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EAN : 9791093860794
176 pages
Editions Zeraq (02/11/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Les explorations scientifiques de l'anglais James Cook (1768-1771 et 1772-1775), des français Antoine Bruny d'Entrecasteaux (1791-1794) et Nicolas Baudin (1800-1804) marquent pour les européens, la découverte et l'acclimatation sur leur territoire, de très nombreuses plantes exotiques importées du monde entier.
Aux côtés des savants et scientifiques qui entouraient le chef de mission, astronomes, géographes, naturalistes, botanistes, se trouvaient des jardin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est à la fois court et passionnant même si la structure des chapitres (portrait des jardiniers et description de leur voyage d'exploration) entraîne parfois des répétitions. Jacques Laborde a choisi de mettre en lumière la fonction et la mission des jardiniers envoyés en exploration aux 18 et 19ème siècles. Origine et recrutement, formation, pratique sur le terrain dressent un bilan de compétences impressionnant pour ces acteurs historiques de la biodiversité actuelle.
On suit ces jardiniers, marins malgré eux, engagés pour deux pays rivaux dont la richesse des jardins botaniques rayonne en Europe : la France et l'Angleterre. La France a pour patron André Thouin, professeur de culture au Jardin du Roy et membre de l'Académie des Science. Il a suivi les cours de botanique de Bernard de Jussieu et prendra à 19 ans la succession de son père, jardinier en chef du roi. L' Angleterre est soutenue par un riche héritier féru d' histoire naturelle, Joseph Banks. Célèbre grâce au succès de la première expédition de Cook en Australie dont il fera parti, Il prend la présidence de la Royal Society.
Les enjeux économiques sont divers : espionnage, prestige des collections, nourriture des esclaves, reboisement d'une forêt. Je connais enfin la véritable histoire du Bounty et de l'arbre à pain, comment le caféier pût arriver sain et sauf en Martinique. A la fois ni marin et ni « scientifique », le jardinier-explorateur est aussi un subalterne. Il fait preuve d'une formidable capacité d'adaptation. Son travail est expérimental, exigeant (marcottage) comme complexe (récolte, conditionnement, acclimatation) dans un environnement difficile voire hostile.
Pouvez t-on vraiment rationner un équipage en eau douce pour sauvegarder des plantes en mer ? Comment cohabitaient marins et scientifiques dans un espace restreint ? On voyage d'île en île, de continent en continent sans mal de mer. le livre est agrémenté de nombreuses illustrations de navires, cartes, gravures ou photographies couleurs. C'est une formidable course à la découverte, un panorama du monde colonial où croisent les corsaires. On retrouve en conclusion le territoire d'origine de nombreuses plantes utiles ou ornementales. Manger des fraises au sucre vanillé vous transporte en Amérique du Sud, rien que ça ! Certaines espèces ou lieux portent le nom de ces jardiniers explorateurs.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Parmi toutes les histoires et légendes qui constituent l'extraordinaire aventure du Voyage des Plantes en voici une qui témoigne du sens de la mission d'honneur d'un officier de Marine qui, par sa détermination contribuera à faire naître la culture du café dans les Antilles. C'est en accomplissant un geste héroïque, que l'enseigne de vaisseau Gabriel Mathieu d'Erchigny de Clieu, sauva d'une mort certaine, deux pieds vivants de caféiers embarqués sur le navire le Dromadaire. Lorsqu'il vit en pleine tempête, qu'un membre d'équipage mal intentionné, tentait de jeter par dessus les plants de caféiers, il s'interposa aussitôt en demandant à l'individu de lâcher ces arbustes. Surpris dans son forfait, l'homme n'insista pas, mais parvint malgré tout à casser une branche. S'interrogeant sur le sens et la portée de ce geste, qui aurait pu compromettre à jamais l'introduction de cet arbuste en Martinique, Gabriel de Clieu finira par apprendre que le marin était hollandais et qu'il avait agi ainsi pour défendre les intérêts économiques de son pays qui détenait le monopole de l'approvisionnement du café partout en Europe.
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C'est à André Thouin, professeur de culture au Jardin du Roy et membre de l'Académie des Sciences, que l'on doit la formation de ces nombreux jardiniers-voyageurs qui accompagnèrent les expéditions maritimes de découvertes ou qui furent envoyés par lui dans nos colonies : Collignon jardinier de l'expédition de Lapérouse, Delahaye du voyage d'Entrecasteaux, Guichenot, Riedlé et Sautier de l'expédition Baudin, Martin collecteur de plantes à Maurice, Perrottet à Pondichéry et jardinier-botaniste de l'expédition Philibert. La liste est longue et on ne saurait donner ici, les noms de tous les jardiniers botanistes ayant accompli une mission, imaginée et voulue par cet homme, reconnu de son vivant comme le principal concepteur, pourvoyeur et animateur du premier jardin botanique d'Europe.
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Le point commun à tous les jardiniers-voyageurs d’André Thouin était qu’ils étaient tous dotés d’une grande ouverture d’esprit. Ils faisaient preuve de curiosité, d’intelligence et d’une grande tolérance. Manifestant de l’intérêt et de la compréhension pour tout ce qui ne relevait pas de leur compétence immédiate, ils ne craignaient pas d’accomplir d’autres tâches, à la demande de leur chef.
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Le platane originaire d'Amérique du Nord, introduit en Angleterre par le jardinier du Roi, John Tradescant (1570-1638) et hybridé vers 1650 avec un platane d'Asie pour devenir le platane commun, se répandit partout en Europe y compris chez nous au bord de nos grands axes routiers.
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C'est en découvrant Hispaniola (très vite appelée St Dominique), la Guadeloupe et la côte sud-ouest de Cuba que Christophe Colomb (1451-1506) introduisit dans ces îles - lors de son second voyage de 1493 - des plants de canne à sucre, prélevés aux Canaries, mais originaires d'Asie ou de Nouvelle Guinée comme il est supposé dans les Atlas de botanique.
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