Noé est née au XIXeme siècle, dans une plantation de coton. Jusqu'à ses dix ans, il a été heureux et préservé par ses parents. Pourtant un jour, il comprend qu'il a été vendu. Sa mère a à peine le temps de lui expliquer son histoire et ses origines. Commence alors sa nouvelle vie, celle de mousse à bord d'un bâteau à vapeur, sur le Mississipi. Un petit être va l'aider à cette transition: un petit chat offert par un autre esclave et qu'il a le droit de garder. Il apprendra ici son nouveau métier, le coeur triste d'être loin des siens et l'espoir enfoui de les retrouver un jour.
« Un jour je serai libre » n'est pas qu'un livre, c'est un album illustré, avec son CD qui raconte l'histoire et s'accompagne de nombreuses chansons de blues. Cette époque est en effet intimement liée à ce style musical. J'ai adoré les illustrations hautes en couleurs. La réalité de l'esclavage et de la vente de l'enfant sont énoncées sans détour. L'histoire avec le petit chat vient adoucir les faits et nous apprend que dans toute situation, même celle de l'esclavage qui est une des pires qui ait pu exister, il peut y avoir des petits bonheurs qui nous raccrochent à la vie. J'ai particulièrement apprécié, pour les plus grands, que l'auteure prévoit une seconde partie sous forme de documentaire puis une troisième sur l'histoire de l'oeuvre. J'ai trouvé assez peu d'albums sur le sujet. Je trouve que celui-ci est une bonne manière de l'aborder.
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Un jour, en contemplant les bois sombres qui bordent le fleuve, il songe soudain à ses parents, à la Louisiane, aux immenses champs de coton inondés de lumière et rêve d'un voyage qui l'emmènera jusqu'en Afrique.
Quand j'ai écrit l'histoire de Noé, j'avais 23 ans... Et ce petit garçon imaginaire, enraciné dans un nouvel univers, réduit à ce qu'il ressent de plus pur, l'amour des autres et de la nature, et à ce qu'il possède de plus puissant, l'adaptation et la curiosité émerveillée, est sans doute l'unique réponse donnée à tout ce qui révoltait la part d'enfance que je conservais encore en moi : une reconquête de liberté intérieure, au fil du riche fleuve de l'apprentissage, de l'observation, de la patience, et de l'amitié.
La guerre civile de Sécession, en 1860, et l’abolition de l’esclavage, ne changent rien. Les Noirs continuent d’œuvrer et gémir sur les plantations. Certains refusent pourtant de mener cette vie de labeur, préférant vagabonder le long des routes, gratter leur guitare, jouer de la musique.
Il y a très longtemps, en Louisiane, au temps où les voitures étaient encore tirées par des chevaux, un petit garçon naquit dans une magnifique plantation de coton (...). On l’appela Noé, comme celui qui avait sauvé tous les animaux du déluge.
Le nez en l’air, Noé gardait les yeux rivés sur les hautes cheminées des vapeurs endormis ! Soudain, il vit sa future maison flottante. Tel un gigantesque et mystérieux animal, le Virginia attendait paisiblement au bout du quai.