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EAN : 9782878442472
378 pages
Faton (16/06/2018)
4.75/5   4 notes
Résumé :
En 1965, après d'importants travaux sur les peintres et la littérature artistique du XVIIe siècle, Jacques Thuillier décide d'abandonner sa thèse et d'écrire désormais " pour le plaisir ". Les études sur les trois artistes réunis dans ce volume, Pierre- Paul Rubens, Jean-Honoré Fragonard et Jules Bastien-Lepage, en témoignent diversement. Sur Fragonard, Jacques Thuillier publie en 1967 un petit volume chez Albert Skira, où l'érudition s'efface derrière un texte bril... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour le plaisir : Rubens, Fragonard, Bastien-Lepage est un vrai plaisir pour les yeux car l'objet livre lui-même est beau. Les tableaux présentés réclament que l'on s'y attarde. C'est un plaisir de les regarder de les admirer et de ne laisser aucun détails nous échapper. Plaisir d'apprendre car c'est un livre qui nous apporte de nombreuses informations sur ces peintres. Et enfin, Plaisir de découvrir car je découvre avec beaucoup d'intérêt Bastien-Lepage que je connaissais que très vaguement.
Ce n'est pas un livre qui se lit obligatoirement de la première à la dernière page, non c'est un livre qui peut se laisser picorer. Il peut se lire de différentes façons On peut se poser, lire et admirer les tableaux peintre par peintre puisque l'on a leur vie, leurs particularités principales et quelques-uns de leurs tableaux mais on peut aussi se laisser guider par nos yeux qui parcourent et, se posent sur une oeuvre.
C'est un livre qui n'a pas sa place sur une étagère. Il doit être à portée de mains et se laisser feuilleter au gré de nos envies et de nos visites dans les musées où sont exposées ces oeuvres. Ce livre m'est précieux et j'en remercie grandement les éditions Faton et Babelio pour sa masse critique. Je vais continuer à me délecter devant cet ouvrage...
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Cette collection de beaux livres, entamée en 2014 aux Éditions Faton, propose l'essentiel des textes de l'historien d'art et collectionneur Jacques Thuillier. le présent volume, "Pour le plaisir" (2018), en est le sixième tome. le septième est en préparation : "Un autre regard sur le XXe siècle".

Parmi les écrits de Jacques Thuillier, certains font exception à sa spécialité qui est le XVIIe siècle français (tant en peinture qu'en littérature d'art), tels les trois repris dans ce sixième volume de la collection.
Le premier texte, daté de 1969, est consacré à la galerie de Médicis de Pierre-Paul Rubens, oeuvre monumentale en vingt-quatre tableaux, aujourd'hui exposés au Louvre. le second, commande de l'éditeur Skira (1967) – "chef-d'oeuvre d'écriture", affirme la présentation de Serge Lemoine – change la vision convenue que l'on peut avoir de Jean-Honoré Fragonard. Enfin la seule monographie que l'historien consacra à un peintre du XIXe siècle, le réaliste lorrain Jules Bastien-Lepage, ainsi réévalué en 2005, complète le volume.

L'objet-livre est somptueux, format 29x22 cm, reliure pleine toile, papier luxueux et de nombreuses illustrations aux couleurs qu'on espère préservées des dominantes disparates auxquelles nous condamne internet. [Cette remarque car certaines agrandissements de Bastien-Lepage (Détails de "Les foins", "La fenaison", "Mère de l'artiste") paraissent fort jaunes. Si la qualité des photographies (sources référencées en fin de volume) n'est pas en cause, le travail de reproduction est un casse-tête, on le sait. Ceci dit, je vois mon livre imprimé chromatiquement cohérent avec les premières pages feuilletées sur écran correctement calibré.]

Pour l'heure, je n'ai lu que la partie consacrée à Fragonard, ce peintre que je connaissais un peu grâce à Daniel Arasse. Brillamment écrit, stylé et un peu précieux, le commentaire propose une vision judicieuse de l'oeuvre dans le siècle, n'oubliant pas de décrire telle manière de pinceau ou telle dynamique des surfaces et des tons. Les beaux livres magnifiquement illustrés pèchent parfois par un texte conventionnel sans aspérités: on a ici un travail de grande valeur, une attention de spécialiste.

Les imprécisions des biographies de Fragonard, le peu de romanesque qu'on y trouve et "la légèreté de son pinceau" ont laissé s'installer la réputation d'un peintre futile. Thuillier offre un contrepoint à la légende avec une analyse de l'imaginaire de l'artiste et sa liberté face à un temps qui voulut un retour au pompier. Voici un Fragonard neuf, avec son ivresse de la couleur et de la touche. Sa création fut très changeante et moins galante qu'il n'y paraît, plutôt "un artiste qui se plaît à célébrer l'enfance et la jeunesse". Avec l'évocation romantique d'une "nature luxuriante, de plus en plus mystérieuse". Il eut le courage de renoncer à ce qui plaisait à la plupart de ses amateurs ; ainsi, malgré la déconvenue au retrait des quatre tableaux réalisés pour Madame du Barry (château de Louveciennes), désigné par un pamphlet comme "le grand maître du tartouillis", il va dégager peu à peu une poésie nouvelle d'où émergeront des chefs-d'oeuvre : "se libérer du spectacle et s'abandonner au pur plaisir de peindre."

Fragonard, dont le charme des sujets "inquiète toujours nos contemporains", fut, pour Jacques Thuillier, un grand précurseur de la peinture moderne, "soucieuse de détacher l'intérêt de la représentation pour le reporter sur la matière picturale."

L'écrit consacré au cycle "Marie de Médicis" de Rubens apporte un éclairage sur une série plus connue que réellement appréciée, destinée au Palais du Luxembourg. À l'aide de documents parfois inédits, retour sur les circonstances et les enjeux politiques de la commande. le peintre d'histoire et courtisan y a représenté "moins une reine qu'une héroïne".

L'ouvrage inattendu sur Bastien-Lepage, propose une émouvante synthèse, comme un plaidoyer, sur un peintre mort à trente-six ans. Courte carrière qui eut une influence jusqu'au XXe siècle dans le style du réalisme socialiste. Il était l'ami de Marie Bashkirtseff, elle aussi tôt décédée.


Remerciements aux Éditions Faton pour cet ouvrage de qualité et à Babelio pour l'opération Masse critique rondement menée.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Une petite merveille que cet ouvrage que j'avais repéré dans la Masse Critique car admiratrice de Bastien-Lepage. Ce n'est pas seulement un livre d'art avec une belle mise en image des oeuvres mais aussi le partage de l'expertise de Jacques Thuillier, spécialiste reconnu: des textes brillants, fluides et clairs qui apportent un réel éclairage sur l'oeuvre des peintres. J'ai d'abord lu la partie consacrée à Jules Bastien-Lepage et j'ai bien aimé me laisser "conduire à l'intérieur des oeuvres". Ensuite, j'ai exploré Rubens et sa galerie de Marie de Médicis dont j'avais conservé un souvenir peu flatteur suite à une visite il y a bien longtemps au Louvre: l'auteur donne à regarder et fournit des clés pour dépasser le premier regard. Et Fragonard y gagne aussi avec cet accompagnement. Vraiment un ouvrage "pour le plaisir" qui donne envie de découvrir les autres volumes consacrés aux travaux de Jacques Thuillier édités chez Faton.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Petit colporteur endormi" - 1882: Bastien-Lepage a limité ses moyens: un camaïeu d'ocres, de bruns et de noirs. Sur la gauche, un bout de banc vulgairement peint en vert. Pas le moindre effet "impressionniste": calme, silence, présence d'un vieux soulier et d'un pied nu. Et des yeux fermés. De toute l'œuvre de Bastien-Lepage c'est peut-être le tableau plus simple. Et que penser d'un artiste capable de passer de la vérité du "Petit cireur de bottes" gouailleur, debout au milieu de la circulation de Londres à la vérité de cet enfant aux yeux clos veillé par un vieux chien au coin d'une rue de village?
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Video de Jacques Thuillier (1) Voir plusAjouter une vidéo

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