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EAN : 9782213702308
324 pages
Fayard (19/04/2017)
4.33/5   3 notes
Résumé :
« Il se chuchotait depuis quelques jours déjà qu’elles tenteraient de s’évader avant l’évacuation du camp, d’autant que, cinq ou six nuits plus tôt, on avait entendu pour la première fois le grondement des canons dans le lointain. Mais la rumeur était retombée – du moins lui semblait-il – depuis que trois femmes, parmi lesquelles se trouvait Erzsike Kohn de leur chambrée, avaient été fusillées sur les barbelés.Tout ce que Maria pouvait faire, c’était donc tendre l’o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vous savez, certaines écritures vous prennent à la gorge, vous oppressent. C'est exactement ce que fait Danilo Kiš. Il décrit la violence et l'arbitraire, se tient à mi chemin entre le réel, le vraisemblable et l'imaginaire, ce qui bien entendu fait douter de tout. C'est son but. Nous faire douter que ces crimes atroces : la Shoah dans Psaume 44, ne soient que des erreurs de l'histoire, des monstres qui nous seraient étrangers. Il nous fait entrer de force dans la peau de l'être traqué, condamner par les circonstances, par certaines circonstances qui auraient peu être toutes autres mais n'auraient pas remis en cause sa condamnation. La sentence est implacable, la victime humaine, simplement humaine, cela aurait pu être nous, et le bourreau n'est pas un étranger, mais simplement un système, un fonctionnaire, qui pourrait également être nous. Finalement, c'est dans son style le plus froid et plus analytique que l'on se sent le plus perdu dans un délire implacable.
Dans le conte qu'est Psaume 44, un conte pétris de noirceur, de candeur, et d'un style si fluide : l'air nous manque, c'est notre corps qui réagit à son écriture et réclame de vivre. Notre corps qui refuse de croire aux passages mièvres, qui se désespère et agit comme Zhana, pour rien, sans réfléchir, par instinct. Ce qui est paradoxal, c'est qu'absolument aucun personnage ne génère la moindre empathie chez le lecteur. On ne s'attache pas aux personnages car ils sont somptueusement là comme des archétypes ou des facettes de nous-mêmes. Danilo Kiš va au-delà de l'identification : ses personnages sont suffisamment complexes pour être parfaitement crédible, et incroyablement creux pour que nous soyons certains qu'il s'agit de nous, ou, et dans le même élan ce qui est encore plus invraisemblable, de n'importe qui d'autre. Ses personnages sont des humains, des proies qui se débattent, mais ne sont jamais des victimes. Ce sont des êtres tentant d'empoigner la part de libre arbitre, d'espérance, de dignité qui leur reste pour en faire quelque chose dans ce monde qui s'obstine à les broyer.
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Psaume 44 :
Ce roman est une fiction racontant l'évasion de deux femmes du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau pendant la seconde guerre mondiale.

Au début, c'est un groupe de trois femmes qui rêve de s'évader, mais l'une d'elle, Polia décède de la malaria. Ainsi Zhana et Maria projettent de s'évader avec l'aide d'un allié, un homme de l'ombre qui se fait appeler Max. Jakob, l'amoureux de Maria, aide les nazis dans leurs expériences, mais à contre-coeur.

Le récit est axée plutôt sur la romance entre Maria et Jakob ainsi que la naissance de leur fils dans le contexte de cette guerre. Les faits progressent petit à petit durant la nuit de l'évasion avec des morceaux des souvenirs de Maria (sa rencontre avec Jakob, la naissance de Jan et de son passé). Elle livre ses sentiments, ses émotions et ses impressions. La fin du roman est très touchante.

La Mansarde :
Ces textes sont une caricature de l'amour, de la recherche du véritable amour ou voir de l'amour idéal.

Orphée, le narrateur, rêveur et aventurier et son complice Bouc le sage, plutôt cynique, pratiquent la philosophie, l'astronomie et sont férus de littérature. Orphée recherche le meilleur amour possible, l'amour parfait. Il vit dans une mansarde toujours accompagné, entre autres, de son imagination et de ses rêves.

Les situations sont burlesques et la plume de l'auteur est satirique. Orphée écrit des chansons, des poèmes, joue d'instruments de musique et compare son terrain de chasse à une terre d'aventure et de révolte pleine d'exotisme. Il aime écrire pour se libérer de son égoïsme.

Les dialogues entre Orphée et ses acolytes sont percutants, par exemple, quand Orphée annonce qu'il veut écrire un poème dont le thème est : - Histoires des avortements de Marie dite la Chaste, roman sur les causes socio-historiques, matérielles, (a)normales, ethniques et éthiques de sa déchéance, de ses espérances, roman de la ville en démence.

Enfin, je peux dire que j'ai trouvé cet ouvrage spécial surtout pour la seconde partie. En ce qui concerne Psaume 44, j'ai été très émue et pour La Mansarde, j'ai très apprécié le lyrisme de Danilo Kis. Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur très connu dans son pays. Une oeuvre intéressante et originale !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
elle devait tenir bon et ne pas s'évanouir, surtout au moment où commençait enfin ce dont elle était témoin de façon insensée, par sa présence et par son sang qui n'était pas seulement le prix de l'amour et de l'étreinte amoureuse, mais encore (étrangement) la preuve du principe vital et de l'aspiration à la vie - la présence de la mort, semble-t-il, provoquant toujours l'amour, fusionnant et s'accouplant avec lui jusqu'à ce que l'un des deux s'empare de l'étendard de la victoire et le brandisse au-dessus du monde
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Et elle avait pensé : "l'espoir n'est pas dans mon coeur, entre mes mains. Tout mon espoir est dans vos mots, dans vos yeux." Peut-être même avait-elle déjà pensé : "Dans tes yeux" car on ne dit pas "vous" à propos d'un sentiment aussi intime - mais, bien sûr, elle n'avait rien dit de semblable. Elle avait seulement haussé les épaules : "Je ne sais pas" avait-elle dit. Puis elle avait marmonné : "perdre espoir, peut-être une seules fois."
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Nos vêtements étaient suspendus à des crochets fixés au plafond, en plein milieu, à l'endroit où se trouvait le vagin de Vénus, très nettement dessiné en forme de coquillage et d'algues par l'imagination prodigieuse de l'humidité. A ces crochets enfoncés dans la chair de Vénus pendaient les pantalons de velours noir de Bouc le sage et mes cravates noires, environ deux cents. A un autre clou pendait une poche en plastique dans laquelle se trouvaient nos brosses à dents, notre cirage, notre pommade et notre nécessaire à raser dans un coin ou au milieu de la pièce (en fait, il n'avait pas de place bien fixe), il y avait un vieux rocking-chair.
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Videos de Danilo Kis (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Danilo Kis
Le vendredi 13 juillet 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie de recevoir Emmanuel Ruben pour évoquer les récentes publications de "Le coeur de l'Europe" (éditions La Contre Allée) et de "Terminus Schengen" (éditions le Réalgar), et pour effectuer un parcours au sein de la littérature d'ex-Yougoslavie. Il évoquait Milos Crnjanski, Ivo Andric, Aleksandar Tisma, Danilo Kis, Milorad Pavic et David Albahari, tandis que le librairie Charybde 2 évoquait Faruk Sehic, Miljenko Jergovic et Goran Petrovic.
Ceci est l'enregistrement de la première heure de la rencontre.
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