L'attitude esthétique, disait Schiller, est une contemplation : elle suppose la sérénité, qui est le contraire du désir ou du besoin. L'art, reprend Spencer, est, comme le jeu, la dépense inutile d'un surcroît de forces, un luxe supérieur que nous permettent parfois les lois impérieuses de l'évolution. Or rien n'est pour l'individu moins désintéressé, ni pour l'espèce plus utilitaire, que l'instinct sexuel, cette condition primordiale de toute évolution dans le monde vivant.
L'artiste est un homme qui joue avec ses impulsions sensibles, mais sans leur obéir passivement : sa première force, c'est la liberté.