Comment trouve t-elle le moyen de nous intéresser à chaque mot de l'histoire du cuisinier qui s'est suicidé parce que le poisson n,'était pas arrivé à temps pour le dîner du roi ?[....]
Comment obtient-elle cet ordre, cette perfection dans la composition ? Travaillait-elle son art ? Il semble que non. Déchirait-elle ? Corrigeait-elle ? Nulle part il n'est fait mention d'un effort appliqué. Elle ne cesse de répéter qu'elle écrit comme elle parle. (p.202 /Virginia Woolf, 1942)
Au XVIIe siècle, on gardait les lettres qu'on recevait dès qu'elles avaient une certaine valeur littéraire. C'était une manière de journal littéraire et même historique, qu'on se passait de main en main dans un cercle, parfois étendu, de parents, d'alliés et d'amis. (...)
Mais voici le ton qui s'élève. Mme de sévigné raconte sa vie; une très grande partie de sa vie est dans ses lectures. Elle dit ce qu'elle lit, et les réflexions que le livre aimé lui inspire. Ses grandes admirations sont Saint Augustin, qu'elle ne se lasse pas de méditer, Montaigne dont elle n'aime pas le scepticisme, mais qu'elle ne pouvait point ne pas aimer pour la tournure de son esprit et pour ce style original dont le sien procède. (p.154-157/ Emile Faguet)