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EAN : 9782376877073
166 pages
Editions EMS (01/01/2022)
3/5   1 notes
Résumé :


Internet et les technologies digitales ont profondément modifié le fonctionnement des organisations au cours des dernières décennies. Les innovations récentes et à venir vont aller encore plus loin, en ouvrant les portes du Web 3.0. Ce nouveau monde se veut plus décentralisé, rapide, immersif et sécurisé. Une fois de plus, la fonction RH va se retrouver en première ligne. Que faire de ces fameux métavers ? Comment la blockchain va-t-elle repenser les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'auteur ne cesse de le répéter : quelle catastrophe que l'émergence des métavers ! Consommation électrique et production de CO2, aberration écologique, perturbation psychologique des situations prolongées d'immersion, perte de lien social, perte de temps sur des écrans ou derrière des casques en 3D et tout ça pour quoi : rien ; pour se rendre malade en croyant s'amuser, pour oublier de vivre en pensant se divertir, pour détruire notre environnement en se donnant l'impression de réaliser nos désirs… Mais bon, c'est la technologie, il va bien falloir s'y faire, résignons-nous. Alors voyons tout de même ce qu'on pourrait en faire (de bien).

De fait, avant de parler spécifiquement RH et de lister les applications possibles (formation par des environnements de simulation, recrutement sur des salons virtuels, réunions à distance, enregistrement des diplômes et certifications comme autant de NFT, rédactions de contrats de travail sous forme de smart contracts, etc, solutions qui pour le moment enthousiasment peu les contributeurs), le programme propose surtout une bonne approche de ces nouvelles technologies, de leur contexte, de leur éthique… et de leurs contradictions.

Il ressort une promesse technologique certaine influençant :
- la politique et l'organisation sociale (formation de communautés ad hoc selon un partage d'intérêts, les DAO ; décentralisation des instances décisionnelles, des propriétés des supports de communication, des sources expressives) ;
- l'économie mondialisée (rapidité de transmissions des informations, diminution de coûts de traitement des transactions par les smart contracts) ;
- la vie individuelle dans un environnement ultra-informatisé (sécurisation et structuration des limitations d'accès aux données par la blockchain) –

mais il est également pointé que rien de tout cela aujourd'hui n'est réglementé, organisé, structuré et qu'en conséquence, toutes les dérives sont autorisées, ouvrant la voie à une menace technologique exactement symétrique :
- l'organisation rapide de DAO peut être provoquée par l'influence massive d'un média auprès d'une population dont chaque membre est isolé des autres (sillonnage idéologique), ce qui laisse envisager des actions violentes d'autant plus redoutables qu'elles concentreront l'énergie d'un très grand nombre de personnes ;
- la décentralisation n'est que de façade puisque c'est la technologie qui porte ce nouvel espace communicationnel : les organisations les plus riches et les mieux introduites technologiquement sont encore plus centralisées que sur le web 2.0, laissant envisager un monde oligopolistique derrière la façade publique ;
- une sécurisation imparfaite pourrait être forcée par des groupes puissants (États, DAO populeuse, entreprise capitalistique…) qui auraient alors accès à des capacités de manipulation des populations et des intérêts économico-politiques sans aucune mesure avec ce qui s'est produit jusqu'à aujourd'hui ;
- sans compter que le web 4.0 et le Web 5.0 sont sur les rails : omniprésence sur les réseaux, symbiotique, internet intelligent (adaptable automatiquement selon les utilisateurs…).

Pour nous rassurer, il est indiqué que la dystopie du Web 3.0, d'autant plus magistrale qu'elle est masquée par une apparence enjôleuse, ne serait pas mise en place avant quelques décennies :
- les capacités de stockage et de sécurité des données à l'échelle de la population mondiale sont très insuffisantes ;
- les capacités de calcul qui feraient évoluer dans des environnements immersifs des dizaines voire des centaines de millions de personnes en même temps sont encore plus lacunaires ;
- les populations sont moyennement convaincues par des salons virtuels ou avatar 1 parle à avatar 2, par des réunions en ligne où Bob met son casque pour apercevoir la trogne pixellisée d'Alice et suivre sa présentation powerpoint (médiocre) au milieu de son univers virtuel, etc.
L'espoir se limite donc à un atermoiement : respirons, avant de mourir, nous avons encore un peu de temps devant nous.

Le dernier chapitre entend nous sensibiliser aux « 10 catégorie de l'enjeu éthique » : justice et équité, valeurs humaines, bénéfices sociaux, protection de la vie privée, responsabilité et reddibilité (fait de rendre des comptes), sécurité, intégrité (éviter les agressions en ligne), préservation et restauration de l'environnement, santé mentale. Ces aspects « holistiques » font penser que, sans avoir à réinventer les principes d'une organisation sociale, il conviendrait plutôt de l'étendre au monde informatique par l'adoption internationale d'une charte sociale commune qu'on pourrait aussi nommer « Constitution numérique universelle »…

Et ici, la bibliographie, riche, et exclusivement anglophone, laisse envisager de nombreuses heures de lectures aux juristes du monde (enfin, ceux des États qui entendent promouvoir ce genre d'outil universel) pour mettre au point ce texte peut-être plus fondateur encore que la première constitution athénienne ou que la déclaration universelles des droits de l'homme...

On s'étonne toutefois que ne soit pas mentionné, par qui s'est intéressé de manière si approfondie au sujet, un quelconque groupe de travail sur ce sujet : à l'ONU peut-être, à l'Ue, dans une diplomatie quelconque ?... L'impression que la complexité de la tâche interdit tout simplement une approche théorique : advienne que pourra (aïe aïe aïe)... vraiment ?

En conclusion, et de manière très décevante, les auteurs n'ont rien trouvé de mieux que de proposer une « inspirographie », néologisme ajoutant un sentiment de menace au terme générique de « références » : les romans, films et séries listées sont tous anglophones et tous dystopiques. C'est normal, en un sens, ils n'ont choisi que des fictions : il faut bien attirer le chaland, favoriser l' « immersion fictionnelle », tenir en haleine : mais pourquoi alors choisir comme ouvrages prophétiques des fictions ?

Est-ce que l'émotion de menace doit nécessairement mobiliser nos capacités réflexives ? Est-ce que l'expérience réellement vécue doit inévitablement ressembler à la contemplation d'une histoire qu'on nous raconte ?... sans option pour l'hypothèse que l'on pourrait, par exemple, participer, contribuer à faire advenir notre vie ?... (je me demande ici si la notion de politique ne serait pas à mobiliser)

Devant l'inanité que des auteurs si intelligents aient opté pour de telles affirmations, on ne perçoit pas autrement leur intention que d'achever leur discours par une mise en garde sévère de leurs lecteurs : car, en outre, toutes ces références sont intellectuellement… des bouses.

Après avoir prévenu de l'importance de différencier la réalité de la fiction, que ces références soient toutes fictionnelles et qu'il soit pourtant écrit noir sur blanc que vraisemblablement notre avenir ressemblera à « Minority Report » laisse néanmoins songeur sur la propension des auteurs – et avec eux de tout intellectuel se portant sur le sujet, ou celle dont ils soupçonnent leurs lecteurs – à se laisser languissamment envahir par l'attrait de la présentation affective d'une expérience de vie quand bien même on s'est promis de mener une réflexion critique, argumentée et avertie…

Ceux qui n'ont pas encore compris qu'Hollywood organise la structure de l'économie américaine à venir et représente le plus grand espace publicitaire du monde, sont bien longs à la détente…

L'impression que toute la subtilité et l'intelligence des premiers chapitres est à mettre à la poubelle comme devenues inutiles devant cet irréfragable aveu d'impuissance : soit ils sont, soit ils pensent que nous sommes, comme des lapins dans les phares d'une voiture, qui présagent bien de ce qu'il va devenir, mais qui, sans savoir pourquoi, même se le demander, restent immobiles à contempler la lumière…

Vite, vite, uune blockchain, une DAO, pour que l'inévitable ne se produise pas ?....

C'est à une réflexion philosophique puissante que ces mises en garde invitent et qui laissent par ailleurs envisager que le web 3.0 par les aspects éthiques qu'en effet il ne peut manquer d'introduire ne soit éminemment politique, "le" métavers étant en réalité une "constellation" de métavers, abritant chacun un paradigme philosophico-politique et les expériences utilisateurs associées... le métavers ou la planète reconstituée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Toute DAO repose donc sur un smart contract, sorte de contrat intelligent définissant les règles de fonctionnement, qui peut être évolutif [...] il est également transparent et visible de tous.
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Un métavers est un environnement immersif crédible, dan lequel les utilisateurs peuvent interagir entre eux via leurs avatars respectifs de manière sécurisée. Ils peuvent également créer, utiliser, détenir et monétiser des éléments du réseau.
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L'intérêt des DAO est de pouvoir coordonner un très grand nombre de personnes, afin de permettre une gouvernance collaborative où chacun peut s'exprimer et où chaque vote est traçable.
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Ce monde phygital nous permet de nous créer et de nous recréer autant de fois que nous le souhaitons. Nos avatars ne seront pas limités par nos propres corps physiques.
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Le Web 2.0, c'est donc avant tout le Web social, qui permet aux gens de se connecter et de s'exprimer ; mais c'est également la centralisation d'internet.
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