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Ah ! ça ira... ou pas. L'avenir présenté dans ce roman est en fait notre présent mais en pire. Les migrants ne sont plus dans des centres de rétention ou des "jungles", mais dans de véritables ghettos, ville dans la ville séparées par murs et barbelés. La crise du logement a atteint des sommets affolants. L'exploitation des êtres humains est presque institutionnalisée. le racisme est devenu la règle, la toute puissance des forces de l'ordre incontestable. Les citoyens sont devenus de parfaits petits moutons passifs et bien dociles., même plus capables de conduire leur voiture.
Mais il y a de petites lueurs d'espoir. Antoine d'abord, qui est la part sombre de la résistance, la violence, la révolte presque animale. Et il y a Rosa sa fille, la révolte par le soulèvement pacifique, par la mobilisation de la majorité silencieuse, par le réveil des conscience, la mise en lumière de ce qui est occulté. Deux faces, avec leurs limites et leurs avantages.
Mon bémol pour ce roman est que j'ai eu du mal à y entrer. Je posais le livre au bout de quelques pages sans avoir vraiment envie de le reprendre. Je me suis accrochée, et c'est heureux, mais il reste comme un arrière goût...
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Impossible après ce livre de ne pas s'interroger sur notre implication dans la vie et l'avenir de notre société.
Personnellement très peu engagée dans la politique actuelle, ce livre permet de se rendre compte où peut mener justement ce laissez faire.
Un livre à mettre dans toutes les mains.
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Ah ! Ca ira… » enfin peut être pas tant que ça. Antoine offre un regard critique sur sa société des années 2010 et avec son groupe contestataire décide d'enlever le Président de la République. Quelle contestation plus forte que de s'attaquer à celui qui représente tout ce qu'il déteste, l'objet de toutes ses critiques. Selon lui et ses camarades, les politiques au pouvoir plongent la France dans une crise économique dont elle ne se relèvera pas. Et le pire arrive…


Après 21 ans de détention, Antoine sort de prison. Ces longues années il les a utilisé à des fins personnelles : physiques et spirituelles. le monde extérieur lui était interdit, il a donc décidé de ne pas se tenir informé de ce qui s'y passait. le seul contact qu'il s'autorisait était avec sa fille qui, malgré son jeune âge lors de son enfermement, lui a rendu visite tout au long de ces années. C'est donc avec elle que nous suivons la libération d'Antoine, elle qui l'aide à revenir progressivement dans la vie, dans la société…. Mais Antoine n'est pas au bout de ses surprises quant à l'état de la France qu'il retrouve après tant d'années… Ses pires craintes semblent être devenues réalité… Ce contre quoi il militait est arrivé….


A travers ce roman choc, Denis Lachaud nous expose une vision futuriste de notre pays qui enchaine les crises économiques. Les gouvernements successifs n'ont fait qu'empirer les choses et à travers les yeux d'Antoine, coupé de la société pendant plus de 20 ans, nous découvrons les différents impacts de ces crises à répétition.
J'ai particulièrement apprécié la méthode utilisé par l'auteur pour dénoncer. Il n'a pas simplement mis en avant les points de négation qu'il récence autour de lui. Avec un beau travail romancé, il a su donner de l'émotion à son lectorat grâce au personnage d'Antoine. Avec sa réinsertion dans la société, nous le suivons et partageons avec lui ses joies mais surtout ses peines quand il découvre cette France qui n'est plus la sienne, que le changement lui a rendu complètement étrangère. Une souffrance que le lecteur ressent tout au long de sa lecture grâce à une écriture subtile, des mots choisis pour leur impact, des descriptions précises.


En parallèle de ce chaos, l'émotion vient également de ce lien parental entre Antoine et sa fille. Malgré une séparation très tôt dans la vie de la jeune fille, père et fille s'apprivoisent doucement sous nos yeux. La fierté d'Antoine emplit le roman quand il découvre qu'elle a hérité du même caractère contestataire que lui. Emotion assurée.


Alors que je pensais lire un énième livre de critique de la société et de nos politiques, j'ai été agréablement surpris de plonger dans un roman à la construction intéressante et prenante. L'auteur a réussi à transmettre son message subtilement, ce qu'il le rend d'autant plus efficace. Un roman aussi inquiétant qu'émouvant.
Lien : http://tribulationsdunevie.w..
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La fin justifie-t-elle les moyens ?

Un homme, une femme, une petite fille de trois ans. Une famille dans toute sa simplicité et sa complexité. le père milite secrètement dans un groupuscule d'extrême gauche qui a enlevé le Président de la République et … Puis la capture, l'emprisonnement, l'incompréhension de sa femme et une fille qui grandit sans père. Et enfin la libération et la douloureuse réinsertion dans un monde différent.

Denis Lachaud nous raconte intimement la vie d'Antoine, ses idéaux pour un monde plus juste, plus égalitaire, plus humain. Il ne nous épargne rien de son calvaire : la solitude de l'isolement en cellule, la lutte pour ne pas devenir fou. Puis lentement, l'enfermement en cellule double. le temps immobile. La prison. La rencontre 13 ans plus tard avec sa fille inconnue. Et la lente réappropriation d'un futur envisageable.
L'auteur nous plonge en 2037 dans un monde assez proche de notre époque, du moins si vous êtes blancs, vieux, riches et catholiques. Pour les autres, c'est juste un monde plus inéquitable, où se loger, trouver un travail, etc. relève de la gageure.

Livre coup de poing sur l'enfermement (prison, droit d'asile) et l'engagement (libération armée ou citoyenne). J'y ai trouvé une justesse sur ce qu'est la détention, les médias hypocrites et menteurs. Les personnages, le style, l'écriture, le monde créé sont au service de ce roman.
Certains diront que l'auteur surfe sur la vague de l'indignation, des printemps arabes ou du mouvement Nuit Debout. Peu importe, la littérature nous a tellement habitué à des personnages de CSP++ éloignées de la réalité, donner parole au bas peuple fait hautement plaisir.

Si votre coeur bat à gauche, je vous conseille fortement ce roman réaliste et politique, rarement lecture m'aura autant secouée.

Une fin ouverte conclue sobrement ce livre.
Pour des lendemains qui chantent.
Ou pas.
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J'aurai pu vous dire que la réflexion politique qu'amorce ce livre m'a complètement chamboulé et fait prendre conscience de ma responsabilité en tant que citoyenne. J'aurai pu vous dire que je sors de cette lecture plus ouverte sur le dialogue social et sur le monde, mais à la vérité, ce qui m'a le plus frappé dans cet ouvrage, c'est l'écho que son titre a eu sur ma vie ces derniers jours. Ah ! Ça ira… Ce soupir de lassitude et de fatigue qui nous avale tous et nous plombe de nostalgie, d'amertume et de découragement. Juste derrière lui se traine le reflet, fatigué, du combat que chaque jeune mène pour se construire un avenir prospère… le titre a lui tout seul est tout un concept, traduit le quotidien des français.

La vision avant-gardiste de cette utopie m'avait attiré avant même que l'ouvrage n'investisse les librairies. Son ancrage dans le réel et sa capacité à imaginer une réponse aux grandes questions du moment (crise économique, affût de migrants, désengagement auprès des banlieues…) en fait un roman moderne, engagé et profondément humaniste.

Dès les premiers mots, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roues. Comme dans un thriller on est happé par l'histoire de cet homme, Antoine est en apparence un banal employé d'imprimerie mais il pose un regard révolutionnaire sur le monde qui l'entoure et n'hésitera pas à assassiner le Président de la République pour faire entendre ces idées. Un homme qui parmi toutes les formes de violences possibles a décidé que la sienne serait légitime. C'est glaçant !

Puis vient la seconde phase du récit, plus calme, au court de laquelle Antoine vit ses 21 ans de réclusion. L'isolement d'abord, les travaux physiques et mentaux pour s'entretenir et survivre ; puis la promiscuité confrontée à l'impossibilité d'avoir l'ombre d'une vie sociale, de tisser des liens avec ses codétenus, sans cesse renouvelés. Après tant d'années d'emprisonnement, que va devenir celui qui a osé rêver de changement politique ? A t-il encore des opinions sur le gouvernement ? Que pense-t-il à présent de celui qu'il était ?
En parallèle, on découvre l'absence du père du côté de l'enfant. La maturité forcée de la petite Rosa, obligée de grandir trop vite et de s'intéresser aux choses du gouvernement pour comprendre sa propre histoire. Lors des retrouvailles, on voit s'approcher deux étrangers qui se jaugent et cherchent à s'apprivoiser alors même qu'ils ont tant en commun.

Vingt-cinq ans après la tentative avortée d'Antoine, le mouvement contestataire se perpétue. A travers les yeux de Rosa et son ami Rufus, on voit naître peu à peu une nouvelle conscience politique. Très vite, cette génération des « oubliés » organise la révolte, étaye ses revendications jusqu'à créer un nouveau parti politique. Mais dans cette société ultra technologique, où la vidéo surveillance règne en maître et les drones-snipper se baladent parmi la foule, la violence n'est plus l'arme la plus pertinente. Aidée par le pouvoir grandissant des réseaux sociaux, la mobilisation pacifique remporte quant à elle un grand succès, jusqu'à bousculer les frontières de l'inaltérable classe politique toujours plus élitiste, embourgeoisée, avide de pouvoir et affranchie des lois.

Denis Lachaud dresse un portrait cinglant de notre réalité politique et du futur qu'elle nourrit. Son écriture est franche, cynique mais profondément juste. Il n'hésite pas à écorcher encore davantage l'image du politique égocentrique, dénonce implicitement la suprématie des chaines d'informations et le traitement toujours plus extrême de l‘actualité. Sans pour autant imposer sa vision au lecteur, il l'invite à réinventer le principe même de la démocratie et les valeurs qui l'accompagnent. Bien plus qu'un analyste, il se place en philosophe et lève le voile sur les dysfonctionnements de notre société.
Ses personnages sont extrêmement touchants, notamment du point de vue relationnel. Dans tout le roman, on sent un flux débordant d'amour et pourtant chaque personnage prend soin de conserver une distance protectrice avec ses congénères. Plus que jamais on se questionne, mais on se rappelle également que l'on vit.

Pour moi, ce livre est une réponse précieuse face à la culture du déplaisir et de l'austérité. Je ne peux que le conseiller.
Lien : http://mallysbooks.blogspot...
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Un livre sur d'Antoine Leon, terroriste arrêté en 2016 et libéré bien plus tard. Ce personnage principal changera son état d'esprit et abandonnera son idéologie terroriste pour du militantisme. L'auteur semble partir du libre de Aldous Huxley le meilleur des mondes” en l'actualisant avec l'actualité “le printemps arabe”, “podemos”, … mais sans vraiment y arriver ; dommage l'idée du départ était bonne.
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Un de ces romans dont le sujet au départ m'intéressait peu mais ce fut le cas aussi avec Au revoir là-haut et j'ai eu le grand plaisir de découvrir une perle. J'ai donc fait confiance au succès et a la chouette couverture (qui me fait penser à Là-haut) mais qui donne une idée plutôt éloignée du récit: la germination d'un révolution dans un proche futur (sans l'intensité d'un Germinal ). Ton plutôt léger pour des personnages qui refusent l'inaction et réinventent la résistance dans une France au futur crédible, très réaliste, un peu dépaysant mais pas trop. J'ai beaucoup apprécié cette projection très réussie. Une bonne lecture, peut-être un peu légère mais c'est agréable aussi.
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Un enlèvement dans les plus hautes sphères de l'Etat français, la mort d'un homme d'affaires new yorkais influent...
"Ah ! ça ira..." démarre sur les chapeaux de roue, tel un excellent thriller !

Très vite le chaos grandit de par le monde.
Il est politique. Il est médiatique. Il est social...

En 2037, la fiction semble avoir rejoint la triste réalité du monde qui nous pend au nez si nous ne changeons pas nos actes, notre façon de penser et de voir certaines choses.
Michel Houellebecq proposait son analyse de notre pays en abordant la question de l'islam dans « Soumission. Denis Lachaud voit plus grand et dissèque nos civilisations dans leur globalité et les évolutions (bonnes et mauvaises) qui s'y rattachent.
C'est une description implacable, sans concession, extrêmement bien détaillée, documentée et argumentée de la société qui nous attend.
Et on se prend au jeu.

Un livre à scénario intelligent, bien ficelé et très bien écrit qui tient en haleine.

Et après ?

Roman d'anticipation ou pure fiction ?
A vrai dire peu importe. le principal est dans le fait que l'auteur arrive à nous questionner, appuie là où ça fait mal, pour qu'à travers cette étude assez noire de notre société et des personnes qui la composent nous trouvions en nous-mêmes une solution positive (si elle existe…).

"Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates à la lanterne;
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates on les pendra;"
(Révolution française, 1790)
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Antoine et son Robespierre, Rosa et son Rufus...
Deux combats, deux générations, deux types d'actions bien différentes.
Un roman de rebelles, d'un futur proche, imaginaire (?) mais loin d'être inimaginable.
Une lecture malheureusement pleine d'actualité.....
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"Ah ça ira..." a réveillé en moi mon esprit révolutionnaire de toujours et un peu endormi ces derniers temps je trouve. le roman se déroule en 2037 où un monde de contrôle s'est peu à peu installé en Occident comme on a pu le voir déjà commencer à poindre son nez depuis 2020. Un monde "nouveau" ou plutôt un "Nouvel Ordre Mondial" tel que décrit dans les ouvrages de Klaus Schwab dans la réalité (Agenda 2030...). Bref ce monde dystopique commence à craqueler en 2037 et un mouvement fort de contestation s'organise. On y suit les quelques protagonistes principaux dans une idée d'utopie révolutionnaire. Réussiront-ils ? Passionnant même si quelques longueurs auraient pu être évitées dans ces 400 pages ce qui ne nuit pas à l'ensemble plus qu'agréable. A noter : le livre est sorti en 2015 donc avant les Gilets jaunes et avant le Covid. Prémonitoire ?
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