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3,83

sur 566 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai eu du mal à me glisser dans le roman, mais cela en valait la peine.
Le voyage dans le temps et le côté science fiction du zoo des tralfamadoriens donnent un aspect décousu, déstructuré au récit, mais ce voyage en saut de puce dans la vie de billy pelegrin illustre bien l'incompréhension des choix humains.
Billy décrit sa vie avec détachement, et nous interroge sur les valeurs posées par sa société.

En quoi le passage à la douche du camp de prisonniers en Allemagne a plus de sens que celui au zoo extraterrestre ?
En quoi les morts du bombardement de Dresde entrent dans le récit héroïque des pays vainqueurs de la guerre ?

La vision du temps peut changer les perceptions. Inverser le sens de lecture du documentaire sur le bombardier le rend bien plus beau que l'original : démanteler des bombes et enfouir les matières premières plutôt que l'inverse..

Une fiction étrange mais captivante.
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"Abattoir 5 ou la Croisade des enfants" est un roman de science-fiction écrit par l'auteur américain Kurt Vonnegut dans les années 60.
Le thème central s'articule autour des horreurs de la guerre, en particulier la Seconde Guerre mondiale et le bombardement de Dresde. Avec sa cruauté et ses absurdités, en particulier celle de la bureaucratie militaire.
Un personnage central, Billy Pilgrim, qui surprend par…sa passivité. Et par sa perception du temps.
On saute d'époque en époque, passé, présent, futur se mélangent.
Ce roman fut salué par sa structure narrative innovante
Moi, elle m'a surprise. Mais j'ai apprécié la réflexion induite par sa lecture et la façon d'aborder les traumatismes de la guerre.
L'auteur a puisé dans sa propre expérience ces éléments. Sa biographie indique qu'il a été fait prisonnier en 1944, transféré à Dresde où il travailla dans un abattoir. Il a survécu au bombardement de la ville en février 45, qui fut un véritable pilonnage systématique.
Un ton surréaliste, un récit absurde pour des temps absurdes ; qui permet d'éviter de sombrer dans l'effroi ; mais qui peut surprendre et dérouter.

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Un de mes livres de chevet. Initialement publié dans J'ai lu, science-fiction, je l'avais au départ dérobé au rayon occasion de Gibert Jeune Place St-Michel (mais c'est prescrit depuis très très longtemps !), je ne lisais que de la SF à l'époque, mais c'est bien autre chose. Je l'ai lu en français, en anglais, puis de nouveau en français dans cette nouvelle traduction que j'ai regrettée ("so it goes" qui ponctue les réflexions du héros, initialement traduit par "c'est la vie" devient "ainsi vont les choses", bof !).
Donc, ce sont les pérégrinations d'un anti-héros américain dans le temps et dans l'espace. Il se fait kidnapper par des aliens pour s'accoupler à une actrice porno dans un zoo extraterrestre, il raconte une vie minable en Amérique, mais surtout (et c'est autobiographique), il raconte son expérience de la seconde guerre mondiale, en particulier, lors des bombardements de Dresde quand il est prisonnier de guerre dans le fameux "abattoir 5" qui donne le titre au bouquin où il rencontrera un psychopathe du nom de Paul Lazzaro qui le poursuivra des années plus tard. Et là, on touche au chef d'oeuvre avec une écriture précise et pleine de dérision.
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Abattoir 5 fait partie de l'étrange catégorie des romans qui sont à la fois excellents et pénibles à lire.

La raison étant qu'il s'agit (à ma connaissance) du premier roman à explorer une conception téléologique du temps plutôt que linéaire. Cette idée sera reprise pour le Docteur Manhattan dans Watchmen, ou dans la nouvelle "L'Histoire de ta Vie" de Ted Chiang (qui est adaptée dans le film Arrival de Denis Villeneuve).

Donc ici, l'histoire est racontée pêle-mêle, en fonction du moment que le protagoniste choisit de vivre ou de revivre. Les paragraphes passent d'une temporalité à l'autre, parfois en plein milieu de l'action. Ça rend la lecture complexe et parfois frustrante. Par chance, le talent de l'auteur nous empêche de nous demander constamment où est-ce que nous en sommes.

L'histoire en tant que telle implique un enlèvement extraterrestre qui change la perception du temps du protagoniste. le roman peut donc se lire comme un livre de SF, ou bien comme un roman réaliste, parce qu'il est fort possible de comprendre les évènements comme le fruit de la folie d'un personnage qui a vécu la Deuxième guerre mondiale, un accident d'avion et la perte de sa femme.

Billy, c'est son nom, est un adolescent américain envoyé au front à la Bataille des Ardennes. Il est capturé par les Allemands et envoyé dans un camp de détention à Dresde. Il y est prisonnier lors des bombardements des Alliés qui ont détruit la ville.

Tout cela, ce sont des éléments biographiques de la vie de Vonnegut, qui s'est même glissé comme personnage dans le roman le temps de quelques lignes écrites au "Je". L'auteur est l'un des sept prisonniers américains qui ont survécu au bombardement qui, à l'époque où il écrivait le livre, dénombrait environ 150 000 morts de civils : deux fois Hiroshima. Tout cela pour rien. Dresde était le quartier général de la Croix-Rouge en Allemagne. La ville comportait des réfugiés, des prisonniers de guerre et des soldats blessés. Vonnegut y a survécu en se cachant dans le 3e sous-sol de l'Abattoir 5, qui donne son titre au roman.

Tout cela explique pourquoi ce livre, publié en 1969, est devenu une oeuvre phare de la contre-culture du mouvement contre la guerre du Vietnam. le sous-titre du livre est d'ailleurs : "La Croisade des Enfants". C'est un livre pacifiste, qui raconte l'absurdité de la guerre. Et sa narration complètement éclatée et ses concepts de SF ne pouvaient que plaire au public friand de LSD et d'ésotérisme New Age.

C'était d'ailleurs le bouquin préféré des Grateful Dead, et son adaptation cinématographique a remporté la statuette à Cannes en 1972.
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« Ce n'est qu'une illusion terrestre de croire que les minutes s'égrènent comme les grains d'un chapelet et qu'une fois disparues elles le sont pour de bon. »

Billy Pèlerin a le pouvoir de voyager dans le temps. D'un clignement des yeux, il passe de sa lune de miel à la naissance de sa fille ou à ses jours de prisons pendant la Seconde Guerre mondiale.

Billy Pèlerin a donc le pouvoir de sauter d'un moment tragique à un moment de joie… d'une action passée, a sa conséquence future, de sa première rencontre avec un ami, à l'enterrement de ce dernier.

C'est avec cette idée de narration hautement risquée que Kurt Vonnegut décide de raconter l'absurdité de l'existence humaine. À travers son personnage Billy Pèlerin, pathétique soldat qui se retrouve embarqué dans une guerre dont il réalise à peine les aboutissants, Kurt Vonneget écrit un récit antimilitariste basé sur sa propre réalité en prison allemande.

Pas de sensationnel, pas de romance, pas de soldats super entraînés qui sauvent veuve et orphelins. Non, juste la réalité : des âmes broyées qui, par décret d'hommes éloignés des champs de bataille, se voient enrôlées et privées de l'avenir qu'elles rêvaient. Car c'est aussi ça Abbatoir 5, c'est la croisée des enfants.

Et quand la guerre se termine, on reprend tout comme si elle n'avait jamais eu lieu. Car après tout c'est l'humanité. Après tout… « c'est la vie ».
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Abattoir 5 est un classique de la littérature de guerre. Certes. Mais c'est avant tout un livre halluciné qui part dans tous les temps et dans tous les lieux, c'est-à-dire à la temporalité éclatée, à la géographie disloquée. Un livre de science-fiction empreint d'humour noir et absurde qui propose un pas de côté étonnamment doux pour relater une sombre rétrospective historique. Un roman délirant et déluré, politiquement incorrect, mélangeant la poésie à l'horreur, l'humour au burlesque. Un livre inclassable devenu un classique.

Ainsi vont les choses.

Il faut dire que Vonnegut a fait une promesse à Mary (à qui il dédicace son livre) la femme de son ami qui fut soldat avec lui : il promet qu'il écrira certes sur le massacre de Dresde, là où le soldat Vonnegut de la 106e division d'infanterie américaine a été fait prisonnier, mais sans en faire un récit classique de guerre débordant de patriotisme mièvre, de héros vaillants et combatifs, car aucun texte ne doit donner envie de faire la guerre, en faire l'apologie, les soldats si jeunes sont de la chair à canon. Ce sont encore des enfants. D'où le titre complet : « Abattoir 5 ou la croisade des enfants ». le texte se devait être résolument décalé, mettre en valeur toute l'horreur et l'absurdité des combats. Mission ô combien réussie…Dès le titre et la première page nous comprenons que ce livre de guerre ne sera pas commun :

« Abattoir 5
Ou
La croisade des enfants
Par Kurt Vonnegut
Germano-américain de quatrième génération
Qui se la coule douce au cap Cod.
Fume beaucoup trop,
Et qui, éclaireur dans l'infanterie américaine,
Mis hors de combat et fait prisonnier
A été, il y a bien longtemps de cela,
Témoin de la destruction de la ville
De Dresde (Allemagne)
La Florence de l'Elbe
Et a survécu pour en relater l'histoire.
Ceci est un roman
Plus ou moins dans le style télégraphique
Et schizophrénique des contes
De la planète Tralfamadore
D'où viennent les soucoupes volantes
Paix »

Alors, certes, la ligne directrice du roman est bien calée sur la biographie de Vonnegut. Après être fait prisonnier, en février 1945, le prisonnier de guerre Vonnegut est à Dresde et travaille dans un abattoir. du 13 au 15 février 1945 a lieu le bombardement de Dresde par les Alliés. C'est l'un des plus grands carnages de civils de la Seconde Guerre mondiale : 7 000 tonnes de bombes (dont des bombes au phosphore) sont déversées en trois vagues qui feront plus de 35 000 morts. le soldat Vonnegut fut l'un des sept rescapés américains, sauvés pour s'être enfermés dans une cave d'abattoir qu'il nomme "Slaughterhouse Five" ("Abattoir 5"). Cette expérience traumatisante, décrite dans son roman Abattoir 5, serait même mentionnée dans pas moins de six de ses autres ouvrages. Libéré en mai 1945 par les troupes soviétiques, il revient aux États-Unis, et reçoit un Purple Heart.

Ainsi vont les choses.

Mais, et tout est dans ce mais, au lieu de nous offrir un récit linéaire, classique, il éclate cette linéarité, la tord en tout sens…il entremêle des récits dans le récit, et use avec férocité d'un humour noir, nous laissant souvent pantois, parfois hilare. C'est corrosif à souhait. C'est schizophrénique. C'est fou.
Que sont ces récits dans le récit ? Il s'agit de sauts dans le temps et dans l'espace qu'arrive à faire un certain Billy Pilgrim. Ainsi nous le voyons parfois vieil opticien américain dépressif, puis, sans crier gare, après un simple battement de cil par exemple, jeune soldat américain prisonnier à Dresde dans un ancien abattoir au moment du bombardement et de la destruction totale de la ville, et hop jeune vétéran qui revit sa lune de miel avec l'imposante Valencia, ou encore, et là c'est vraiment truculent, humain kidnappé par les extraterrestres Tralfamadoriens afin de l'exhiber dans un zoo sur leur planète.

L'humour et le ton résolument décalé permettent de mettre davantage en exergue l'horreur de la guerre. Certains passages absolument terrifiants sont très vite contrebalancés par une situation plus légère ou burlesque permettant au lecteur de respirer. « Seuls le savon et les bougies sont d'origine allemande. Ils se confondent dans leur fantomatique opalescence. Les Américains n'ont pas la possibilité de s'en rendre compte, mais les bougies et le savon sont constitués de la graisse des Juifs, des Gitans, de pédés, de communistes et autres ennemis de l'État qu'on a fait fondre. Ainsi vont les choses ».

Même si cela est louable et constitue un exercice très délicat, cette façon de faire n'est pas unique. Je pense au livre chroniqué par Paul (@Bobfutur), Catch 22 de Joseph Heller par exemple, ou encore La vie est belle de Roberto Benigni. Ce qui fait vraiment la singularité de ce livre-là est sa non linéarité. Un récit linéaire aurait donné lieu à une énumération de souvenirs mais là ce n'est pas le cas : le procédé narratif de sauts bondissants dans le temps permet de vivre les événements, d'être là et non de se souvenir simplement. de faire du passé un moment présent. Billy Pilgrim glisse d'une période à une autre, souvent en ricochets, il est projeté, il rebondit dans le passé, dans le futur…embrasse en sauts temporels toute sa vie et saupoudre chacune des périodes d'interrogations philosophiques. Billy le bien nommé Pilgrim devenu pèlerin…

« Billy ne saisit plus le temps que par saccades, ne décide pas lui-même de sa destination, et les voyages ne sont pas forcément drôles. Il jure avoir constamment le trac car il ne sait jamais dans quel recoin de sa vie il va devoir tenir son prochain rôle ».

Pour accentuer cet effet de sauts temporels de ce Billy unique, certains éléments se retrouvent dans les différentes périodes temporelles. La couleur bleu, par exemple, revient comme un leïtmotiv et se retrouve par ricochet dans plusieurs situations temporelles. Ainsi les pieds nus des morts des soldats « tout bleus avec des tons d'ivoire », et les pieds de Billy en vieil opticien « s'est levé dans le clair de lune. Il se sentait spectral et iridescent, comme enveloppé de fourrure lustrée gorgée d'électricité statique. Il a baissé les yeux vers ses pieds nus. Ils avaient des tons d'ivoire sur fond bleu ». Ou alors le mélange de rose et de gaz asphyxiant, parfois haleine fétide de Billy au réveil après avoir trop bu, parfois odeur des milliers de morts sous les décombres.

Pourquoi ce saut dans l'espace pourrions-nous nous demander si ce n'est de donner une touche de science-fiction au récit, science-fiction dont Vonnegut ne cesse de faire l'apologie dans tout le récit de façon touchante, ce genre permettant selon lui de recréer un univers et une personnalité ? Cela permet, me semble-t-il, de penser autrement, d'appréhender avec les Tralfamadoriens une autre vision du temps, non linéaire, de discerner la permanence des instants, la fugacité de notre passage, de souligner encore davantage l'absurdité de la guerre. « Ce n'est qu'une illusion terrestre que les minutes se succèdent comme les grains d'un chapelet et qu'une fois disparues elles le sont pour de bon ».

Kurt Vonnegut a été très audacieux en choisissant de raconter le bombardement de Dresde dans un livre de Science-Fiction burlesque et déjanté. Inclassable, il pétille d'inventivité, d'humour mais aussi d'une certaine résignation mélancolique. La répétition de « Ainsi vont les choses » tout au long du récit à chaque évocation de la mort, sonne comme une fatalité, mais une fatalité acceptée : c'est ainsi et il faut savoir profiter du moment présent.

« Tout temps est le temps du tout. Il est inaltérable. Il ne se prête ni aux avertissements ni aux raisonnements. Il existe, un point c'est tout. Décomposez-le en moments et vous comprendrez que nous sommes tous, comme je l'ai déjà signalé, des insectes dans de l'ambre ».
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Un roman fabuleux où on voyage beaucoup et par tous les temps et qui restera longtemps dans ma mémoire, tels "catch 22" de Joseph Heller et le film "M.A.S.H." de Robert Attman, qui deviendra une série, Abattoir 5 se moque aisément du jeux de massacres et d'absurdités qu'est la Guerre. Un classique de la littérature, à lire absolument.
Et comme tout a été dit sur ce livre,
"Ainsi vont les choses."

À noter que l'adaptation sortie le 15 mars 1972 de George Roy Hill ressortira le 18 avril 2023 en dvd et blu-ray.
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Kurt Vonnegut, alors qu'il avait à peine 20 ans, a été fait prisonnier de guerre par les Allemands et a survécu au bombardement de Dresden. Il a vécu l'horreur, en a été profondément traumatisé et a cherché longtemps la manière juste de l'écrire.

Sa plus grande crainte ? Qu'à travers le roman de guerre classique, on érige des héros, on finisse par donner une grandeur, un attrait à des événements qui pour lui ne méritent que le mépris le plus total, ne doivent plus jamais se reproduire.

Alors, pour faire passer son message, il a recours à l'humour noir, à l'absurde et à l'intrusion soudaine de la science-fiction dans un récit semi-autobiographique autrement attendu.

Cela donne cet ovni (pardonnez le mauvais jeu de mot) littéraire qui est à mes yeux un chef-d'oeuvre et parmi les romans, si pas LE roman, à lire absolument sur la Seconde guerre mondiale et sur l'absurdité de la guerre et de la violence en général.

On rit tout en pleurant à chaque page. Je n'ai pas pu lâcher ce court livre qui se lit vite et condense en quelques chapitres une quantité d'anecdotes, d'images, de réflexions et de traits d'humour qui restent longtemps en mémoire et donnent envie de le relire régulièrement. Comme tout bon livre, on n'en ressort pas avec des conclusions ou une morale facile. Il n'y a pas de bons et de méchants, de gagnants ou de perdants, mais un sentiment intense de l'absurdité des poursuites humaines et de leur désespérante inévitabilité (quoique, si tout le monde avait lu Vonnegut, elles seraient peut-être un tout petit peu moins inévitables ?)

Je suis étonnée par l'évaluation moyenne inférieure à 4 étoiles, pour moi ce livre en mérite 5, sans aucun doute. Peut-être que les parties impliquant des extraterrestres et des sauts dans le temps ont dérouté certains lecteurs peu coutumiers du genre ? Pourtant, il me semble qu'elles apportent la distance et la mise en perspective nécessaires pour traiter ce sujet et le rendre, paradoxalement, encore plus réel et bouleversant.

Et alors que certains ont lu ce texte comme un pamphlet nihiliste et sans espoir, il me semble au contraire que, plus Billy Pilgrim nous explique que "c'est la vie !" tout en décrivant avec froideur les morts qui s'accumulent, plus on a envie de crier et de se révolter pour lui, contre la violence et la destruction insensée.
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ABATTOIR 5 de KURT VONNEGUT
Billy Pilgrim est un soldat américain prisonnier dans l'abattoir 5 au moment du bombardement de Dresde en Allemagne en 1945. C'est le fil rouge du livre issu directement de la vie de Kurt Vonnegut. Mais Billy est un homme étrange à capacités multiples dont celle de voyager dans le temps et l'espace. Billy va donc nous raconter sa guerre, puis sans transition, d'un clignement de paupières, passer à son enlèvement par des extra terrestres qui le propulsent sur la planète Tralfamadore. Lors de cette aventure il sera publiquement exposé dans une cage au zoo avec une star du X la pulpeuse
Montana Patachon avec laquelle il s'accouple. Retour à la guerre puis Billy est opticien dans les années 60, survivant d‘un accident d'avion en 68 ou marié et en voyage de noces, et retour sur Tralfamadore. On se perd à tenter de le suivre, le récit est heurté, tout s'enchaîne sans logique. Si, la logique c'est la guerre, cette folle propension des humains à se battre, les bombes au phosphore sur Dresde, ces gamins armés perdus dans ce délire qui fera près de 300000 morts plus qu'Hiroshima et Nagasaki.
C'est un récit dans lequel il faut plonger sans réfléchir , suivre Billy où qu'il soit dans ses aventures absurdes mi tragiques mi comiques, faire connaissance avec Kilgore Trout, personnages qui traverse plusieurs des livres de Vonnegut en référence à Théodore Sturgeon, un des maîtres de la SF des années 50.
A la fois oeuvre de science fiction, dénonciation de la guerre, c'est un roman inclassable qui créera la polémique curieusement 30 ans après sa sortie. Certains essayeront de le faire interdire, il y'aura procès jusqu'à la cours suprême des États Unis et certaines bibliothèques continuent de le boycotter. Incroyable.
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Dans mon collège, pour les cours d'anglais Slaugtherhouse Five (Abattoir 5) faisait partie des livres conseillés.
C'est bien pour ça que je ne l'ai pas lu, j'étais comme ça à l'époque. Après, j'en ai entendu parler plusieurs fois, et j'ai lu des critiques. Toujours en bien. Ça m'a fait hésiter, et me voilà donc plongé dans ce classique de la littérature américaine d'après-guerre.
Dès la première phrase j'ai senti que ça allait être bien: 'Tout ceci s'est vraiment passé, plus ou moins'.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce roman la nuit et à d'autres moments inappropriés. C'est le genre d'histoire où les narrateurs s'intercalent, où l'on comprend seulement quelques pages plus loin ce que voulait dire une remarque faite bien avant. Mais il faut aussi se méfier de ce qui est raconté, parfois ça ne colle pas avec ce qui a été dit précédemment.
Il est beaucoup question de guerre dans ce livre, notamment le bombardement sur Dresde le 13 février 1945. Kurt Vonnegut l'a vécu lui-même. Bien entendu les événements décrits sont horribles, mais la teneur de l'histoire est plutôt philosophique, voire parfois carrément drôle. Vonnegut nous montre la bêtise humaine en appuyant là ou ça fait mal. Une des méthodes utilisées pour ça c'est de laisser son personnage principal se faire kidnapper par des extraterrestres sur une drôle de planète, et qui se gaussent des bizarreries et limitations des Terriens.
Bref à lire sans attendre.
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