L'Alcazar est le résultat d'une enquête au long cours qui a suivi, pas à pas, jour après jour, pendant six mois, la construction d'un immeuble de grand standing,
l'Alcazar, en Inde, plus précisément à
Bangalore, ville dans laquelle l'auteur,
Simon Lamouret, a vécu pendant très longtemps.
Au fil de la construction, que l'on voit évoluer progressivement tout au long du roman graphique, nous suivons tous les protagonistes, des manoeuvres, Rafik, Mehboob et Salma, venus d'un village indien lointain pour trouver un travail, exploités pour une bouchée de pain, déconsidérés, jusqu'au promoteur du chantier, qui veut à tout prix faire du rendement, gagner le plus de temps possible…, en passant par l'ingénieur, Ali, le contremaître, Trinna, les carreleurs, menés par Ganesh… le temps passant, chacun raconte un peu de son histoire, et c'est la réunion de chacune de ces histoires qui fait de
L'Alcazar un portrait révélateur de la société indienne, dans tous ses contrastes (modernité / tradition, extrême richesse / extrême pauvreté, exploiteurs / exploités...).
Accompagné également par des graphismes les plus à même de servir le propos – réalisme, sobriété, importance donnée au décor, autant pour insister sur la construction, centrale, de l'immeuble, que pour montrer le fourmillement constant qui imprègne la ville -,
L'Alcazar est un roman graphique que j'ai trouvé réussi, et touchant, en ce qu'il est au plus proche, pour une fois, d'une réalité tout sauf symbolique et anonyme.
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