Les Céramiques du château-musée de Saumur

Les Editions Faton publient un superbe ouvrage « les céramiques du château de Saumur » consacré à la collection que le Comte Lair offrit en 1919 à la ville.

Le premier émerveillement est visuel car chacune des 350 pages valorise les superbes photographies de Martine Beck Coppola illustrant 400 pièces de cette collection ; la qualité du papier, de la mise en page et de l'impression nous offrent un beau livre d'une qualité rare à notre époque.

Deuxième émerveillement, Antoinette Faÿ-Hallé et Christine Lahaussois, ont réalisé une véritable encyclopédie mondiale de la céramique et de son histoire du XVI au XIX siècle. Evolution des techniques, transfert de savoir faire d'une région à une autre, apport du commerce international entre l'Asie et l'Europe, rien n'échappe aux auteurs qui rédigent dans une langue claire et didactique une somme qui fera date.

Troisième émerveillement en découvrant le travail de détective, étayé par des fouilles archéologiques et des analyses spectrométriques, qui permet d'attribuer une oeuvre à un atelier ou à une région plutôt qu'à une autre et qui a permis de corriger certaines attributions du Comte Lair. Ces recherches ne sont évidemment jamais achevées et le travail des chercheurs pourra mener à des corrections futures car ces objets ne possèdent ni code EAN ni bien souvent de poinçon ou autre marque de producteur. Ceci évoque le travail des experts sur certains tableaux ou sculptures dont les artistes ne sont pas connus avec certitude ou qui résultent de copies ou de falsifications.

Enfin, dernier émerveillement, ces progrès technologiques et ses réussites artistiques ont été rendus possibles grâce à des entrepreneurs qui ont créé des ateliers, recruté des compagnons, courtisé des clients, et qui ont su transmettre leurs sociétés à une époque où la durée de vie était loin d'être ce que nous connaissons de nos jours. Et ce qui est remarquable, c'est que bien souvent ce sont les veuves de ces chefs entreprise qui ont su assurer la pérennité de ces fabriques et les auteurs ressuscitent ces personnages tombés dans l'oubli et ce n'est pas le moindre mérite de ces 350 pages qui sont ainsi un plaidoyer pour la libre entreprise.

Merci à Babelio et aux Editions Faton de m'avoir gâté à l'occasion d'une opération Masse Critique particulièrement appréciable.

Ce livre est un beau livre qui sert de catalogue partiel de la collection de céramiques du château-musée de Saumur. J'ai beaucoup aimé la préface, originale pour ce type de livre. Les céramiques n'ont aucun intérêt pour moi mais j'ai quand même beaucoup aimé ce livre. Il contient des termes spécialisés mais le propos, qu'on lit avec intérêt, est en même temps tout à fait accessible pour les non-spécialistes. Ce livre arrive donc à être compréhensible et intéressant aussi bien pour les spécialistes que pour les amateurs. Les photos sont magnifiques. On se surprend à se dire qu'on passerait bien à Saumur voir cette collection de céramiques. On peut donc dire que c'est gagné pour ce livre, dont le but est de faire découvrir cette collection cataloguée pour la première fois. A lire par curiosité ou intérêt.

Les spécialistes/connaisseurs dans ce domaine seront, je pense, convaincus de la qualité et de l'importance de cet ouvrage. Je parlerai donc pour les simples amateurs dont je suis. le parti pris encyclopédique ne rebute pas, bien au contraire. Les trois grandes parties : faïences, porcelaines, céramiques diverses -françaises et étrangères- accrochent la curiosité. Très vite, au fil des pages ou si l'on pioche au hasard, on se prend d'intérêt pour les objets présentés, leurs caractéristiques, leurs liens. le savoir déployé n'est jamais pesant, il donne plutôt envie d'aller plus loin en fonction de nos propres accroches. Rendre simple une telle somme de connaissances est impressionnant. C'est le résultat du travail considérable de Christine Lahaussois, Antoinette Faÿ-Hallé, Martine Beck Coppola dont les photographies sont admirables. A noter également la qualité de la mise en page, l'harmonie qui se dégage de chaque double-page. Prouesse non négligeable pour un ouvrage de cette densité qui contribue au plaisir assuré du lecteur promeneur.
Un grand merci à Babélio et aux éditions Faton.