Le retour de l'ours

Le retour de l'ours a une univers particulier bien à lui! L'histoire se déroule dans le futur, après une série de cataclysme qui ont détruit l'humanité. Au nord, un village a survécu sans savoir pourquoi. L'on pourrait croire que dans le futur, la technologie gouverne le monde mais en fait, j'ai eu le sentiment que ce peuple vivait comme dans un passé lointain avant le développement des sciences et de la médecine.

Ce qui m'empêche de donner une note de cinq étoiles à ce roman et que tout au long de ma lecture, j'ai été irritée par la confrontation que je me faisais entre mes convictions et le mode de vie et de pensées des personnages. L'extrait suivant illustre bien mon propos: '' - Pourquoi personne ne parle de ça, grand-père?
Parce qu'ils ne savent pas.
Sakari pencha la tête de côté, intriguée.
-Pourquoi ils ne savent pas?
Aloupa respira à fons l'air frois avant de répondre, comme quand on plonge dans l'eau, tête première.
-Ils ne doivent pas avoir. Et toi, tu ne dois rien dire de ce que tu apprends ici, sur ce rocher. le savoir se perd si on l'éparpille aux quatre vents.''

Ma pensée: au contraire, le savoir se perd si on ne le partage pas! Si la seule personne à savoir meurt avant d'avoir transmis ses connaissances, plus personne ne sait...

Dans le retour de l'ours, nous découvrons un village dont le mode de vie est bouleversé à la fois par les changements climatiques et par une lente évolution de leurs moeurs et coutumes.

-C'est depuis qu'il nous a raconté ses histoires d'ours que ça va mal au village. Il a attiré la malchance sur nous avec ses stupidités!La malchance, et les mauvais esprits!Et ce n'est pas tout, je viens d'apprendre que Taqak a disparu? C'est affreux! C'est une tragédie. Ça non plus, ce n'était jamais arrivé avant.

Dans un geste spectaculaire, La Perdrix se tourna vers l'assemblée et lança, d'une voix forte:
-C'est depuis qu'Aloupa a eu cette soi-disant vision que nous avons des problèmes! C'est lui qui nous cause ces problèmes! Lui qui attire le mauvais sort! Levez-vous ceux qui sont d'accord!

Amarok était sidéré. La perdrix osait demander un vote? Depuis quand? Il n'avait pas le droit. Seul le chef pouvait demander un vote. (p.170)

Le lecteur anticipe certains changements, les voient venir mais le récit reste tout de même très intéressant à lire. La plume de l'autrice dévoile quelques jolies métaphores.