Michaela Coates, que j'ai aimé suivre également.
On n'est pourtant pas sur une pure réussite : j'ai trouvé par exemple Lila Norcross insupportable sur la fin de roman. Si j'adhérais complètement à ses angoisses et réflexions au début de l'histoire, elle m'a vite semblé désagréable par la suite et notamment sur la toute fin du roman. le personnage de Franck Geary aussi m'a beaucoup agacé, mais plus dans la place que l'intrigue lui donnait. J'y reviendrai.
Il y a en revanche un très gros problème d'intrigue, avec ce roman. Un très, très gros problème. Si tout le début est globalement prometteur, et que l'on sent bien ce vers quoi tend l'histoire, il y a une grande faille dans tout le fonctionnement de la deuxième partie du livre. Effectivement, je vous le donne en mille : la fin explosive du livre ne tient sur rien. Artifice incroyable de narration, les King nous font tenir le roman sur une daube incroyable. Je vais me permettre de causer plus précisément de l'intrigue dans le paragraphe suivant, sautez-le si vous voulez garder le mystère.
Je trouve donc scandaleux que Stephen King parvienne à concentrer toute la deuxième partie de son livre à la préparation du « siège » à venir de la prison, sous prétexte qu'Evie veut attendre quelques jours. C'est d'un ridicule ! Qu'Evie veuille laisser le temps aux femmes de reconstruire un monde et de l'apprécier avec suffisamment de recul, pourquoi pas ! Mais sans déconner : quel artifice désagréable ! En gros voilà : tu as une créature mystérieuse, une intrigue pleine de promesses, et un lieu parfait pour les rebondissements : une prison pour femmes ! Et personne ne pige rien, la créature te dit : « Voilà, il faut me défendre jusqu'à mardi matin précise, pas d'explications particulières. J'ai pas dit lundi soir, ce qui aurait permis d'éviter un massacre, mais bien mardi matin. ». Encore plus absurde le fait qu'on souligne à de multiples reprises le mystère autour d'Evie alors qu'on finit par ne rien en révéler. Et je me dis qu'allez, imaginons qu'il faille vraiment protéger Evie jusqu'au mardi matin, pourquoi ne pas faciliter la situation ? Pourquoi organiser un massacre lorsqu'on voit comment tout cela se finit. Pour « tester » les hommes ? C'est d'un ridicule ! Enfin, il faut bien réaliser que dans cette situation, peu importe l'homme ou la femme en face, je ne vois pas vraiment les autres alternatives. Rappelons que la bande à Frank, à la base, veulent la présenter à un médecin pour qu'elle subisse des tests en vue de résoudre le problème Aurora. Pour l'instant, réaction fondée. Admettons qu'Evie ait une perspective sur l'avenir et que cette solution ne fonctionne pas, pourquoi alors ne pas réaliser ses « tours de magie » deux cents pages avant et épargner à tout le monde ce bain de sang ? Cela aurait probablement permis de rationnaliser Frank, quitte à exclure de l'équation ce fumier de Don. Enfin bref. Et dernier artifice grossier et détestable : dans le « Chez Nous » des femmes endormies, il n'y a que celle de Dooling, échantillon apparemment représentatif de la population mondiale. C'est quand même marrant, j'aurais pensé que la parole féminine serait très différente dans certains pays où la violence faite aux femmes est beaucoup plus marquée (mais je ne ferai pas l'affront de détailler cela). Tout de même : étrange émissaire divin que celui qui juge un monde sans femme à l'échelle de la société américaine. Enfin ! Il faut faire des choix, je le conçois, et je ne me plains habituellement pas tellement de ce genre de détails. Donc, fin du débat.
Bon, fin des spoilers. Cela fait quand même mal de réaliser que la moitié du roman, de surcroit la moitié décisive, tient sur des chimères.

Le King féministe, c'était mieux avant.
Et enfin, le gros sujet du bouquin : les femmes ! Si je vous disais que « Cujo » était un bouquin bien plus réussi, du point de vue féministe de la critique, que « Sleeping Beauties », me croiriez-vous ? Eh bien, c'est pourtant vrai ! Au même titre par exemple que « Dolores Claiborne ». C'était des super bouquins, ça ! King faisait cela tellement mieux : c'était fin, pas poussif pour un sou. L'exact inverse de « Sleeping Beauties » !
Bon, après, on ne va pas se mentir, au vu de l'intrigue, on sentait venir le propos bien lourd. Mais Stephen King est un tel géni, et ses ratés sont si rares, que je me suis engagé sans peur. Quelle erreur ! C'est si laborieux, ce propos du livre. Et c'est surtout complètement, complètement faux.
La place des femmes, dans notre société, est plus importante que jamais ces derniers temps, et « Sleeping Beauties » ne fait finalement qu'acutiser une actualité brûlante. Et c'est un sujet très important. Mais enfin, quelle connerie cette histoire de « Chez Nous » dans le livre ! Une société faite par les femmes serait-elle donc comme dépeinte à la fin du livre ? J'en doute énormément. Ou en tous cas, je mets sérieusement en doute le propos du livre, qui incite à penser qu'il s'agirait d'un monde où la violence n'est plus qu'ersatz. Je pense que le monde des femmes, décrit par King, est en fait un « nouveau monde », tout simplement, le concept de « recommencer à zéro ». Si vous aviez envoyé 100 bonhommes équilibrés là-bas, l'effet aurait été le même. C'est de s'affranchir d'une société normatrice qui permet une sorte de libération de ces femmes, et pas juste l'affranchissement du sexe masculin. Parce qu'il serait par ailleurs très anti-féministe de limiter la violence à l'homme : je pense qu'une société entièrement composée de femmes parviendrait très vite à découvrir de nouvelles manières de réaliser la violence. Parce que cette violence n'est pas inhérente à l'homme, mais à l'humanité dans ce qu'elle a de moins honorable. Laissons donc cette société 100% femme évoluer sur le long terme, et mesurons le résultat (quand je vois ce que ça peut faire dans certaines équipes en moins d'une journée !). Je n'ai aucun doute que de nouvelles formes de violences, peut-être moins « masculines », auront émergé. Mais ça, c'est mon côté pessimiste.
Bon, Stephen et Owen King ne sont pas non plus polémistes, mais je n'ai pas aimé cette impression dégagée par la fin du livre. J'ai trouvé la tournure et le parti pris des King faciles. S'il s'agissait de rappeler et de punir les râclures, comme Don (un « porc » de « balance ton porc », sans aucun doute), c'est chose faite. Je ne remets pas en cause un peu de nuance apporté par les auteurs, notamment à-travers les propos de Jeanette Sorley, sonnant plutôt justes. Mais j'ai trouvé le processus faux. Enfin, moi non plus je ne veux pas faire le polémiste, mais je n'ai jamais été un grand admirateur de ce féminisme ne s'épanouissant qu'en appuyant sur l'homme et aboutissant à un pathétique et caricatural « anti-masculinisme ». D'autant plus lorsque l'on voit d'autres oeuvres féministes de l'auteur, géniales démonstrations d'intelligence.

Bon, en conclusion, je n'ai pas tellement aimé « Sleeping Beauties ». D'une longueur effroyable, le roman se perd avec un faux rythme accélération-décélération assez désagréable. Trop de personnages, trop de lieux, trop d'éléments ne servant pas l'intrigue. Et ceci avec une construction globalement très foireuse dans la seconde partie du livre, et un propos pseudo-féministes s'attardant plus à dévaloriser l'homme qu'à valoriser la femme. Lorsque le roman tape juste, il enfonce des portes ouvertes ; lorsque le roman sonne faux, il est très agaçant.
Je ne garderai pas ce Stephen King dans mon coeur.
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Déjà presque 3 semaines que je traîne ce livre en audio dans mon auto... 3 semaines qu'il m'accompagne matin et soir sur le chemin du boulot.... et j'ai déjà l'impression de l'avoir oublié tellement il m'a paru long et sans grand intérêt au final... Pourtant, l'idée de base m'a intéressée, sinon, je l'aurait pas emprunter... J'avais hâte de savoir ce qui pouvait être à l'origine de ce mal mystérieux qui gagne les femmes du monde entier... S'endormir un soir, pour ne plus jamais se réveiller, avec en prime un cocon sur le visage et le corps... Et malheur à celui qui décide de les réveiller, elles deviennent agressives et s'attaquent aux hommes. Mais bon, j'attendais, et j'attendais la chute, pour pas grand chose !! Les personnages m'ont paru plats, sauf peut-être Évy, dont la folie m'a captivé... Bref, un King de lu, mais vraiment pas son meilleur... Mais ce n'est que mon humble avis !
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♫ Où sont les femmes, femmes, femmes, où sont les femmes ? ♪ Dans des cocons pleins de charme ♪ Que certains enflamment, flamme, flamme, flamme ♪ Pour brûler les femmes ♫

Avec ce pavé de plus de 900 pages (en version poche), nous avions deux fois plus de King, puisque Stephen, le père, avait écrit avec un de ses fils, Owen.

Bon, doubler la dose ne veut pas nécessairement dire que ce sera meilleur et ce pavé le prouve, sans pour autant être mauvais.

Le pitch de départ est intéressant : toutes les femmes s'endorment et une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil. Toutes les femmes ? Non, une femme résiste encore et toujours à cette maladie… Evie peut s'endormir et se réveiller. Quel est ce prodige ?

Le problème de ce roman des King, ce sont les longueurs qui n'apportent rien à l'histoire ou aux personnages. Avec 200 pages de moins, on aurait peut-être bénéficié d'un peu plus de rythme, parce que là, même moi j'ai mis du temps à venir à bout de ces 900 pages, ce qui n'est pas dans mes habitudes.

Profusion de personnages dans ces pages et j'ai parfois confondu quelques femmes du pénitencier, mais rien de grave. Les dernières pages du roman contiennent les noms et les fonctions de personnages, afin que l'on s'y retrouve. Par contre, l'éditeur aurait dû placer ça en début de roman…

Il y a un côté féministe, dans le roman des King, puisqu'il est question de la disparition totale des femmes, qui, endormies dans des cocons, laisse un monde voué à sa perte, sans possibilité pour les hommes de se reproduire. Comment les mecs allaient-ils réagir, à travers le monde ?

Nous ne connaîtront que la réaction des hommes de la petite ville de Dooling, petite ville des Appalaches, puisque c'est dans cette ville que Evie a fait son apparition et qu'elle est la seule à ne pas dormir, sans compter qu'elle sait des choses, comme si elle venait d'ailleurs. La vérité serait-elle vraiment ailleurs, comme le disait si bien Fox Mulder ?

D'habitude, avec les romans du king, même s'il ne se passe pas grand-chose dans le récit, je ne m'ennuie jamais, tandis qu'ici, j'ai tout de même eu des longs moments de solitude, notamment dans les 100 premières pages et à quelques endroits du roman.

J'aurais aimé que le récit nous fasse vivre plus d'émotions, ait plus de tension, plus d'angoisses et finalement, il en ressort un récit assez banal dans sa conclusion, alors que le pitch de départ était tout de même fort.

Ma foi, j'ai eu l'impression qu'on aurait pu avoir quelque chose de plus fort si les auteurs avaient moins fait tourner en rond leurs personnages dans cette trop longue introduction et s'étaient attaqué à nous raconter l'histoire d'un monde sans femmes.

Le rythme du roman manque d'équilibre, on passe de tensions à des moments plus calme, mais c'est trop abrupte et les moments calmes sont trop longs. Ça monte, ça descend, mais on se retrouve trop souvent dans le creux de la vague. Malgré tout, je n'ai pas abandonné ma lecture, car j'avais envie de savoir ce qui allait se passer.

Pourtant, ce roman n'est pas dénué de qualités, notamment dans les personnages forts, qui sont travaillés, qui évoluent et qui ne sont pas manichéens. Même un des meneurs du groupe des assaillants a des circonstances atténuantes et il est assez facile de le comprendre. Face à une telle peur, un tel cataclysme, nous aurions sans doute agi de la sorte, afin de sauver nos proches.

Un des personnage ultra fort et intriguant, c'est la fameuse Evie, mais là encore, le duo des King ne nous donnera que peu de détails sur elle. Ok, on restera dans le flou, mais c'est dommage.

Le plus grave, c'est que nos auteurs arrivent à faire foirer le final, qui s'éternise un peu trop et où les conclusions tombent comme un cheveu dans la soupe. Pourquoi devoir attendre mardi matin et pas lundi soir ? le test des hommes n'est guère concluant et surtout, pourquoi considérer que les habitantes de Dooling sont un échantillon représentatif de la population mondiale ??

Je reste avec beaucoup d'interrogations et je trouve que le final, ainsi que la conclusion, ne sont pas assez travaillés, sont trop légers, trop faciles, un peu poussifs, mou du genou… Mais ceci n'est que mon avis.

Et puis, la violence n'est pas que masculine, il y a des femmes violentes. Les prisons de femmes n'ont rien à envier à celles des mecs. La violence est dans l'humanité.

Alors non, ce roman n'est pas une daube, tout n'est pas à jeter dedans, il y avait de belles promesses, mais, comme les politiciens, elles n'ont pas donnés grand-chose, elles auraient eu le mérite d'être plus approfondies, quitte à survoler d'autres faits moins importants.

Ce ne sera pas un King qui entrera dans mes coups de coeur, ni même dans ceux qui m'ont laissé un bon souvenir. Je reste assez mitigée avec cette lecture, même si tout n'est pas mauvais dans ce roman. À vous de vous faire votre propre avis.

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Jamais facile de se lancer dans la critique du roman d'un auteur que l'on affectionne particulièrement, surtout quand le roman en question semble un cran en-dessous de son talent habituel. Ce roman a d'ailleurs été écrit à 4 mains avec son fils Owen, ce genre de collaboration me laissant tout à fait dubitative : comment ont-ils pu s'organiser pour effectuer le boulot ? Comment le fiston a-t-il pu exister face au monument qu'est son père ? En tout cas, sans présumer des qualités du fils, je pense qu'il y a très surtout la patte de papa, très reconnaissable dans ce roman, même si on l'a connu à meilleur niveau et je me demande quels ont été les apports du fils…
 
Bon, pas que cela soit franchement mauvais… mais je reste mitigée.
 
L'idée de base est totalement accrocheuse : une mystérieuse maladie qui s'attaque aux personnes de sexe féminin uniquement. Les femmes s'endorment, tandis qu'un étrange cocon les enveloppe et elles ne se réveillent plus.
 
Les ressorts utilisés par King m'ont assez fait penser à ceux que l'on trouve dans Dôme (qu'au passage je n'ai jamais réussi à terminer, ceci expliquant peut-être cela…) : une petite communauté qui se retrouve en autarcie et  qui doit faire face à un événement extraordinaire avec une construction autour de personnages forts représentant chacun un archétype : le Gentil, le Faible, le Grand Méchant qui met des petites brutes au pouvoir… sentiment de déjà-vu pour ma part à ce niveau.
 
Quant au développement de l'intrigue qui était si prometteuse au départ, je suis un peu restée sur ma faim. Il y a des longueurs, c'est fade. On connaît bien sûr le goût du King pour la mise en scène d'une pléthore de personnages qu'il positionne et développe dans son intrigue, mais cela alourdit considérablement l'histoire surtout en première partie, sans apporter de réelle plus-value.
 
La deuxième partie est un peu plus digeste, même si la fin m'a semblée un peu bâclée. Comme si au bout de 800 pages, l'auteur semblait pressé d'en finir.
 
Moi, j'aime le King qui me fait trembler, le King de l'horreur qui m'empêche de fermer l'oeil et me fait vérifier sous le lit qu'il n'y a bien personne avant d'aller me coucher.
Pour ce roman, c'est tombé à plat, pas la moindre angoisse ni le moindre frisson.
Enfin, je n'ai pas apprécié la manière d'aborder le féminisme assez peu subtile et qui manque de pertinence. En choisissant des personnages masculins très caricaturaux, King nous présente une vision très manichéenne et complètement simpliste du féminisme, qui ramène les relations hommes/femmes à un simple face à face bourreau/victime. J'aurais attendu un brin de finessesse upplémentaire dans cette histoire.

Je reste une inconditionnelle du King mais il ne s'agit vraiment pas là de son meilleur cru.
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Une fois n'est pas coutume, un Stephen King qui m'aura moins emballé que les autres. Et je ne cherche pas à accabler le co-auteur, le fiston King, car on peut décemment se demander comment on peut collaborer avec un tel monument sans se faire bouffer. Je serais bien curieux de savoir comment a pu s'organiser la séparation du boulot dans ce type de collaboration, mais en tout cas, je ne pense pas que le souci soit dans cette écriture à quatre mains.

L'idée de départ est pourtant comme souvent fascinante et avait beaucoup de résonance avec l'actualité quand on le lit en cette fin d'année 2020 début 2021.
En effet, une pandémie qui ne s'attaquerait qu'aux femmes et laisserait les hommes s'entre déchirer pour décider de ce qu'il convient de faire, c'est réunir les thèmes de l'actualité de ces dernières années, entre Me Too Balance ton porc et le contexte sanitaire actuel.
J'ai retrouvé dans ce volume certaines des faiblesses que j'avais trouvé dans le volumineux Dôme. A vouloir concentrer l'action sur un temps court (surtout dans le début de l'ouvrage ici), le maître dilue un peu ses effets et on a l'impression d'un surplace. J'ai trouvé ici le début bien répétitif une fois que le principe de ce virus avait été assimilé.
Heureusement l'intérêt est relancé par la découverte ensuite de la réalité parallèle mais là encore j'ai trouvé que le soufflé finissait par retomber et que les évolutions étaient finalement prévisibles.
Le final laissant la place à un choix binaire relance forcément l'intérêt puisqu'au dernier moment tout peut basculer d'un côté ou de l'autre... mais là encore j'ai trouvé que le choix fait n'était pas à la hauteur de l'idée originale et des questionnements très intéressants que l'auteur parvenait pourtant parfois par soulever.
Le problème est peut-être au final là, c'est la thématique féministe qui prend le pas sur l'histoire et l'auteur finit par se laisser plus guider par ce qu'il veut démontrer que par ses personnages. J'aime assez croire que ce sont les créatures de fiction qui dirigent l'auteur plutôt que l'inverse. Quand on arrive à faire au moins croire ça au lecteur (alors qu'on a tout calculé de son côté comme écrivain), c'est à ce moment là que la magie opère. le King de l'horreur y est souvent parvenu avec moi... mais pas trop ici.
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Roman écrit à 4 mains avec le plus jeune fils de Stephen King, Owen.
L'histoire est prometteuse ; les femmes ne se réveillent plus et sont prises dans une sorte de cocon pendant leur sommeil. le "phénomène" sera appelé Aurora. Et ne vous avisez pas d'essayer de les réveiller, cela les transformerait en furies, massacrant qui se trouve autour d'elles, avant de se rendormir paisiblement.
Alors je ne sais pas si c'est l'effet "4 mains", encore qu'il y ait de grandes chances que ce soit le cas, mais une introduction de 250 voire 300 pages, c'est trop long, même pour le King qui nous a habitués à de longs préludes.Une fois l'entrée digérée, nous avons un récit en montagnes russes, mais pas au niveau des sensations, malheureusement. On monte en pression, on s'intéresse, limite scotchés et d'un coup, le souflé retombe.
Je suis pourtant une inconditionnelle de l'auteur, mais là j'avoue avoir eu du mal à le terminer. Rendez-vous raté... à mon grand regret.
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Une intrigue noyée dans la psychologie des personnages et des détails inutiles.
L'histoire de ce roman ressemble « à un sort jeté par une sorcière dans un conte de fées », en l'occurrence « La Belle au bois dormant ». Evie, la seule femme capable de s'endormir et de se réveiller sans être enveloppée d'un cocon est un être surnaturel (certes un peu inquiétant) doté de pouvoirs – elle est télépathe et commande à une armée de rats comme le joueur de flûte de Hamelin. Comme dans tout conte, d'autres animaux interviennent tels que le renard (sorte d'émissaire à la manière de celui du Petit Prince) et le tigre blanc, tandis que le serpent, associé à un « arbre fabuleux » évoque sans conteste le célèbre épisode de la Bible. Rien de très original donc, les allusions sont même un peu grossières et donnent au récit une dimension onirique étrange qui ne semble rien y apporter.

En réalité tout le roman est comme ça : creux. Pendant des centaines de pages, les hommes constatent, impuissants, l'endormissement de leurs femmes et de leurs filles, tandis que celles-ci luttent en vain contre le phénomène. Les personnages sont très nombreux, et l'intrigue est diluée dans leurs petites histoires personnelles sans que cela ait un quelconque intérêt. On se demande même s'il existe une intrigue, parce qu'en réalité il ne se passe pas grand chose dans ce « monde devenu fou » aux allures apocalyptiques. La 2e partie, révélant ce que sont devenues les femmes endormies, relancent l'intérêt. Et puis à nouveau on se perd dans le futile, les scènes se répètent et l'action ne fait aucunement avancer la résolution du mystère.

Ce qui m'a fait poursuivre ma lecture malgré tout, c'est la question de la condition féminine inhérente à l'histoire. Que serait un monde sans femmes ? Et un monde sans hommes ? Dans la petite ville de Dooling comme partout dans le monde, beaucoup de femmes sont victimes de sexisme : « Elles se faisaient belles pour draguer. », « Ce truc, c'est le syndrome prémenstruel puissance dix. », « Toujours trop chaudes ou trop froides, c'était ça les femmes. », etc. Beaucoup sont soumises à des maris qui étouffent leurs ambitions, les cantonnent à des rôles de mère et ménagère, imposent leurs exigences personnelles et sexuelles (« Derrière beaucoup de jolies femmes qui voulaient trafiquer leurs visages parfaits, il y avait de sales enfoirés qui n'étaient jamais satisfaits »). Don et Franck sont les deux emblèmes de cet avilissement : l'un abuse sexuellement des détenues dans la prison où il est gardien, l'autre est un homme colérique capable de violence conjugale (et qui fait peur à sa fille). Si Don est un authentique salaud, Franck culpabilise et se repentit. Mais pour combien de temps ?

Car si les hommes paniquent de voir disparaître la gente féminine (« Qu'en sera-t-il de la race humaine dans cinquante ans, si les femmes ne se réveillent pas ? »), l'inverse (des femmes qui se retrouvent sans hommes) ressemble davantage à un soulagement. Sans dévoiler ce que deviennent les femmes endormies, on peut dire que celles-ci vivent une sorte de « renaissance », pouvant enfin « être ce qu'elles ont envie d'être ». Tandis que les hommes, désoeuvrés, endeuillés, s'entre-tuent, les femmes profitent de la disparition de « prédateurs » et de « pédophiles » dans un monde où « personne ne les traitait comme des citoyennes de seconde zone » (« Tu ne peux pas comprendre. Tu es un mec. »). Mais soyons honnête : il y a aussi toutes celles à qui époux, père et fils manquent (« Je veux mon papa ! »).

Dès lors, est-il possible d'envisager « un monde meilleur que l'ancien dirigé par les hommes » ? « Quelque chose de nouveau et de beau, avec des hommes meilleurs, à qui on apprendra à se connaître » ? « Recommencer de zéro » avec des hommes « qui promettaient de ne plus jamais lever la main sur leurs femmes et leurs enfants » ? Combien de temps tiendraient leurs promesses ? Et les femmes, « apprivoisées par des générations de servitude », ne s'empresseraient-elles pas « de retrouver leurs chaînes » ? Sans compter leur part de violence à elles aussi... Peut-on vraiment affirmer qu'un « monde recréé par des femmes avait une chance d'être plus sûr et plus juste » ?
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Un monde où les femmes s'endorment et disparaissent sous un épais cocon.
Un monde où les hommes se livrent aux pires horreurs et se révèlent tels qu'ils sont.
Un monde d'hommes et de chaos, d'alcool et de violence.
Un monde de femmes où tout est à reconstruire.
Quel serait votre choix?

Dans ce nouveau roman de Stephen King, co-écrit avec Owen , son fils, on retrouve l'univers du "maître" : de la violence, du fantastique, une pincée de vulgarité.
Le gros bémol de ce pavé, et sur ce, je rejoins beaucoup de Babeliautes, c'est sa longueur et sa multitude de personnages. On peine à en voir le bout.
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Je n'ai pas pour habitude de pratiquer la langue de bois et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer, après tout je ne suis inféodé à aucune maison d'édition ni à aucun auteur, comme dirait l'autre « vous n'aurez pas ma liberté de penser« , et j'ajouterai que je ne me priverai pas d'exprimer haut et fort le fond de ma pensée.

En me lançant dans ce bouquin j'attendais un grand WAOW, je quitte le referme sur un petit HMOUAIS très mitigé. Si je devais résumer mon sentiment en un seul mot ce serait DECEPTION. Pas parce que le bouquin est une sinistre daube (faut pas déconner non plus, on parle de Stephen King), mais parce que j'espérais beaucoup de son pitch… Trop sans doute.

Un chiffre pour commencer : 15 jours. C'est le temps qu'il m'a fallu pour venir à bout du roman, autant dire qu'un tel délai pour achever un Stephen King c'est du jamais vu chez moi. Certes c'est un pavé (plus de 800 pages), mais si j'avais été inspiré par l'intrigue je l'aurai bouclé en quelques jours.

C'est la (longue, très longue) première partie du roman qui justifie ce sentiment mitigé. J'aime les romans dans lesquels l'auteur prend le temps de poser le décor, les personnages et l'intrigue, mais là il y a de réelles longueurs. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai été tenté de laisser tomber ma lecture en cours de route, mais j'ai souvent ressenti le besoin de faire une pause avant de m'y remettre.

Dans leur note de fin, les auteurs disent que le premier jet du roman était beaucoup plus long que sa version finale, j'ose à peine imaginer ce que ça pouvait donner. Pas sûr que j'aurai tenu le coup jusqu'à la fin du roman, déjà là j'estime que cette première partie aurait gagné à subir encore quelques coupes franches (à elle seule elle représente déjà plus de la moitié du bouquin).

Heureusement Stephen et Owen King évitent le naufrage avec une seconde partie menée à un rythme endiablé et à l'issue incertaine jusqu'au final.

Une courte troisième partie vient conclure le roman.

Un retour au fantastique pur et dur que les inconditionnels de Stephen King attendaient de pied ferme, d'autant que l'intrigue pouvait se targuer d'un riche potentiel mettant la gent féminine à l'honneur. Dommage que le plaisir soit partiellement gâché par cette première partie mal dosée et mal gérée.

Pour terminer cette chronique sur une note positive, je tire mon chapeau aux auteurs qui réussissent à proposer une intrigue mettant en scène de nombreux personnages sans jamais embrouiller le lecteur.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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