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Dans une petite ville du New Jersey, Barbara Kingsolver centre son histoire autour d'une maison qui a la particularité d'être aussi délabrée en 1870 que de nos jours et le mauvais état de la demeure pose un problème financier qui se répercute sur la vie des familles qui y habitent aux deux époques .

C'est le prétexte pour nous proposer de très beaux portraits de femmes .

En 1870, Thatcher, un professeur de sciences arrive dans cette ville pour la nouvelle rentrée, il est féru des nouvelles thèses scientifiques de l'évolution des espèces et se heurte à sa hiérarchie très conservatrice et également à la famille de sa femme . Il trouve une alliée de poids chez sa voisine, Mary Treat , une scientifique entretenant une correspondance active avec Darwin , une femme originale et "libérée" qui sait voir et découvrir la nature, se libérant du lourd carcan religieux qui emprisonne toute idée nouvelle et .

A notre époque, Willa est une journaliste au chômage, elle vient de s'installer avec son mari , un professeur dans la maison qui s'écroule peu à peu , comme pourrait le faire la famille de Willa entre un beau-père malade, une fille voyageuse et un fils qui vient de vivre un drame . Mais par la persévérance et la volonté farouche de Willa , la famille reste debout .

Le personnage de la fille de Willa , Tig , représente aussi à mon avis un modèle de femme qui fait réfléchir : malgré son jeune âge, elle a acquis par ses voyages et ses rencontres des convictions qui vont avec le monde tel que les jeunes générations vont devoir affronter : moins d'ambitions professionnelles que celles poursuivies par ses parents et sans véritable aboutissement, moins d'aspiration à une vie matérielle dite confortable mais consumériste . On la sent plus consciente du monde réel sans être désabusée, elle a des projets et les met en action.

Cela m'a en effet secouée dans ma petite vision de femme plus âgée qui a bien joui de son époque de gaspillage et de grandes aspirations vaines ...

Premier livre de cette écrivaine , j'ai beaucoup aimé et vais explorer ses autres romans .
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Je rejoins Barbara Kingsolver avec grand plaisir dans Des Vies à découvert. J'y ai retrouvé son regard lucide sur le monde,son humour,sa tendresse,ses personnages charismatiques,sa fibre écologiste au sens le plus noble,la complexité des liens familiaux.
Deux époques,deux familles mais un combat similaire pour lutter contre un monde obtu et dépourvu de sens.
Celui de Thachter en 1871,un scientifique admirateur de Darwin,qui se sent corseté dans un mariage qui ne lui correspond pas,un emploi qui lui interdit d'enseigner ce en quoi il croit et une ville dirigée par Landis,un dictateur adulé par" une colline de fourmis esclaves". Heureusement,il a une voisine,Mary Treat ( femme qui a réellement existée), botaniste proche de Darwin, auprès de laquelle il trouve ses bouffées d'oxygène.
Et le monde de Willa et sa famille en 2016. Willa qui se débat pour survivre bien que journaliste et son mari professeur d'université mais pauperisés par le système capitaliste . C'est l'arrivée de Trump avec tout son bagage de mépris et de vulgarité qui réveille les instincts les plus vils.
On passe de l'un à l'autre, chapitre après chapitre dans une sorte de " fondu enchaîné",les derniers mots du chapitre constituant le titre du suivant.
Le pivot entre ces deux familles est leur maison. La même. Celle qui menaçait de s'écrouler en 1870 et s'étonne d'être encore debout en 2016 !
600 pages qui traduisent l'analyse de B.Kingsolver sur les dérives des États Unis mais dont le modèle n'est pas si éloigné que ça du notre . C'est un beau plaidoyer pour le sursaut écologiste avant qu'il ne soit trop tard,une autre façon de partager la vie dans ce monde avec moins d'avoir et plus d'être... C'est évidemment un très bon moment de lecture qui ,mine de rien, m'a obligé plus d'une fois à accepter le miroir qui m'était tendu, nécessaire à la remise en question. Un seul petit reproche , quelques longueurs.
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Traduit de l'anglais par Martine Aubert

J'abandonne aussi ce livre, page 398, comme "L'homme de la scierie". Je ne prends aucun plaisir à la découverte de ces vies. Je m'ennuie. Sauf quand il est question de Darwin, très contesté au XIXe siècle ou lorsque la difficulté de se faire soigner aux Etats-Unis devient un sujet récurrent au XXIe siècle. Je me dis alors : vive la France et son système de santé, même défaillant.
J'étais curieuse, pourtant, car j'avais déjà lu du Barbara Kingsolver. J'avais moyennement aimé, autant qu'il m'en souvienne, mais je n'avais pas abandonné.
Alors, vite, passons à autre chose.
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Deux histoires parallèles qui se déroulent dans la même maison l'une en 1871, l'autre en 2006 au moment de l'élection de Donald Trump.
On suit deux familles avec en toile de fond le développement de la science, le darwinisme pour la première époque ; les thèmes propres à notre époque de conscience sociale, politique et écologique pour le seconde période.
L'ancien monde versus le nouveau monde avec pour chacun leurs espoirs et leurs déceptions.
Le parallèle est malin mais le propos est desservi par des personnages trop caricaturaux et peu attachants.
C'est bien écrit mais trop long, touffu et lourd.
L'ennui s'installe et il faut s'accrocher pour poursuivre la lecture qui reste intéressante par les thèmes abordés.
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Voici un roman qui concorde parfaitement avec le contexte pré élections et fin de l'ère trumpienne que nous avons connu ces derniers jours. le dernier roman d'une Barbara Kingslover particulièrement inspirée dresse un tableau sans concession d'une Amérique en proie à ses démons et à ses éternelles contradictions.

Construit sur deux fils séparés par 150 ans, l'intrigue se déroule à Vineland, New Jersey, dans la même maison, les deux fois au bord de l'effondrement.La romancière fait alterner avec un grand brio un récit contemporain sur cet écroulement du rêve américain, qui a abouti à l'arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche il y a quatre ans et un récit situé à la fin du XIXè siècle, avec une femme scientifique proche des théories de Darwin, permettant de bien appréhender la condition des femmes à cette époque où les thèses créationnistes prévalaient largement...
Mais , à pourtant 150 ans d'éloignement , ces deux femmes et ces deux familles sont -elles si éloignées que cela ?
Des vies à découvert utilise le principe du récit à miroir, un procédé qui est parfois vain mais qui ici montre très rapidement sa grande pertinence.


Un roman d'une grande force!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà un roman qui se mérite, un voyage au long cours dont toute la subtilité du propos se révèle dans le dernier tiers des 600 pages qui le composent. Un roman exigeant, ample, fouillé et dont les dernières notes conduisent à une sensation assez troublante, un mélange d'émotion et de déstabilisation. D'admiration aussi, face au travail monumental de l'auteure qui donne tout son sens au mot "profondeur". Barbara Kingsolver explore à travers deux histoires qui se répondent à plus d'un siècle d'écart, l'éternelle question du sens d'une existence prise en étau entre passé et avenir, immobilisme et changement, conservatisme et ouverture. A ce moment de l'histoire de l'humanité, la justesse et la force de sa démonstration résonnent de façon très perturbante.

Quel est le lien entre Willa Knox qui, avec sa famille de la classe moyenne subit de plein fouet la crise économique dans une Amérique qui s'apprête à élire Donald Trump et Thatcher Greenwood, professeur de sciences et défenseur des théories de Darwin, qui, en 1871 doit batailler ferme face à une société très conservatrice ? Une maison, à Vineland dans le New Jersey, sorte de cité utopique créée au 19ème siècle par un autocrate, Charles Landis, adepte de l'ordre et de la propreté. Une maison que ses occupants ont bien du mal à maintenir debout, quel que soit le siècle, entre précarité, course à la titularisation, charges de famille transgénérationnelles et flambée des coûts liés à la santé. La romancière construit peu à peu un captivant et subtil jeu de miroirs qui décortique les modes de vie, interroge les choix de société à travers les leaders qui soulèvent les foules. On y suit avec un plaisir non dissimulé les péripéties de Thatcher Greenwood, défenseur de la science et de l'ouverture d'esprit pris dans l'étau des conservateurs qui veillent à instiller la peur du changement ; son amitié avec Mary Treat, femme libre, scientifique de l'ombre mais correspondant avec toutes les sommités, dont Charles Darwin lui-même. On y suit en parallèle les déboires de Willa qui, au mitan de sa vie, se demande pourquoi, elle qui a tout fait "comme il faut" se retrouve dans une telle panade : une maison qui s'écroule, un mari sous-employé, un fils veuf et un petit-fils à charge, un beau-père en fin de vie qui fait exploser le budget médical. Des dettes. Pourtant, elle ne baisse pas les bras et regarde avec une curiosité grandissante sa plus jeune fille, Tig, diminutif d'Antigone, spécimen représentatif des millenials prendre acte et s'adapter à cette société partie pour durer. Une génération qui choisit de ne pas s'attarder sur des regrets, d'affirmer son libre-arbitre et d'inventer de nouveaux modes de vie.

En écrivant ce billet, je prends une nouvelle fois conscience de la richesse de la toile brossée par l'auteure. de sa façon de mêler les générations - 4 dans la maison de Willa pour autant de perceptions, ce qui provoque des échanges pimentés dès qu'il s'agit de politique ou d'économie, les époques - à chaque fois des périodes charnières qui président à des changements importants, et bien sûr les regards. Elle éclaire ainsi notre siècle, en le replaçant dans la continuité d'un éternel affrontement et au coeur des enjeux environnementaux. Et elle semble inviter à laisser la main aux plus jeunes, qui instinctivement ont l'air d'avoir les ressources pour marcher vers l'avenir en s'affranchissant des idées devenues obsolètes. Il y a comme un passage de témoin, symbolisé par un déménagement, une maison que l'on vide comme pour s'alléger du passé. C'est un superbe roman, dont on admire en le refermant ce titre à double détente, objet d'une brillante et savoureuse démonstration. Impressionnant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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C'est assez difficile de parler de ce roman dans lequel Barbara Kingsolver met en miroir deux époques: 2016, avec la montée de Trump ( jamais nommé clairement) et 1871, avec les écrits de Darwin, fortement remis en cause par les croyants.
La famille de Willa habite une maison qui menace de tomber en ruine et cherche des subventions pour remédier au désastre. de nombreux bouleversements ébranlent aussi les bases familiales, et les USA s'apprêtent à vivre des changements.
150 ans plus tôt, Thatcher Greenwood se heurte à une société conservatrice , et partage avec Mary Treat des convictions scientifiques nouvelles.
C'est superbement documenté, très bien écrit, mais vraiment très copieux et un peu trop long à mon goût. Je me suis parfois ennuyée.
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Sept ans... sept ans que Barbara Kingsolver n'avait pas sorti de livres. C'est long sept ans, alors quel bonheur de la retrouver. Et qu'il est riche ce nouveau roman ! Il y aurait tellement à dire.
« Des vies à découvert » c'est l'histoire de deux époques dans un même lieu : Thatcher Greenwood en 1871 et la famille Knox en 2016 qui ont vécu dans la même maison à Vineland dans le New Jersey. Quelle chouette idée ! Cela permet une mise en parallèle et en perspective de deux mondes en pleine mutation. Barbara Kingsolver se penche sur la théorie de Darwin pour l'année 1871 et sur la crise économique et le réchauffement climatique pour l'année 2016. Et c'est tout un pan de l'histoire américaine qu'elle nous dresse intelligemment. A travers ces deux mondes plein d'incertitudes elle dépeint un portrait de femme : Mary Treat (personnage qui a réellement existé) puis Tig Knox, précurseurs toutes les deux du monde d'après. C'est passionnant.
Barbara Kingsolver a eu ce pouvoir de me mettre dans la peau et la vie d'un américain de classe moyenne. de me rappeler que lorsque ce petit grain de sable enraye notre vie, la politique d'un pays a son utilité, et tout dépend de la politique menée bien sur.
Alors, merci d'avoir su me rappeler la chance de bénéficier d'un système de santé comme notre bonne vieille Sécurité Sociale contrairement à Medicare, de notre système d'éducation scolaire qui permet grâce aux bourses d'entreprendre des études supérieures sans trop s'endetter, etc...
Merci d'avoir intelligemment mis en lumière l'impact du réchauffement climatique et de donner comme solution la jeune et nouvelle génération...
Merci d'avoir décrite et écrite cette « América great again » cela m'a permis de mettre en perspective mon pays, ma propre vie.
Et enfin, merci d'avoir attiser mon esprit.
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«  Quand les hommes craignent de perdre ce qu'ils connaissent, ils suivraient n'importe quel tyran qui leur promet de restaurer l'ordre ancien »

Voici un roman d'actualité qui mêle intelligemment passé et présent pour explorer la capacité humaine de résilience en période de grands bouleversements.

Dans ce roman deux histoires s'imbriquent dans des chapitres alternés et dans un va-et-vient entre 1871 et 2016. Les deux histoires se déroulent dans la même maison, dans la communauté de Vineland. Nous suivons les gens qui y habitent à différents siècles alors qu'ils sont aux prises avec des soucis financiers, une société réactionnaire et une vie de famille agitée. Barbara Kingsolver crée un astucieux dialogue avec le passé pour nous parler de politique, d'humanisme, d'écologie et de croyances.

Barbara Kingsolver s'attaque à l'essor de l'économie des services, au matérialisme, à la privation de droit de vote et à la colère de la classe moyenne, au système de soins de santé labyrinthique, à l'immigration et au désespoir de se sentir désarmé alors que vous aviez pris toutes les «bonnes» décisions et qu'il ne vous reste rien. En fin de compte, c'est l'histoire de l'effilochage du rêve américain.

Les personnages de Kingsolver - réels, complexes et merveilleusement dessinés - sont face à des problèmes importants et concrets, autour de la notion d'abri. La famille, les bâtiments dans lesquels nous vivons, les choses que nous croyons, les histoires qui nous réconfortent, nos rôles dans la société, les communautés dans lesquelles nous vivons, la planète elle-même: toutes ces choses nous abritent, donnent un sens et un but à notre vie - et tout est vulnérable. Kingsolver explore cette vulnérabilité avec coeur et clairvoyance; les lecteurs s'identifieront et comprendront rapidement ce qu'elle raconte.

Permettez-moi de préciser qu'il y a de l'humour, de la légèreté et de l'amour dans tout le livre. Et bien qu'il aborde de nombreuses questions sérieuses, il n'est ni sombre ni désespérant. Plutôt l'inverse.

Finement conçu avec un message fort, ce roman ample et fouillé est juste brillant. Difficile d'en faire le tour dans une chronique de quelques lignes. Lisez-le c'est mieux.

Traduit par Martine Aubert
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Barbara Kingsolver construit un roman à charge contre les États-Unis autour d'une maison du New Jersey.
Cette maison délabrée est la résidence principale de deux familles à 150 ans d'intervalle.
Si la maison semble l'héroïne du roman, ce n'est qu'a titre anecdotique et pour construire des ponts entre les deux histoires. de même que l'auteure donne à chaque chapitre le titre des derniers mots utilisés pour conclure le précédent.

En 1870, une famille emménage dans la maison de Vineland, déjà bien délabrée. Thatcher, le jeune mari vient d'obtenir un poste provisoire de professeur de sciences. Adepte des theories de Darwin, il rencontre l'opposition de l'administration, ancrée dans des convictions creationnistes, ainsi que celle des habitants conservatistes religieux. Jusqu'à sa rencontre avec sa voisine, Mary Treat, entomologiste et botaniste qui résidait réellement à Vineland et entretenait des relations avec les scientifiques de l'époque.
Ensemble, ils tentent de résister aux préjugés.

Au moment de l'élection de Trump, une famille s'installe dans la même maison. La mère est journaliste au chômage, le père est un universitaire qui ne parvient pas à obtenir une titularisation et ils connaissent des difficultés financières, celles des classes moyennes aux États-Unis.
Zeke, le fils aîné, financier au chômage, père d'un bébé et veuf analyse la situation :
"On croît ou on meurt, c'est la loi de notre économie, Tiggo. Incontournable. C'est comme la loi de Darwin, ce sont les plus forts qui survivent.
- Sauf que ta loi est une invention, et pas les lois naturelles. Ce qui est incontournable, c'est qu'il n'y a plus de place pour la croissance."
Ainsi se fait le lien entre darwinisme biologique et darwinisme économique. Les uns et les autres doivent faire face aux bouleversements et trouver leur place dans une société en crise.

Dans les deux époques, ce sont les femmes qui choisissent leur voie : Mary Treat poursuit ses recherches en se moquant des conventions et Tig s'insurge contre l'économie de marché et opte pour la décroissance.

Barbara Kingsolver réussit à faire dialoguer les deux histoires en croisant les fils des deux époques. Malgré cela, le rythme s'en ressent et j'aurais pour ma part, préféré les deux romans successivement.
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