Plurivers, un dictionnaire du post-développement

Partant d'une vive critique des modèles de développement imposés à la vaste majorité des pays du sud depuis des décennies et dénonçant les crises provoquées, Arturo Escobar et ses comparses montrent dans ce dictionnaire du « post-développement » qu'il existe des voies pluriverses pour vivre le monde. le terme plurivers est utilisé pour aller à rebrousse-poil de la vision universaliste portée par nos pensées occidentales mais aussi pour s'opposer à la virtualité des metarverses.
Les auteur·ices ayant rédigé les 120 notices composant ce dictionnaire, connus (Vandana Shiva, Silvia Federici ou Michaël Lowy) ou pas, sont tous profondément engagés dans la vision du monde ou la pratique qu'iels décrivent. Après avoir mis en évidence les angles morts des initiatives réformistes (développement durable, villes intelligentes, économie circulaire, …) pour universaliser la Terre, la plus grande partie du dictionnaire montre la multitude d'initiatives transformatrices pour un Plurivers des peuples (Ibadisme, Kyosei, Sentirpensar, Ubuntu, Kametsa asaike,…) . Visions du monde et pratiqus, anciennes et nouvelles, locales et mondiale, il s'agit de mettre en evidence, comme le dit Barbara Glowczewski, « des concepts régénérateurs invitant à explorer des récits incarnés par des résistances collectives qui, aux quatre coins de la terre, fabriquent un monde pluriversel ». Véritable outil à penser, ce dictionnaire montre qu'il n'existe pas une seule possibilité de faire collectif, mais qu'il y a partout dans le monde d'autres visions créatrices de sens et que la reconnaissance de la diversité de ces points de vue est primordiale pour recomposer les mondes.